A propos de Claude Allègre et de sa TOTALE INCOMPÉTENCE SCIENTIFIQUE !!!

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DaneelO...@aol.com

non lue,
15 oct. 2007, 17:47:1615/10/2007
à culture...@yahoogroupes.fr,fr...@yahoogroupes.fr
Vous vous souvenez à l'époque de la campagne des présidentielles, juste
après le grand duel "Ségo-Sarko" à la télévision, lorsque le fameux Allègre
(alors au PS mais qui avait été surpris sortant du local de l'UMP - Union pour la
Manipulation du Peuple - (!)) avait prétendu que Séglène Royal se plantait
complètement dans ses déclarations sur le nucléaire en particulier et l'écologie
en général, j'avais déjà exprimé clairement ce que je pensais de cet
individu... sortant à l'occasion l'un de ces jeux de mots "effarants" dont j'ai le
secret :oD :
<< ALLÈGRE MENT ALLÈGREMENT !!! >>


Cette fois... c'est pas moi qui le dit... mais c'est encore "pire" (;o)) :

Dans un courrier daté du 13/10/07 ("Climat: Jean-Marc Jancovici donne une
note - mauvaise à Allègre"), orw...@wanadoo.fr a écrit :
<< Jean-Marc Jancovici, consultant en environnement donne son avis sur
les compétence de Claude Allègre en matière climatique.


A propos de Claude Allègre, je me souviens d’un procès qu’il avait fait
à Haroun Tazieff qui l’avait accusé d’incompétence. Claude Allègre avait fait
déménager quelque 30 000 de Basse Terre en Guadeloupe parce le volcan de la
Soufrière émettait quelques fumées. Pour Haroun Tazieff, c’était de la vapeur
d’eau, rien de plus. Effectivement il ne se passa rien. Mais Haroun Tazieff fut
condamné par la justice.
La France a une curieuse élite.

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Commentaire de lecture : "Ma Vérité sur la Planète". Claude Allègre. 2007.
240 pages. 18€. Plon


==> Il est difficile de dire si la consternation, l'admiration ou
l'ébahissement est le terme plus approprié pour caractériser ce qui vient à l'esprit
une fois refermé ce livre.
Ce dernier comporte une telle densité d'âneries au centimètre carré de
page imprimée qu'il en devient une énigme.

A-t-il seulement été écrit par un adulte, ou bien par un petit-neveu
d'Allègre dont ce dernier n'aurait pas relu les propos ?
Comment une personne qui détient - normalement - un doctorat en physique
peut-il, même très énervé (car cela fait des années qu'Allègre ne supporte
plus le changement climatique, après l'avoir très bien supporté dans un livre
qu'il a écrit en 1987, ce qui est une énigme de plus) et même en dehors de son
domaine de compétence (car Allègre n'a jamais publié de travaux scientifiques
concernant l'influence de l'homme sur le climat) aligner une telle série de
contre-vérités grossières, d'approximations qui en deviennent fausses, d'amalgames
indus, d'erreurs de raisonnement indignes d'un collégien, de propos cités de
travers pire que chez un très mauvais journaliste débutant, voire de tournures
dignes d'un enfant de 6 ans ou de phrases qui ne sont même pas écrites en
français ?

Cette avalanche d'inepties pose du reste un problème spécifique à qui
veut s'essayer à une critique : par où commencer quand, sur des chapitres
entiers, chaque page (je dis bien chaque page) contient une démonstration qui n'en
est pas une, un procès d'intention, une citation rapportée de manière inexacte
(ce qui évidemment rend ensuite la critique plus facile !), ou encore une
absence de précision - délibérée ? - qui rend impossible l'identification même de
l'individu ou de l'entité visés (le pronom "on", qui dispense opportunément de
préciser qui a dit quoi exactement, est employé à jet continu, et quand "on"
ne sait pas qui est visé exactement, il est difficile de savoir quoi
répondre...).


