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- Dans le 93 on est vraiment les plus forts [4 mises à jour]
yannick grenzinger <yannick.g...@gmail.com> Feb 12 02:13AM -0800
Tu es sur que c'est un rapport à l'argent ou un rapport à la peur et à la
complexité administrative ?
Parce que bizarrement, ça ne semble pas être bloquant pour que de nombreux
grands patrons gagnent plusieurs millions pour une création de valeur qui
me semble discutable.
Juste pour le fun, un article de
2010: http://thehypertextual.com/2010/01/13/10-valeurs-essentielles-les-incoherences-de-lentreprise-francaise/
Le mercredi 12 février 2014 08:10:49 UTC+1, Philippe Buschini a écrit :
Buschini Philippe <philippe...@gmail.com> Feb 12 03:49PM +0100
Ta dernière phrase me gêne beaucoup, elle montre le problème qui est ancré très profondément en France, celui du rapport ambivalent à l'argent vs "mérite" (notion tout à fait subjective, puisque non quantifiable).
Un patron qui gère une entreprise de 200.000 salariés ou plus, pourquoi devrait-il avoir honte de sa rémunération ? Pourquoi devrait-on le pointer du doigt comme un pestiféré ? Il permet justement à 200.000 personnes d'avoir du travail.
Il faut arrêter avec le nivellement par le bas, cette arme de destruction massive de la valeur, qui envahit tous les recoins de la société française ! Elle commence de manière pernicieuse à l'école, où au lieu de maintenir le niveau, on le redescend pour que tout le monde ait une chance (ça, on sait que ça ne marche pas du tout, le bas appelle le bas... un point c'est tout je vous invite à lire les rapports PISA de l'OCDE, ils sont édifiants sur ce sujet). Plutôt que d'essayer de comprendre réellement pourquoi certains n'arrivent pas à suivre (et qu'on me ressorte pas le couplet des familles déracinées, je suis issu de l'immigration, 100% de ma famille ne vit pas en France, ma mère ne parlait pas français et son niveau d'instruction ne dépassait pas celui de l'école primaire, cela ne m'a pas empêché d'avoir un PhD de maths à Berkley et une tripotée d'autres diplômes...). Et ça continue dans la société de tous les jours où dès que quelqu'un sort du lot, on a une armée de gens bien pensants qui accourent pour le faire rentrer dans le rang, des fois qu'il ferait des émules (à lire à ce propos un livre déjà ancien, mais terriblement d'actualité : Surtout, ne changez rien de Pierre Zimmer) !
En France être libéral est devenu un tare ! Le passé judéo-chrétien et son rapport à l'argent y est certainement pour quelque chose... gagner de l'argent c'est mal (les protestants n'ont justement pas ce problème, et c'est pour ça qu'ils réussissent).
Parfois je me dis qu'il faudrait peut être mettre Atlas Shrugged de Ayn Rand (il en existe une version française "La Grève") dans les listes des livres à lire absolument, suivit de "Le But" d'Eliyahus Goldratt avant de de commencer à lire le moindre livre sur l'entrepreneuriat, le management ou le marketing.. :-D
Philippe Buschini
Le 12 févr. 2014 à 11:13, yannick grenzinger a écrit :
guyon thomas <tgu...@hotmail.com> Feb 12 04:20PM
Oui, je confirme, il faut lire la grève.
Atlas Shrugged ... Quand je l'ai lu, j'ai dû aller vérifier si c'était pas un pamphlet trotskiste à l'ironie mordante :
Et bien non, c'était bien écrit au premier degré par une nana archi-convaincue.
Je vous recommande tout particulièrement la dizaine de pages où elle se paie Robin des Bois, comme étant l'une des figures les plus malfaisantes qui soient. Un de ses héros qui est pirate dit :" Moi je prend au pauvre pour redonner aux riches".
En tout cas ce roman a eu un énorme succès outre Atlantique.
Hilary Clinton aurait dit : "lequel d'entre nous n'a pas été Randien quand il avait vingt ans" (je cite de mémoire, donc en déformant)
Si il y a des passages très bien sentis, il y a des failles béantes dans son raisonnement :
Son système de valeurs ne fonctionne que si tout le monde l'accepte :
En gros pour Ayn Rand, il faut être égoïste et le monde se portera mieux. Si tu gagnes de l'argent, tu l'as mérité, c'est pour toi ! Ni l'état ni la famille, ni personne ne doit t'en reprendre une partie pour quelque raison que ce soit.
Si tu as sué pour le gagner, c'est très compréhensible.
Là où elle est spécialement peu convaincante :
Il y a des domaines où des mécanismes d'assurance collective contraints sont utiles voire essentiels (dans le domaine épidémiologique, ou pour des questions d'environnement par exemple) : ce n'est pas possible dans un monde randien.
le recours à la force pour accaparer la richesse : elle reconnait que c'est mal, et en parle beaucoup, sans apporter le moindre début de solution. Les rapports de force dans les affaires sont glorifiés, ils sont naturels et ne sont pas considérés comme violents. Si je te braques avec un flingue, par contre, c'est mal et amoral.
Les questions de richesse par héritage par rapport à celle de richesse gagnée sont aussi mal traitées.
En suivant sa morale, un héritier d'empire industriel devrait provoquer la ruine de son héritage et redémarrer de zéro.
Je suis d'accord qu'il n'a pas mérité l'argent dont il a hérité, mais c'est dans ce cas une variante par l'absurde de la destruction créatrice (J'aimerais observer une société qui fonctionnerait comme ça, ça pourrait n'être pas si mal en fait ).
Etc...
Sur le thème "le meilleur Etat est celui qui gouverne le moins", couplé à une posture morale très ferme, je vous conseillerais plutôt Henry David Thoreau.
Enjoy !
Thomas
Julien Groslambert <julien.gr...@mybusinesseducation.fr> Feb 12 08:22PM +0100
--
Pour rebondir sur les propos de Philippe, c'est arriver récemment dans ma bonne vieille ville de Besançon: un enseignant suspendu de son cours car il mettait de trop mauvaise notes en fac.
http://www.estrepublicain.fr/education/2014/02/11/notes-salees-le-prof-de-droit-ecarte
Le 12 févr. 2014 à 17:20, guyon thomas a écrit :
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