est-ce que ça arrive souvent qu'on "vandalise" ou qu'on peint sur des
panneaux bilingues breton-français à l'entrée des communes ou ailleurs
dans la rue pour des raisons linguistiques ou nationalistes (comme
chez nous en Flandre)?
Est-ce que c'est surtout la langue française qui est la cible de ces
actions ou est-ce que ça arrive aussi qu'on peint sur les
toponymes/noms en breton?
Merci pour vos commentaires. Trugarez!
Filip
Filip a écrit:
En toute sincérité, je suis assez favorable à rebretonniser les noms de
lieux et à mettre des pancartes bilingues en Basse Bretagne. mais je ne
comprends pas pourquoi on fait une pancarte avec Naoned pour Nantes qui
n'a jamais parlé breton, ni sa région. De l'excès viennent les rejets.
iffic
C'est extrêmement rare.
> > Est-ce que c'est surtout la langue française qui est la cible de ces
> > actions ou est-ce que ça arrive aussi qu'on peint sur les
> > toponymes/noms en breton?
Non plus. Ce qui arrive par contre c'est la mauvaise volonté des services de
voirie communaux ou départementaux qui n'appliquent pas strictement les
directives qui existent (depuis 1993 en 29 par exemple) avec la bénédiction
des élus.
Autre manque criant : dès qu'il s'agit du breton, toutes les fantaisies sont
possibles (style de police de caractères, éapisseur des lettres en breton
par rapport au français, fautes plus ou moins graves en breton. Ainsi un
fois j'ai été en mairie protester parce qu'une rue avait été baptisée "Douar
Santez" au lieu de "Douar Santel" !!! Mais rien n'y a fait et 25 ans plus
tard allez dire aux enfants nés là que le nom de leur rue est fantaisiste
!!!
> > Merci pour vos commentaires. Trugarez!
> En toute sincérité, je suis assez favorable à rebretonniser les noms de
> lieux et à mettre des pancartes bilingues en Basse Bretagne. mais je ne
> comprends pas pourquoi on fait une pancarte avec Naoned pour Nantes qui
> n'a jamais parlé breton, ni sa région. De l'excès viennent les rejets.
> iffic
>
Vous oubliez que Nantes est la capitale de toute la Bretagne en tant que
métropole régionale aujourd'hui et cela depuis Alain Barbe Torte, en gros.
D'une famille Quimperoise, je peux attester d'un fort courant naturel
d'émigration du Sud Finistère vers Nantes, et à commencer pour les études.
de plus j'ai fait une petite étude sur la commune d'Orvault avec les
chiffres de 1978 : en 1978 plus du quart des habitants d'Orvault étaient
natifs des départements 56, 22 ou 29.
Enfin l'existence de deux écoles Diwan à Nantes atteste bien d'une
communauté bretonante dynamique à Nantes, même si sa nature est bien
différente des bretonnants que l'on rencontrait dans les chantiers de
Chantenay ou le Dimanche sur le parvis de l'Eglise Sainte Anne et les café
de la rue de la Montagne...
Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de panneua bilingue à proprement parler aux
entrées de Nantes : tout au plus un vieux panneau (il a déjà plus de 25 ans)
témoignant des différentes villes avec lesquelles Nantes est jumelée. Le
responsable de l'epoque dans les services techniques de Nantes a pris sur
lui de rajouter la mention du nom en breton : les élus ont été mis devant le
fait accompli : voilà pour la petite histoire.
>
Enfin pour finir, bien sûr qu'on a parlé breton à Nantes - depuis 1500 ans
au moins - même si la langue courante était le français. Il me plaît d'aller
me promener à mi-chemin entre Saint Nazaire et Nantes sur le bord de la
loire au village de Sainte Anne de Rohars ("Roc'h ar c'harzh"?) où, selon
moi commence déjà la Basse Bretagne, ne serai-ce que par la sonorité du nom.
La chapelle existe toujours, à l'abandon, ses murs s'élevant des bord d'un
maris donnant sur la Loire... La notion de Basse Bretagne demeure
aujourd'hui comme une odeur de parfum, de quelque chose qui fut et qui s'en
est allé mais qui reste là quand même comme une présence indifinissable
parce que s'enracinant dans notre imaginaire.
