Pour une transition reussie
Jean Charles
Pour une transition heureuse vers la construction de la nation haïtienne!
Par Jean Hervé Charles
J’avais dix ans quand le Général Paul E Magloire décida de prendre l’exil à New York le 6 Décembre 1956 plutôt de braver le soulèvement général orchestré par Louis Déjoie et François Duvalier dû en partie par la corruption dans le management des ressources dans le Sud à l’occasion du passage du cyclone Hazel le 15 Octobre 1954 qui tua 540 personnes.
Paul E Magloire s’enfuit à la hâte, sans préparer sa transition, sans supporter son Ministre des Finances Clément Jumelle son successeur désigné. Et depuis lors Haïti a vécu sa descente vertigineuse vers l’abime. La transition de 1956 nous a valu l’érection de François Duvalier supporté par les militaires en particulier le chef de l’Etat- Major de l’armée Antonio Kébreau. Duvalier dirigea le pays avec une dictature féroce qui causa des milliers d’Haïti à fuir le pays. Haïti a raté ainsi la période de sa modernisation, ce retard est accentué par la transition après la mort de François Duvalier ou l’étranger nous imposa son fils de dix-neuf ans comme président.
Après trente-trois ans le régime de Duvalier succomba à la colère généralisée du peuple haïtien. La transition des Duvalier fut remplie par une junte civil-militaire. Gérard Gourgues un courageux avocat des droits humains s’était dissocié de la junte pour devenir candidat à la présidence ; mais son élection fut ternie par la violence orchestrée par Henri Namphy sous un faux prétexte que le gouvernement Américain n’appuyait pas sa ligne procommuniste.
Haïti perdit sa chance de retourner vers la démocratie. Gérard Gourgues fut un ami et confident qui allait appliqué une politique de développement qui incluait créer le sentiment d’appartenance parmi les haïtiens. Infuser l’amour d’Haïti pour les haïtiens et l’amour des Haïtiens pour Haïti. L’opportunité fut évanouie par un simple commérage de femmes qui m’avait décrit comme un ami de Gérard Gourgues au lieu d’un ami d’Haïti.
La transition présidée par Ertha Trouillot nous donna Jean Bertrand Aristide, une élection supportée par la majorité des Haïtiens, mais malheureusement pour le peuple Haïtien, Jean Bertrand Aristide introduisit la pratique d’armer les jeunes déshérités et les organiser en gang pour intimider ses opposants. Cette pratique constitue aujourd’hui la plaie d’Haïti, les jeunes délinquants sont devenus des gangsters qui pratiquent aujourd’hui la violence, le kidnapping et le viol contre la population haïtienne.
L’après Aristide fut organisé par l’étranger qui nous força le gouvernement indécent et corrompu de Michel Martelly suivi par Jovenel Moise aussi indécent et corrompu. Nous en sommes à la transition d’Ariel Henry ou l’incompétence et l’indécence furent à leur comble.
Que faire pour que la transition de 2024 soit une réussite ! Je ne m’attarderai pas à discuter la composition des membres de la commission : multifocal ou un seul membre. La question c’est la qualité de la personne ou des personnes qui dirigent. Est-ce que ces leaders peuvent arriver à comprendre suivant l’expression de Victor Hugo qu’Haïti représente le sel et la lumière de la terre malgré son état de nation en faillite. Il faut qu’elle renaisse de ces cendres pour améliorer la condition humaine.
Aussi je propose les points suivants qui doivent être accomplis dans l’ordre suivant.
1- La sécurité nationale doit être rétablie avec tous les atouts nationaux et internationaux qu’Haïti peut amasser.
2- Une fois cette démarche faite le gouvernement doit aussitôt entreprendre la formation de la commission électorale.
3- Elle s’occupera d’abord de l’élection des CASEKS dans les 570 cantons ruraux suivis d’un massif programme de réhabilitation rurale et environnementale.
4- Ensuite on procèdera aux élections des maires dans les 150 villes de la république qui iront en tandem avec une urbanisation approfondie des conglomérations.
5- La Commission électorale prendra les dispositions pour élire les députés et sénateurs qui se feront avec la réhabilitation urbaine des 10 grandes villes.
6- Enfin non pas des moindres, l’urbanisation de la capitale ira en même temps que l’élection d’un Président et le referendum à la Constitution.
Voici la marche à suivre pour réussir la transition et mettre Haïti dans la voie du modernisme pour rattraper les 60 années perdues dans la gabegie administrative perpétuée par les gouvernements de François Duvalier à Ariel Henry.
Jean Herve Charles, LLB, MSW, JD
Fut candidat à la Présidence aux élections de 2016
Il peut être atteint à jeanhcharles @aol.com
Phone : 646 248-1171