L’accès au territoire palestinien ne doit pas être entravé

0 views
Skip to first unread message

trop-ce...@laposte.net

unread,
Jan 10, 2018, 8:50:28 AM1/10/18
to «Trop c'est trop!»


L’accès au territoire palestinien ne doit pas être entravé

Jérusalem doit être reconnu aussi capitale de L’État palestinien

 

Le site de « Trop, c’est trop ! » a alerté sur le vote par le Parlement israélien, le 6 mars 2017, d’une loi interdisant l’entrée en Israël des étrangers opposés à la politique du gouvernement, en publiant trois articles du quotidien Haaretz du 8 mars protestant contre ce vote 

L’application de cette loi a été précisée le 7 janvier 2018 par la publication d’une liste de 21 ONG dont Israël veut interdire l’accès de son territoire. Ce qui leur empêche aussi celui du territoire palestinien, possible seulement par Israël ou des points de contrôle israéliens. Parmi elles, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et l’organisation états-unienne Jewish Voice for Peace. L’AFPS a demandé d’urgence un rendez-vous au président de la République et au ministre des Affaires étrangères pour qu’ils exigent du gouvernement israélien l’annulation de ces mesures et envisagent le cas échéant des mesures de réciprocité.

On trouve sur le site de « Trop, c’est trop ! » le communiqué de protestation de l’AFPS
AFPS : liste noire d'associations et ONG "indésirables" en Israël
ainsi que l’annonce d’une

rencontre-débat avec Bernard Ravenel

le lundi 15 janvier 2018 

Où en est le mouvement national palestinien ? Quelles sont ses options ?

à l’occasion de la sortie de son livre, La Résistance palestinienne : des armes à la non-violence (l’Harmattan, 2017), Présentation par les Editions l'Harmattan

organisée par La Paix Maintenant (France), au Cercle Bernard Lazare, 10 rue Saint Claude, Paris 3 (M° Saint-Sébastien-Froissart, participation aux frais 5 €).

Le débat sera mené par Marc Lefèvre, membre fondateur des Amis de Shalom Akhshav en France et porte-parole de La Paix Maintenant. Bernard Ravenel, ancien président de l’AFPS, est l’un des animateurs du collectif « Trop, c’est trop ! ».


Ci-dessous, - présent également sur le site de « Trop, c’est trop ! » - , le texte :

"Daniel Barenboïm : Jérusalem doit être capital d'Israêl et de la Palestine"

 

Le site permet la signature en ligne de la pétition de la campagne pour la suspension de l’Accord d’association de l’Union européenne avec Israël et de faire des dons sécurisés via internet pour l’aider à continuer son action http://www.occupationpasdaccord.eu/fr. Merci de votre soutien.


*

 

Jérusalem doit être la capitale d’Israël et de la Palestine !


Daniel Barenboïm, Le Monde du 23/12/2017.


La décision du gouvernement américain de transférer l’ambassade des Etats-Unis en Israël vers Jérusalem, et ainsi de reconnaître de facto Jérusalem comme capitale d’Israël, est la dernière d’une série de graves décisions dans le conflit israélo-palestinien. Ce choix illustre clairement le fait que, dans ce conflit, chaque démarche extérieure tend à favoriser l’une des parties et à démoraliser la seconde, ce qui conduit à une certaine euphorie d’un côté et à la violence de l’autre. En l’absence d’une opposition claire et ferme à cette disposition, la perspective d’une solution au conflit israélo-palestinien s’éloignera encore plus.

La nouvelle flambée de violence résultant de la décision des Etats-Unis ainsi que les réactions internationales mettent en évidence combien il est nécessaire de penser certains aspects de ce conflit de manière nouvelle. Cela fait plusieurs décennies déjà que le monde parle d’une éventuelle solution à deux Etats – encore faudrait-il poser d’abord la question : où est le deuxième Etat ?

Cette question est particulièrement importante parce que le conflit israélo-palestinien est différent de centaines d’autres conflits dans l’histoire de l’humanité. En règle générale, un conflit a lieu entre deux nations ou deux groupes ethniques qui s’affrontent à propos de frontières ou de ressources, comme l’eau ou le pétrole. Mais dans le cas du conflit israélo-palestinien, il ne s’agit pas d’un conflit entre deux nations ou deux Etats, mais entre deux peuples, qui sont tous deux absolument convaincus d’avoir un droit sur le même petit morceau de terre et qui veulent y vivre – de préférence sans l’autre. C’est pourquoi ce conflit ne saurait être résolu de manière militaire ou purement politique. Il doit y avoir une solution humaine.

