Jeudi 15 décembre (14h-16h) : 2e séance du séminaire "Productions et circulations des biens culturels : le cas des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient"

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Dominique Marchetti

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Dec 5, 2022, 12:39:43 PM12/5/22
to diff...@listes.ancmsp.com, sociologuesdelens...@googlegroups.com, A. Benchenna

Bonjour,

Nous avons le plaisir de vous inviter à la deuxième séance du séminaire "Productions et circulations des biens culturels : le cas des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient", qui aura lieu le jeudi 15 décembre prochain entre 14h et 16h dans la salle 3.023 (3e étage) du bâtiment Sud du Campus Condorcet dans la proche banlieue de Paris (5 cours des Humanités 93322 Aubervilliers à la sortie du métro Front Populaire sur la ligne 12).

Nous écouterons Joséphine Desfougères, qui viendra nous présenter son travail en cours : « Analyse d’une pratique éditoriale transnationale : l’adaptation de supports. Le cas de Birikim, héritière turque de la New Left Review ».

Si vous souhaitez suivre cette séance à distance, vous pouvez vous inscrire en cliquant sur le lien suivant : https://groupes.renater.fr/sympa/subscribe/culturemena?previous_action=info

Il est bien évidemment inutile de renouveler votre inscription si vous avez effectué cette démarche les années précédentes.

Vous trouverez l’intégralité du programme de l’année ci-dessous.

Au plaisir d’échanger prochainement.

Bien à vous,

Abdelfettah Benchenna et Dominique Marchetti  

 

Titre - « Analyse d’une pratique éditoriale transnationale : l’adaptation de supports. Le cas de Birikim, héritière turque de la New Left Review »

Résumé - S’il existe un certain nombre de travaux portant sur la circulation de contenus éditoriaux – à travers les études sur la traduction notamment –, plus rares sont ceux qui s’intéressent à la circulation des contenants. Toutefois, l’adaptation de supports éditoriaux est une pratique professionnelle fréquente, quoique protéiforme. Cette communication se propose d’étudier l’une de ces pratiques à travers l’analyse d’un cas : la revue Birikim, dont les membres fondateurs indiquent avoir pris la New Left Review britannique comme modèle. Fondée en 1975 par Murat Belge (1943) et Ömer Laçiner (1946) dans un contexte de crise socio-politique qualifiée de « période de la terreur », Birikim défendait une approche hétérodoxe et critique de la réception turque de la pensée marxiste. À travers la consultation des archives de ces deux revues et la réalisation d’entretiens auprès de membres du comité éditorial deBirikim, nous nous interrogerons sur les motivations – considérations économiques et/ou dotation symbolique – à l’origine de ce projet éditorial ; sur les modalités de cette transposition locale – totale ou partielle – et sur les critères invoqués dans le processus de sélection et de décision.

Joséphine Desfougères est doctorante à l’Université Sorbonne Paris Nord (USPN, Paris 13), rattachée au LabSIC. Elle prépare une thèse sous la direction de Bertrand Legendre. Son travail porte sur les éditeurs de sciences humaines et sociales, l’indépendance éditoriale et l’édition « critique » en Turquie.

 

 

 

 

Séminaire « Productions et circulations des biens culturels :

Le cas des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord » (2022-2023)

 

https://culturmena.hypotheses.org/1983

 

À l’exception de la première séance, qui se déroulera dans la salle 3.001 du bâtiment Nord du Campus Condorcet, les autres séances auront lieu le jeudi entre 14h00 à 16h00 au bâtiment Sud du Campus Condorcet (5 cours des Humanités 93322 Aubervilliers cedex) situé à la sortie du métro Front Populaire (ligne 12). Elles se dérouleront en présentiel, mais un suivi à distance est prévu comme les années précédentes. L’inscription est obligatoire pour y accéder (https://groupes.renater.fr/sympa/subscribe/culturemena?previous_action=info).

 

 

Séance 1. Jeudi 17 novembre 2022 – salle 3.001 bâtiment Nord

Joséphine Parenthou  Parcours d’artistes syriens à l’épreuve de l’exil européen : un processus de reconnaissance artistique contradictoire et décontextualisé ?

Alors que les artistes syriens seraient devenus depuis 2011 des porte-parole médiatiques de l'opposition au régime assadien et à l'horreur de la guerre, en particulier à l’aune de leur exil massif en France et en Allemagne, la présentation questionnera l'impact de la migration sur leur processus de reconnaissance. En effet, malgré une mise en visibilité évidente autour de la figure prénotionnelle de « l'artiste révolutionnaire », l’exil aurait cependant favorisé la reproduction des positions socioprofessionnelles antérieurement acquises et orienté l'espace des possibles vers la périphérie des scènes artistiques d'accueil.

