Il y a des verbes qu'on peut conjuguer de plusieurs façons, et des
fois, les formes variées se prononcent différamment. Je pense surtout
à « s'asseoir ».
Quelle forme choisissez-vous d'habitude et pourquoi ? C'est une
question de style, de région, d'âge ? Est-ce que vous vous en servez
exclusivement d'une forme ?
Par exemple : est-ce que cela vous frapperait d'entendre quelqu'un
dire « Je m'assieds. Et puis, il s'assoit aussi. », mélangeant les
deux conjugaisons ?
J'ai trouvé ça quand j'ai lu « Zazie ». Quenault utilise une forme et
puis l'autre sur le même page. Je ne savais pas si je devais y voir
un mélange de formes délibéré et frappant, ou si ce n'avait rien
d'extraordinaire.
Merci d'avance,
Paul
---
Paul McLachlan
Brisbane, Australie
[Je veux bien qu'on me corrige les fautes.]
> Il y a des verbes qu'on peut conjuguer de plusieurs façons, et des
> fois, les formes variées se prononcent différ[e]mment. Je pense surtout
> à « s'asseoir ».
> Quelle forme choisissez-vous d'habitude et pourquoi ? C'est une
> question de style, de région, d'âge ? Est-ce que vous vous [...] servez
> exclusivement d'une forme ?
Je dis « je m'assois » mais « il faut que je m'asseye » et «
assieds-toi ». En y réfléchissant, j'utilise plus
naturellement la forme avec le « e ». Ça sonne mieux à mes
oreilles que la forme avec le « o ».
> Par exemple : est-ce que cela vous frapperait d'entendre quelqu'un
> dire « Je m'assieds. Et puis, il s'assoit aussi. », mélangeant les
> deux conjugaisons ?
Non, même si j'aurais dit ou écrit : « Je m'asseois. Et
puis, il s'assied aussi. »...
> J'ai trouvé ça quand j'ai lu « Zazie ». [Queneau] utilise une forme et
> puis l'autre sur [la] même page. Je ne savais pas si je devais y voir
> un mélange de formes délibéré et frappant, ou si ce n'avait rien
> d'extraordinaire.
Je penche pour un effet de style délibéré. Mais, j'avoue
qu'il serait passé inaperçu à mes yeux si vous n'aviez pas
posé la question.
> Merci d'avance,
Avec plaisir,
Isabelle
--
Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais.
(Oscar Wilde)
Pas de faute remarquée sauf :
-- « Est-ce que vous vous en servez exclusivement d'une forme ? » (le « en »
est à supprimer) ;
-- « Différemment » (et non « différamment »).
Rappel de la règle donnée (autrefois ?) aux petits écoliers français :
Adjectif en « ent » --> adverbe en « emment » (différent --> différemment)
Adjectif en « ant » --> adverbe en « amment » (élégant --> élégamment)
N.B. Pour les exceptions, voir « Monsieur SIC » (auteur de « qu'est-ce
qu'elle a ma gueule » ?).
Jean-Claude Mariotte
http://www.kiriasse.fr
===
"Paul McLachlan" <paul_mc...@hotmail.com> a écrit dans le message de
news:ccdb2609.03061...@posting.google.com...
===
"Isabelle Depape Hamey" <ha...@free.fr> a écrit dans le message de
news:3EF15FBE...@free.fr...
>>>Par exemple : est-ce que cela vous frapperait d'entendre quelqu'un
>>>dire « Je m'assieds. Et puis, il s'assoit aussi. », mélangeant les
>>>deux conjugaisons ?
>>
>>Non, même si j'aurais dit ou écrit : « Je m'asseois. Et
> Tss, tss. Si j'aurais su, j'aurais pas lu.
Vous semez le doute dans mon esprit... Comment
formuleriez-vous cette phrase ?
Il suffit d'avoir envie de creuser un peu...
Isabelle
--
Une question d'habitude, peut-être. J'utilise presque exclusivement
la forme avec « e » plutôt que celle avec « o », alors que j'ai
l'impression que pour ma femme c'est le contraire. On a le même âge, et
on est nés dans la même région (quoique nos parents venaient de régions
différentes).
J'explique mon choix par la sonorité que je trouve plus jolie. C'est
peut-être aussi par snobisme, la forme avec « e » me semblant plus
recherchée, et celle avec « o » plus populaire... mais tu devras me
torturer pour me le faire avouer. ;-)
> Par exemple : est-ce que cela vous frapperait d'entendre quelqu'un
> dire « Je m'assieds. Et puis, il s'assoit aussi. », mélangeant les
> deux conjugaisons ?
