Conférence sur la résilience et le rétablissement psychosocial des communautés

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Stéphanie Fatou Courcy-Legros (CIUSSS EMTL)

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Oct 5, 2022, 5:06:29 PM10/5/22
to Liste du RQIIAC (rqiiac@googlegroups.com)
Bonjour,

Voici une conférence sur la résilience et le rétablissement psychosocial des communautés qui est offerte gratuitement et en mode hybride; à diffuser largement 😉



Solidairement,
Stéphanie Fatou Courcy-Legros

Spécialiste en activités cliniques en organisation communautaire

Direction du programme jeunesse et des activités de santé publique

CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal


Installation CLSC Olivier-Guimond  

5810, rue Sherbrooke Est, bureau 303  

Montréal (Québec) H1N 1B2  

(514) 255-2494 poste 10504  

Cellulaire: 514-829-4885

Courriel: stephaniefatou.c...@ssss.gouv.qc.ca  

www.ciusss-estmtl.gouv.qc.ca






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C-EMTL-MSSS-LesEclairrPromPrevSantMent-Ampoule-2022-10-03.pdf

Jean-Marc Séguin

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Oct 6, 2022, 12:06:11 PM10/6/22
to Liste du RQIIAC (rqiiac@googlegroups.com), stephaniefatou.c...@ssss.gouv.qc.ca

Stéphanie Fatou Courcy-Legros  

et membres du RQIIAC bonjour, 

 

Sur la ’Conférence sur la résilience et le rétablissement psychosocial des communautés’ 

annoncée pour le 20 octobre, on nous dit qu’il y aura 3 thématiques d’abordées par les experts : 

1- le rétablissement individuel et communautaire, 2- la psychologie positive, et 3- l’autosoin.  

 

Le hasard a fait que j’ai justement lu cette année ‘le livre’ portant sur le thème de la ‘psychologie positive.’ 

Alors que je suis à la retraite depuis plusieurs années, je demeure à l’évidence RQIIACquien dans l’âme, 

alors que J’avais alors été frappé par tout ce qui était écrit dans ce livre, qui me parlait à l’évidence 

en tant que RQIIACquien. Mes 10 ans à la retraite qui ne m’empêchaient pas de trouver 

communautairement et politiquement déplorable toute cette emprise récente de la ‘psychologie positive’.  

 

Et pour qui douterait de cette emprise, il n’y a qu’à penser à ce qui se trouve tout juste à côté de la sortie 

du métro Beaubien. Où il est écrit en très grosses lettres sur l’édifice en coin de rue : ‘Clinique de psychologie positive’.  

 

Et donc, pour qui sera intéressé, je transmets ci-après mes extraits du livre d’Edgar CABANAS

 et Eva ILLOUZ. Happycratie. Comment l’industrie du Bonheur a pris le contrôle de nos vies. 

Premier Parallèle, 2018 (USA), 271p (Transcription à l’ordi de ces extraits, effectuée le 23 mars 2022). 

 

Bonne lecture et saluts, Jean-Marc Séguin (o.c. de CLSC 1974-2012) 

 

 

Du Bonheur 65 : « C’est là un problème considérable : non seulement les questions fermées renforcent la tendance de certains chercheurs à vouloir voir confirmés leurs propres préjugés, mais elles conduisent en outre à négliger une information tout à fait pertinente lorsqu’il s’agit de prendre des décisions politiques. »  

 

Du Bonheur 70 : « Un tel développement n’a en réalité rien de surprenant. Les valeurs méritocratiques et individualistes qui sous-tendent l’idéologie du bonheur occultent totalement les différences de classe, pourtant fondamentales, les prosélytes de cette idéologie préférant l’égalité des chances psychiques à l’égalité des conditions. Il s’agit ici, autrement dit, de prôner des conditions de compétition équitables dans un système inégalitaire plutôt que de défendre l’idée d’une réduction des inégalités économiques. »  

 

Du Bonheur 72 : « les approches néo-utilitaristes et technocratiques ont effectivement un problème avec la démocratie. La notion de bonheur constaté au sein des populations permet, dans la mesure où il est affirmé qu’elle peut être quantifiée, d’homogénéiser des jugements et des croyances…Il ne fait aucun doute que le bonheur est aujourd’hui une notion hautement politique Les économistes du bonheur comme les apôtres de la psychologie positive l’admettent d’ailleurs bien volontiers. »  

 

Du Bonheur 77 : « ce que Gilles Lipovetsky a appelé la ‘seconde révolution individualiste’, ce processus culturel général d’individualisation et de psychologisation, a profondément transformé, au sein des sociétés capitalistes avancées, les mécanismes politiques et sociaux de la responsabilisation. »  