Mettre un panneau bilingue à Nantes serait une prise de position éminement
politique dans les temps qui courent : on en est loin. Je me rappelle d de
l'époque ou, encore lycéen, nous nous crevions à fabriquer un panneau en
breton à mettre à cote de celui de Rennes, panneau dont la durée de vie ne
dépassait pas 24 h. Ensuite ce fut l'idée de recouvrir le français par des
lettres autocollantes désignant l a ville en breton. Puis on décidait de
continuer comme cela mais de passer un cuteur sur les lettres afin que les
lettres soient plus difficiles à enlever. Puis on s'est mis à barbouiller à
la peinture, puis au coltar. A la fin j'avais trouvé une formule chimique
que je vous livre : mélangez du coltar (acheté dans une coopérative
maritime : c'est moins cher et discret) avec de la colle néoprène : la durée
de vie est illimitée et il faut poncer le panneau pour le recupérer. A 20
litres par mois pendant un an et demi, et muni d'un balai à brosse
téléscopique de 3 mètre s de long, j'étais un bon "professionnel" d'autant
que ma fourgonnette ne craignait rien (je me souviens une fois avoir semé
des flics sur la route express tous feux éteints grâce à un bon vieux chemin
de terre (il est vrai que les "normes autoroutières " ne le permettraient
plus aujourd'hui !!! A l'époque on sentait que la résistance à notre demande
faiblissait et qu'il fallait enfoncer le clou pour emporter le morceau.
Les flics m'avaient repéré depuis un moment mais ils ne m'ont jamais arrêté
ni perquisitionné : seulement quelques intimidations du genre camionnette à
l'entrée de votre domicile ou des choses comme cela. Le président de Diwan
de l'époque désapprouvait nos actes : je le certifie parce que j'étais à
l'époque "l'homme du président" en tant qu'objecteur au siège à Tréglonou.
Il était furieux quand j'ai organisé le "premier salon des barbouilleurs de
panneaux" où nous avons barbouillé les panneaux d'une routedépartementale
toute nouvelle dont on avait promis qu'ils seraient bilingues. Et ce de jour
devant les journalistes.
Mais le coup de maître revient quand même à A. Lavanant, ce président de
Diwan lorsqu'il me demanda d'organiser le colloque sur le bilinguisme en
Europe à Landerneau. La nuit on barbouillait et le jour on plaidait le
bilinguisme. Résultat : un mois plus tard la Région baissait le pavillon et
subventionnait l'installation de panneaux bilingues. La brèche était
ouverte.
Tout a fait d'accord avec Iffic pour rebretonniser certains noms de lieux et
même de communes dont la version française n'est qu'une déformation du
breton ou au mieux la forme bretonnante du lieu en Moyen breton. Cela ne
peut se faire concrètement sans l'assentiment des gens ou tout au moins des
élus communaux.
Comment ça, Nantes n'a jamais parlé breton ? Ca fait un
siècle et demi (au bas mot) que des charretées et des
wagonnées de bas-bretons déferlent sur la capitale des ducs,
alimentent l'essentiel de sa croissance démographique, et
appotent bien évidemment leur langue avec eux, à telle
enseigne que dans le quartier Ste Anne ou à Savenay on était
plus sûrement compris en breton qu'en français. Morvan
Lebesque dans son ouvrage emblématique "Comment peut-on être
breton" évoque cette réalité de façon très claire.
Pourquoi croyez-vous que Nantes (tout comme Rennes) eût son
écoles Diwan parmi les premières (dès l'année scolaire
77-78), si ce n'est parce qu'il y avait un milieu bretonnant
dense et structuré ? Or justement, la seule raison qui
vaille en définitive (à mon humble avis) pour justifier une
signalisation bilingue dans un lieu donné, c'est la présence
d'un nombre significatif de bretonnant VIVANTS, et le
respect qu'on leur doit en ce XXIème siècle. Et dans les
grandes villes de Haute-Bretagne, ils sont présents, et bien
vivants, et bien actifs.
L'histoire n'est pas finie, et celle de la langue bretonne
consiste en ce moment à ce que la langue prenne pied dans
les milieux urbains dont elle était absente auparavant,
singulièrement en Haute-Bretagne où (qu'on s'en réjouisse ou
qu'on le déplore) se trouvent la plupart des foyers de
croissance économique.
