Scientologie: punitions et lavage de cerveau
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Travaux harassants, lavage de cerveau, punitions, éloignement des
parents : une ex-scientologue raconte le quotidien des enfants de «l’
église».
Jenna Miscavige, la nièce du chef actuel de l’église de Scientologie,
décrit dans un livre le terrible quotidien des enfants élevés dans un
culte qu’elle a «fui» à ses 21 ans.
Aujourd’hui âgée de 29 ans, elle décrit par le menu les durs travaux
qu’elle et d’autres enfants devaient réaliser dans les années 1990 au
«Ranch», où elle a passé 6 ans, jusqu’à l’âge de 12 ans : un internat
éloigné de tout, situé dans le désert californien, à quelque 150 km au
sud-est de Los Angeles.
«L’église est une organisation dangereuse dont les croyances
l’autorisent à commettre des crimes contre l’humanité et à violer les
droits les plus basiques», écrit celle qui voit dans la Scientologie
«une expérience de lavage de cerveau» : «la Scientologie est un
système qui rend quasiment impossible de penser à soi».
Au Ranch -- «un camp d’entraînement militaire aux routines exténuantes
et aux inspections épuisantes»--, les enfants pouvaient voir leurs
parents à peine quelques heures par semaine. Sans recevoir d’éducation
au sens classique du terme, ils étaient contraints de réaliser de durs
travaux de construction.
14 h de travail par jour
Jusqu’en 2000, cet internat recevait les enfants des membres du «Sea
Org» --le «clergé» de l’église de Scientologie--, qui travaillaient 14
heures par jour, sept jours sur sept pour un salaire hebdomadaire de
45 dollars, écrit-elle.
Au menu des enfants de l’internat scientologue, selon Jenna
Miscavige : traîner d’énormes pierres pour édifier un mur ou creuser
des canaux d’irrigation sous un soleil de plomb. «Les conditions dans
lesquelles nous travaillions auraient été difficiles pour un adulte,
et pourtant si quelqu’un se plaignait, protestait ou posait des
questions, il était immédiatement puni», poursuit-elle.
Les acteurs Tom Cruise, John Travolta ou Juliette Lewis, le chanteur
Beck, font partie des scientologues les plus connus. Pourtant «il n’y
avait aucun risque qu’ils puissent voir des enfants travailler ou
toute autre chose que l’église ne souhaitait pas qu’ils voient»,
souligne Jenna Miscavige.
Cette dernière, comme Lawrence Wright ou d’ex-scientologues, à
l’instar du réalisateur et scénariste canadien Paul Haggis --auteur
d’une lettre ouverte publiée quand il a quitté l’église--, critique
également la politique de «déconnexion» promue par la Scientologie,
qui interdit à ses membres de parler à des personnes la remettant en
cause.
«L’église ne prend part à aucune activité qui maltraite des enfants ou
les oblige à réaliser du travail manuel, […] et respecte toutes les
lois protégeant les enfants , écrit la porte-parole de l’église de
Scientologie.
Protégée aux USA par la constitution, qui garantit la liberté de
culte, la Scientologie est considérée dans d’autres pays comme une
secte. En Belgique, elle est poursuivie devant la justice en tant qu’
«organisation criminelle».
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