 

Du Bonheur 79 : « Il importe pourtant de comprendre que l’idée de bonheur est parvenue à s’imposer non pas en dépit mais en raison même de son individualisme sous-jacent, par le truchement du discours individualiste et apolitique, devenu légitime, qui sépare la vie de l’individu de celle de la communauté et qui envisage le moi comme étant à l’origine de tous les comportements humains. »  

 

Du Bonheur 95 : « Aujourd’hui ‘la pleine conscience’ est littéralement chérie par les ‘experts du bonheur’, apôtres de la psychologie positive en tête. C’est qu’elle convient à merveille, en effet, à une science et à une pratique professionnelle qui réifient l’intériorité, poussent à intérioriser la responsabilité et font de l’obsession de l’amélioration de soi un impératif moral, un besoin personnel et un atout économique. »  

 

Du bonheur 97 : « le philosophe Charles Taylor a souligné le lien qui existe selon lui entre l’individualisme et le ‘désenchantement du monde’, la vie fade et étriquée de l’individu moderne. Aux yeux de Taylor, l’individualisme a progressivement fragilisé l’ensemble des cadres traditionnels qui permettaient aux citoyens d’entretenir une conception élevée de l’intérêt commun – seul horizon légitime susceptible selon lui de donner du sens et une orientation à notre vie. »  

 

Du Bonheur 103-104 : « Il est certain qu’entre 2008 et 2017, l’éducation positive s’est progressivement imposée – au moins dans les pays anglo-saxons—comme une des priorités de l’éducation, les programmes fondés sur la notion de bonheur étant intégrés aussi bien aux enseignements des écoles primaires et secondaires qu’à ceux des lycées et des universités… Ils ne pouvaient en effet qu’être fort bien accueillis par une culture éducative néolibérale qui dédaigne de plus en plus les notions // d’esprit critique, de capacité de raisonnement et de connaissance, donnant de loin la primauté aux compétences relationnelles, managériales et entrepreneuriales. »  

 

 

Du Bonheur 125 : « En d’autres termes, si les déficiences structurelles du lieu de travail sont désormais de la responsabilité du salarié et du collaborateur de l’entreprise, c’est notamment parce que le langage de la psychologie a facilité ce transfert. »  

 

Du Bonheur 128 : « Le bonheur est donc devenu une sorte de prérequis à une vie professionnelle de qualité, mais il ne se résume pas à cela : il en vient même à conditionner l’accès au monde du travail… plus important que les qualifications techniques ou les aptitudes. Et de fait, de plus en plus de managers affirment désormais sélectionner leurs recrues en fonction de la positivité émanant de leur personne. »  

 

Du Bonheur 157-158 : « diverses techniques ‘homologuées scientifiquement’ et censées convenir aux besoins et à la situation de chacun… censées former à l’espoir… d’autres encore enseignent à pratiquer la gratitude et le pardon… Toutes ces techniques ont des points communs qu’il importe de relever. D’une part, elles sont spécialement conçues pour être consommées rapidement. Aucune d’entre elles ne vise à changer profondément ou structurellement la psyché : elles prennent pour seuls objets des aspects pratiques de la vie quotidienne… elles fournissent des conseils pratiques, aisément compréhensibles, pour apprendre à résoudre des // difficultés quotidiennes et à métamorphoser les obstacles en stimuli productifs … ces techniques gomment de ce type d’auto-régulation’ tout ce qui pourrait s’approcher d’une lutte menée contre soi-même ou d’un jugement critique sur soi. »  

 

Du Bonheur 166 : « Cela nous montre tout d’abord que les individus des sociétés néolibérales – et tout particulièrement les nouvelles générations – ont profondément intériorisé le mantra déjà évoqué dans ces pagers, cette idée selon laquelle une vie scrutée à chaque instant et étroitement régulée par soi-même serait la vie la plus digne d’être vécue … toutes ces applications sur smartphones… ces applications font également de la surveillance de soi un jeu censément anodin. »  

 

Du Bonheur 171 : « ‘Si quelque chose vous laisse penser que votre bien-être en sera amélioré alors laissez-vous tenter’ est le genre de phrase qu’on trouve aussi bien dans la publicité que dans un article de psychologie positive, un ouvrage de self-help ou un fort onéreux cours de coaching. »  

 

Du Bonheur 173 : « En matière de coaching, d’aide à soi-même ou de management professionnel, les conseils des psychologues … cantonnent d’une certaine manière l’authenticité à une fonction bien précise : elle n’est ici qu’une forme efficace d’autopromotion, de mise en valeur de soi; elle doit contribuer à ‘l’image de marque personnelle’ (personal branding), cette notion dont il est tant question ».  

