Le groupe occitan Nadau s’apprête à monter pour la troisième fois sur
la scène de l’Olympia, la fameuse salle parisienne reconstruite à
l’identique, qui de temps à autre, pour faire entrer un peu d’argent
dans la caisse, loue ses planches à des baladins provinciaux en mal de
vedettariat, à cette condition toutefois que ces derniers s’engagent à
organiser eux-mêmes l’acheminement de leur public vers la capitale en
bus ou en train, avec la complicité d’élus démagogues. Pour ne pas
nuire à l’image de marque de l’Olympia, la communication reste
discrète. L’affiche du groupe Nadau est donc absente du site Internet
du célèbre music-hall, contrairement à celles de tous les artistes
invités. Il me semble qu’il faudrait scénariser ce non-événement.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Au début des années 90, alors
qu’il chantait confidentiellement depuis des lustres, Joan de Nadau a
commencé à cogiter. Comme il est bon en calcul, il s’est aperçu que
s’il arrivait à racoler quatre cents personnes pour les caser sur
scène, il remplirait aisément le Zénith de Pau avec les familles et
les voisins. Dès lors, le pli était pris. Joan de Nadau s’est
constitué porte-parole du petit peuple de nos contrées, qu’il
photographie dans ses chansons, soi-disant. Tant de sollicitude n’est
peut-être pas totalement désintéressée. Populisme et gros sous faisant
souvent bon ménage, le grand reporter Joan de Nadau se garde bien
d’expliquer à ceux qu’il caresse dans le sens du poil que les droits
d’auteur versés par la Sacem sont proportionnels au prix et au nombre
des entrées. Et pour attirer les chalands, notre poète ne recule
devant rien. Aujourd’hui, il fait tirer des feux d’artifice, comme
pour une fête nationale. Demain il fera tirer le canon. Sa mégalomanie
sert les nationalistes, qui ont besoin de prouver qu’ils sont une
multitude. L’absence de critique musicale occitane permet à ce chantre
de la diversité de truster le marché. Dans la pseudo-culture occitane
en effet, le port ostentatoire de signes idéologiques et le
militantisme bruyant sont des preuves irréfutables de valeur
artistique. Aussi est-il impensable de critiquer la musique de
patronage d’un groupe bardé de croix occitanes, qui sponsorise les
écoles Calandretas. Le rouleau compresseur Nadau avance sur un terrain
soigneusement déblayé, purgé des dissidents qu’on a fait taire en les
traitant systématiquement de psychotiques pour les exclure. Le groupe
emblématique occitan de Gascogne est donc le fruit de la propagande et
de son corollaire la censure, une censure habile, masquée, mais
décourageante et efficace de tous les auteurs-compositeurs interprètes
d’expression béarnaise et gasconne qui n’ont pas la vocation de
devenir les V.R.P. comiques de l’occitanisme. Car Joan de Nadau est
très farceur. Dès qu’il est en représentation, il exagère son accent
gascon. En concert, il prend un air inspiré pour débiter des
platitudes. Quand on l’interviewe, il bafouille comme un débutant
submergé par l’émotion. Il a du mérite. Mettons-nous à sa place :
prisonnier du personnage bon enfant qu’il s’est créé de toutes pièces,
il est contraint de s’en tenir aux lieux communs, sous peine de
provoquer une épidémie de méningite chez les braves gens un peu
simples et les occitanistes intellectuellement limités qui boivent ses
paroles. Interrogé sur France 3 Pau Sud-Aquitaine à propos du bouquin
que venaient de lui consacrer deux hagiographes, il a trouvé le moyen
de déclarer que c’était « comme si ces trente-trois ans de chansons
prenaient un sens tout d’un coup », ce qui revenait à avouer
qu’auparavant tout ce remue ménage n’en avait guère. Comment parler
avec pertinence quand on porte un masque ingénu, c’est le problème
insoluble que ce prof de maths aujourd’hui à la retraite s’acharne à
résoudre inlassablement pour nous distraire. Mais les plaisanteries
les plus courtes sont les meilleures et celles de Joan de Nadau,