Quant aux prétendus rejets que vous mentionnez, il faudrait
que vous soyez plus explicites, parce que personellement je
n'en ai pas constaté. La grande majorité (65 à 70% si je me
souviens bien) des élus de Haute-Bretagne se reconnaissent
dans la phrase "Le breton est notre langue régionale". Quant
à l'invocation du gallo comme "vraie" langue de
Haute-Bretagne contre la breton qui y serait langue
étrangère, elle n'est que le fait d'opposants systématiques
aux langues autres que le français, et non des véritables
promoteurs du gallo, lesquesl soutiennent les filières
d'enseignement bilingues français-breton, bien conscients
qu'ils sont que leur progrès ouvrent des espaces de
progression à toutes les langues minoritaires du pays.
Jañ-Mai, brezhoneger a Vreizh-Uhel, o chom e Roazhon,
Naonad a orin...
En fait les barbouillages de panneaux indicateurs ont eu
lieu pour l'essentiel pendant une période de dix ans
entammée en 1984, étaient le fait d'une organisation
clandestine (Stourm ar Brezhoneg), et visaient les panneaux
français (qui étaient les seuls en place à l'époque, à de
rares exceptions) afin d'obtenir la mise en place de
panneaux breton. Des progrès ont été enregistrés depuis
lors, variables suivant les endroits, même si le
propriétaire des routes les plus fréquentés (l'État) n'a
toujours aucune politique de jalonnement bilingue en
Bretagne. En gros quelques communes ont une politique de
jalonnement systématique, un nombre plus important a
quelques plaques symboliques, et deux conseils géneraux ont
pris des dispositions dans ce sens qu'il n'appliquent pas
très régulièrement.
> Est-ce que c'est surtout la langue française qui est la cible de ces
> actions ou est-ce que ça arrive aussi qu'on peint sur les
> toponymes/noms en breton?
Il y a en ce moment un procès ubuesque en cours contre un
militant nationaliste de Fougères qu'on accuse d'avoir
barbouillé le panneau breton d'entrée dans sa ville. C'est
le seul cas de barbouillage dans ce sens dont j'ai
connaissance.
A galon,
Jañ-Mai
Jañ-Mai Drapier a écrit:
> Jañ-Mai, brezhoneger a Vreizh-Uhel, o chom e Roazhon,
Bretonnant de Haute Bretagne, vous chômez à Redon ?
Iffic
Décodage correct jusque là...
> vous chômez à Redon ?
Loupé ! J'habite à Rennes (et je n'y chôme pas, n'on ket
dilabour). Redon se dit... Redon en breton. C'est d'ailleurs
une ville qui concilie ses origines brittoniques (née autour
de l'abbaye fondée par Konwoion à l'époque de Nominoë) dont
témoigne sa devise en breton (Kêr vihan, brud vras), tout en
étant partie prenante dans une culture gallèse populaire qui
se porte bien (Cf. la vitalité de la Bogue d'Or).
Je trouve assez éloquent que vous plaidiez pour limiter la
signalisation bilingue à la seule Basse-Bretagne, alors que,
tout bas-breton que vous êtes, vous ne parlez pas la langue,
tandis que moi, haut-breton de résidence et (partiellement
au moins) d'origine (et même pas né en Bretagne) la parle et
la transmets à mes enfants (je précise que dis cela sans
aucune forme d'acrimonie). Pour moi, revendiquer que le
breton soit visibile là où je vis a une signification
concrète et immédiate, en appui des efforts que menent
individus et organisations afin que la langue reste vivante.
Et pour vous, de quoi s'agit-il ? Et en quoi cela vous gène
que des gens réellement concernés formulent cette
revendication en Haute-Bretagne ?
A galon
Jañ-Mai
On en fait aussi à Cesson Sevigne.
Certains pretendent aussi qu'on n'a jamais parlé breton, à Cesson.
Mais ils sont generalement incapables d'expliquer l'etymologie de ce mot.
> De l'excès viennent les rejets.
D'apres ce que j'ai pu constater, les panneaux en breton de "haute bretagne"
sont en general moins dégradés que ceux de pays "ou on a parlé breton".
a.c.
