Rappel - AAC JE "Activité physique et santé : la fabrique des (in)égalités sociales" - Nîmes - 18/19 novembre

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CLEMENT PERRIER

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Jul 9, 2024, 4:23:39 AM (7 days ago) Jul 9
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Bonjour à tou·te·s,

Pour rappel, il reste quelques jours pour proposer des communications pour les JE "Activité physique et santé : la fabrique des (in)égalités sociales". Vous trouverez ci-dessous et en pièce jointe l'AAC de ces deux journées qui auront lieu à l'université de Nîmes les 18 et 19 novembre prochain, organisées par le RT19 (Santé, médecine, maladie et handicap) et le RT31 (Sociologie du sport et des activités physiques) de l’AFS, en collaboration avec l’Institut ReCAPPS (Recherches Collaboratives sur l’Activité Physique et la Promotion de la santé).

Les propositions sont attendues pour le 15 juillet 2024.

Au plaisir de vous lire,

Clément Perrier, pour le comité d'organisation

*********************************

          Le constat d’un état de santé différencié selon l’appartenance sociale n'est pas nouveau et a été largement étudié par les sciences sociales qui ont permis de révéler le caractère multifactoriel et multidimensionnel des inégalités sociales de santé. Parmi les multiples déterminants de ces inégalités, l’activité physique est régulièrement pointée comme jouant un rôle crucial. De nombreuses recherches mettent en avant de fortes disparités en matière d’activité physique, qui recoupent les inégalités sociales de santé, montrant notamment que tous les individus ne sont pas égaux pour répondre aux normes de « santé active ». En véhiculant une morale de l’effort et de la responsabilité individuelle caractérisée par un idéal d’auto-contrôle corporel et mental, les injonctions au « bouger plus » sont au cœur de processus de distinction des groupes dominants, mieux informés et surtout mieux armés pour les appliquer et en retirer de la reconnaissance sociale. Elles s’avèrent au contraire particulièrement culpabilisantes et stigmatisantes pour les populations défavorisées et donnent ainsi à voir des formes de réajustement, de retraduction, de résistance, voire de contestation. 

 

De nombreux dispositifs et programmes de santé publique nationaux et locaux articulent alors depuis le début des années 2000 l’objectif d’amélioration de la santé à la lutte contre la sédentarité et à la promotion d’un mode de vie actif. Dans ce cadre, le développement des activités physiques/sportives est de plus en plus perçu comme un levier permettant d’améliorer aussi bien les aspects physiques que les dimensions mentales et sociales de la santé des populations. On assiste ainsi à une multiplication des politiques d’incitation à l’activité physique ciblant particulièrement les femmes, les publics en situation de handicap, avançant en âge, issus des “quartiers prioritaires de la ville”, atteints d’affection de longue durée. L’un des objectifs affichés est de lutter contre les inégalités sociales de santé par la proposition d’offres d’activités physiques et/ou sportives plus inclusives, plus ouvertes et davantage tournées vers la santé et le bien-être du plus grand nombre. Cela passe notamment par la production de divers instruments d’action publique tels que la prescription d’activité physique adaptée ou encore le développement de Maisons Sport-Santé. Ces politiques reprennent et prolongent un ensemble de dispositifs anciens visant par exemple à développer l’activité physique des “jeunes” en milieu scolaire, à “intégrer” certains publics ou plus récemment à construire des environnements favorables à la santé. Mais la capacité de ces politiques à réduire fortement et durablement les inégalités sociales relatives à l’activité physique et à la santé mérite d’être interrogée. 

Au-delà de la construction des politiques et de leurs réceptions, ces journées d’études interrogeront concrètement ce que la santé (physique, mentale et sociale) fait aux activités physiques, mais également ce que les activités physiques font à la santé. En quoi les pratiques physiques façonnent-elles les pratiques de santé et vice versa ? Et surtout, dans quelle mesure les (in)égalités sociales en termes d’activités physiques et de santé se fabriquent-elles conjointement ? Nous encourageons ainsi les propositions à penser cette fabrique des (in)égalités sociales à plusieurs niveaux : 

 

1.    La fabrique des (in)égalités entre individus et groupes d’individus

 

Il s’agira notamment d’interroger les influences mutuelles entre les rapports au corps et à la santé, les rapports aux activités physiques/sportives, et les rapports sociaux (classe, sexe, âge etc.). Cette ambition pourrait par exemple conduire à questionner les liens dynamiques entre les usages sociaux du corps, de la santé et des activités physiques, entre les socialisations sportives et les socialisations sanitaires et/ou entre les carrières de malade et les carrières sportives, en se demandant dans quelle mesure les mécanismes en jeu façonnent et sont façonnés par les rapports de pouvoir.