interminables et ressassées, sont usées jusqu’à la corde. La venue
d’un orchestre de chambre ne suffira pas, j’en ai peur, à renverser la
vapeur, la virtuosité des instrumentistes n’ayant réussi jusqu’à
présent qu’à faire ressortir l’affligeante banalité des compositions
du leader à béret inamovible. Car plus consensuel, tu meurs ! « Même
pas mal », nous rassure à ce sujet, en français de cours de récréation
dans le texte, le refrain d’une de ses chansons. Je propose donc une
mise en scène exceptionnelle, à la mesure de la haute idée que
l’intéressé a visiblement de lui-même. On sait que les cochonnailles
jouent un rôle déterminant dans le conditionnement des supporters de
Nadau, qui auront fait ripaille pendant le voyage. Pour marquer les
esprits embrumés par les vapeurs du madiran, il est indispensable
d’introduire un peu de spiritualité dans le déroulement de la
soirée. Or quoi de plus spirituel que le mystère de la nativité, cette
grande fête à laquelle le nom même de Nadau, Noël en gascon, est une
invitation ? D’ailleurs, le précédent album ne s’appelait-il pas
Saumon ? Saumon de Noël, le cadeau idéal pour les fêtes de fin
d’année, il fallait y penser. C’est qu’il en a sous le couvre-chef
notre artiste officiel du parti ! Et plus récemment, la Vierge Marie
elle-même n’est-elle pas devenue la protectrice attitrée du groupe, à
la faveur d’un cantique s’achevant par les mots « Maria de Nadau »,
cantique composé par le même Joan de Nadau décidément de plus en plus
subtil ? À peu de frais, il est possible de transformer rapidement la
scène de l’Olympia en crèche vivante. Il suffira de déposer une botte
de paille au milieu du plateau et d’y installer notre Messie dans le
plus simple appareil, une serviette de bain entortillée autour des
hanches en guise de langes. Bien emballée dans un vieux drap de coton
teint en bleu ciel, l’ensorcelante Ninon Paloumet campera à coup sûr
une Vierge Marie plausible. Les musiciens, soigneusement grimés à
l’aide de quelques accessoires qu’on aura dénichés dans n’importe quel
magasin de farces et attrapes, se répartiront les rôles pour incarner
qui Joseph, qui le bœuf, qui l’âne gris, qui les anges descendus des
cintres à l’aide de poulies actionnées par les machinistes. Quant à
Gaspard, Melchior et Balthazar, les Rois mages accourus pour adorer
notre Sauveur, on aura pris soin de demander à Bayrou, Lassalle et
Ricarrère d’apporter leurs robes de chambre à l’Olympia. Ils iront
discrètement les revêtir dans les coulisses, juste avant de faire leur
entrée en scène les bras chargés de subventions, coiffés de couronnes
en carton doré récupérées lors de leurs dernières dégustations de
galettes à la frangipane, et l’illusion sera parfaite. L’enfant Jésus
saisira alors son accordéon diatonique, ouvrira la bouche… Ô miracle !
La mélodie enchanteresse de L’Imortèla, ce chef-d’œuvre impérissable
de la liturgie occitaniste, cette sublime illustration du style
pompier dans ce qu’il a de plus pur et de plus authentique, s’élèvera
dans un silence recueilli, avant d’être reprise en chœur et avec
entrain par l’assemblée des fidèles. Les cloches de Notre-Dame de
Paris sonneront à toute volée pour signaler la chose. Benoît XVI,
alerté, donnera à tout hasard sa bénédiction du haut du balcon de la
basilique Saint-
Pierre de Rome. Et comme la grand-messe de l’Olympia sera retransmise
en direct sur toutes les chaînes de toutes les télévisions du monde
entier, Céline Dion, scotchée devant son écran par le talent inouï, le
phrasé incomparable, le swing irrésistible du divin enfant,
s’exclamera : « Tabernacle ! Ce type est trop fort, il faut absolument
que j’enregistre un album en duo avec lui. - A star is born ! »
confirmera René, qui s’y connaît. Et dès le lendemain, notre héros
s’envolera pour Las Vegas et ce sera enfin le début de la carrière
internationale dont Joan de Nadau, devenu John of Christmas pour les
besoins du showbiz, a tant rêvé dans le secret de son cœur. Merci
qui ?
