Je lis toujours avec intérêt vos messages meme si j’avoue avoir décroché des aspects techniques purs m’interressant d’avantage aux usages de la technologie.
Bref, comme toute société du CAC qui se respecte, j’ai emmené une partie du comex dans la silicon V. en novembre.
Quelques chiffres :
45000 startups dont 15000 actives.
900 dédiées à l’IA et 500 à la blockchain.
La vaste majorité d’entre elles utilisent AWS et pas Azure sauf celles qui espèrent se faire racheter par Microsoft et elles sont assez rares.
Si ton business model affiche 20 ou 30% de croissance, on ne te parle pas et tu es considéré comme un « lifestyle business ». Comprendre: tu dois faire rêver avec un un facteur 10 ou plus annuel pour que les portes des investisseurs s’ouvrent.
Pénurie totale de compétences, facteur numéro 1 de croissance. Certaines boites payent des chasseurs qui se promènent toute la journée en Uber Pool pour draguer les ingénieurs et leur proposer un job.
J’ai rencontré quelques people comme Tom Siebel qui tente de construire un L4G Cloud depuis 10 ans mais à la vitesse à laquelle les fournisseurs, AWS en tête, font évoluer leur couche PaaS j’ai un doute sur l’intérêt de proposer des surcouches proprietaires.
J’ai aussi assisté à un speech de Marylene Delbourg Delphis, normalienne de 70 ans, multi entrepreneuse et mentor de Guy Kawazaki.
Elle a sorti un bouquin « tout le monde veut aimer son travail » qui ne m’a pas fait rêvé.
Suis aussi allé faire un tour chez Andressen Horowitz qui a réussi à imposer une vision plus industrielle du financement avec notamment la promesse de ne pas dezinguer les fondateurs des boîtes qu’ils financent.
Sinon, ce que j’avais lu sur le modèle économique de la région est bien confirmé : l’explosion du coût de la vie met sur le trottoir les locaux qui se clochardisent progressivement. Tu croises donc des stagiaires payés 11000€ et des SDF qui crèvent dans le caniveau: un joli modèle plein d’espoir.
Pour les boites françaises, l’heure est à la désillusion sur leur capacité à reproduire le modèle des startups: un constructeur automobile français (que je ne nommerai pas mais dont le patron compte les jours dans une cellule japonaise) carbonise plusieurs millions d’euros par ans à faire des PoCs sans rien arriver à industrialiser. Triste.
Mon avis et ce que je promeut chez Hermès : inutile de vouloir aller chercher de la technologie bleeding edge et laisser Darwin faire la sélection pour toi : il y a largement assez de boulot côté transformation avec les technologies éprouvées depuis 5 ou 10 ans.
La difficulté est toujours l’aspect humain et il vaut mieux proposer des trucs qui marchent avec un bon niveau de fiabilité pour avoir une chance de bouger les lignes.
Je vous souhaite une excellente année 2019!
Laurent