Bonjour !
Beau travail que de tenter une proposition totale, et de penser à tous les éléments pratiques qui accompagneraient un tel changement.
La proportionnelle pose un problème d'entrée, que le vote de valeur ne résout pas. Elle induit souvent, sans qu'aucun de nos hommes et femmes politiques ne le précisent, l'abandon d'une assemblée de représentation locale.
En effet, un parti national fait une liste, et y place en tête toutes ses têtes d'affiches les plus connues, afin de leur assurer une visibilité et un salaire même en cas de déroute et de renvoi à un rôle d'opposition.
Chaque circonscription vote pour des vedettes nationales, et de facto, il n'y a plus de circonscription. C'est un choix drastique, à méditer, qui à mon avis pourrait majoritairement déplaire aux Françaises et aux Français.
En outre, votre méthode ressemble à de la discrimination positive et de la compensation, quand elle propose de forcer la parité, forcer que les femmes occupent les places impaires, et forcer que chaque région soit représentée (sur quels critères, d'ailleurs ? François Fillon pourrait-il représenter la région qui contient la Sarthe, ou Paris ? Faut-il y vivre, y travailler, y être présent, y être né ?). Cela n'évitera que légèrement le placement des vedettes.
Ces méthodes posent également le problème de la prédominance des partis. Des candidats sans étiquette sont fréquemment élus aux scrutins locaux. Avec la proportionnelle, sans appartenance à un parti, pas d'élection.
Passons outre ces problèmes inhérents à la proportionnelle nationale...
La limite imposée par le parrainage via élus me parait candide, ces élus-parrains étant possiblement les élus-candidats eux-mêmes (ou leurs camarades de parti).
Le parrainage via électeurs est une question sensible, car il est délicat de pronostiquer quelle valeur ferait une "bonne barrière pas trop difficile à franchir tout de même". C'est tout le problème de lancer une nouvelle coutume démocratique qui n'est un réflexe pour aucun citoyen.
50% pour la liste arrivée en tête, c'est une majorité offerte à un parti qui va peut-être recueillir une note moyenne de 1,1245 face à un autre qui fera 1,1244... il y a un côté "dictature de la majorité" inhérent à la recherche d'une stabilité.
Quel calcul permettrait de répartir les sièges selon les scores positifs recueillis par chacun des partis ? On additionne les scores, puis on fait un ratio ?
J'imagine que la répartition serait alors très équitable, avec de très légères variations. Si 5 partis se répartissent 100 sièges, que les notes sont 1,5 ; 1,3 ; 0,9, 0,8 et 0,5, on obtient → 30, 26, 18, 16 et 10 sièges.
Je pense très difficile pour un parti d'atteindre une moyenne de 1,5 points, ce qui rétrécit encore les écarts.
Quelque chose me chatouille avec ce calcul, c'est de transformer des votes de valeur en des proportions et de dire "votre note est trois fois plus élevée, vous obtenez donc trois fois plus de sièges". Cohérent, en un sens... mais n'est-ce pas donner une raison de voter stratégiquement et de ne jamais panacher ses notes, pour l'électeur ?
En bref, de nombreuses questions soulevées par votre proposition, et il me tarde de lire des contradicteurs. On touche même à la question des partis, de leur rôle et de leur puissance !