1) Le contexte.
Il est curieux de constater que le débat sur les responsabilités concernant
le déclin de l'industrie française n'a pas eu lieu pour l'instant.
La majorité pourtant presque toujours au pouvoir pendant ces années de fort
déclin se comporte comme si elle n'y était pour rien et promet un effort
particulier pour l'avenir .
L'opposition ou ce qui en tient lieu ne trouve pas nécessaire de l'attaquer
sur ce point crucial.
Meme le représentant nouveau de la gauche de la gauche ne reproche en rien
ses adversaires de la droite ce laxisme coupable sur un point clé de
l'économie
Il s'agit pourtant d'un problème ancien qui a connu ces dernières
années une nouvelle accélération comme le montre le graphique ci
dessous :
http://tijl.uilenspiegel.perso.neuf.fr/France-VA-Industrie-part-VA-totale-%25-1960-2010.html
(spiegelland art 30)
Le sous chapitre du site "Dette,Croissance,Crise,Europe"
http://tompoes.perso.sfr.fr/Dette,Croissance,Crise,Europe2.html#1.7.2
illustre l'ampleur du phénomène(fig22) ainsi que le fait que la chute de
la part de l'industrie très forte en France(de 18% à 12% en neuf ans)
tandis que d'autres pays ont su bien mieux préserver la leur(fig24)
Les pertes allemandes en la matière sont PE de moitié inférieures au nôtres!
La destruction d'un tiers de notre industrie n'est pas seulement
imputable à la crise d'ailleurs, elle avait débuté bien avant son début
Les conséquences en sont très graves; d'abord parce que c'est
l'industrie qui fournit quelque 80% des flux commerciaux mondiaux , ne plus
produire de marchandises implique de perdre le plus clair de ses parts et
une détérioration irrémédiable de ses flux financiers courants, donc un
endettement extérieur croissant.
Le graphe ci après illustre bien l'évolution désastreuse de notre solde
commercial
http://tompoes.perso.sfr.fr/Dette,Croissance,Crise,Europe2.html#2.0
Fig 51
Et celle de nos comptes des transactions courantes:
http://tompoes.perso.sfr.fr/6.0.Comptes-de-transactions-courantes.html
(FIG 73)
-Avoir un déficit extérieur implique la formation de dettes parmi les
acteurs économiques résidents d'un pays donné qui sont en dernier ressort
ses consommateurs finaux, les administrations et/ou les ménages.
En France ce sont surtout les administrations qui ont été
touchées par des manques d'entrées d'argent du à un manque de revenus
pouvant etre imposés et des exonérations, niches et subventions
clientélistes de tous ordres sensées de stimuler l'économie et l'emploi et
remplissant le plus souvent qu'un effet d'aubaine.
http://tompoes.perso.sfr.fr/Dette,Croissance,Crise,Europe2.html#2.0
-Mais le déficit implique aussi une perte d'emplois
Dans le cas de la France on peut estimer ces pertes depuis 2001à 2009 à
3.8% du PIB soit en faisant un simple règle de
trois environ 900 000 emplois de perdus du fait de la détérioration de la
balance extérieure.
-Enfin le déclin de l'industrie et des exportations implique aussi un
ralentissement de la croissance de la productivité et donc toutes choses
égales par ailleurs de la croissance du PIB.
quant nos autorités annoncent fiers comme Artaban que la croissance est
désormais "plus riche en emplois" ils camouflent tout simplement le fait que
la productivité stagne ou diminue
Quelles sont les principales raisons de ce déclin.?
La comparaison internationale permet d'en attribuer entre la moitié et les
deux tiers à des facteurs communs à l'Europe de l'Euro;
-La crise ,
-la hausse très forte du taux d'échange de l'Euro vis à vis du
Dollar (et donc de beaucoup d'autres monnaies)
- le dumping allemand
-les importations de produits souvent de conception française en provenance
de pays low cost ou les réalisations ont été transférés suivies le plus
souvent par les études er recherches elles mêmes .