Marilis Orionaa
Oui, je l'ai lu trois heures plus tôt.
Jan dau Melhau avait "chargé" également Nadau.
Mais là c'est fort, on voit bien toute la haine qu'a accumulé Marilys
du temps où elle était occitaniste. Difficile de faire plus haineux.
Rien à voir avec Melhau qui trouve à redire non pas sur les
engagements personnels mais sur la démarche "artistique".
En un sens, Melhau fait une critique de "gauche" (même si la
politique, il s'en fout comme de l'an quarante), Marylis de "droite",
une droite on ne peut plus vieille France.
Tu repasseras car en Melhau, tu trouverais ton maître. Il ne se
définit toutefois pas de gauche bien évidemment mias certes pas de
droitre non plus car anarchiste dans l'âme.
Oui, l'Imortèla, c'est qd même pas mal.
Ah non, ça c'est de la merde. Je ne peux plus supporter entendre les
occitanistes beugler ce truc. L'Immortèla et Se Canti je ne peux pas
écouter sans des envies de meurtre. Par contre, des chansons comme
"Boha e guitarra", "Un trin que se'n va de Pau", "Saumon", ... sont
belles.
La bonne blague. J'avoue que le Se canta, ça me gave aussi mais
l'Imortèla non.
http://bearniaiseries.blogspot.com/2010/02/autour-du-se-canta-mythes-autour-dun.html
Alors que pour moi, la chanson emblêmatique d'oc, c'est clairement lo
Boier.
Elle n'est pas connue en Gascogne traditionnellement. On en connait
une version ossaloise qui est très différente et déformée, typique des
musiques importées dans la vallée. Le texte est également très
modifié. Lo Boièr, c'est la chanson du Massif Central et du Languedoc.
Poueigh a clairement défini un type musical gascon que l'on ne trouve
nulle part ailleurs (la forme de prédilection étant la ronde de 9) :
l'archétype en serait Hilheta de delà l'aiga. A vérifier.
http://www.rassat.com/Regroups/Pyrenees/princip.html
Voir : Vallée d'Ossau Hilhete
Mes deux chansons gasconnes préférées sont L'Amiguet et Me'n vau a la
jornada.
http://www.rassat.com/Regroups/Gascogne/princip.html
http://www.rassat.com/Regroups/Guyenne-Landes/princip.html
Ieu tabe aime prou, mes Marilis Orionaa o rasou quand-memo.
Lou grond bedigas de Nadau alasso prou, abet rasou.
Las criticos de drecho sou milhouros per que lous gents de drecho sou
mai cultibats e que fòun de criticos
sinceros sons se chauta de poulitico, justamen
C'est quoi cette manie de s'approprier le Se Canta ?
Ma grand-mère le chantait en disant que c'était l'hymne de auvergnats :-))
Pourquoi tant de haine, on t'aime Marilis !
>
> Pourquoi tant de haine, on t'aime Marilis !
La cal maridar amb la Bèstia, s'aparian plan
> C'est quoi cette manie de s'approprier le Se Canta ?
C'est une chanson qui avant le XIXème siècle n'est attestée que dans
les Pyrénées gasconnes, elle a ensuite été propagée dans une version
mélodiquement bâtarde au Languedoc, via probablement la réécriture par
un savant qui a rationalisé les paroles en faisant chanter l'oiseau.
> Ma grand-mère le chantait en disant que c'était l'hymne de auvergnats :-))
Ce qui fait la preuve qu'elle la savait étrangère à son pays. Personne
n'aurait l'idée en Gascogne de parler d'hymne pour une chanson chantée
parmi des milliers d'autres?
Mi grand-parents auvirnhats lou sounabou "La Toulouseno", mas lou
chantabou be en auvirnhat:
"Se chanto, que chante....
Aquessos mountonhos que tant naltos sou...."
La soulo councessiou que faziou à la lengo de Toulouso èro de dire
"mas amours ound sou"
en lioc de "mis amours".
Curiousomen agaro li Toulousans, tant li militants de l'UMP que li
supourtaires de l'Estàdi Toulousan
chantou "mis amour" mas siguromen per que parlou l'espanhòu mièl que
la lengo d'o e que lis oucitans
lour aun ficat dien lou cap que la lengo d'o es un patai espanhòu.