A ce problème de fond vient s'ajouter un "détail" de forme, mais qui en
dit long sur l'ego de l'auteur : l'emploi dans un seul ouvrage d'une quantité
de "je", "moi", "me" et autres "nous" (de majesté ?) supérieure à ce que
contient l'ensemble de la vulgarisation scientifique française par ailleurs (où il
est rare que l'auteur emploie la première personne du singulier 5 à 15 fois par
page). Incidemment nous apprenons que Allègre est un héros parce qu'il a
couché dans l'Himalaya et qu'il a gardé des vaches étant gamin, toutes choses qui
pèsent indiscutablement plus lourd que la publication en bonne et due forme
d'articles scientifiques pour étayer ses déclarations fracassantes partout où
des journalistes peu regardants sur la véracité de ses propos continuent à
l'inviter.

A part le fait que personne n'était parvenu avant à un résultat aussi
caricatural, ce livre n'apporte rien de neuf sous le soleil à la rubrique
"constestations fantaisistes" des travaux scientifiques ou techniques sur le
changement climatique ou l'énergie.
Il en est même classique au point de mentionner tous ceux qui se sont
essayés à des réfutations illégitimes avant lui, et défilent ainsi les noms de
Lindzen (mentionné dans cette recension), Svensmark (mentionné dans cette
recension), Leroux (dont les AMP sont mentionnés dans cette recension), Crichton (au
demeurant plus agréable à lire), Lenoir, Fourçans, Lomborg, Kohler (qui
affirme que la glace flotte sur l'eau parce qu'elle possède des bulles !), et
Allègre est même allé râcler dans les coins de tiroir pour y dénicher Cécile
Philippe, une économiste n'ayant aucune connaissance particulière sur le changement
climatique mais néanmoins un avis très tranché sur la question, qui a publié
un aimable pamphlet intitulé "c'est trop tard pour la Terre" (que j'ai lu, et
son livre aurait mieux fait de s'intituler "c'est trop tard pour que j'y
comprenne quelque chose" !), et un retraité sympathique mais au demeurant
complètement incompétent sur le sujet, Jean Hermann.

En si bonne compagnie, Allègre ne pouvait procéder diféremment des
auteurs cités, et comme eux il amalgame joyeusement tout et son contraire, considère
les scientifiques, les militants, les responsables politiques et la presse
comme une catégorie homogène où chaque individu est solidaire de ce qui est
déclaré ou fait par un autre, prête aux articles ou ouvrages qu'il cite des
conclusions qui n'y figurent pas, ou pas de la manière citée, confond parfois 1 et
1000 (même pour des ordres de grandeur physiques, ce qui est un tantinet gênant
pour un physicien), et à la confusion sur les opinions d'autrui Allègre y
ajoute la sienne propre, puisque l'objet de sa vindicte page N peut devenir
l'objectif à atteindre 20 pages plus loin sans que l'on ait bien compris ce qui
justifie ce revirement (réduire les émissions de CO2 entre dans cette catégorie).


***


Florilège.
Afin d'illustrer ce qui précède par quelques cas concrets, voici quelques
citations - une toute petite partie, vraiment ! - extraites du livre avec
commentaires.
Commenter l'ensemble de l'ouvrage nécessiterait un travail de titan : à
raison de 240 pages pour le livre d'Allègre, de - en moyenne - 1 à 3 âneries par
page (parfois pas une seule, ca arrive, mais parfois beaucoup plus !), et de 1
paragraphe à 3 pages d'explications pour montrer en quoi telle phrase contient
une ânerie, nous serions donc rendus à la valeur de 1000 pages de "réponse" ou
plus... et j'espère que le lecteur (et la lectrice, bien sûr) acceptera que
j'ai envie de faire autre chose !

- "J'ai peine à croire qu'on puisse prédire avec précision le temps qu'il
fera dans un siècle alors qu'on ne peut pas prévoir celui qu'il fera dans une
semaine" (page 89).
=> Aucun physicien actif dans la modélisation climatique ne prétend que les
outils utilisés (les modèles) servent à "prédire le temps qu'il fera dans un
siècle" : ils savent que l'étude du climat sur des durées longues et la météo de
demain matin ne sont pas exactement la même chose, et que les outils qu'ils
manipulent donnent des indications sur les conditions moyennes à venir (le
climat), au surplus dépendantes de notre comportement à venir, et absolument pas
sur les conditions particulières d'un jour donné en un endroit donné (la météo,
le "temps qu'il fera"). A qui Allègre donne-t-il la réplique exactement ? Ce
qui gouverne l'évolution du système climatique sur des temps longs (le siècle
ou le millénaire) n'est plus la variabilité de l'atmosphère, mais celle des
océans et de la cryosphère. Dans n'importe quel système physique, quand on
change d'échelle de temps ou d'espace, le déterminant le plus important de
l'évolution future peut très bien changer. A ce moment, l'incertitude existante sur
l'ancien déterminant majeur ne se reporte pas nécessairement sur le nouveau.