Jañ-Mai Drapier a skrivas:
> h catta a baragouiné :
>
>>Jañ-Mai Drapier a skrivas :
>>
>>
>>> Jañ-Mai, brezhoneger a Vreizh-Uhel, o chom e Roazhon,
>>
>>Bretonnant de Haute Bretagne,
>
>
> Décodage correct jusque là...
>
>
>>vous chômez à Redon ?
>
>
> Loupé ! J'habite à Rennes (et je n'y chôme pas, n'on ket
> dilabour).
Je n'ai pas résisté à l'occasion de te faire la blague qui m'a aidé à
retenir cette forme verbale.
>Redon...
> C'est d'ailleurs
> une ville qui concilie ses origines brittoniques (née autour
> de l'abbaye fondée par Konwoion à l'époque de Nominoë) dont
> témoigne sa devise en breton (Kêr vihan, brud vras), tout en
> étant partie prenante dans une culture gallèse populaire qui
> se porte bien (Cf. la vitalité de la Bogue d'Or).
http://www.1000questions.net/br/Legendes-Vannetaises/Redon.html
>
> Je trouve assez éloquent que vous plaidiez pour limiter la
> signalisation bilingue à la seule Basse-Bretagne, alors que,
> tout bas-breton que vous êtes, vous ne parlez pas la langue,
Oui m'sieur, mais j'apprends! c'est héroïque, non ? Vous allez me donner
des bons points j'espère.
> tandis que moi, haut-breton de résidence et (partiellement
> au moins) d'origine (et même pas né en Bretagne) la parle et
> la transmets à mes enfants (je précise que dis cela sans
> aucune forme d'acrimonie).
Ma mère savait les phrases courantes; mon père a appris le breton à la
fac de Rohazon; quand nous avions quatre et cinq ans ils nous faisaient
parle rbreton à table; ça n'a pas suivi pour des raisons . Volontaire
pour le breton en quatrième, j'ai appris les mutations et les ai oubliées.
Cela ne m'empêche pas d'être de culture bretonne et d'expression
française: Saint Patrick était de culture bretonne et d'expression
latine, comme le dit le préfacier Irlandais de ses confessions. Et vous
aurez remarqué, j'espère que mes interventions sur ce forum sont une
contribution timide et mortelle au grand retour de l'Ankou. Je crois à
une culture bretonne vivante, je la fais.
Je me suis réjouis d'apprendre qu'il y ait à Nantes, je ne le savais
pas, une forte minorité bretonnante, comme je l'ai entendu de mes
propres yeux naguères au port du Croisic avec une colonie flottante
venue du Guivinec.
Figurez vous que je projette d'éditer des contes et récits bretons
recueillis... à Nantes par un ... Hersart de La V... il y a un siècle,
d'un vieux pohérien qui les avaient entendus dans son enfance d'un
sabotier de la forêt de Duault.
.
> Pour moi, revendiquer que le
> breton soit visibile
Vous connaissez la pancarte sur le ring de Bruxelles pour indiquer
l'autoroute de Paris, "Bergen"! (Mons).
> là où je vis a une signification
> concrète et immédiate, en appui des efforts que menent
> individus et organisations afin que la langue reste vivante.
C'est respectable. Ma position aussi est attractive de respectabilité:
j'appelle Saint Malo Saint Malo, Locmalo, Locmalo, Locarn (Loc [zant]
Hern) et Saint Hernin Saint Hernin, Kernascleden Kernascleden et Brest
Brest-même. J'écris Quelen Quelen, pour le nom de ma mère, comme l'ont
fait dix siècles de pierre et de pièces d'archives,
c'est une façon de faire qui ne doit rien à la mode. Et à Belle Ile, je
dis chetu aman Sauzon...
Iffic
> A galon
> Jañ-Mai
> ...
> ...
> Iffic
>
A galon
Yannick
Yannick Lagadu a écrit:
> In article <3DB961D9...@compuserve.com>, hca...@compuserve.com
> says...
>
>>...
>>...
>>Vous connaissez la pancarte sur le ring de Bruxelles pour indiquer
>>l'autoroute de Paris, "Bergen"! (Mons).
>>
>
> Incroyable non!!! Mais si tu y regardes de plus près on voit la racine
> berg qui veut dire mont
Oui, c'est très stimulant intellectuellemnt.
