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Comment le Conseil présidentiel de transition vient d’ajouter une crise juridique majeure aux multiples crises haïtiennes.
Le symbole d’un naufrage institutionnel
BOUKAN NEWS, 07/23/2025 – En publiant le décret consacrant l’entrée en vigueur du nouveau code pénal et de procédure pénale le 24 juin 2025 dernier, le Conseil présidentiel de transition (CPT) vient de franchir une ligne rouge qui transforme ce qui était déjà une crise multidimensionnelle en un chaos institutionnel sans précédent. Cette décision, prise dans l’ombre et le silence, révèle soit un manque de vision dramatique, soit une incompétence crasse, soit pire encore: une complicité active avec les forces de destruction de la nation haïtienne.
Face à cette décision aux conséquences catastrophiques, trois explications se profilent, toutes également alarmantes pour l’avenir du pays.
L’hypothèse de l’incompétence: des dirigeants dépassés
La première explication possible est celle d’un CPT tout simplement dépassé par l’ampleur de sa mission. Les neuf membres du conseil, malgré leurs qualifications individuelles, sembleraient incapables de saisir la complexité des enjeux constitutionnels et juridiques en jeu.
Les signes d’incompétence sont multiples:
Cette incompétence ne serait pas seulement technique, mais stratégique: comment peut-on prétendre refonder un État sans comprendre les mécanismes élémentaires de cohérence juridique?
L’Hypothèse du Manque de Vision: L’Improvisation Permanente
La deuxième explication révèle une carence encore plus grave: l’absence totale de vision stratégique pour le pays. Le CPT naviguerait à vue, adoptant des décisions au gré des pressions et des circonstances, sans aucune perspective d’ensemble.
Cette absence de vision se manifeste par:
Un organe de transition sans vision n’est pas seulement inefficace: il devient dangereux car il détruit plus qu’il ne construit.
L’hypothèse de la complicité: Les agents de la destruction
La troisième hypothèse, la plus grave, suggère que certains membres du CPT pourraient être, consciemment ou inconsciemment, les agents d’une destruction programmée de la nation haïtienne. Cette destruction ne se ferait plus par les armes des gangs, mais par la désintégration méthodique du système juridique et institutionnel.
Les indices de cette complicité:
Si cette hypothèse s’avérait fondée, elle signifierait que la transition elle-même est devenue un instrument de destruction de l’État haïtien.
L’effondrement de la hiérarchie des normes
La décision du CPT bouleverse les fondements mêmes de l’État de droit. En permettant l’application d’un code pénal avant l’adoption d’une Constitution, le conseil inverse la logique juridique élémentaire et crée un précédent destructeur.
Conséquences immédiates:
L’insécurité juridique généralisée
Cette décision plonge le pays dans une insécurité juridique totale où personne ne sait plus quelles règles s’appliquent réellement. Les juges, les avocats, les citoyens, tous naviguent désormais dans un brouillard normatif où la cohérence a cédé la place au chaos.
Impact sur les institutions:
III. Une Gouvernance de la Destruction
La méthode de l’autoritarisme silencieux
Le CPT a choisi la pire des méthodes: l’imposition silencieuse. Plutôt que d’assumer publiquement sa décision et d’en expliquer les raisons, le conseil a préféré la fuite en avant dans l’espoir que l’opinion publique, accaparée par les problèmes sécuritaires, ne remarquerait pas cette dérive institutionnelle majeure.
Cette méthode révèle:
L’abdication de la responsabilité démocratique
Un mois après cette décision historique, le silence du CPT constitue une abdication pure et simple de sa responsabilité démocratique. Dans une démocratie, même transitoire, les dirigeants ont l’obligation d’expliquer leurs actes, surtout quand ils touchent aux fondements de l’ordre juridique.
Cette abdication se traduit par:
Les Partenaires Internationaux: Spectateurs Complaisants
La communauté internationale, qui prétend soutenir la transition haïtienne, observe cette dérive avec une complaisance troublante. Aucune voix diplomatique ne s’est élevée pour questionner cette violation flagrante des principes démocratiques.
Cette complicité passive révèle:
La société civile: Entre épuisement et résignation
Une partie de la société civile haïtienne, épuisée par des années de crises, semble avoir baissé les bras face à cette nouvelle dérive. Cette résignation, bien que compréhensible, devient complice de la destruction institutionnelle.
Cette passivité favorise:
La Désintégration par Étapes
Si l’on adopte l’hypothèse de la complicité, cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de désintégration méthodique de l’État haïtien. Après avoir laissé les gangs détruire l’ordre sécuritaire, le CPT s’attaque désormais à l’ordre juridique.