-Il est probable que le taux de conversion de la monnaie nationale en Euro
au moment de son lancement n'a pas été équitable pour la France de sorte
qu'elle a plus souffert de la hausse excessive de l'Euro
Que l'Allemagne les Pays Bas et l'Autriche pays à monnaie traditionnellement
forte ,ont pu avaler sans peine
Mais il y a d'autres facteurs importants qui expliquent la cas spécifique
de la France;
-un absence de patriotisme économique de la part du grand
patronat , un trouve des attitudes différentes en Allemagne et en
Autriche PE
Cela a entrainé une expatriment des capitaux et de savoir faire
extrêmement fort en France nettement plus important que dans la plupart des
autres pays et au delà de l'économiquement indispensable
Regardez bien cette graphique:
http://tompoes.perso.sfr.fr/8.2.1.IDE-ME.html
Hormis le Luxembourg micro pays dont les flux ne sont pas toujours aussi
clairs qu'il ne le prétendent-)) la France est en première place pour les
IDE (investissements directs à l'étranger tandis que ses investissement net
à intérieur n'ont cessé de baisser :
http://tompoes.perso.sfr.fr/moz-screenshot-53.jpg
Dès le début des années 2000 une étude de l'INSEE a averti contre le fait
que les investissements supplémentaires des grosses entreprises allaient
désormais presque totalement à l'étranger
http://tijl.uilenspiegel.perso.neuf.fr/internationalisation-CAC-40.pdf
(Voir graphique iv)
En conséquence le nombre d'emplois de ces entreprises a stagné en France,
l'augmentation des effectifs s'étant entièrement réalisée à l'extérieur
Il est clair que la politique du grand patronat français n'a nullement visé
le maintien et la croissance de l'économie française mais qu'elle a au
contraire joué la carte du profit élevé et rapide à l'étranger risquant
ainsi de ruiner son pays d'origine et son débouché pour une part importante
de ses productions réalisées à l'étranger.
2) un exemple parmi d'autres, l'industrie automobile
L'exemple de l'industrie automobile est particulièrement frappant.
Cette industrie a été pendant longtemps le fleuron de l'industrie française,
la locomotive de ses exportations(dès l'après guerre Renault exportait déja
50% de sa production)et un laboratoire social technique et humain.
Dans les Années 70-80 Renault disputait le leadership à Volkswagen
par la créativité de ses modèles et leurs qualités techniques et d'usage
Aujourd'hui Volkswagen est la première marque européenne ultra rentable et
Renault se traine à la 10 ème place et abandonne des pans entiers de marché
tout en ayant des fins de mois difficiles
Car depuis les années 1990 la politique des deux groupes a changé.
Ce changement a coïncidé avec la privatisation de Renault qui est devenu le
leader des investissements hors France et se fait distancer par sa semi
filiale Nissan
Depuis quelque temps il est suivie par PSA sur le chemin des
délocalisations massives avec les résultats catastrophiques pour l'emploi
que l'on connait:
http://tijl.uilenspiegel.perso.neuf.fr/France-production-Automobile-en-MdE-2000-2010-et-2011estimations.html
Depuis 2011 les comptes nationaux de l'INSEE ne publient plus les résultats
de l'Automobile isolément, peut etre trouve-t-on en haut lieu qu'ils ne sont
plus présentables.
J'ai essayé de trouver d'autres sources , le IAA n'avait
pas ce renseignement non plus
Par contre chez Eurostat j'ai trouvé ceci :
http://tijl.uilenspiegel.perso.neuf.fr/construction-automobile-indice-volume-100=2005-Europe.html
qui montre clairement que parmi les grands pays européens constructeurs
d'automobiles c'est la France qui a perdu le plus de volume de production
et que cette perte avait commencée bien avant la crise ::vers 2004
précisément.
Si on admet qu'il faut à peu près trois à cinq années pour réinstaller des
sites de production on peut donc estimer que les décisions concernant ce
grand déménagement massif a été pris vers 2000-2002.
Et il s'agit bien d'un plan déterminé et voilontaire qui est en train
d'etre exécuté
Dans le cas de l'automobile il est clair que c'est la droite qui a laissé
délocaliser cette industrie, choix que n'ont pas fait les Allemands dont les
résultats de 2011 laissent meme espérer une nette croissance par rapport à
la situation initiale en 2000.
On peut toujours pleurnicher sur la dureté des crises, accuser le laxisme
des français, qui seraient particulièrement favorisés au plan médical ,des
retraites etc.(ce qui reste à prouver!)les escrocs qui rodent pour avoir
quelques pilules gratuits -))etc
La réalité est que l'industrie française-celle qui apporte argent extérieur
permettant de payer les factures comme celle du pétrole, n'a cessé de
reculer depuis une quarantaine d'années que meme là ou la France avait des
positions fortes elles les a perdues ou est en train de les perdre faute
d'investissements qui sont désormais réalisés ailleurs et faute de volonté
et de courage
http://tijl.uilenspiegel.perso.neuf.fr/moz-screenshot-31.jpg
Et qu'il en résulte un manque de revenus pour le pays, ses résidents et son
état ce quin combiné avec les largesses d'une politique clientéliste, l'ont
mis en état de surendettement.
--
--
amicalement
tijl
http://tompoes.perso.sfr.fr/Page-Accueil-Dette-et-Crise.html