Motions adoptées par l'AG de la section 36

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Karel Yon

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Jun 22, 2022, 4:34:32 AM6/22/22
to ANCMSP Liste de Diffusion, Sociologuesdusup ASES
Cher·es collègues, nombre d'entre vous auraient souhaité assister à la réunion à distance. Malheureusement, un changement de salle de dernière minute nous a privé·es du dispositif de visioconférence, nous en sommes désolé·es.
En attendant un compte-rendu précis de la réunion, nous vous envoyons le texte des deux motions adoptées hier.
Bien cordialement,
Karel Yon et Magali Dreyfus, pour le comité de liaison de la section 36

Motion sur le déclassement

Nous, chercheur·es et enseignant·es chercheur·es relevant du périmètre scientifique de la section 36 (sociologie et sciences du droit), réuni·es le 21 juin 2022 en assemblée générale, condamnons fermement le nouveau déclassement opéré par le Jury d’admission de l’Institut national des sciences humaines et sociales (InSHS) dans le cadre du concours de recrutement des chargé·es de recherche (CRCN) 2022, qui a conduit à écarter un candidat dont le profil et le projet se situaient pourtant au croisement des deux disciplines qui constituent notre section.

C’est un désaveu de plus à l’encontre du travail des représentant·es de notre section au Comité national de la recherche scientifique qui, dans le respect du décret de 1983, ont établi leur classement au terme d’une longue procédure d’évaluation scientifique : évaluation de 177 dossiers pendant plusieurs semaines, audition de 35 candidat·es pendant une semaine, expertisé·es chacun·e par 4 rapporteur·es distinct·es, délibérations pendant trois jours et rédaction de rapports circonstanciés justifiant scientifiquement le classement final d’admissibilité. Rappelons que pour l’étape suivante, les membres du Jury d’admission, au contraire du jury d’admissibilité, ne disposent des dossiers des candidat·es admissibles que quelques jours avant leur réunion, que le rapporteur n’est pas de la discipline concernée et qu’il n’y a pas d’auditions pour éclairer les candidatures.

Alors que le projet de sociologie du droit du candidat se situait au cœur de l’identité de notre section, nous ne comprenons pas la décision de le déclasser. Il nous paraît urgent et fondamental pour rétablir la confiance que la présidente du jury d’admission et directrice de l’InSHS, Mme Marie Gaille, explicite les raisons de cette décision. Plus fondamentalement, il nous semble essentiel de revenir aux usages habituels, afin que l’intervention du jury d’admission sur les classements n’excède pas les limites raisonnables qui lui sont normalement fixées (à savoir la rectification d’erreurs manifestes, par exemple en termes de non respect de la mixité femmes-hommes ou de la pluralité des disciplines, ou en cas de conflit d’intérêts non repéré antérieurement). Pour ce faire, nous prenons contact avec les sections d’autres instituts également confrontées à ces problèmes de déclassement pour envisager des réponses communes.

Le retard pris par l’InSHS à nommer une nouvelle Directrice adjointe scientifique (DAS) est une manifestation supplémentaire du manque de considération pour notre section. Nous sommes convaincus que l’absence totale de discussion avec les représentants de notre section, mission normalement dévolue à la DAS, entre le moment du jury d’admissibilité et celui du jury d’admission a porté préjudice à notre section.

Nous pensons à tous les collègues déclassé·es, victimes de la violence institutionnelle, et avant tout à notre collègue Jean-Philippe Tonneau auquel nous manifestons toute notre solidarité et pour lequel nous demandons qu’un poste lui soit immédiatement attribué.



Motion sur la démographie

Sur les six derniers concours organisés pour la section 36, c’est la quatrième fois que le jury d’admission remet en cause le classement du jury d’admissibilité, au mépris du principe d’évaluation par les pairs à la base de l’intégrité scientifique du CNRS. Un tel niveau d’acharnement est inédit et nous interroge sur les intentions de la direction du CNRS et de l’INSHS quant à notre section et à l’avenir de nos disciplines au sein du CNRS. Rappelons qu’entre les départs en retraite et les postes mis au concours, notre section a perdu près de 100 postes depuis 2000, soit un tiers de ses effectifs, contre 10 % pour l’ensemble des sections de l’InSHS. Le simple maintien des effectifs de notre section au niveau actuel, à l’horizon 2050, impliquerait de recruter 6 chercheur·es chaque année. Or, ces trois dernières années, seuls 3 à 4 postes ont été mis chaque année au concours. Nous invitons l’ensemble des directeurs et directrices d’unités à interpeller la direction de l’INSHS sur ses intentions à l’égard de nos disciplines.




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Karel YON
Chargé de recherches en sociologie
IDHE.S (UMR 8533)
CNRS / Université Paris Nanterre
Chercheur associé au CERAPS (UMR 8026)





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