Les étapes de cette destruction:
Les Bénéficiaires de la Destruction
Cette destruction profite toujours aux mêmes : ceux qui prospèrent dans le chaos et l’illégalité. Les trafiquants, les corrompus, les prédateurs économiques, tous ont intérêt à un État faible et incohérent qui ne peut plus les contraindre.
Le CPT devient-il l’instrument de ces forces destructrices, consciemment ou inconsciemment? La question mérite d’être posée avec la plus grande gravité.
Le réveil citoyen indispensable
Face à cette dérive, le réveil citoyen devient une nécessité absolue. Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la transition dériver vers l’autoritarisme et la destruction institutionnelle.
Les actions urgentes:
La reconquête démocratique
Il ne s’agit plus seulement de critiquer le CPT, mais de reconquérir l’espace démocratique confisqué par une transition devenue autoritaire. Cette reconquête passe par la réappropriation du débat public et la remise en cause des pratiques d’imposition.
Conclusion: Le choix de l’histoire
Le Conseil présidentiel de transition se trouve aujourd’hui face à un choix historique: continuer dans la voie de la destruction institutionnelle ou opérer un redressement salvateur. Chaque jour de silence supplémentaire enfonce le pays plus profondément dans la crise juridique et constitutionnelle.
Mais ce choix n’appartient pas qu’au CPT. Il appartient aussi au peuple haïtien, à sa société civile, à ses intellectuels, à sa diaspora. Tous doivent décider s’ils acceptent cette dérive ou s’ils se mobilisent pour sauver ce qui peut encore l’être de l’État de droit haïtien.
L’histoire jugera cette transition non pas sur ses intentions proclamées, mais sur ses actes concrets. Et pour l’instant, ces actes dessinent le portrait d’une transition qui, par incompétence, manque de vision ou complicité, accélère la destruction d’une nation déjà fragilisée.
La crise dans la crise que vient de créer le CPT n’est pas un accident: c’est le symptôme d’une gouvernance transitoire devenue partie du problème plutôt que de la solution. Il est temps de le reconnaître avant qu’il ne soit trop tard.
Le pays mérite mieux que cette transition destructrice. Elle mérite des dirigeants à la hauteur de ses défis historiques, pas des fossoyeurs de ses institutions. Le réveil est urgent, le temps presse, l’avenir de la nation est en jeu.
Yves Pierre
Photo: Jamaican Observer
Dear all,
Dear all,Here is a beautiful text by Max Dorismond to reinforce our point. Not only they (Rene Preval and Michel Martelly) had the power, they also had the means and the methods to change the living conditions of Haiti once and for all after the earthquake. A lot of die-hard Haitians sacrificed their time and devoted themselves wholly to the cause of pulling Haiti out of the hole. But that was not meant to be.Two unconscionable presidents and their acolytes, in their own selfishness, would cause Haiti to sink further down into the hole to the point of now being labeled "sh'hole country". All the hard work that we did during those three memorable days at the OAS (See attached Diaspora Forum Consolidated Recommendations) turned out in vain. The time and efforts of 500+ Haitians gathering at the OAS to vie for a change in their country simply wasted.As a consequence, the destiny of 12 million living souls continues to be in peril. Left vulnerable to the caprices of nature, the country is totally unprepared for a pandemic like the Corona Virus that is ravaging the world. "Ô mon pays bien-aimé, qu’as-tu fait au Bon Dieu pour qu’il tolère en ton sein cette équipe de cannibales!" dixit M. Dorismond (see below)Food for thought. Have a blessed day.L. BayasMax Dorismond : « Corona virus – Quand la nature transcende l’inconscience »
21 mars 2020Par Max Dorismond
Samedi 21 mars 2020 ((rezonodwes.com))– Ils avaient le pouvoir de changer l’ordre des choses et faciliter la vie de leurs congénères. Ne pensant qu’à eux seuls, ils s’en sont servis à l’impératif. N’obéissant qu’à leur instinct grégaire, ils s’en sont mis plein la valise pour aller évoluer en équilibristes dans la parenthèse enchantée des plaisirs autrefois inaccessibles..
Cric-crac, au moindre bobo, à la moindre migraine, un visa pour la Suisse et une hospitalisation de premier choix, là-bas. Une école pour fiston, pas de panique, presque toutes les universités du monde lui ouvrent leurs portes, même s’il est cancre. Un accouchement s’annonce, les meilleurs spécialistes, américains ou français, sont disponibles pour l’épouse ou les maîtresses.
C’est la vie de pacha où le rêve n’a pas de mémoire, et où l’illusion s’avère cosmique. L’automatisme est à toutes les sauces. Point de contraintes, point de barrières.. Ils sont riches à milliards. La terre est carrée, ils fonctionnent en ligne droite.
