Première requalification d'un contrat nouvelles embauches (CNE) en CDI

0 vistas
Ir al primer mensaje no leído

modérateur victimes_cne

no leída,
30 abr 2006, 10:45:36 p.m.30/4/06
para Victimes du CNE
Première requalification d'un contrat nouvelles embauches (CNE) en CDI
LE MONDE | 29.04.06 | 13h52

Pour la première fois, un contrat nouvelles embauches (CNE) a été
requalifié en contrat à durée indéterminée (CDI). La décision a
été rendue, vendredi 28 avril, par le conseil des prud'hommes de
Longjumeau (Essonne), présidé par un représentant des employeurs,
qui invoque, parmi diverses motivations, la convention 158 de
l'organisation internationale du travail (OIT), dont l'application
directe en France a récemment été confirmée par la Cour de
cassation (Le Monde du 31 mars). L'employeur a été condamné à 10
000 euros de dommages et intérêts pour "licenciement sans cause
réelle et sérieuse". Il a annoncé son intention de "faire appel". La
même juridiction avait sanctionné, le 20 février, deux entreprises
pour utilisation abusive du CNE.

Créé en août 2005 dans le cadre du plan d'urgence pour l'emploi de
Dominique de Villepin, le CNE est un contrat à durée indéterminée
réservé aux entreprises jusqu'à 20 salariés et assorti d'une
période d'essai de deux ans. L'Agence centrale des organismes de
sécurité sociale (Acoss) a évalué, le 18 avril, à 410 000 le
nombre des intentions d'embauche en CNE depuis son lancement effectif
en septembre.

L'affaire jugée vendredi concerne une employée, Linda De Wee, d'un
mandataire judiciaire de Versailles (Yvelines), Me Philippe Samzun. Le
contrat à durée déterminée (CDD) de six mois sur lequel elle avait
été recrutée, a été transformé en CNE en janvier 2006. A la suite
d'absences pour raisons de santé, la salariée a été licenciée à
peine un mois plus tard.

Dans ses motivations, le conseil retient essentiellement que
"l'ordonnance du 2 août 2005, instituant le CNE est contraire à la
convention 158" de l'OIT. Ratifié par la France en mars 1990, ce texte
dispose qu'"un travailleur ne devra pas être licencié sans qu'il
existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude du
travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de
l'entreprise". Il évoque la période d'essai qui doit "être fixée
d'avance" et être d'un délai "raisonnable".

Le conseil de Longjumeau a considéré que les deux dispositions
essentielles du CNE n'étaient pas compatibles avec le droit
international. De ce fait, le CNE se retrouve privé "d'effet
juridique".

Au passage, le conseil s'en prend à la circulaire d'interprétation,
envoyée aux procureurs le 8 mars par le garde des Sceaux, dont il
pense qu'elle "n'a de valeur que de simple opinion". Il estime aussi
que la transformation d'un CDD en CNE d'une salariée déjà présente
dans l'entreprise depuis plus de 6 mois, ne peut se prévaloir de la
"formule de nouvelle embauche" et ne peut être "utilisée pour
précariser la situation d'une salariée".


MANQUE DE SÉCURISATION JURIDIQUE


L'annonce de ce jugement a été saluée à la clôture du congrès de
la CGT, où Bernard Thibault a réaffirmé sa volonté "d'utiliser tous
les moyens pour supprimer des dispositions illégales". Après la
"victoire" du retrait du contrat première embauche, la suppression du
CNE devrait être au centre des manifestations du 1er mai.

Alors que d'autres juridictions ont sanctionné l'utilisation abusive
du CNE et qu'une quinzaine d'affaires doivent être examinées par les
prud'hommes de Paris, l'inquiétude gagne certaines professions. Devant
le premier ministre, vendredi aux Journées de la construction à
Paris, Jean Lardin, président de la CAPEB - la confédération des
artisans du bâtiment - a formulé ses réserves sur le "manque de
sécurisation juridique au moment du licenciement". Un risque que
semble minimiser la CGPME qui attend l'infirmation des jugements
prud'homaux en appel, voire devant la Cour de cassation.

Michel Delberghe
Article paru dans l'édition du 02.05.06
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3224,50-766868,0.html

Responder a todos
Responder al autor
Reenviar
0 mensajes nuevos