Séminaire Genre(s) et méthodes de l'année universitaire, 24 septembre 2021 - "Analyser les identités culturelles à l'écran"

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Hélène Bourdeloie

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Sep 15, 2021, 12:16:15 PM9/15/21
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Premier séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) de l'année 2021-2022

24 septembre 2021, 9h-12h (15h-18h à Paris): 

Analyser les identités culturelles à l'écran 




Nous sommes très heureux·se·s de continuer le cycle de séminaires Genre(s) et méthodes (GEM), co-organisé le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le par le CRICIS (Centre de recherche interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada). 

Le premier séminaire de l'année 2021-2022 aura lieu le vendredi 24 septembre entre 9h et 12h (15h à 18h à Paris), sous le titre Analyser les identités culturelles à l'écranÀ cette occasion, nous accueillerons :
  • Tara Chanady, chercheure postdoctorale à l'École de Santé Publique de l'Université de Montréal: Orienter le visible lezbiqueer: Représentation et auto-représentation lesbienne, bi et queer à la télévision de fiction québécoise
  • Hélène Breda, Maîtresse de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication au LabSIC (USPN) et chercheuse associée à l’IRCAV: Analyser les discours d’internautes féministes face à la « culture légitime » de la « cinéphilie orthodoxe » : une exploration méthodologique.
Ce premier séminaire aura lieu sur Zoom. Il est gratuit et ouvert à toutes et à tous. L’inscription est requise en écrivant à cri...@uqam.ca (SVP mentionnez le nom et la date du séminaire auquel vous voulez participer). 

Pour plus d'informations sur l'événement et un résumé des communications:  https://www.facebook.com/events/366044855229790

Au plaisir de vous y retrouver!

Résumés des communications

Tara Chanady : Orienter le visible lezbiqueer: représentation et auto-représentation lesbienne, bi et queer à la télévision de fiction québécoise.

Rendre visible quoi, de quelle façon, dans quel contexte, par qui et pour qui? Le dévoilement en-dehors de la sphère intime est un gage d’existence et de reconnaissance sociale pour les groupes minorisés qui participent ainsi à la constitution d’une réalité sociale collective. La visibilité publique et médiatique est un enjeu politique, altérant les paramètres de l’expérience quotidienne des individus (Voirol 2005, 94). L’articulation d’identifications lbtq* dans la sphère publique et médiatique est ainsi centrale à des processus d’auto-représentation et d’auto-reconnaissance (Goyette 2014). Ne pas avoir honte, se reconnaître, construire un sentiment d’existence collective : plusieurs études télévisuelles se sont intéressées aux liens entre les identifications sexuelles et les médias (Driver 2007 & 2008; Schwartz 2016; McInroy & Craig 2017; Smith, Telford & Tree 2017). Toutefois, des enjeux de pouvoir sociaux, culturels, économiques et politiques cadrent les visibilités qui ont accès à un espace médiatique plus largement diffusé comme la télévision populaire. La visibilité n’est donc pas gage d’émancipation, reproduisant des normes hégémoniques (McNicholas Smith & Tyler 2017) au sein d’un réseau standardisé capitaliste (Villajero 2014, 3) par un formatage qui exclue tout élément dissident (Voirol 2005). Comment les relations romantiques et/ou sexuelles entre femmes sont-elles construites; quels éléments sont mis en visibilité; quels discours identitaires sont mobilisés? Cette présentation explorera ces questions dans le contexte du paysage télévisuel québécois récent.


Hélène Breda: Analyser les discours d’internautes féministes face à la « culture légitime » de la « cinéphilie orthodoxe » : une exploration méthodologique.

Cette communication présentera une partie des recherches que j’ai menées depuis 2016 sur la réception d’œuvres audiovisuelles par des publics féministes « profanes » qui s’expriment en ligne. En croisant des approches antérieures, sur la notion de cinéphilie d’une part et sur les réceptions genrées d’autre part, je souhaite montrer comment des communautés de spectateur.ices ancrent leurs lectures de films et de séries dans « l’espace de la cause des femme » (Bereni, 2012). Elles rappellent ainsi les dimensions sociales et politiques de la Culture, souvent laissées dans l’angle mort d’une critique française professionnelle « orthodoxe » (Jullier, 2012) centrée sur des questions formelles et esthétiques dans une logique auteuriste. A l’occasion du séminaire, je reviendrai sur mon parcours méthodologique et sur les écueils rencontrés lors des phases d’exploration préliminaires de mes terrains numériques.


À propos de la série de séminaires

Co-organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le CRICIS (Centre interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada), le séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) s’attache à étudier les questions féministes, intersectionnelles et de genre(s) en termes de méthodes, méthodologies et épistémologies. Concept transdisciplinaire fluide et non figé, le genre – ou les genres, pour échapper à un fonctionnement social binaire – a fait l’objet de travaux qui, en proposant un décentrement radical, ont transformé le paysage des sciences sociales et humaines tout au long du XXe siècle. Ce séminaire a pour objectif de proposer un espace pour discuter des apports de ces études à la pratique scientifique. Nous y discutons des façons de faire de la recherche lorsqu’on travaille sur le(s) genre(s), de ses / leurs articulations avec d’autres formes de minoration, et du pouvoir critique de cet outil pour désessentialiser le monde social. Cherchant à soustraire la réflexion à la pensée universaliste, nous y décentrons les regards pour aborder les questions de luttes, de résistances, à l’exemple de celles de corps racisés qui subissent différents rapports de domination. 
Nous réfléchissons à la façon dont sont opérés les décentrements des concepts et aux démarches mises en œuvre pour déconstruire les normes dominantes sur les identités de genre, les sexualités et d’autres rapports de pouvoir comme la classe ou la race. Pluriels, les questionnements portent sur la capacité à penser le positionnement de la chercheuse ou du chercheur, son engagement, sa subjectivité, le dévoilement de biais en termes de production ou d’interprétation de données, la réflexivité sur ces biais en tant que ressources heuristiques, épistémiques ou politiques, les questions éthiques soulevées par des objets perçus comme impurs, ou encore l’historiographie ou l’analyse du caractère genré d’un objet ou d’un dispositif d’enquête… Il s’avère pertinent de mettre au jour et d’analyser les façons dont le(s) genre(s) – ainsi que les concepts qui lui / leur sont rattaché(s) – sont travaillés et reconstruits par le terrain… 
Enfin, cet espace de dialogue a aussi pour vocation d’interroger la possible singularité des méthodes, méthodologies et épistémologies des approches par le genre et des études féministes et intersectionnelles. Ce séminaire met en lumière des travaux s’inscrivant dans les champs des médias et de la communication, et plus largement en sciences humaines et sociales (sociologie, histoire, anthropologie, sciences politiques ou philosophie…). 

***
Hélène Bourdeloie 
Université Sorbonne Paris Nord  / Paris Nord Sorbonne University - 
LabSIC - Labex ICCA 
Skype: Helene.bourdeloie http://www.helenebourdeloie.org


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