Climat : le coût silencieux de la guerre.
La hausse des dépenses militaires en Europe pourrait stimuler la croissance et renforcer notre autonomie, estime Ludovic Subran. Mais on ne peut pas occulter la question de sa compatibilité, avec la lutte contre le changement climatique.
Par Ludovic Subran (Chef Economiste du groupe Allianz)
lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses le 25 mars 2025 à 16:17
Les opérations militaires, la fabrication d'équipements et les chaînes d'approvisionnement ont été historiquement responsables, de 2.750 mégatonnes de CO2 équivalent par an, soit 5,5 % des émissions mondiales.
Si le secteur de la défense était un pays, il se classerait, comme le quatrième plus grand émetteur, surpassant la Russie, et l'ensemble du continent africain.
À elle seule, l'Otan génère 233 mégatonnes de CO2 équivalent, chaque année.
Alors que l'Europe envisage d'augmenter ses dépenses militaires de 2 % du PIB actuellement, à 3,5 % (le seuil fixé par l'Otan), le coût environnemental potentiel est alarmant.
A titre d'exemple, aligner la France et l'Allemagne, sur ce seuil de l'Otan, pourrait accroître leurs émissions de 38 et 65 mégatonnes, respectivement.