Ma tanto, la filho di dous grand-parents, counsiderabo aquelo chansou
coumo uno dei chansous tradiciounalo auvirnhatos
emblematicos. (S'enganabo de sigur. Mas bessai qu'es mai vièlho que ço
que dizet. Remembrat vous Claude Duneton que dis
que li soudards que mountabou al Frount en 14 la chantabou, qu'èro
"lou sinhe de recouneissenço entre li souldats del sud de la Lèiro."
Dominique Narioo, professeur certifiée de français-langue d'oïl (en
argot hexagonal, on dit "de lettres"), a une solide formation en
rédaction et une solide dent contre les amis de son père, le
remarquable occitaniste Gilbert Narioo.
Bien que plutôt jolie, elle est malheureusement un peu naïve (comme
quoi, la génétique joue parfois des tours). Elle a d'abord cru un
musicien qui lui a dit qu'elle savait chanter et a commencé une courte
carrière chevrotante sous le pseudonyme étrange de Marilis Orionaa.
Dépitée par le peu d'audience (les occitanistes n'ayant pas l'oreille
musicale et préférant la voix aux pâles imitations de chèvres et
autres ouailles du Béarn), elle a cru ensuite trouver sa rédemption
dans l'anti-occitanisme primaire primé par l'IBG (improvisation
béarnaise pour grosses-têtes).
Mais comme personne ne la connaît, qui sait qu'elle a été jusqu'à
démissionner de l'éducation nationale pour sa carrière de crabòta
mauròta ?
Hélas, sa prose est à la hauteur de sa voix.
===Es uno de raro cantairo "ex-occitano" a èstre pas founciounari, al
countro de touto la bando de majoufo de Nadau, dount bèl primiè Yan
Yèsus Crist, Espinasso (aquel que sus list-oc parlavo de coupa le
mourre de broc per que supourtavo sa grafio histourico) , Caluc
Marti...!
Elo assajo de fa quicon d'ouriginal, canta coumo uno fedo negro!!
Nadau es de "variétoche" tan val dire de mèrdo que me couflo de
loungo , mès qu'agrado mai al mounde per que estimon mai la mèrdo, e a
sou public amai en deforo de gascounho !
>
> ===Es uno de raro cantairo "ex-occitano" a èstre pas founciounari,
e tu papinon, de que sias ?
Poudèts pas fa creire 5 menutos que èts aquel falip courbièiro que
vous carrats d'escarni mès JFB estant que dins le
Tar se dits pepi!
E arrestats pa de me trapa de papet de tan que me soun sounque pas
trachat d'aquel neoulougisme papinon !
Un chicou de respèt pes ancièn macarèl !
>
> Poudčts pas fa creire 5 menutos que čts aquel falip courbičiro que
> vous carrats d'escarni mčs JFB estant que dins le
> Tar se dits pepi!
Ba sabi pla, es enebit de parlar tolosan ?
Adishatz
Que soi Felip ESPINASSE e jo non èi pas besonh de m'amagar darrèr un
chaffre !
Qu'èi començat a jogar dab Nadau en 1993. Qu'èi hèit partida deu grope
de 1997 a la fin de l'estiu 2005.
Joan Miquèu lo men frair (a qui semblatz hèr referencia dens lo vòste
messatge) estoc musicaire adicionau pendent aquèra periòda, mès pas
membre deu grope.
1/ qu'avethz contra los fonccionàris ?
2/ en que los fonccionàris non an pas lo dreit de hèr musica dens
condicions aunèstas (qu'èi a diser pas de tribalh clandestin) ?
3/ los concors de la fonccion publica son dauberts, mès mèfi qu'i a un
atge a non pas passar ;o))
4/ la mèi grana part deus musicaires de Nadau son musicaires
professionaus e non pas fosccionaris.
5/ per la vòsta apreciacion sus la musica, n'avossetz pas amagat la
vòsta identitat, qu'aurei podut balhar un avís sus çò que hesètz.
6/ l'aproximacion deus vostes arguments demonstran la vacuitat deu
voste prepaus.
Hètz hardit