Soutenance HDR J. Talpin - 25 janvier - « Politisations et engagements minoritaires. Une sociologie de l’inclusion démocratique »

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Julien Talpin

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Jan 18, 2022, 5:52:45 AM1/18/22
to diffusion, sociologuesdelenseignementsuperieur

Cher.e.s collègues,

 

J’ai le plaisir de vous annoncer la soutenance de mon HDR en science politique, le 25 janvier prochain à 14h30 à l’Université Paris 1. Elle se tiendra au 21 rue Broca dans le 5e, en salle A701.

Elle est intitulée « Politisations et engagements minoritaires. Une sociologie de l’inclusion démocratique ».


La soutenance aura lieu sous un mode hybride. La salle est assez grande, n’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez y assister en présentiel, ou participer au pot qui aura lieu dans un café à proximité, à partir de 18h environ.

Sinon voici un lien zoom à partir duquel vous pourrez suivre les échanges : https://zoom.univ-paris1.fr/j/92075015317?pwd=a3ZUajlyRnZZM2VMQS9iYUIyRk9RUT09

ID de réunion : 920 7501 5317Code secret : 300205

 

Je serais très heureux de partager ce moment avec vous.

 

Bien cordialement,

 

Julien Talpin

 

 

JURY


Marie-Hélène Bacqué, Professeure d’études urbaines, Université Paris Ouest Nanterre

Céline Braconnier, Professeure de science politique, IEP de Saint-Germain-en-Laye

Didier Fassin, Professeur à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’EHESS

Olivier Fillieule, Professeur ordinaire de sociologie politique, Université de Lausanne

Laurent Jeanpierre, Professeur de science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (garant)

Olivier Masclet, Professeur de sociologie, Université de Limoges

Frédéric Sawicki, Professeur de science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

 

 

Titre de l’Habilitation à diriger des recherches : Politisations et engagements minoritaires. Une sociologie de l’inclusion démocratique

Titre du mémoire de synthèse : De la démocratie participative à la politisation dans les quartiers populaires. Engagements ethnographiques, politiques de l’engagement

 

Titre du mémoire original : Politisations ordinaires, démobilisations minoritaires. Contribution à une ethnographie du rapport des classes populaires au politique (Roubaix, 1962-2020)

 


Résumé du mémoire original


Pourquoi les classes populaires ne se révoltent-elles pas plus souvent ? Pour répondre à cette question classique j’ai mené une enquête ethnographique de dix ans dans la ville de Roubaix, territoire populaire et ségrégé, également marqué par l’histoire du mouvement ouvrier et la démocratie participative. Quels que soient les dispositifs de participation – électorale, protestataire, associative ou délibérative – les catégories populaires semblent aujourd’hui mettre à distance toutes formes d’action collective et d’engagement. Pour éclairer ces phénomènes, il convenait de saisir ensemble, de façon relationnelle et processuelle, rapport au politique et travail de mobilisation, par le bas et par le haut donc, ce que permettait une ethnographie de la citoyenneté au croisement de la sociologie de l’action collective, du pouvoir local et des rapports sociaux de classe et de race en particulier.


Par le bas, il s’agissait d’interroger le rapport ordinaire au politique et les formes prises par les sentiments d’injustice contemporains. Si la défiance à l’égard de la politique instituée et des organisations collectives est confirmée, se dégage néanmoins une politisation ordinaire suscitée par l’expérience répétée des inégalités et notamment des discriminations. L’enquête révèle ainsi que si des formes de conscience sociale triangulaire se donnent à voir, les discriminations, en particulier ethno-raciales, suscitent également une politisation dirigée vers le haut, notamment envers les institutions, les élus ou les médias, jugés responsables de la stigmatisation et de la marginalisation des quartiers populaires. Cette politisation ordinaire peine cependant à trouver des relais collectifs, organisationnels.


Par le haut, l’enquête propose une immersion dans l’espace localisé des organisations collectives – partis de gauche, associations d’éducation populaire et antiracistes, dispositifs participatifs – qui tentent de remobiliser les catégories populaires, afin de saisir pourquoi, en dépit de ce travail politique elles ne parviennent pas en général à capter et mettre en forme ces sentiments d’injustice. L’étude de ces difficultés, et de quelques mobilisations qui ont, un temps, abouti, permet de saisir les conditions sociales de possibilité de la participation des classes populaires contemporaines. Deux éléments principaux se dégagent, externes et internes. D’un côté, l’encadrement institutionnel des initiatives autonomes visant à mobiliser les classes populaires – prenant souvent la forme d’une répression à bas bruit et de la disqualification – les rendent plus erratiques en accroissant les coûts de l’engagement et compliquant la transmission intergénérationnelle de la mémoire militante. De l’autre, les répertoires d’action le plus souvent intellectualisant et la sociologie de leurs militants rendent les initiatives de remobilisation socialement désajustées.


Ces éléments nourrissent la thèse centrale de ce travail : la démobilisation populaire ne découle pas seulement de facteurs structurels, économiques et sociaux, liés aux transformations du capitalisme, elle est une production politique, institutionnelle et organisationnelle. Ces processus génèrent la résignation très largement partagée qu’a permis de saisir l’enquête ethnographique. Quand bien même une politisation ordinaire se dégage, règne le sentiment qu’il n’y a plus rien à faire face à la domination, si ce n’est se sauver soi-même, le rapport de force s’avérant trop inégal. Politisation ordinaire, démobilisation minoritaire. 



Chargé de recherche en science politique au CNRS
Directeur-adjoint du CERAPS (UMR 8026) - Université de Lille
Co-directeur du GIS Démocratie et Participation

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