Pas forcément (cf. la réponse d'Isabelle).
> J'ai trouvé ça quand j'ai lu « Zazie ». [Queneau] utilise une forme et
> puis l'autre sur le même page. Je ne savais pas si je devais y voir
> un mélange de formes délibéré et frappant, ou si ce n'avait rien
> d'extraordinaire.
À mon humble avis, les deux sont possibles. Il a bien pu le faire par
provocation, mais c'était peut-être aussi involontaire : il faudrait
voir s'il insiste dessus.
>>>>Non, même si j'aurais dit ou écrit : « Je m'asseois. Et
>>>
>>>Tss, tss. Si j'aurais su, j'aurais pas lu.
>>
>>Vous semez le doute dans mon esprit... Comment
>>formuleriez-vous cette phrase ?
> Aucun doute à avoir si on en reste à la bonne vieille règle
> « du si qui n'aime pas les rais ».
> Non, même si j'avais dit ou écrit : « Je m'assois. Et
> puis, il s'assied aussi. »...
Cette formulation change le sens de ma phrase, non ?
J'ai l'intuition que c'est « même » qui fait que le
conditionnel est acceptable.
Il y a peut-être aussi un problème de ponctuation.
Isabelle (qui ne s'abstient pas dans le doute)
> Il y a peut-être aussi un problème de ponctuation.
Je proprose : « Si j'avais été l'auteur de cette phrase,
j'aurais écrit [...] ». Ça vous va mieux ?
Isabelle
===
"Isabelle Depape Hamey" <ha...@free.fr> a écrit dans le message de
news:3EF186A2...@free.fr...
Ah mais non ! le « si » et le « j'aurais » d'Isabelle sont idépendants,
au contraire de ton « si j'aurais su ».
Elle aurait pu écrire, et tu n'aurais probablement rien trouvé à
redire : « Non, quoique personnellement j'aurais dit [...] ».
Dans la phrase d'Isabelle, pour avoir un « si » qui demande l'indicatif,
il aurait fallu le rajouter, par exemple :
« Non, même si, si j'avais été Queneau, j'aurais dit [...] »
Mais là, évidemment, la répétition du « si » est laide. On peut la
supprimer :
« Non, même si, à la place de Queneau, j'aurais dit [...] »
Et là encore l'application mécanique de la règle « pas de subjonctif
après /si/ » peut induire en erreur.
Bref : Isabelle, sois rassurée, ta formulation est correcte.
Ne parlez pas de malheur ! Si seulement la présente canicule
pouvait se calmer...
Isabelle (qui rêve d'être là
<http://www.geocities.com/TheTropics/Resort/5776/photo31.html>
ou là
http://www.geocities.com/TheTropics/Resort/5776/photo10.html
...)
À part un « r » superflu...
Merci, Olivier.
J. Makarewicz a écrit:
> Jeu 19 juin 2003 à 13:00:00 +0200, Olivier Miakinen
> <Olivier....@evidian.com> a écrit :
>
> >Le 19/06/2003 11:31, J. Makarewicz a écrit :
> >>>
> >>>Non, même si j'aurais dit ou écrit : « Je m'asseois. Et
> >>
> >> Tss, tss. Si j'aurais su, j'aurais pas lu.
> >
> >Ah mais non ! le « si » et le « j'aurais » d'Isabelle sont idépendants,
> >au contraire de ton « si j'aurais su ».
>
> Tiens donc. De quand date cette histoire d'indépendance
> entre le si et le verbe?
> >
La justification d'Olivier est hasardeuse mais sa conclusion est exacte ; la
phrase originale d'Isabelle est parfaitement correcte.
Peut-être préférerez-vous les explications de Jean-Paul Colin (Le Robert,
Dictionnaire des difficultés du français) :
« La langue populaire emploie parfois le conditionnel dans les deux
propositions : "Si j'aurais su". Mais ce mode se rencontre très correctement
quand "si" a une valeur d'opposition : "Si le pluriel « olympiens » aurait
été possible, « grands hommes » ne l'éatit pas à cause de la liaison qui
choquerait l'oreille." (Georgin), ou quand il introduit une interrogation
indirecte (sans valeur conditionnelle) : "Il savait, en écoutant le sifflet
des locomotives, si le temps serait à la pluie. " (Guilloux). "Le commissaire
regardait son lit en se demandant s'il dormirait quelques heures" (Simenon).
