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Inédit du ''Petit Nicolas'', édition ''collector''

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Laurent Bert

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Nov 25, 2004, 6:53:22 AM11/25/04
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Par Luc Rosenzweig
(Ancien responsable du service Investigation au Monde et à Libération)

http://www.menapress.com/article.php?sid=973

Cela s'appelle " la controverse de Netzarim" et se voudrait, à en
croire le titre, la résurgence moderne de la controverse de
Valladolid, où l'on discutait doctement de savoir si les Indiens
d'Amérique étaient, oui ou non des créatures de Dieu.

C'est sous ce titre, qui plaira aux instruits, que Nicolas Delesalle,
reporter à Télérama, l'hebdo de télévision que les intellos achètent
le lundi pour se faire pardonner de s'être gavés de foot, de
feuilletons et de Star'ac pendant le week-end a pondu dans l'édition
du 22 novembre un long article sur les derniers développements de
l'affaire Al-Dura, dont les lecteurs de la Mena ont été tenu au
courant en temps réel.

Nicolas semble tout ému de manier une pâte informationnelle complexe,
de voyager, sans quitter Paris, entre Jérusalem, Gaza, Amman, de se
plonger dans cet Orient compliqué qu'il convient absolument de
simplifier pour que les "fondamentaux" - victimisation systématique
des Palestiniens et démonisation parallèle des Israéliens-
constitutifs de l'attitude majoritaire de l'opinion française soient
préservés.

Pour Nicolas, dès le départ, l'affaire semblait entendue: l'hypothèse
d'une mise en scène de l'affaire Al Dura ne pouvait être sérieusement
prise en compte. Ce serait trop énorme. Cela fait songer à cette
histoire polonaise, dans laquelle on voit un savant sortir
exceptionnellement de son cabinet d'étude pour aller au zoo, se
trouver face à un éléphant et s'exclamer " cela ne se peut !". Et
pourtant si, mon petit Nicolas, cela se peut, car cela s'est vu, à
Netzarim le 30 septembre 2000, où personne, pas même Didier Epelbaum,
hiérarque de France 2, ne conteste qu'on été mises en scène quelque
petits sketches de faux blessés traînés dans des ambulances. Cela
s'est vu également à Jénine, où un drone israélien a filmé des
obsèques bidon d'un "martyr" qui, tombant de son catafalque, s'enfuit
en courant. Nicolas aurait pu, pour sa plus grande gloire et son plus
grand profit, élargir son périple téléphonique aux Etats-Unis, où un
professeur de l'Université de Boston, Richard Landes, qui a fait un
répertoire écrit et filmé de ce genre de saynètes sous le titre "
Pallywood", mot-valise incluant Palestine et Hollywood.

Cela "se peut" donc, et il n'est pas de notre ressort de porter un
jugement moral sur ces pratiques: elles ne sont pas le monopole des
Palestiniens, et on les rencontre dans tous les conflits dit
"asymétriques". Il s'agit, pour le faible de transformer le champ de
bataille en scène du crime, de faire apparaître l'adversaire comme
monstrueux au regard des lois de la guerre pour l'affaiblir à
l'intérieur et à l'extérieur.

Toute la "contre enquête" du petit Nicolas est donc dirigée vers un
seul but: maintenir le lecteur de Télérama dans le confort moral de
celui qui a été horrifié par les images du Journal de France 2 et
qu'il a forgé, à partir de la sa conviction, sur les bons et les
méchants dans le conflit israélo-palestinien.

Il faut donc à tout prix que les "douteurs" deviennent douteux: faire
qualifier par des anonymes la Mena de "versant honorable de
l'intégrisme juif" est une petite crapulerie qui peut être, certes
démolie par la simple lecture des articles publiés depuis la création
de cette agence, où il n'est jamais question de religion en général,
ni, à plus forte raison, de sujets mettant en valeur les thèmes
récurrents de "l'intégrisme juif": Grand Israël, combat contre le
laïcisme de la majorité de la société israélienne etc. Mais cette
petite pique fera mouche chez ceux qui, comme l'auteur de ces lignes,
ont en sainte horreur tous les intégrismes de toutes les religions
révélées... Quant à l'accusation "d'hystérie" formulée à l'encontre de
la Mena par Elisabeth Schemla, c'est vraiment l'Hôpital qui se fiche
de la Charité !

Je ne devrais, en bonne logique, que me féliciter de la mise en scène
de ma personne par le petit Nicolas, me créditant d'une "prudence"
dont seraient dépourvus les autres critiques de France 2, comme
Stéphane Juffa, Dany Seaman et Nahum Shahaf. Pour me servir, croit-il,
il me fait dire "je suis prêt à faire amende honorable si on me montre
une photo récente de ses blessures" (de Jamal Al Dura ndlr)

Non, mon petit Nicolas, je n'ai jamais dit ça, ni à vous, ni lors de
la réunion à France 2 du 22 septembre. Ce que j'ai dit est très
simple: "Je suis prêt à modifier mon intime conviction sur cette
affaire si un ou plusieurs médecins légistes d'un pays neutre - j'ai
même cité la Suisse et la Finlande - démontrent que les cicatrices de
Jamal Al Dura sont consécutives à des blessures par balles reçues il y
a quatre ans". Point barre.

On apprend, en terminant le papier du petit Nicolas que Jamal Al dura
serait prêt à venir montrer ses cicatrices à Paris. C'est en tout cas
ce qu'affirme Talal Abou Rahma, l'homme qui se rétracte plus vite que
son ombre; chiche! Et pourquoi pas à l'Hôpital militaire Percy de
Clamart ?

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