Joséphine Parenthou est doctorante en science politique (MESOPOLHIS / CNRS, Sciences Po Aix) et en sociologie (ENS Lyon – Centre Max Weber). Sa thèse, sous la codirection de Mohamed Tozy et Christine Détrez, porte sur les trajectoires de reconstruction et d’étiquetage des « artistes syrien en exil ».

 

Séance 2. 15 décembre 2022 – salle 3.023 bâtiment Sud

Joséphine Desfougères  Analyse d’une pratique éditoriale transnationale : l’adaptation de supports. Le cas de Birikim, héritière turque de la New Left Review

S’il existe un certain nombre de travaux portant sur la circulation de contenus éditoriaux – à travers les études sur la traduction notamment –, plus rares sont ceux qui s’intéressent à la circulation des contenants. Toutefois, l’adaptation de supports éditoriaux est une pratique professionnelle fréquente, quoique protéiforme. Cette communication se propose d’étudier l’une de ces pratiques à travers l’analyse d’un cas : la revue Birikim, dont les membres fondateurs indiquent avoir pris la New Left Review britannique comme modèle. Fondée en 1975 par Murat Belge (1943) et Ömer Laçiner (1946) dans un contexte de crise socio-politique qualifiée de « période de la terreur », Birikim défendait une approche hétérodoxe et critique de la réception turque de la pensée marxiste. À travers la consultation des archives de ces deux revues et la réalisation d’entretiens auprès de membres du comité éditorial deBirikim, nous nous interrogerons sur les motivations – considérations économiques et/ou dotation symbolique – à l’origine de ce projet éditorial ; sur les modalités de cette transposition locale – totale ou partielle – et sur les critères invoqués dans le processus de sélection et de décision.

Joséphine Desfougères est doctorante à l’Université Sorbonne Paris Nord (USPN, Paris 13), rattachée au LabSIC. Elle prépare une thèse sous la direction de Bertrand Legendre. Son travail porte sur les éditeurs de sciences humaines et sociales, l’indépendance éditoriale et l’édition « critique » en Turquie.

 

Séance 3. Jeudi 19 janvier 2023 - salle 3.023 bâtiment Sud

Diletta Guidi - L'islam des musées. La mise en scène de l'islam dans les politiques culturelles françaises

Paris, Kuala Lumpur, New York, Doha, Berlin, Honolulu, La Chaux-de-Fonds : chacune de ces villes accueille un musée d’art islamique, et bien d’autres encore s’ajoutent à cette liste. Depuis les années 2000, et en particulier au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, de plus en plus d’institutions culturelles investissent en effet ce secteur culturel.

Dans ce contexte d’« islamania » muséale internationale, ce livre se penche pour la toute première fois sur le cas de la France, à travers les exemples du Musée du Louvre et de l’Institut du monde arabe. En analysant les mises en scène de l’islam depuis les Expositions coloniales du XIXe siècle à nos jours, cet ouvrage montre qu’il est à la fois utilisé par l’État français pour gérer l’altérité islamique et le reflet de politiques publiques à l’égard de la religion musulmane. Plus largement, le traitement muséal de l’islam permet de réfléchir à la régulation du religieux, et par conséquent à la laïcité. Il illustre aussi les tensions politiques et sociales qu’entraînent la présence de l’islam en France et, par extension, la place de l’autre dans les sociétés occidentales désormais multiculturelles et globalisées.

S’intéresser à l’« islam des musées » dépasse ainsi l’observation de l’histoire d’un genre artistique, cela permet de rendre compte d’une partie de notre histoire culturelle, politique, sociale et religieuse.

Diletta Guidi est docteure en lettres et en science politique. Elle a étudié l’histoire de l’art et la sociologie des religions en France, aux Émirats arabes unis, au Canada et en Suisse. Elle est actuellement maître-assistante à l’Université de Fribourg. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat, qui a reçu en 2020 le prix Vigener pour la meilleure thèse de la Faculté des lettres de Fribourg.

 

Séance 4. Jeudi 16 février 2023 – salle 3.023 bâtiment Sud

Asal Bagheri - L’exploitation des films iraniens à l’international : quels enjeux, quelles perspectives ?

