DRBD est l'acronyme de "Distributed Replicated Block Device".
Schématiquement, c'est une brique technique pour Linux, pour répliquer
en temps réel le contenu d'un disque à travers le réseau. DRBD
s'intègre dans des solutions de haute disponibilité, mais supporte une
grande variété de cas d'utilisation.
DRBD est édité par "LINBIT"
https://drbd.linbit.com
et disponible sous license GPL v2. LINBIT vend du conseil et de la
formation autour de son produit.
== Ambition
Avant de rentrer dans les détails techniques, il faut situer
l'ambition du produit. Pour répliquer des disques en temps réel, on
utilise généralement du RAID quand on reste sur la même machine
physique. Si on veut que les disques se trouvent dans deux baies
différentes, éventuellement dans deux centres de données différents,
on passe en général par une solution SAN (Storage Area Network) qui
coûte cher, avec les coquineries habituelles en termes de license
d'utilisation, d'options propriétaires, etc.
Le but de DRBD, c'est de faire au stockage de masse ce que Linux a
fait au serveur d'entreprise : défoncer les marges grâce à du matériel
standard et du logiciel gratuit. Même si la haute disponibilité
nécessite du matériel correct (doublage des liens réseau, RAID 10) il
y a moyen de retirer un ou deux zéros à la facture, tout en gagnant
des fonctionnalités.
Ce qui est beau, c'est que DRBD supporte, par sa conception, une très
large palette de cas d'utilisation. Par exemple :
- Sauvegarde en quasi-temps réel à travers un réseau transcontinental.
- Réplication au sein d'un centre de données pour de la haute disponibilité.
- Réplication en temps réel du disque d'une station de travail vers une clé USB.
DRBD s'intègre à divers produits comme des cartes réseau à très haut
débit, ainsi que des solutions de serveurs en grappe (clustering).
Nous verrons comment ça se passe avec l'une d'entre elles, Pacemaker.
Évidemment tout cela peut sembler trop beau pour être vrai. Quand on
considère tout ce qui peut aller de travers lors d'un accès à une
mémoire de masse, on n'a pas envie d'ajouter les problèmes liés au
réseau, surtout qu'on parle d'un endroit où il est facile de corrompre
toutes ses précieuses données. Dès lors il est bon de mentionner que
DRBD existe depuis plus de 10 ans. Le module noyau de DRBD fait partie
du noyau Linux standard depuis fin 2009.
Même si DRBD s'avère vraiment simple d'emploi, il faut d'abord se
persuader que toute sa magie repose sur un ensemble de choix prudents
et astucieux, ce qui nécessite une certaine compréhension de ses
mécanismes internes. Avant de s'y plonger, il faut comprendre ce
qu'est un périphérique en mode bloc. Ce sera l'objet du prochain
épisode.