2.             La fabrique des (in)égalités dans les organisations 

 

Les communications pourront porter sur ce qui se construit dans les organisations, institutions et dispositifs. Elles permettront par exemple d’interroger ce que le type d’organisation (publique, privée, à but lucratif ou non etc.) et les différents modèles de structuration de l’activité physique font aux (in)égalités. Des propositions pourront également analyser la façon dont le·a bénéficiaire est perçu·e, accueilli·e, accompagné·e dans ces organisations, en fonction de ses caractéristiques et des modèles de fonctionnement choisis. Au prisme des inégalités ou de la lutte contre ces dernières, un focus pourrait enfin être fait sur le renouvellement des types de structures qui mettent en place l’activité physique, sur les collaborations entre les différentes structures, sur les logiques de marchandisation de la pratique ou encore sur les innovations organisationnelles.

3.             La fabrique des (in)égalités par les professions 

 

Les propositions pourront tout autant questionner les pratiques professionnelles de prescription et d’intervention en Activité physique adaptée (APA) et en sport santé, que les relations des groupes professionnels entre eux. Elles pourront étudier l’intégration de la question des inégalités sociales dans le recrutement des bénéficiaires et leur orientation, dans les recommandations diffusées, dans les logiques et les formes d’interventions professionnelles, mais aussi au sein des formations initiales et continues des professionnel·le·s. La répartition des pouvoirs entre professionnel·le·s et usager·ère·s pourra également être observée, ainsi que la participation de ces dernier·ère·s à la construction de nouvelles normes de vie active. Enfin, les nouvelles dynamiques professionnelles autour de l’APA et du sport-santé pourront être analysées au prisme des concurrences et/ou des alliances entre professionnel·le·s de la santé, de l’APA et du sport.


4.             La fabrique des (in)égalités d’activité physique et de santé par les politiques publiques

 

Les contributions attendues pourront s’intéresser aux différents cadrages des politiques publiques, qu’elles visent explicitement ou non à agir sur la santé par l’activité physique, qu’elles mettent ou non la question des publics vulnérables et des inégalités sociales au cœur de leur action. Elles pourront également analyser la genèse, le fonctionnement et les effets des instruments d’action publique en matière d’inégalités sociales d’activité physique et de santé. Une attention pourra enfin être portée aux interactions entre les différentes échelles (internationale, nationale, locale) et les différent·e·s acteur·rice·s (acteur·rice·s public·que·s, associations, entreprises, professionnel·le·s de santé) de ces politiques publiques ainsi qu’à leurs rôles dans la reproduction ou la réduction des inégalités sociales d’activité physique et de santé. 

 

5.             La fabrique des (in)égalités sociales par les environnements

 

Les communications pourront aussi bien s’intéresser au rôle des environnements matériels et sociaux dans le développement ou la réduction des inégalités sociales d’activité physique et de santé, qu’aux effets de ces inégalités sur la transformation des environnements. Elles pourront par exemple questionner les initiatives et perspectives qui façonnent les territoires pour promouvoir des environnements favorables à la pratique d’activités physiques et contribuent à la fabrique des (in)égalités. Une focale sur la structuration des activités physiques en fonction des environnements (urbain, rural, “quartier prioritaire de la ville” etc.) et ses répercussions sur les (in)égalités sociales d’activité physique et de santé serait également attendue.  

 

Ces journées d’études seront également l’occasion d’amorcer la production de recherches collaboratives avec des acteur·rice·s de la “société civile” : professionnel·le·s de l’APA-S, de la santé et du sport, acteur·rice·s associatifs, élu·e·s, représentant·e·s de patient·e·s ou encore professionnel·le·s des collectivités territoriales. En ce sens, plusieurs temps des journées d'études seront organisés afin de faciliter les échanges, sous la forme de tables rondes et d’ateliers de co-construction. 

 

 

Modalités de soumission :

Les propositions de communication sont attendues au plus tard le 15 juillet 2024. Elles sont à envoyer par mail à charlott...@univ-lyon1.fr et clement...@unimes.fr

 

Les travaux de jeunes chercheur·se·s sont également vivement attendus.

 

Le format des propositions est de 3000 signes maximum, comprenant :

– le titre,

– l’objet de recherche,

– la question de recherche ou la problématique,

– le ou les dispositifs méthodologiques mobilisés, 

– les principaux résultats,

– merci de mentionner également s’il s’agit d’un travail de thèse en cours.