Avant tout moyen de divertissement pour les Iraniens, mais aussi outil de propagande pour les différents pouvoirs pré ou postrévolutionnaires iraniens, populaire ou élitiste, succès commercial ou interdit à l’écran, féministe ou humaniste, pessimiste ou philosophique, réaliste ou fantaisiste…depuis les années 1950, le cinéma iranien a réussi à exploiter la primauté donnée à l'affect visuel, accélérant l'efficacité du message. En l’absence d’une représentation juste et plurielle dans les médias étrangers, il a su attirer l’attention de festivals de renom pour dessiner au fil des époques une vision iranienne multiple du monde, faire entendre sa voix, et se ménager autant que ce médium le permet une place à sur l’échiquier mondial du cinéma.

Sans prétendre à une quelconque exhaustivité, ce travail a pour ambition de mettre au jour d’un côté un historique de la distribution des films iraniens en France (1900-2021) en traçant le chemin de ses passeurs et en mettant en lumière le réel accueil du publicfrançais vis-à-vis de ce cinéma, en s’appuyant sur quelques exemples, tout en essayant de comprendre les raisons de leur réussite ou de leur échec commercial. Et de l’autre, il tente de révéler un historique de la même présence sur la scène internationale, notamment au travers des choix des trois festivals européens des plus importants, à savoir : le Festival de Cannes, la Berlinale et la Mostra de Venise. Le but reste une mise en lumière des enjeux des prises de position des festivals vis à vis du cinéma iranien ainsi que de ceux de la distribution des films iraniens en France. Il essaie de tracer un schéma des choix des festivals, des distributeurs et du public tout en mettant au jour le potentiel bien exploité ou gâché du cinéma iranien à l’international. 

Asal Bagheri est enseignante à l’IUT Métiers du Multimédia et de l’Internet de Cergy Paris Université depuis 2018, où elle enseigne entre autres les théories de l’information et de la communication, le cinéma iranien, la stratégie de communication ou encore la sémiologie de l’image. Docteure en Sémiologie et Linguistique, elle est spécialiste du cinéma iranien et auteure de la thèseLes relations homme/femme dans le cinéma iranien postrévolutionnaire, stratégies des réalisateurs : analyse sémiologique. Chercheuse au sein du laboratoire de recherche AGORA de Cergy Paris Université, elle a écrit plusieurs articles publiés en français, anglais ou persan. Son livre Sentiment, amour et sexualité. Les dilemmes du cinéma iranien de la République Islamique est en voie de publication.

 

Séance 5. Jeudi 16 mars 2023 – salle 3.023 bâtiment Sud

Alihan Mestci - Les événements culturels comme représentations du politique dans la Turquie d’Erdoğan post-2014

L’institution présidentielle est de plus en plus présente dans les mondes artistiques et scientifiques en Turquie, comme le montrent à la fois les discours officiels du premier président turc élu au suffrage universel en août 2014, Recep Tayyip Erdoğan, et les éditoriaux d’intellectuels qui l’entourent. Cette enquête prend comme objet d’analyse les événements culturels placés « sous l’égide de la Présidence de la République » en Turquie depuis 2014, restituant les représentations du pouvoir politique dans les manifestations culturelles.

Notre base de données a été construite depuis juillet 2018 à l’aide des documents en accès libre, en nous appuyant sur les événements énumérés sur le site officiel de la Présidence de la République de Turquie. S’y ajoute la constitution d’une « revue de presse » permettant de récupérer les discours d’inauguration, les textes de présentation, les images (photos et vidéos), les entretiens et les affiches. 

Les trente-trois manifestations culturelles organisées jusqu’en fin 2019 (avant l’émergence du Covid-19) ont été étudiées dans le détail. L’analyse met en œuvre une approche à la fois quantitative et qualitative. Portant ainsi un regard sur les formes et les thématiques de ces événements, cette approche permet de mettre en lumière le rapport entre la présidentialisation du régime et l’investissement croissant de l’institution présidentielle dans la production culturelle. Ces événements objectivent la façon dont émergent les nouvelles modalités des usages politiques de la culture durant l’ère d’Erdoğan.

Alihan Mestci est doctorant en sociologie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), rattaché au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP). Il prépare une thèse sous la codirection de Gisèle Sapiro et de Hamit Bozarslan, qui porte sur l’émergence d’une polémique autour de la culture légitime dans la Turquie depuis 2010. Elle restitue tout particulièrement les prises de position de 171 intellectuel.le.s turcs/turques qui ont été mobilisé.e.s par le ministère de la Culture afin d’orienter les politiques du gouvernement à l’égard de cette question.