»
Isabelle illustrait la valeur d'opposition (ben tiens !) du "si", et cette
opposition était encore renforcée par le "même", d'où le raisonnement tenu
par Olivier.
Finalement, l'intuition féminine, ça a du bon, Joseph !
>>>>Non, même si j'aurais dit ou écrit : « Je m'asseois. Et
>>>Tss, tss. Si j'aurais su, j'aurais pas lu.
>>Ah mais non ! le « si » et le « j'aurais » d'Isabelle sont idépendants,
>>au contraire de ton « si j'aurais su ».
> Tiens donc. De quand date cette histoire d'indépendance
> entre le si et le verbe?
>>Elle aurait pu écrire, et tu n'aurais probablement rien trouvé à
>>redire : « Non, quoique personnellement j'aurais dit [...] »
Même si, personnellement, j'aurais essayé de trouver quelque chose qui
ne prête pas à confusion, je trouve que la phrase d'Isabelle est
correcte. Et une fois de plus, je n'ai pas de preuve.
Ne trouvez-vous pas que l'ajout de mon «, personnellement,» bien que ne
changeant rien à la structure de la phrase « même si [...] j'aurais »,
marque bien la séparation des deux ?
Il me semble que le «même si», dans ce cas, est du même ordre que
«quoique» ou «bien que».
--
Anne
Peut-être que ceci vous choquerait moins, même si (!!) c'est sans doute
moins littéraire:
"Non [cela ne me frapperait pas], même si, moi, j'aurais écrit (...)"
Autre exemple d'utilisation avec "si je l'aurais su" pour marquer la
différence:
"Si j'avais su ça, je l'aurais fait avec toi, même si j'aurais su le
faire seul aussi"
Il arrive aussi qu'on rajoute quelque chose après le "si" pour "adoucir"
("Même si, a priori, j'aurais su...")
Au fait, je ne vois pas d'exemple sans "même" devant "si" (et sans
introduire de virgule: "Si, j'aurais pu le faire!" où le "si" n'a
probablement pas la même fonction (?))
--
Nico.
Je partage tout à fait cet avis. On pourrait dire aussi : « Non, bien
que personnellement j'aurais dit [...].
Marion
--
Marion Gevers,
Newcastle, NSW, Australia
mar...@eepjm.newcastle.edu.au
Souvenir de l'école primaire : on doit dire : je m'assieds, je m'assois est
incorrect. Grévisse dit, quant à lui, que les formes en OI du verbe
s'asseoir sont "plutôt vulgaires" et employées "moins couramment".
A noter que les verbes défectifs SEOIR et MESSEOIR n'ont laissé que des
formes en IE ([mes]sied /seyait / siéra...), mais que le verbe SURSEOIR ne
présente pas de formes en IE (je sursois, sursoyais, surseoirai...).
Pourquoi ASSEOIR offre-t-il les 2 formes IE/OI ? Une hypothèse, le verbe
n'aurait-il pas hésité en quelque sorte entre ses deux origines : le latin
classique : assidere (e bref) qui donnerait les formes IE considérées comme
plus "nobles" et la forme populaire assedere (e long) qui donnerait les
formes en OI, tenues pour moins pures. Hélas, mes connaissances en
philologie ne sont plus assez fraîches pour que je m'avance davantage.
Dites-moi si je m'égare ? Et gare à moi !
> Par exemple : est-ce que cela vous frapperait d'entendre quelqu'un dire
« Je m'assieds. Et puis, il s'assoit aussi. »,
> mélangeant les deux conjugaisons ?
> Quenault utilise une forme et puis l'autre sur le même page. Je ne
savais pas si je devais y voir un mélange de
> formes délibéré et frappant, ou si ce n'avait rien d'extraordinaire.
Le passage d'un emploi à l'autre me frappe en effet. Difficile de croire à
une inadvertance de Queneau, si attentif aux faits de langue. Je partagerais
volontiers l'interprétation qu'en donne Jean-Claude Mariotte ; mais le
contexte la jusfifie-t-il ? Padezazisoulamin !
Cordialement, Alice
> Elle aurait pu écrire, et tu n'aurais probablement rien trouvé à
> redire : « Non, quoique personnellement j'aurais dit [...] ».
Le subjonctif « j'eusse dit » est un peu pompeux, donc on le remplace
souvent par un conditionnel parfaitement correct.