Exemple : le déterminant majeur du climat planétaire à l'échelle de la
centaine de milliers d'année est la modification des paramètres astrononomiques de
la planète. Aucune incertitude sur le temps qu'il fera à Zanzibar dans un mois
n'est susceptible de remettre cette conclusion en cause.

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- "Les météorologues (...) se sont transformés à partir des années 1980 en
climatologues" (page 98).
=> Allègre devrait savoir que le titre de "climatologue" est une invention de
journaliste. Aucune des disciplines scientifiques mise à contribution pour
tenter de nous éclairer sur les conditions que connaitra l'humanité dans 50 ou
100 ans ne porte le titre de "climatologie", et l'essentiel des contributeurs à
cette étude du climat futur ne sont en rien d'anciens météorologues ! Ici
aussi Allègre confond volontairement l'étude du temps court (la météo) et du
temps long (le climat) au seul motif que dans les deux cas de figure on parle
températures et précipitations : pas très brillant pour un esprit qui prétend
l'être...

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- "Ainsi, si on modifie brutalement la teneur en CO2 de l'atmosphère, ce gaz
modifiera le comportement de cette enveloppe gazeuse en des durées qui vont de
50 à 200 ans." (page 95).
=> C'est clair :-) ? Ce gloubi-boulga signifie probablement que toute
augmentation de la concentration en CO2 dans l'atmosphère perdurera pendant 50 à 200
ans avant que le surplus de CO2 ne commence à s'épurer, mais je ne suis pas
sûr que tout lecteur profane comprendra facilement cela....

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- "La couche d'ozone est une couche chaude, chauffée par les UV, ces rayons
ultra-violets chez lesquels le gradient thermique de l'atmosphère est inversé."
(page 34).
=> C'est clair (bis) :-) ? On découvre ainsi que les rayons ultraviolets
possèdent un gradient thermique de l'atmosphère (!), et accessoirement que la
couche d'ozone est chaude (or il n'existe pas de couche d'ozone, avec un début et
une fin bien précise : il n'existe "que" une concentration en ozone qui croit
avec l'altitude entre 10 et 25 km puis décroit ensuite, cette variation de la
concentration dans l'air ayant effectivement un rôle majeur dans la
température de l'air dans la stratosphère et par suite dans la structure verticale de
l'atmosphère).

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- "On calcule alors ce que seraient les températures moyennes dans un siècle
si on doublait au rythme actuel les teneurs en CO2 de l'atmosphère. Suivant le
détail des modèles, on obtient entre 1 et 6 °C" (p 102).
=> Aie aie aie ! Passe encore que "suivant les processus pris en compte"
devienne "suivant le détail", passe encore que Allègre pense que c'est avec le
même comportement des hommes que l'on a 1 ou 6° C d'augmentation, toute
l'incertitude étant imputable aux outils peu fiables utilisés (ce qui est inexact) ,
mais "doubler le CO2 au rythme actuel dans un siècle", c'est quoi ?

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- "[Le 4è rapport du GIEC] resserre les prévisions sur l'évolution des
températures majeures" (p. 119)
=> Je connaissais les températures minimales, maximales, et moyennes, mais
les températures "majeures", ca c'est nouveau comme aurait dit Coluche !
Quesseca ?