 

Du Bonheur 175-177 : « Les lycées et les universités où j’ai mené mes recherches étaient incroyablement divers… Pourtant, tous leurs étudiants, sans exception, avaient une seule et même préoccupation, dévorante et massivement relayée par les réseaux sociaux : paraître heureux…// …ne pas gommer de son autoportrait toute trace de négativité, c’est forcément se condamner à être stigmatisé – et donc, à cet âge-là, voir remis en cause le sentiment que l’on a de sa propre valeur… // … Le nouveau marché du ‘blog psychologique’ attire chaque jour davantage de followers et rassemble de très nombreux youtubers tirant profit de l’exposé de leurs propres difficultés et de la manière dont ils les ont surmontées en adoptant une vision plus positive des choses. Ce qui est intéressant, c’est que même l’inauthenticité peut y devenir une marque d’authenticité fort lucrative ».  

  

Du Bonheur 182 : « Nous avons donc ici un paradoxe important : alors que le bonheur aurait nous dit-on, pour finalité première de construire des individualités pleinement épanouies et développées, il s’inscrit dans un récit où le moi est défini par son incomplétude fondamentale et permanente… C’est que l’idéal néolibéral de l’amélioration sans fin de soi vient parfaitement s’articuler au principe de consommation perpétuelle… l’idée sous-jacente est qu’il y a toujours un défaut qui peut être corrigé, ou une qualité qui peut être améliorée par un nouveau produit ou un nouveau service. »  

 

Du Bonheur 208-209 : « L’idée, dont les scientifiques du bonheur ne démordent pas, selon laquelle les émotions positives permettraient de mieux façonner sa personnalité et contribueraient bien plus efficacement à la cohésion sociale que les émotions négatives ne résiste // guère aux analyses sociologiques et historiques… La haine peut aider à se soulever contre l’oppression, l‘injustice, le manque de reconnaissance – contre toute forme de mépris social ou de négation de la personne. »  

 

Du Bonheur 231 : « À notre époque, l’obéissance adopte la forme d’un travail sur le moi et d’une maximisation de ce moi. Aux XVIII et XIXe siècles, la revendication au bonheur avait un parfum de transgression; la ruse de l’Histoire a fait ensuite de ce bonheur un instrument au service du pouvoir contemporain. »  

 

Du Bonheur 234-235 : « L’espoir dont nous avons besoin se fonde sur l’analyse critique, la justice sociale et une politique qui ne soit pas paternaliste, qui ne décide pas en notre nom de ce qui est bon pour nous et qui, loin de vouloir nous épargner les difficultés de la vie, nous y prépare – non en tant qu’individus isolés mais en tant que société. La forteresse intérieure n’est pas l’endroit où nous voulons construire notre vie. Nous ne voulons pas vivre dans l’obsession égocentrique de l’amélioration de soi, qui n’est qu’une façon de se discipliner à outrance, de se censurer… // … Nous refusons de nous retrouver prisonniers de postulats prétendant que l’amélioration des sociétés ne passerait que par l’amélioration des individus. »  

 

Du Bonheur 226 « Les individus satisfaits qui s’attribuent fièrement le ‘mérite’ de mener une vie heureuse se sentent ainsi habilités à blâmer les autres, à leur imputer la responsabilité de leur état… Les personnes qui souffrent n’ont donc pas seulement aujourd’hui à porter le fardeau de leurs affects : il leur faut aussi porter celui de la culpabilité – celle de ne pas être en mesure de surmonter les difficultés auxquelles elles ont à faire. La tyrannie de la positivité nous incite à envisager la tristesse, l’absence d’espoir ou le deuil comme autant d’états non seulement bénins mais aussi fugaces que nous ferons disparaître à la condition de nous en donner la peine. »  

 

Du Bonheur 236 : « Ce sont la justice et le savoir, non le bonheur, qui demeurent l’objectif moral révolutionnaire de nos vies. »  



De : rqi...@googlegroups.com <rqi...@googlegroups.com> de la part de Stéphanie Fatou Courcy-Legros (CIUSSS EMTL) <stephaniefatou.c...@ssss.gouv.qc.ca>
Envoyé : 5 octobre 2022 17:06
À : Liste du RQIIAC (rqi...@googlegroups.com) <rqi...@googlegroups.com>
Objet : [rqiiac] Conférence sur la résilience et le rétablissement psychosocial des communautés
 
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