Et puis, un matin, hop! réveil saccadé. Le corona virus frappe à la porte d’à côté. Visiteur impromptu, le monde frémit. C’est la quarantaine. On ferme toutes les frontières géographiques. Les hôpitaux ne laissent un choix de vie qu’aux 69 ans et moins, mais seulement pour les citoyens légaux de chaque pays concerné. Plus de visas pour les visiteurs et vacanciers. À la guerre comme à la guerre. L’argent ne vaut rien. On peut tout acheter, mais pas cette fois.
Les Petro Cari-beurres et les autres prédateurs, qui ne sont ni canadiens, ni Américains, ni Suisses, se retrouvent, du jour au lendemain, réellement Haïtiens. Ils commencent à se mordre les doigts, en passant de la liesse à la colère. En voulant tout voler, ils avaient omis de laisser, au moins, un hôpital fonctionnel pour eux, les leurs et le pays en général. Dans leur coffre-fort, la masse de documents, justifiant leurs avoirs dans les banques étrangères, ne peut leur assurer nul visa pour un ailleurs. On n’en donne plus!
À ce moment précis, une mer de réflexions les submerge et le cauchemar se fait chair. Ils viennent de découvrir, pour la première fois, que rien ne sert à l’homme de voler sans vergogne, s’il vient à perdre son âme. Aucune infrastructure sanitaire n’a été érigée en guise d’écran de défense pour eux et leurs concitoyens. C’est le vide sidéral ou le néant insondable.
La nation, résiliente, prend Dieu à témoin et ne s’abandonne point à son sort. Les rancœurs s’étalent et le peuple spolié crie sa rage. Une rage de vengeance, couleur de sang. Or, sans visa, nul pays ne veut rien savoir des filous. Ils sont coincés. L’heure du jugement divin est presque arrivée.
Des pleurs, des grincements de dents! Il est presque trop tard. La grosse fortune mal acquise n’attire pas seulement la joie. Le malheur l’accompagne fort souvent. L’imprévu, cette arme insolente, frappe très fort, au moment où on s’y attend le moins, pour rappeler à notre mémoire nos erreurs de parcours.
Il est la clé des défaites. Il est aussi la clé des victoires. Le criminel finit toujours par commettre une dernière bêtise qui va le perdre. Le corona virus est là pour rappeler la précarité des éléments, et que nous sommes tous en transit ici-bas. Ne nous illusionnons point!
S’empiffrer, s’accaparer de tout, ne conduit nullement au paradis. Ce chemin est étroit, on ne peut y accéder qu’avec son âme pour unique passeport. On naît avec les poings fermés, signe d’un certain désir de possession. Mais hélas! Nous avons l’obligation de montrer patte blanche à la porte d’embarquement pour la destination finale, en partant les mains nues. On ne peut rien emporter.
On ne verra jamais un camion de déménagement derrière un corbillard. Les pharaons l’avaient essayé avant nous. On les a tous volés. Par conséquent, nous pourrons crier haut et fort : Vanitas vanitatum, et omnia vanitas / Vanité des vanités, tout n’est que vanité. C’est une affliction de l’esprit, résultant de la légèreté de l’être.
Ainsi, pour le futur, c’est un doux souhait, déduisons que nous sommes tous condamnés à transcender nos envies, à laisser s’étioler nos ambitions et à poser un geste humanitaire au profit de tous, à contribuer à leur bien-être pour un passage sans conflit, sans misère, et sans chagrin sur terre.
Ô mon pays bien-aimé, qu’as-tu fait au Bon Dieu pour qu’il tolère en ton sein cette équipe de cannibales!
Max Dorismond
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---------- Forwarded message ---------
From: luckner bayas <ren...@gmail.com>
Date: Fri, Mar 20, 2020 at 9:39 PM
Subject: 10th Anniversary of the OAS Haitian Forum of March 21, 2010 ; Where were you?
To:To all,The OAS Diaspora Forum for the reconstruction of Haiti was held from March 21 to March 23 in Washington, DC. I share with you some documents relative to the event. I added a copy of the document (Focus on Haiti) that I widely distributed to the attendance. As the corona virus is threatening the country and with no adequate medical facilities for the population to turn to, one must wonder what if Rene Preval and Michel Martelly had paid attention to recommendation #3 (Focus on Haiti). Imagine that Haiti would have had 10 teaching hospitals with the 4 basic specializations!!! One in each department capital. Assuming 300 beds per hospital, the country would have added about 3000 beds.I heard that there are only 164 beds available in terms of preparation to receive for corona virus patients. Helas! "Nou sou kontt Bondye"Food for thoughtBonne lectureL. Bayas