PARIS, 30 septembre 2010 (APM) - L'avant-projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2011, dont APM a eu copie, prévoit l'expérimentation des maisons de naissance.
Le PLFSS pour 2011 devrait être présenté en conseil des ministres le mercredi 13 octobre. Son examen à l'Assemblée nationale débutera mardi 26 octobre.
L'expérimentation des maisons de naissance était prévue dans le plan périnatalité 2005-2007, mais faute de parution d'un cahier des charges, cela n'a pu être mis en oeuvre avant la fin de la fenêtre d'expérimentation qui avait été fixée au 25 avril 2010, rappelle-t-on (cf dépêche APM CDNE6002).
Le texte de l'avant projet de loi, qui compte 60 articles, prévoit qu'il "peut être procédé jusqu'au 31 décembre 2012 à la mise en oeuvre d'une expérimentation des structures libérales appelées maisons de naissance dérogeant aux dispositions des articles L.1434-7 et L.6122-1 du code de la santé publique, où des sages-femmes exerçant dans les conditions prévues par les articles L.4151-1 et L.4151-3 du même code peuvent réaliser l'accouchement des femmes enceintes dont elles ont assuré le suivi de la grossesse".
Ces maisons de naissance seront soumises à des règles de fonctionnement et de financement spécifiques qui dérogent, en tant que nécessaire, aux règles de droit commun prévues par le code de la santé publique, est-il expliqué dans l'exposé des motifs.
Ainsi, selon l'avant-projet, "il peut être dérogé aux règles de prise en charge par les organismes d'assurance maladie des dépenses afférentes aux soins médicaux dispensés par les professionnels de santé, dans le respect des droits des assurés sociaux. Ces structures peuvent bénéficier de manière dérogatoire des ressources financières prévues à l'article L.162-22-13 du code de la sécurité sociale".
Les conditions de l'expérimentation, "notamment sa durée, qui ne peut excéder cinq ans", ainsi que les conditions d'établissement de la liste des maisons de naissance, de prise en charge par l'assurance maladie, de fonctionnement et les modalités d'évaluation de l'expérimentation à son terme, seront fixées par décret en Conseil d'Etat.
Le texte prévoit également que "les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale arrêtent la liste des maisons de naissance autorisées à fonctionner à titre expérimental" ainsi que leur lieu d'implantation "en fonction notamment de l'intérêt et de la qualité du projet pour l'expérimentation et de leur inscription dans l'offre de soins d'obstétrique régionale".
Le directeur général de l'agence régionale de santé pourra prononcer la suspension d'activité d'une maison de naissance "pour les motifs et dans les conditions prévues par l'article L.6122-13 du code de la santé publique". Ces motifs sont "un manquement aux lois et règlements pris pour la protection de la santé publique ou à la continuité des soins assurée par le personnel médical imputable à la personne titulaire de l'autorisation", note-t-on.
Le retrait de la liste d'autorisation sera prononcé par les ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale "en cas de manquement grave et immédiat à la sécurité ou lorsqu'il n'a pas été remédié aux manquements ayant motivé la suspension".
Le législateur semble avoir entendu les arguments concernant l'avantage économique de ce type de structure, puisqu'il est expliqué dans l'exposé des motifs que cette mesure de l'avant-projet de loi "vise à expérimenter des structures qui constitueraient un gain pour l'assurance maladie dans la mesure où un accouchement en maison de naissance est moins coûteux que dans un établissement de santé".
La direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos, devenue DGOS) avait annoncé en août 2009 que le PLFSS pour 2010 prévoirait la parution d'un décret encadrant les expérimentations de maisons de naissance (cf dépêche APM CBMHC004). Mais aucune mention de ces maisons de naissance n'était faite dans la LFSS publiée le 24 décembre 2009, rappelle-t-on.
cd/san/APM polsan
reda...@apmnews.comCDNIU003 30/09/2010 16:45 ACTU GYREP