> Et là encore l'application mécanique de la règle « pas de subjonctif
> après /si/ » peut induire en erreur.
Le conditionnel après « si », pas le subjonctif. Les deux modes sont
différents.
> Aucun doute à avoir si on en reste à la bonne vieille règle
> « du si qui n'aime pas les rais ».
>
> Non, même si j'avais dit ou écrit : « Je m'assois. Et
> puis, il s'assied aussi. »...
Cela ne fonctionne pas avec la locution de concession « même si » qui
forme un tout permettant de se dispenser de « bien que, quoi que » suivi
du subjonctif. Et l'on peut fort bien avoir d'autres cas où « si » peut
être suivi d'un conditionnel : « si [aussi] grand serait-il, qu'il ne
m'impressionnerait pas. », « mais s'il serait fâché de sa défaite, en
serait-il surpris ? ». La règle traditionnelle vaut pour 90 % des cas,
mais elle n'est pas du tout absolue. La tournure d'Isabelle était
parfaitement correcte.
Excellent exemple, qui reprend les deux constructions dans une même
phrase (si j'avais/si j'aurais).
Au passage, je remercie aussi DB pour les explications du Robert. Je
sentais bien que j'étais confus dans les miennes, mais j'ai pris le
risque de raconter des bêtises plutôt que de laisser accuser Isabelle
injustement... ;-)
Oups ! J'en suis rouge de confusion. Merci de m'avoir repris.
===
"Isabelle Depape Hamey" <ha...@free.fr> a écrit dans le message de
news:3EF19C69...@free.fr...
> Donnais-je vraiment l'impression d'être un Saint-Just ou un
> Fouquier-Tinville ? ;-)
Nullement.
Isabelle (qui en profite pour remercier Olivier de son
esprit chevaleresque)
Si Isabelle avait écrit : « Non, même si j'avais dit ou écrit... », on
aurait fait l'économie d'une discussion. Cette dernière formule ne pouvait
être critiquée.
Jean-Claude
===
"J. Makarewicz" <joseph.m...@wanadoo.fr> a écrit dans le message de
news:38o3fvotkv156ksca...@4ax.com...
> Les exemples que vous citez sont effectivement très clairs
> et je vous en remercie. Je ne discuterai donc plus de la justesse
> grammaticale de la phrase d'Isabelle mais, et je le dis sans intention
> d'ergoter, mes oreilles continuent de la trouver bizarre.
===
"Isabelle Depape Hamey" <ha...@free.fr> a écrit dans le message de
news:3EF1E468...@free.fr...
Sauf que le sens n'est pas le même. Elle n'a pas écrit ça (donc pas
d'utilisation du passé), mais elle l'aurait écrit (si elle *avait* eu à
l'écrire...)
C'est étrange que cette formule se laisse discuter, mais ce n'est pas
une raison pour la proclamer fausse :)
(accessoirement il faut préciser que la phrase en question continuait
par une citation)
--
Nico.
;-)
> Si Isabelle avait écrit : « Non, même si j'avais dit ou écrit... », on
> aurait fait l'économie d'une discussion. Cette dernière formule ne pouvait
> être critiquée.
C'est vrai. Mais les deux phrases, correctes toutes les deux, ne veulent
tout simplement pas dire la même chose.
J'ai l'impression -- mais je peux me tromper -- que c'est parce que tu
continues à croire qu'Isabelle voulait dire « si j'avais ». Les deux
phrases n'ont pas le même sens.
Si cela peut te rassurer, dans le sens de « si j'avais », lire « si
j'aurais » m'écorcherait aussi les oreilles.
> Et je pense que j'aurais eu raison puisqu'elle est contestée
> par nombre de participants de ce forum qui maîtrisent bien
> la langue.
Vive la méthode Coué ! C'est excellent pour rester un âne...
La nuance est d'ailleurs très nette quand vous dites « asseyez-vous » et
quand vous entendez « assoyez-vous ». Pire encore avec « assois-toi »
qui fait hurler les oreilles.
J'arrive bien tard, mais encore à temps pour citer Molière
(en graphie d'époque) :
Et moy, pour vous répondre, i'ay à vous dire que les
choses sont fort égales ; & que si vous auriez de la
repugnance à me voir vostre Belle-Mere, ie n'en aurois
pas moins sans doute à vous voir mon Beau-Fils.
--
Pierre Hallet
FAQ du forum : <http://www.langue-fr.net/faq/faq.htm>.
