Il est clair que derrière ce qui est visible, il y a une réalité.
Mais quel est l'être qui se cache derrière cet être (ce que nous
percevons)?
C'est la question de Sartre.
Les matérialistes disent que c'est un monde "en soi" qui existe
uniquement "pour soi" et dont nous n'avons que des bribes venues de
l'extérieur.
Les idéalistes disent (Berkeley, Nietzsche) qu'il n'y a pas d'arrière
plan, d'arrière monde, et que tout est "en acte". Le perçu, c'est le
réel, et aucune image n'existe hors de ce qui est perçu. Tout est dans
"la tête".
Ce sont des phénoménologistes. Rien n'est derrière le phénomène, et
le phénomène se donne entier.
Ce sont les deux façons extrêmes de "voir le monde".
Maintenant, attention aux définitions!
Quand je parle de vitesses réelles, de vitesses apparentes, de vitesses
observables, je ne me place dans aucun des deux camps.
Ca n'a rien, mais alors strictement rien à voir, avec les concepts
philosophiques.
On a la même chose avec ce cultivateur d'abricots à qui ont demande
s'il est pour le roi ou pour la République, et qui répond : "Je suis
pour mes abricots".
Il ne fait pas de politique et ne s'occupe que de ses abricots.
Il faut considérer les vitesses observables comme une déformation des
vitesses réelles due à l'anisochronie de l'espace, et rendre ce terme
physique, compréhensible, et accepté.
L'anisotropie (l'heure qu'il EST) et la relativité de la chronotropie
(la vitesse de battement des
aiguilles) jouent ensemble comme un miroir déformant de la mesure des
vitesses.
Seul la particule, l'objet, ou la fusée a le bon temps propre.
Et seul l'observateur (c'est rigolo mais c'est comme ça) à la bonne
mesure de sa métrique spatiale.
La bonne vitesse (vitesse réelle) est donc donné par la distance
mesurée par l'observateur
(qui est la vraie) par le temps mesuré par le mobile (qui est le vrai
car mesuré avec une seule montre de bout en bout).
Pourquoi est-ce que je mesure une vitesse de cent quatre vingt mille
kilomètres pas seconde pour ce proton, alors qu'en réalité, il se
déplace à deux cent vingt cinq mille kilomètres par seconde?
Si je cherche sa quantité de mouvement, celle-ci me montrera bien qu'il
se déplace à Vr=0.75c,
et pas à Vo=0.6c.
Alors pourquoi ai-je une vision déformée des choses?
Il y a donc un être (Vr) qui se cache derrière un autre être (Vo).
Cela est manifeste, et il faut une arrogance, une haine et une connerie
monstrueuse chez les hommes pour ne pas l'admettre.
Mais y a-t-il un rapport entre cela et l'être de derrière l'être
matériel?
Non.
Nous parlons seulement de l'être de derrière l'être des vitesses
observables. Rien de plus.
Ce n'est pas l'être de derrière l'être de la matière, dont ni les
scientifiques ne parlent (sinon vaguement de "matière", ni les
théologiens et les philosophes qui disent qu'il est caché ou
inconnaissable).
C'est un autre débat, complètement différent, et philosophique.
Ici, avec Hachel, nous parlons de physique pure, de cinématique
relativiste, d'anisochronie, et de chronotropie relative.
Nous parlons de la physique moderne dans son aspect le plus élégant, le
plus génial, et le plus scientifique.
Ceux que ça n'intéresse pas peuvent se contenter d'agiter leur
espace-minkowskien à la con.
Ca ne rendra cependant personne plus intelligent pour autant.
R.H.