L’historique de ce conflit est connu, il n’est pas utile d’en rappeler les détails. La décision de diviser la Palestine en 1947 n’a pas été acceptée par l’ensemble du monde arabe à l’époque. Peut-être que cette décision était une erreur ou bien peut-être que les réactions à cette décision l’étaient ; d’un point de vue palestinien en tout cas, ce fut une catastrophe. Mais la décision fut prise, et nous avons tous dû apprendre à vivre avec ses conséquences. La plupart des Palestiniens ont abandonné leur revendication sur le territoire complet de la Palestine et se sont déclarés prêts à partager le territoire. 

Israël, en revanche, poursuit sa politique de colonisation illégale dans les territoires palestiniens et manifeste par là bien peu de volonté à faire un pas en direction des Palestiniens. Le conflit est symétrique par certains aspects. Mais d’autres aspects sont asymétriques : Israël est déjà un Etat, un Etat fort, et doit donc assumer une plus grande part des responsabilités.

Plus personne aujourd’hui ne remet sérieusement en question le droit d’Israël à exister. Pourtant, le monde est divisé sur le sujet d’Israël. D’une part, il y a les nations qui se sentent responsables de l’horreur infligée aux juifs par l’Europe — et on ne peut que se réjouir que ce sentiment de responsabilité persiste aujourd’hui.

Malheureusement, d’autre part, se trouvent des gens qui remettent en cause l’Holocauste, ce qui stimule certaines positions extrêmes dans le monde arabe et qui – à raison – fait douter la population juive d’Israël. Mais, malgré toutes les critiques, justifiées, de l’inimitié palestinienne contre Israël, on ne doit pas voir celle-ci comme une continuité de l’antisémitisme européen. Face à la décision unilatérale des Etats-Unis, j’en appelle au reste du monde : reconnaissez l’Etat de Palestine, tout comme vous avez reconnu l’Etat d’Israël. On ne peut attendre de deux peuples, ou même de deux personnes, aucun compromis, s’ils ne se reconnaissent pas mutuellement.

Pour une solution à deux Etats, il nous faut deux Etats, et ils n’existent pas actuellement. La Palestine est occupée depuis cinquante ans, et on ne peut pas attendre des Palestiniens qu’ils acceptent d’entrer en négociation dans cette position. Toutes les nations qui souhaitent sincèrement une solution à deux Etats doivent reconnaître l’Etat de Palestine et exiger parallèlement le début d’un dialogue sérieux.

Les démarches unilatérales comme la décision des Etats-Unis ne peuvent que nuire à la situation puisqu’elles donnent de faux espoirs à une partie et créent du désespoir chez l’autre. Elles ne peuvent être comprises que comme une provocation. S’il n’y avait pas l’historique des soixante-dix dernières années, on pourrait peut-être envisager un Etat binational. Mais dans ce contexte, on ne peut que comprendre les hésitations des deux côtés, et la seule solution possible au conflit est la solution à deux Etats pour laquelle, par définition, il faut deux Etats.

J’invite les peuples d’Israël et de Palestine à exprimer de manière claire et ferme qu’ils en ont assez de ce conflit qui dure depuis des décennies et qu’ils veulent enfin la paix. Une solution équitable à deux Etats serait la seule voie qui soit à la fois juste pour les Palestiniens et sûre pour les Israéliens. Et en ce qui concerne Jérusalem, la solution me semble logique. Jérusalem est une ville sainte pour le judaïsme comme pour l’islam et le christianisme. Dans le cadre d’une solution équitable à deux Etats, je ne vois aucun problème à considérer Jérusalem-Ouest comme la capitale d’Israël et Jérusalem-Est comme la capitale de la Palestine.

C’est pourquoi j’en appelle aux grandes nations qui n’ont pas encore reconnu l’Etat de Palestine à le faire maintenant – et à coupler cette reconnaissance avec un engagement à démarrer immédiatement des négociations sur les tracés des frontières et les autres aspects essentiels du conflit.

Il ne s’agirait pas d’une mesure à l’encontre d’Israël, mais en faveur d’une solution acceptable pour les deux parties. Il est tout à fait clair que la volonté des deux peuples, israélien comme palestinien, en faveur de la paix doit être équivalente. On ne peut pas forcer une solution uniquement depuis l’extérieur. J’étends donc cet appel, et j’invite les peuples d’Israël et de Palestine à exprimer de manière claire et ferme qu’ils en ont assez de ce conflit qui dure depuis des décennies et qu’ils veulent enfin la paix.

 

*

 

« Trop, c'est trop ! » est un collectif d’individus constitué à la fin de l'année 2001 à l’initiative de Madeleine Rebérioux et Pierre Vidal-Naquet pour protester contre l’enfermement de Yasser Arafat à Ramallah et les coups portés par l’armée israélienne à l’Autorité palestinienne. Il s’est exprimé de nouveau quand de nouvelles menaces ont compromis encore davantage la paix dans la région qui passe par l’existence d’un Etat palestinien.

 Contact : trop-ce...@laposte.net

 

Reply all
Reply to author
Forward
0 new messages