===
"Nicolas Richard" <theonewith...@yahoo.fr> a écrit dans le message
de news:3EF1E91D...@yahoo.fr...
> Jean-Claude Mariotte a écrit :
===
"Bernard Lombart" <lom...@x-synec-doc.be> a écrit dans le message de
news:v9d5fv4c59psabbfu...@4ax.com...
> [Réf. Thu, 19 Jun 2003 18:59:20 +0200, "\(sic\)"
> <desi...@alussinan.org> :]
>
> >Vive la méthode Coué ! C'est excellent pour rester un âne...
>
> Pas autant qu'on le croit...
> http://www.synec-doc.be/misc/coue/
>
>
> ____________
> B. Lombart
> http://www.synec-doc.be/
Jean-Claude, qui ne vous hais point, allez...
===
"Bernard Lombart" <lom...@x-synec-doc.be> a écrit dans le message de
news:vto5fv4a2jrnm3brr...@4ax.com...
> Mais si la maxime était vraie, aurai-je répondu ?...
> Heureusement, j'aime les ânes, les vrais. Ils apprendraient vite à
> répondre /après/ les messages, eux !
===
"Jean-Claude Mariotte" <jcmar...@kiriasse.fr> a écrit dans le message de
news:bcurf4$ihu$1...@news-reader2.wanadoo.fr...
Tiens ? Tu^H^HVous étiez prof ?
Combien de fois j'ai entendu un prof prononcer cette phrase après avoir
dit ou écrit une grosse connerie !
La précédente était acceptable ausi, si l'on sait lire entre les
lignes et restituer les sous-entendus.
même si [moi, à sa place,] j'aurais...
>Jeu 19 juin 2003 à 15:33:16 +0200, DB <fed...@noos.fr> a écrit :
>>La justification d'Olivier est hasardeuse mais sa conclusion est
>>exacte; la phrase originale d'Isabelle est parfaitement correcte.
>>Peut-être préférerez-vous les explications de Jean-Paul Colin (Le >>Robert,
Dictionnaire des difficultés du français) :
>>...
>Les exemples que vous citez sont effectivement très clairs
>et je vous en remercie. Je ne discuterai donc plus de la justesse
>grammaticale de la phrase d'Isabelle mais, et je le dis sans
>intention d'ergoter, mes oreilles continuent de la trouver bizarre.
Tous ces exemples ne m'ont pas convaincu de ne pas penser comme vous. Je ne
parle même pas des sens de «si» qui n'ont rien à voir avec le conditionnel.
L'indicatif est toujours de rigueur et il n'y a pas d'exemples qui aient été
donnés sans que l'on puisse remplacer le conditionnel par l'imparfait. La
conjonction «même si» qui n'a qu'une valeur concessive - dixit le grand Robert -
et n'introduit pas expressément une concession, suit le même régime. Le français
moderne privilégie la simplicité et la clarté. Il est inutile d'invoquer Molière,
non plus, qui est connu pour mettre certaines incorrections dans la bouche de
ses personnages. Je viens de creuser ma petite tête et je peine à percer la
subtilité qu'il pourrait y avoir à mettre le conditonnel avec «si» ou «même si».
Un conditionnel introduit dans une phrase gouvernée par une conjonction qui
exprime déjà une condition... Hum ! je crois avoir trouvé !
--
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Je vais essayer d'être plus clair que je ne l'ai été jusqu'à présent.
>> Non, même si j'aurais écrit cela autrement.
Le « même si » dans la phrase d'origine n'a pas le sens d'un « si ».
D'ailleurs on peut le remplacer par « et pourtant » :
>> Non, et pourtant j'aurais écrit cela autrement.
Le vrai « si » dans les deux phrases ci-dessus est implicite :
>> Non, et pourtant [si j'avais voulu l'écrire] j'aurais écrit cela
>> autrement.
Noter que dans cette dernière phrase, plus complète (mais qui a
exactement le même sens que la première), il y a bien l'indicatif après
le vrai « si » et le conditionnel ailleurs.
Le sens N'EST PAS « si j'avais écris ceci autrement [il se serait passé
telle ou telle chose] », mais il EST « [si j'avais dû l'écrire] je
l'AURAIS écrit autrement ».
Malheureusement il me manque les mots de description grammaticale pour
donner les fonctions exactes de tous les bouts de phrase dans mes
(tentatives d') explications. Mais j'espère que, au moins, mes exemples
seront suffisamment explicites.