 

Les propositions seront sélectionnées de manière anonymisée en fonction de leur qualité scientifique et de l’intérêt du matériau empirique mobilisé. 

 

La participation aux journées d’études sera gratuite pour les non-titulaires (doctorant·e·s, post-doctorant·e·s, ATER, sans poste). Une participation pourra être demandée pour les repas aux chercheur·se·s en poste en fonction des financements obtenus. 

 

 

 

Comité d’organisation : Charlotte Bruneau (Université Lyon 1 - L-VIS) ; Cindy Louchet (Université de Lille - URePSSS) ; Etienne Nouguez (SciencesPo Paris - CSO) ; Clément Perrier (Université de Nîmes - APSY-V) ; Claire Perrin (Université Lyon 1 - L-VIS) ; David Sayagh (Université Paris-Saclay - CIAMS)


Comité scientifique : les membres des bureaux des RT19 et RT31 de l’AFS et les membres du conseil d’administration de l’Institut ReCAPPS 

 


AAC - activité physique et santé, la fabrique des (in)égalités-1.pdf

Cécilia Claeys

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Jul 15, 2024, 8:44:08 AM (18 hours ago) Jul 15
to sociologuesdelenseignementsuperieur
Bonjour,

L'ouvrage "Le lien politique à l'épreuve de l'environnement. Expériences camarguaises" (Claeys, 2003) est maintenant en accès numérique et gratuit.


Sommaire:

Table des matières

Préface, par Bernard Picon ....................... ........................................ 7
Avertissement ................................................................................. 11
Liste des abréviations ..................................................................... 15

INTRODUCTION
L'État-Nation ... en passant par la Camargue ............................. 17

CHAPITRE I
Le sociologue au risque de l'environnement ................................ 25

Pour une sociologie de l'environnement.. ........................................ 25
L'analyse des dynamiques environnementales ................................ 30
Environnement et changement social ......................................... 30
Quand l'environnement est dévoilé ............................................ 32
La grandeur verte à l'épreuve .................................................... 40
Des « nouveaux mouvements sociaux »
aux« forums hybrides» .............................................................. 46
Un laboratoire socio-naturel. ............................................................ 57
Choisir le delta du Rhône ........................................................... 58
Chronologie des projets d'aménagement de la Camargue ......... 61
L'enquête sociologique: protocoles et« cuisines» ................... 67
La place du sociologue ............................................................... 72

CHAPITRE Il
Prendre la parole ............................................................................ 75

L'héritage ......................................................................................... 75
L 'eau et les marais, ces êtres équivoques ................................... 7 6
Le mythe fondateur ..................................................................... 85
La crise socio-hydraulique ............................................................... 92
Brèches dans le système socio-hydraulique ........... ..................... 93
Un processus d'accusation révélateur de changements
sociaux ...................................................................................... 101
Intégration ou désarmement de la critique ? .................................. 106
La « groupabilité » des frères ennemis ..................................... 109
L'élargissement et la mise en visibilité de réseaux anciens :
du huis clos au forum ................................................................ 113

CHAPITRE III
Donner la parole ........................................................................... 119

La concertation: de l'imposition de la décision
à la persuasion? .......................................................................... 120
Vers une redistribution du pouvoir et du savoir ....................... 120
Les produits dérivés de la concertation .................................... 125
Concerter : une autre façon de persuader ? ............................. 129
Qui donne la parole à qui ? ............................................................ 140
Le pouvoir périphérique : résistances et surenchères
délibératives .............................................................................. 141
Concerter les « concernés » .................................................... 146
Inévitables ou indispensables corps intermédiaires ........................ 157
Organiser les débats ou combler le silence ? ........................... 158
Traduire à défaut de représenter .............................................. 162
Du notabiliaire au néo-notabiliaire .......................................... 169

CHAPITRE IV
Construire l'acceptable ................................................................ 175

L'invention du citoyen localisé ...................................................... 17 6
Entre nature et culture .............................................................. 176
Entre le local et le général ........................................................ 183
Le compromis patrimonial ........................................................ 187
Les particularismes normalisés ...................................................... 193
La domestication du prolétaire ................................................. 194
Quand le rouge cède du terrain au vert .................................... 201
La tentation xénophobe .................................................................. 205
Circonscrire les alliances extérieures ...................................... 206
Se méfier des alliances intérieures porteuses
de légitimités extérieures .......................................................... 209
De la lutte contre la normalisation à la tentation
xénophobe ................................................................................. 211

CONCLUSION ................................................................................. 219

Bibliographie ................................................................................ 229
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