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- "Je doute que le gaz carbonique d'origine anthropique soit, dans un système
aussi complexe que l'atmosphère, l'unique responsable du changement
climatique." (page 89).
=> Encore un remarquable condensé de confusion en une seule phrase : Le
système climatique ne se réduit pas à l'atmosphère, Dans cette phrase, "changement
climatique" désigne le changement constaté au 20è siècle (pour lequel aucun
scientifique compétent ne prétend que le CO2 d'origine humaine est seul en
cause), ou bien celui qui nous attend au

21è si les émissions continuent sur leur lancée ? Cette phrase laisse
entendre, de manière implicite, que les scientifiques orthodoxes n'ont pas le moindre
doute sur la part attribuable au CO2 - évidemment écrasante, sans appel -
dans leurs analyses, qu'il s'agisse du passé ou de l'avenir. Si tel était le cas,
pourquoi donc un chapitre entier du rapport du GIEC serait-il consacré à
cette seule question ? (la part de l'homme dans les évolutions récentes).

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- "Vouloir s'opposer à la croissance et au progrès technologique, c'est
engager la France dans le déclin et et la déterioration du niveau de vie des
Français." (page 51).
=> Il est regrettable qu'Allègre, après avoir fustigé le manque de
compétences en économie de l'homme qu'il vise à travers cet ouvrage, à savoir Nicolas
Hulot (le livre d'Allègre comporte un plein chapitre sur Hulot et est vendu avec
un bandeau titrant "Non, M. Hulot" sur la couverture - en gros c'est un livre
qui se veut un "anti-pacte écologique") propose en réponse un raisonnement
aussi bancal. Il raisonne comme si le choix de la croissance ne dépendait que de
la volonté des hommes : sûr que si c'était le cas, ca serait confortable !

Malheureusement, avec un système économique qui aujourd'hui ne sait
croître qu'en consommant une fraction tout aussi croissante du capital naturel non
renouvelable, n'importe quel collégien comprendra facilement que cela ne peut
pas durer éternellement, et qu'à tout le moins se poser la question de la
pérénité du système est légitime, et ne pas se la poser bien plus proche de
l'erreur de raisonnement...

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- "Les prédictions du Club de Rome et des Cassandres Américaines ont, comme
on le sait, été démenties par les faits".
=> Je serais volontiers tenté de conclure, au vu de cette affirmation
(inexacte), qu'Allègre n'a pas lu ce fameux "rapport du Club de Rome", comme tous
ceux qui l'invoquent à tort.
En effet, rien de ce qui s'est passé durant les 35 années qui nous séparent
de la publication de ce fameux rapport en 1972 ne peut en invalider les
conclusions, puisque ces dernières concernent essentiellement le déroulement du 21è
siècle. Il faut donc encore un peu de patience pour savoir si ce travail est
pertinent ou pas !

Une autre citation de ce "rapport" page 62 renforce l'impression d'un
commentaire fait sur la base du oui-dire et non de l'étude des faits si chère à
M. Allègre : ce rapport est cité avec le titre français, au surplus erroné
("Halte à la croissance !" ; le vrai titre de la traduction en français était
"Halte à la croissance ?", et la différence de ponctuation n'est pas mince) et non
avec le titre original en anglais, bien moins polémique (il s'agissait de
"The limits to growth"), mais il est vrai qu'il est plus commode de tordre la
réalité avant d'éructer : c'est plus facile.

Bref Allègre fait exactement ce qu'il reproche avec raison à la presse en
d'autres circonstances : avoir un avis caricatural sur un travail qu'il n'a
pas étudié en profondeur.

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- "L'utilisation du pétrole est à peu près constante depuis 1975" (page 132).
=> Si pour Allègre une augmentation de 40% de quelque chose (la consommation
annuelle de pétrole est passée de 2,7 à 3,8 milliards de tonnes par an entre
1975 et 2005) est du "à peu près constant", je vois mal ce qu'il reproche à
tous ceux qui font des approximations !

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- "Quant aux énergies dites renouvelables, elles n'atteignent pas 1% [de la
consommation mondiale]" (page 133).
=> Sachant que le bois - qui sauf erreur de ma part est rangé dans la
catégorie "renouvelables" - fait 10% à lui tout seul, y'a comme un bug...

