LE JACARTRONIC
Premier rendez-vous public à l’usine TASE
Un pôle ressource sur l’histoire des innovations et la culture industrielle
doté d’un fab lab
Relevé de la réunion du 10 mars 2015 à 18h
dans les Grands Bureaux de l’usine TASE
Cette réunion était animée par l’équipe-projet du Jacartronic :
- Jocelyne Béard, présidente de l’association « Vive la Tase ! » qui porte le Jacartronic ;
- Isabelle Moulin, chargée de développement ;
- Alain Bergèse, gestionnaire ;
- Dimitri Ferrière, étudiant de master 2, stagiaire Boutique des sciences ;
- Fernando Lopez, étudiant de master 2, stagiaire Boutique des sciences ;
Étaient présents à cette réunion :
- Des adhérents et membres du CA de VLT ayant participé au lancement du Jacartronic (Roger Lamartine, Claire Bonici, Alain Bondetti, Wendy Atkinson et Michèle Leonet) ;
- La directrice de la Mission Locale de Vaulx-en-Velin accompagnée de la directrice de la mission locale Villefranche Beaujolais mandatées par l’ensemble des directeurs des missions locales du Rhône sur ce projet qui pourrait être d’envergure départementale et de plusieurs collaborateurs de la mission locale de Vaulx-en-Velin;
- Un représentant de la fondation Orange ;
- Le président du centre social et culturel J et J Peyri de Vaulx-en-Velin ;
- Des représentants des associations « Planète science » et « La Ressourcerie » ;
- Des artistes ;
- Des représentant d’institutions culturelles (le Musée des Confluences, les directions des affaires culturelles de Givors et Vaulx-en-Velin, Villeurbanne ;
- Le directeur de la Mission Carré de Soie ;
Etaient excusés, plusieurs élus de la Ville et notre correspondant culture du CSC Peyri.
Du Jacartronic
D’emblée, Jocelyne Béard pose le pari du Jacartronic : une hybridation entre la découverte du « génie technique lyonnais » et l’esprit expérimental, ouvert aux partages des fab labs. Elle donne ensuite la parole à Dimitri Ferrière, membre bénévole de la Fabrique d’Objets Libres (fab lab de Bron) et stagiaire de la l’association.
Qu'est-ce que c'est qu’un fab lab ? À quoi ça sert ? À qui ça sert ?
Résumé du diaporama :
- Un fab lab est un lieu ouvert ou sont mis à disposition des machines principalement numériques. Le slogan des fab labs est « learn, make, share » : apprendre, faire, partager.
- Venant des Etats-Unis, les fab labs proposent avant tout un lieu qui permet à tout type de public (aussi bien professionnel qu'amateur) un espace d'expérimentation.
- Dans un fab lab, on a le droit de se tromper, de faire et défaire pour trouver de nouvelles techniques.
- C'est aussi un lieu d'expérimentation sociale où on peut faire découvrir et pratiquer des techniques à un public profane, imaginer de nouvelles méthodes éducatives par le faire.
- Au sein du Jacatronic, le fab lab sera un centre d'expérimentation destiné à faire vivre le patrimoine industriel par le « faire » : manipuler, expérimenter, tester, contourner, fabriquer. Cette logique d'expérimentation technique et sociale fait écho au passé de l'innovation sur Lyon mais aussi rattache dans le présent les anciennes techniques via les outils numériques.
- La présentation montre ce que propose le fab lab en fonction du type de public : professionnel, amateur, jeune étudiant ou en recherche d'emploi, scolaire, etc. Différents temps, différentes utilisations. Le lieu propose une hybridation des publics autour d'activités variées, aussi bien artistiques, pratiques ou éducatives.
Quel rapport avec le métier Jacquard ? Quel rapport avec l'usine TASE ?
Isabelle Moulin, chargée de développement du projet, revient sur le « génie technique lyonnais », œuvre des bidouilleurs lyonnais aujourd’hui appelé makers, que le Jacartronic veut mobiliser avec l’esprit d’expérimentation, caractéristique des inventeurs de l’industrie lyonnaise comme Gillet, Berliet ou Dognin-Isaac.
Des temps d’exploration artistique ont déjà permis au grand public de découvrir le métier à tisser la dentelle, la « géniale » machine qui bidouille carton Jacquard et tricotage du tulle, cachée dans les sheds de la TASE ; le réveil de la « BELLE DORMANTE » a suscité l’imagination, à l’origine des ateliers pédagogiques rapprochant plusieurs écoles autour de cette machine, et une première interrogation sur le lien entre le fonctionnement du métier Jacquard et l’application de ce principe au système binaire des ordinateurs.
Jocelyne Béard, Présidente de l’association, rappelle les actions réussies pour « Sauvez l’usine » puis pour obtenir la reconnaissance de l’ensemble TASE comme remarquable en lien avec les associations du patrimoine industriel et maintenant, pour faire de l’histoire de l’innovation « LE MUSÉE EPHÉMÈRE », un lien culturel entre les associations et entre les territoires.
Les questions et le début des réponses..
