Mobilisation du 4 octobre

[Adrien Le Boulanger]

Bonjour,
membre d'une équipe d'une centaine de sages-femmes, assurant plus de 4000 naissances par an, je m’inquiète pour la mobilisation du 4 octobre.

Même si la plupart des revendications sont très légitimes, nombre d'entre nous sont gênés par le slogan premier "une femme, une sage-femme" très loin de notre quotidien! Cela faisait déjà débat en mai et rien n'a changé! Le grand public ne comprend sans doute pas les nuances possibles de ce slogan. C'est pourquoi très peu sont prêtes à se déplacer une nouvelle fois pour réclamer cette utopie unitaire... "Des SF pour nos femmes" sonne peut-être moins mais nous aurait plus rassemblées
Et d'ailleurs, comment les motiver? En mai, nous nous sommes déplacées à 7 et au retour, on ne savait pas trop quoi leur dire.
Qu'avait-on vu?
Enormément d'ESF (merci à eux) Ce qui est dommage, c'est qu'ils manifestent quand ils sont étudiants mais dès qu'ils sont diplômés, on les retrouvent nettement moins... bizarre... est-ce le statut étudiant qui gonfle les ardeurs ou le diplôme nous rend-il exagérément docile et résigné?
Des banderoles très diversifiées voire hors de nos revendications officielles. L'AAD et la fermeture de mater, ça se défend, OK mais je ne pense qu'il faille semer plus de troubles dans le grand public lors d'une mobilisation nationale...
Qu'avait-on obtenu?
un rendez-vous avec un numéro 2 bis voire ter qui nous avait reçu parce qu'il venait de recevoir les infirmiers?
2 minutes au JT entre une erreur de médicament et un avortement tardif? Et ces 2 minutes se résumant à :"les SF manifestent... (sur 20 secondes) allons voir le quotidien d'1 SF dans une mater (sur 1min 40)..." où le grand public apprenait qu'une SF gagnait 2 300 euros/ mois. Ben moi, je serais pas de la partie, je me dirais qu'elles n'ont qu'à fermer leur gueules les SF!
Qu'avait-on appris d'autre?
le collège aurait perdu 2 ou 3ans à nous convaincre de l'intérêt et de la légitimité du statut PH pour conclure le 12 mai qu'il fallait penser à autre chose car les médecins eux-même n'en voudraient plus... ben tout ça ça énerve et ça ne fait pas gonfler les rangs des candidats aux manif!
 
Par ailleurs, il semble que les étudiants se sentent eux aussi peu concernés et que l'ANESF n'a pas appelé les associations locales à la mobilisation mais au soutien...

Enfin, il manquerait plus que la date du 4 octobre soit choisi pour une autre cause comme ça a toujours été le cas aux dernières manifestations! J'espère qu'on s'est assuré que les infirmières resteront chez elles ou que ce n'était pas le début des manif contre le plan de rigueur prévue début octobre... car là, ce serait trop!

Bref, pour l'instant, par chez nous, que des désistements pour motifs de formation, aucun car organisé et peu de motivation à organiser tout ça...

Si quelqu'un avait une recette miracle pour tous nous réveiller, je suis preneur!
Merci pour vos réponses.

Adrien
Sage-femme

[delphine dousset]

si on veut être entendu il faut que les femmes que nous suivons au quotidien défilent avec nous
 
sinon c'est pas la peine, et au moins ça donnera du sens au slogan (quelqu'il soit ...)
 
 

 

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Date: Thu, 15 Sep 2011 12:16:18 +0200
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Subject: [unionsf] Mobilisation du 4 octobre

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[Nicolas DUTRIAUX]

Une femme - une sage-femme est un idéal car ce n'est justement pas notre quotidien !!!

J'ai conscience qu'un certain nombre de SF ne s'y retrouve pas (dont une part trop habitué à gérer des dames bien "dociles" sous péri pendant la pause facebook et café quand ce n'est pas pause TV pendant facebook et café !).

Je suis provacateur ... désolé...

Il n'y a pas que le grand public qui ne comprend pas ce slogan peut-être ...

 

La question des ESF qui disparaissent des asso et des syndicats après le DE m'interpelle également. Je n'ai pas trouvé d'explications jusqu'à présent. En discutant avec certains, beaucoup de ceux qui étaient engagés de façon importante (bureau CA d'asso locale ou ANESF) se disent qu'ils vont faire une pause et renprendront après .... sauf que la vie passe par là et le taf, le couple, les enfants font qu'on en reprend pas ou presque. Un facteur parmis d'autre ...