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- "les réserves de charbon et de gaz sont considérables : aucun risque avant
sans doute deux cents ans" (page 133).
=> Voilà qui range tous les géologues pétroliers qui doutent de cette
conclusion dans la catégorie des dangereux écologistes, car il n'est pas fréquent de
rencontrer des ingénieurs de compagnies pétrolières pour affirmer la même
chose qu'Allègre.
De fait à peu près tous les représentants de cette profession que j'ai pu
croiser mettent le plafonnement de la production pétrolière entre 2020 et
2030 au plus tard (et le président de Total, Thierry Desmarests, dit publiquement
que cela se passera aux alentours de 2020, certains cadres de Total étant
encore plus "pessimistes" : cela fait-il de lui un thuriféraire de fait de Hulot,
pour reprendre une expression employée par Allègre ailleurs dans son bouquin
?). Les mêmes ingénieurs situent le pic de la production gazière 10 ans
derrière environ, et celui de la production charbonnière pas très loin derrière 2050
au plus tard.

Croyez qui vous voulez, mais que personne ayant cru Allègre ne vienne
ensuite se plaindre de ne pas avoir eu les bonnes informations...

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- "[Si le programme de Nicolas Hulot était appliqué tel quel en France], le
niveau de vie de la France ressemblerait à ce qu'elle a connu au 19è siècle."
(page 49).
=> Retour au 19è, rien que cela !
Je vais faire plaisir à M. Allègre, et parler faits et chiffres :

Au début du 19è siècle, l'espérance de vie à la naissance était de
l'ordre de 30 ans à la campagne et 20 ans à la ville ; cette espérance de vie à la
naissance était encore inférieure à 50 ans à la fin du 19è siècle. Est-ce
vraiment cela que nous proposons dans le Pacte Ecologique (dont je fais partie des
auteurs) : ramener l'espérance de vie à moins de 50 ans ?


Au 19è siècle, le taux de motorisation des Français était nul. En
proposant de rouler moins et dans des voitures plus petites, proposons nous de ne
plus rouler du tout ?
Au 19è siècle, la contraception n'existait pas, le droit de vote des
femmes non plus, les congés payés pas plus, sans parler des médicaments et des
chirurgiens réservés à une micro-fraction de la population. Proposons nous de
rayer tout cela d'un trait de plume dans le Pacte Ecologique ? Un bon conseil :
lisez le Pacte et faites vous votre propre opinion ! Ce livre n'est certes pas
sans défaut (il est volontairement restreint sur le nombre de propositions -
c'était un choix délibéré pour que ce ne soit pas la presse qui fasse le tri à
notre place parmi 140 propositions qui auraient tout couvert - et certains
chapitres sont moins bons que d'autres, dont celui sur la recherche - j'ose le
dire !) mais il tente de faire des propositions compatibles avec ce que la
situation permet, et n'est en rien un long plaidoyer pour le retour au passé "qui
était tellement mieux".

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- "Le programme de Nicolas Hulot (...) est fondé sur trois postulats que je
crois erronés : premièrement, la réduction rapide des émissions de gaz à effet
de serre (de trois quarts en dix ans), deuxièmement, le refus du nucléaire ou
des centrales à charbon ou à pétrole, troisièmement le rejet des OGM". (page
52).
=> L'objectif de division des émissions par quatre en dix ans est à nouveau
rappelé page 54, et Allègre indique implicitement au même endroit que votre
serviteur prône la sortie du nucléaire aussi vite que possible. Allègre a raison
de penser que ces postulats sont erronés, puisque... aucun d'entre eux n'est
contenu dans le Pacte Ecologique ! Il n'y est pas question d'une diminution des
émissions de CO2 de 75% en 10 ans, puisque l'objectif est celui, largement
partagé (et inscrit dans la loi), d'une baisse de 75% en... 45 ans, ce qui n'est
pas exactement pareil ; aucune proposition du pacte ne porte sur le
nucléaire, dont l'usage ne saurait donc être "refusé" (et surtout pas par moi !) ;
aucune proposition du pacte ne porte sur l'interdiction des OGM... (NOTE de Daneel
: C'EST D'AILLEURS BIEN DOMMAGE QUE CE FAMEUX "PACTE ÉCOLOGIQUE" NE S'EXPRIME
PAS CLAIREMENT SUR LA VÉRITÉ DES OGM = "OBSCURANTISME+GUERRE AU
VIVANT+MYSTIFICATION (ET MERCANTILISME !)"... QUAND AU NUCLÉAIRE, C'EST FRANCHEMENT PAS
MIEUX !!!!!!!!!!!!!)