D’autres fab labs que la FOL (Fabrique d’objets libres) existent dans l’agglomération lyonnaise, pourquoi un nouveau projet ? Roger Lamartine parlent des fab labs existants dans les grandes écoles : INSA ENSAL, Ecole centrale, des fab labs spécialisés, comme la Paillason Saône ; il y a aussi You Factory à villeurbanne ou le LOV (laboratoire ouvert villeurbannais)
Réponse : Pour VLT, la FOL et le Jacartronic sont différents parce qu’ils sont
ouverts et misent sur le mélange des publics. Il faut plus voir ces lieux comme
complémentaires. Par exemple, la paillasse s’intéresse plus à la biologie et
aux projets tournés vers l'environnement. Les fablab dans les écoles sont des
fablabs éducationnels orientés vers les étudiants de ces écoles. Le LOV
est un espace plus communautaire lancé par la mairie de Villeurbanne et orienté
sur le quartier et la ville. Youfactory est une entreprise, elle rentre dans la
catégorie des espace plus professionnels : ils louent des machines et
proposent des formations. La Fabrique d'Objets Libres est un fablab
« classique ». Connecté avec d'autres fablabs, son domaine d'application
est plus large et plus orienté grand public avec un volet pro et des
compétences dans la formation et la démocratisation des outils présents au lab
dans des domaines variés.
Le fablab du Jacartronic sera similaire à la Fabrique d'Objets Libres, mais sa
localisation et ses partenaires lui donneront un aspect particulier. Il y a le
lien avec le patrimoine mais aussi un aspect social plus prononcé avec le fait
de favoriser l'insertion via la découverte des outils numériques.
Un véritable écosystème se met en place sur la métropole, et le fablab du
jacartronic en fera parti. Grace à ces lieux, une offre complète sera
disponible, aussi bien pour les professionnels que les amateurs ou les curieux
et il y a fort à parier que d'autres lieux ouvriront car il y a une véritable
envie de la part des citoyens de découvrir et d'utiliser ces outils numériques
mais aussi de découvrir de nouvelles manières d'inventer et de faire.
Pour toucher le réseau des Missions Locales serait-il possible d’envisager une formule mobile qui puisse aller vers ce public ? La responsable du Réseau des Missions locales a apporté son soutien et réfléchit à sa présentation publique.
Réponse : Pour VLT, c’est un autre défi que la FOL a aussi pris en compte.
Comment toucher le large public du centre social ? Le CSC Peyri est conscient des défis de la fracture numérique dans la démarche d’éducation populaire qui est la sienne et souligne la dimension culturelle de ce défi.
Réponse : Pour VLT, la question « des » publics est essentielle car le projet vise à mettre des publics habituellement séparés, en contact les uns avec les autres. La capacité à générer des rencontres intergénérationnelles est l’autre pari du Jacartronic.
Comment coopérer entre associations de médiation scientifique ?
Réponse : Pour VLT, cette question posée par la directrice de Planète Science constitue une ouverture très intéressante tant la conception de robots traduit l’esprit de bidouille que suppose cette initiation.
Comment ça va marcher pour les utilisateurs ? À quand l’ouverture ? Posée par un membre du CA, ces questions visent à rendre plus concrète l’offre de service du Jacartronic et ses perspectives.
Réponse : Pour VLT plusieurs niveaux de questions sont posées. Pour entrer dans le concret,
- Celle des locaux : VLT prévoyait d’invertir les Grands Bureaux mais le retour de TECHNIP a rendu cette solution impossible et la question de la préservation des sheds restent posée.
- Celle du financement du matériel : L’ouverture au public dépend aussi de l’équipement pour lequel doivent être réuni des fonds.
- Celle du fonctionnement pour lequel une équipe professionnelle est indispensable à côté des bénévoles. Le Jacartronic ne pourra se développer sans subventions des secteurs public, privé ou coopératif, conditions d’un fonctionnement sécurisé.
- Celle de la reconnaissance des lieux en tant que patrimoine industriel. Cette reconnaissance est nécessaire au processus de réhabilitation des sheds : le Jacartronic participe de ce processus et s’inscrit, avec la TASE, dans « les ensembles industriels remarquables », recensés au niveau régional par Patrimoine Rhônalpin en vue de la création d’un label.
- Celle de la reconnaissance du principe qui conduit les associations du patrimoine industriel à soutenir l’idée d’un rapprochement avec les technologies contemporaines.
Pourquoi avoir lancé le Jacartronic à ce stade du chantier ?
Réponse : Le dispositif du Jacartronic mise sur l'empowerment, ou le “pouvoir d'agir”, dispositif d'action ou des individus et leurs associations ou institutions deviennent acteurs d’un projet liant le carton Jacquard et le monde du numérique !
Les pistes de travail et les suites annoncées
L’objectif d’une prochaine réunion de travail du Jacartronic pourrait être de :
- Construire un partenariat avec le réseau des Missions Locales. Les Missions locales s’interrogent sur les pratiques d’approches de l’orientation et le moyen de redonner de l’appétence aux techniques. La possibilité de financement exceptionnel ouverte par l’appel à projet lancé par l’ANRU dans le cadre du PIA, Plan Investissement d’Avenir Jeunesse, pourrait être explorée avec le réseau des missions locales du Rhône en commençant par un diagnostic partagé.
- Réfléchir à une formule mobile du Jacartronic à développer en lien avec les missions locales mais aussi l’école de la seconde chance et les directeurs de CIO de la Zone.
- Rencontrer les autres participants de cette réunion pour explorer les possibilités de coopération.
Les temps forts en préparation
Il s’agit de conjuguer les trois axes de valorisation de la TASE : l’histoire des innovations, les ensembles industriels remarquables et les dix ans des pôles de compétitivité avec la présentation de son outil : le Jacartronic au grand public :
- Le Printemps de la TASE ; date à confirmer du 30 mai au 6 juin ou du 6 au 13 juin.
- Les Journées Européennes du Patrimoine sur le thème du « Patrimoine du XXIè siècle et du patrimoine industriel les 20 et 21 septembre.
- La Fête de la Science ; du 3 au 10 octobre sur le thème de la lumière mais aussi toutes les relations entre sciences et société.