Le fait de découvrir les "à côtés" de la gestion clinique et des soins auxquels on n'est pas confronté pendant les études font aussi que le découragement vient vite.

 

Tout à fait d'accord, pour l'unification des banderolles et c'est pas faute de le réclamer (l'Intersyndicale a déjà du al à trouver des compromis ... pas la peine d'en rajouter !).

 

Pour le journal bien que l'actualité concernant la FCS et le cytotec se sont chevauchés, les journalistes n'ont pas fait le lien avec le slogan justement (ou non pas voulu le faire !). Dans le reportage, ils disaient aussi que cette SF de salle (toute seule en garde vu comment c'était tourné) s'occupait aussi de 60 lits de suites de couches (toujours toute seule ...) alors qu'elle venait juste faire coucou à une des patientes accompagnées la veille !

D'un autre côté c'est le premier reportage TV sur une manif' en 5 ans avec une manif' annuelle en moyenne - Merci à France 2 qui a fait le déplacement et a "osé" diffusé contrairement à ses homologues !

 

Enfin, la dernière remarque m'est plus personnelle en tant que coordinateur du groupe sur le statut au CNSF.

Nous n'avons pas perdu 2 ou 3 ans à réflêchir pour conclure que les médecins n'en voudraient plus ! Il faudra lire le document de nos 2 ans de réflexions sur le nouveau site du Collège bientôt en ligne.

Notre groupe de travail s'est attaché à démontrer qu'un certains nombre de SF confondaient droit du travail et les "soit-disants" avantages de la FPH alors que ce qu'elles défendent est lié au salariat tout court (médecins y compris !). Nos conclusions sont donc que le statut PH est tout à fait envisageable et souhaitable !

Seulement les grandes centrales (et ce sont elles qui ont conclu que les médecins n'en voulaient plus !) et l'UNSSF (qui ne sont pas le Collège mais qui comme nous appartiennent à l'intersyndicale) souhaitent rester à tout prix dans le titre IV de la FPH et ne veulent pas d'un statut de droit public qu'ils considèrent comme précaire. Tout ceci est faux et c'est ce que démontre notre document.

1. les médecins sont titulaires de leur poste comme nous et donc pas du tout "précaire" (et être précaire à 5000 euros par mois on est tout à fait d'accord !!!)

2. Quand ils disent que les médecins n'en veulent plus c'est encore faux. L'atlas annuel de la démographie médicale le montre depuis plusieurs années (nous avons étudié le 2010 mais les résultats du 2011 paru il y a qq jours le redit) : de + en + de médecins désertent le libéral pour le salariat (donc par définition l'hôpital puisque dans le privé ils sont libéraux !). Alors si vraiment ils n'en voulaient plus de ce statut PH pourquoi y vont ils de + en +  ??? Va falloir qu'on m'explique !

 

Les propos tenus lors de l'AG post-manif à ce sujet étaient très tendentieux et le sujet ne devait pas être abordé dans son détail. Je n'ai pas souhaité prendre la parole pour contredire les inepties dites puisque nous étions en train de finaliser le document qui a été achevé en juin et qui répondrait de lui même à ces conceptions erronées. J'aurai dû apparemment afin 1. de corriger d'emblée et surtout 2. que le CNSF ne soit assimilé à ces propos !

Lorsque la CGT évoquait les SF envoyées aux urgences comme infirmières dans les hôpitaux qui avaient fermé leurs mater', et cela prouvait la nécessité de rester dans la FPH ... où était la logique ? Car les PH étaient où eux ? Pas en train de faire l'infirmière aux urgences !! Mais reclasser dans d'autres hôpitaux alentour ou à se tourner vers la chir gynéco en lachant l'obstétrique. Où est la précarité du PH là dedans ? Là aussi va falloir qu'on m'explique !

 

Nous avons donc essayé de proposer un statut type PH spécifique aux SF afin de permettre à ces rétracteurs de mieux s'y retrouver. Car dans cette histoire, nous sommes tous d'accord sur le fond seule la forme nous divise (à savoir livre IV ou livre II de la FPH = focntionnaire ou droit public). Dans son contenu, les idées sont exactement les mêmes !!!

 

La date a été décrié par le Collège et l'ANESF notamment (à cause justement de la manif' des IDE). L'Intersyndical (donc la majorité des asso y participant) ont absolument voulu rester sur ce 12 mai !

Là encore dur de trouver des compromis !

 

Nicolas DUTRIAUX

secrétaire adjoint du CNSF

Coordinateur du groupe de réflexion sur le statut.