 

Séance 6. Jeudi 20 avril 2023 – salle à déterminer

Amin Moghadam  La foire d’art de Dubaï (Art Dubai) : enjeux de représentation et de pouvoir aux Émirats arabes unis

Les non-nationaux avec plus de 200 nationalités différentes constituent environ 80 % de la population des sept Émirats arabes unis (EAU), et plus de 90 % de celle de Dubaï. Il n'est donc pas surprenant que les questions relatives à la diversité culturelle et aux différents modes de sa représentation soient omniprésentes dans toutes les sphères socio-politiques des EAU. Le développement des pratiques artistiques et culturelles dans les villes émiriennes notamment depuis les années 2000 avec la création de foires comme celle d’Art Dubaï, du musée du Louvre à Abu-Dhabi et l’émergence des quartiers d’art prennent en compte cette réalité sociale : de nombreux événements et rencontres artistiques évoquent la question de la diversité culturelle qui est aussi reflétée dans le discours politique des dirigeants du pays. Les pratiques et discours mettant en lien les créations artistiques et culturelles avec la diversité de la population et les différentes formes de matérialisation qui en résultent ont pourtant lieu dans un contexte où les étrangers ont des droits limités. L’accès à la citoyenneté leur est quasiment impossible et ils sont uniquement considérés comme des travailleurs temporaires. À travers une analyse des projets culturels évoquant la diversité culturelle aux Emirats, mais aussi des discours portant sur ce thème et des sites de représentation liés, cette présentation tentera de relever les contradictions de ce contexte non-intégratif à travers l’association entre les pratiques artistiques et culturelles et les modes de représentation de la diversité culturelle.

Amin Moghadam est géographe. Il a obtenu son doctorat en géographie humaine et en études urbaines de l'Université de Lyon II, en France. Depuis janvier 2021, il est Senior Researcher à l'Université de Ryerson à Toronto, au sein de la Chaire d'excellence en recherche du Canada (CERC) sur la migration et l'intégration. Avant ce poste, Amin Moghadam a été chercheur post-doctorant auCenter for Iran and Persian Gulf Studies de l’Université de Princeton entre 2016 et 2020. Ses recherches et publications ont porté sur les politiques et pratiques migratoires, sur la diaspora iranienne, sur les circulations culturelles et les mobilités artistiques au Moyen-Orient, en particulier dans la région du golfe Persique (Iran et EAU). 

 

Séance 7. Jeudi 25 mai 2023 – salle à déterminer

Marie Caquel - Les circulations gastronomiques entre le Maroc et la France depuis les années 1960

La présence française au Maroc pendant la colonisation a été le contexte de transferts culturels gastronomiques tant au Maroc, qu’en France et parfois même dans des espaces tiers, comme l’Espagne par exemple. L’indépendance du pays n’a pas enrayé les circulations qui se sont poursuivies dans le cadre des migrations en Méditerranée, mais aussi plus largement celui de la mondialisation. Cette communication s’attachera donc à étudier l’évolution des pratiques culinaires et des pratiques de consommation au Maroc depuis l’indépendance en portant une attention particulière à la question de l’adoption des pratiques et des produits exogènes dans les habitudes alimentaires des Marocains. 

Marie Caquel est docteure en histoire culturelle. Elle a soutenu sa thèse en 2018 à l’Université de Lorraine, à Nancy. Depuis, elle poursuit ses recherches sur les circulations culturelles entre la France et le Maghreb pendant la période coloniale et post-coloniale tout en enseignant dans le secondaire.

 

Séance 8. Jeudi 22 juin 2023 – salle à déterminer

Diane-Sophie Girin - Des biens culturels au cœur des délimitations des frontières entre écoles musulmanes

Cette séance sera consacrée à la circulation de biens culturels au sein de l’enseignement privé musulman en France. À partir d’un travail d’ethnographie réalisé entre 2016 et 2021, nous analyserons dans un premier temps l’émergence de cette nouvelle offre éducative, qui bien qu’elle soit minoritaire suscite de nombreuses controverses. Dans un deuxième temps, nous étudierons la place occupée par un certain nombre de productions culturelles dans des établissements de niveau élémentaire. La musique est par exemple un bon observatoire des tensions qui traversent le champ de l’enseignement musulman. Le traitement des arts visuels ou de la littérature jeunesse peuvent également nous renseigner sur les divergences entre écoles. 

Diane-Sophie Girin est docteure associée au Groupe Sociétés, Religions et Laïcités (UMR 8582) de l’École Pratique des Hautes Études et au sein du Centre d’études en Sciences sociales du religieux (UMR 8216) de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Elle enseigne la sociologie et les sciences de l’éducation en tant qu’ATER à l’Université Paris Nanterre. 

 

 

 

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