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- "Sur les 250.000 personnes travaillant dans le transport aérien et 1
million de personnes vivant de la voiture, il est facile de penser qu'au bas mot la
moitié se retrouverait sans travail, soit 375.000 chômeurs supplémentaires."
(page 54).
=> 1.250.000 divisé par 2 = 375.000, voici une conception révolutionnaire de
l'arithmétique, mais peut-être que là aussi M. Allègre est contre la pensée
unique ?

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- "En 2007, le GIEC vient de publier son quatrième rapport. Contrairement à
la traduction qu'en ont donnée les media français, il est beaucoup plus modéré
que les précédents. Il a abandonné la relation CO2/température des archives
glaciaires." (page 119).
=> Je ne sais pas où Allègre est allé pêcher ces conclusions, car ce
rapport n'est pas du tout plus modéré que les précédents (mon pari est qu'il a
gentiment assimilé le rapport complet - 800 pages - qu'il n'a pas lu avec le
vague communiqué de presse parlant du résumé pour décideurs - 20 pages résumant
les 800, et que je ne garantirais même pas

qu'il a lues).
Le rapport 2007 du GIEC est au contraire plus affirmatif sur un certain
nombre de points, et par ailleurs il "n'abandonne" aucune relation pour
l'excellente raison que les éditions précédentes n'ont jamais affirmé que la
variation de la teneur atmosphérique en CO2 précédait ou suivait la variation de la
température planétaire au titre d'un mécanisme parfaitement élucidé...


***


Après avoir dit tout cela, et il en resterait à dire, on peut néanmoins
souligner, dans le livre d'Allègre, quelques remarques frappées au coin du bon
sens (mais est-ce un éclair de lucidité, ou un pur effet du hasard comme un dé
qui "statistiquement" tombe sur le 6 une fois sur 6 ?), dont une qui offrira
l'illusion d'un raisonnement sain au profane, parce que pour le coup elle
rappelle une évidence qui saute aux yeux : la dénonciation parfaitement

justifiée des émotions qui remplacent trop souvent les raisonnements chez les
militants radicaux de la cause environnementale, et de l'inclinaison au
catastrophisme qui est un peu trop présente chez certains journalistes (Crichton et
Lomborg utilisent aussi cette observation pour réfuter abusivement les
travaux scientifiques, en supposant implicitement que la science est "coupable" des
bêtises qui sont proférées en son nom par des gens en-dehors du domaine).


Mais est-ce une raison pour faire exactement la même chose quand on se
prétend scientifique, à savoir tout mélanger et prendre un malin plaisir à mentir au
lecteur au lieu de l'aider à se clarifier les idées ? (AH... JE L'AVAIS BIEN
DIT : << ALLÈGRE MENT ALLÈGREMENT >> !!!!!!!!!!!!!)

Ce serait risible si ce n'était honteux - honteux et immoral - que d'utiliser
sa notoriété de scientifique (mais quand on lit ce livre on se demande
vraiment comment elle a été acquise, sauf évidemment à ce que Allègre n'ait pas
écrit une ligne de ce torchon) pour contribuer à ralentir la prise de conscience
alors que le temps nous est compté.


Comment expliquer, au passage, que l'Académie des Sciences n'ait aucune
procédure de sanction prévue quand un des membres revendique ouvertement son
appartenance à cette institution pour pouvoir propager des âneries indignes d'un
élève de lycée, sur un sujet qui engage fortement vos (futurs) enfants et les
miens ?
Comment qualifier le comportement d'un individu qui met autant d'entrain
à mentir et concourt de ce fait à alourdir le fardeau futur qu'il n'aura pas à
supporter, bel exemple d'altruisme pour quelqu'un qui est censé avoir servi
le bien commun comme ministre ?

Et tout cela simplement pour revenir sous la lumière des projecteurs...
il n'y a vraiment pas de quoi être fier de vous, M. Allègre ! >>

(site de l'auteur Jean-Marc Jancovici : www.manicore.com /
jean...@manicore.com)

*************

A VOIR :
==> <A HREF="http://agnvswebmestre.free.fr/grenelle.htm">L'AGNVS au Grenelle
Citoyen des Urgences Enviro…</A>
(http://agnvswebmestre.free.fr/grenelle.htm)

</HTML>

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