, d'où Mons en français.
Alstublief §
Heureusement ils disent ya pour dire Oui.
Au moins avec ça on se sent chez soi.
> Tu ne vas quand même pas reprocher au Flamand d'écrire en flamand!!!!
Ek ben Iffic, Gast ! Met Yannick ?
Kenavo
Je trouve ça assez étonnant. Je suppose quand même qu'il y a des
associations qui luttent pour la défense de la langue bretonne, pour
sa présence publique et contre la francisation totale de la Bretagne?
En Flandre nous avons le "TAK" (en néerlandais : Taal Aktie Komitee,
en français : Comité d'action pour la défense de la langue
(néerlandaise)). Le TAK a l'objectif d'organiser des protestations
publiques lors de la violation des lois linguistiques commises à
Bruxelles, la capitale qui est officiellement bilingue
français-néerlandais, et dans sa périphérie (qui se trouve entièrement
en Région flamande officiellement unilingue, mais où la francisation
de ces communes flamandes est un vrai problème politique). Le TAK
lutte contre la présence d'affiches et panneaux en anglais et français
dans cette périphérie flamande autour de Bruxelles, et repeint souvent
les inscriptions en français des panneaux de signalisation routière
bilingues dans les communes flamandes de la périphérie où il y a des
"facilités" pour les francophones (uniquement dans ces 6 communes à
"facilités", les francophones peuvent recourir à leur langue dans leur
relation avec l'administration locale et il y a également des panneaux
bilingues). Parfois il y a des arrestations lors des manifestations du
TAK ou d'autres groupes nationalistes flamands.
Mais ce vandalisme se fait aussi du côté francophone, notamment dans
ces communes à facilités - qui se trouvent en Flandre mais où il y a
une majorité francophone - (qui aimeraient bien devenir une partie de
la Région Bruxelloise bilingue).
Filip
il faut comparer ce qui est comparable, le flamand est votre langue
nationale et votre unique ( j'imagine ) langue maternelle, et le breton
quant a lui, est tout proche de disparaitre...
Ici c'est différent. Il y a d'un côté une administration
toute puissante et exterminatrice de langue et société
bretonne. Et en face, il n'y a pratiquement rien.
Seulement une population amorphe et à moitié complice,
qui a toujours eu l'habitude de se faire marcher sur la
gueule, et qui a fini par y prendre goût.
Le travail d'extermination de la langue bretonne arrive
à son terme, même si le gouvernement ne relache pas ses
efforts. Il ne reste presque plus que des vieux à parler
breton et ils ne risquent plus de transmettre leur langue
aux plus jeunes (sauf quand ils sont enrôlés chez Diwan
comme "intervenants extérieurs").
Maintenant, la défense du breton est donc plus un travail
de reconquête qu'un travail de préservation. (Mais les outils
qui nous manquent restent les mêmes: école, télé, radio).
Le travail de nos ennemis doit donc se focaliser contre notre
droit à choisir pour nous-mêmes de rendre sa place au breton.
Le discours des anti-bretons sera: "De toute façon,
plus personne ne parle breton, et on ne vous prive de rien
en vous empêchant de sauver le breton". Les anti-bretons
(fonctionnaires de l'administration française et syndicats
d'enseignants) présentent les militants de la langue bretonne
comme des oppresseurs étrangers.
Ce qu'il faut dire, c'est que ce n'est pas à eux de décider
à notre place. C'est pas les fonctionnaires français qui
vont donner un sens à notre vie. Ils font seulement un
travail de sabotage. C'est à nous de décider ce qu'on veut.
Or la majorité est favorable au breton. Et il existe même
une minorité d'activistes prêts à faire les efforts nécessaires
pour sauver le breton.
A mon avis, en relookant les panneaux français unilingues
(les seuls qui existaient), il ne s'agissait pas de contrer
l'influence française, mais plutôt d'affirmer très modestement
le droit de la Bretagne à l'existence. C'est symbolique, un peu
comme de donner un nom breton à ses enfants.
C'est intéressant que vous ayez demandé si le camp
anti-breton s'en prenait aux parcartes bilingues.
Je n'y avais jamais pensé, mais le fait que ça n'arrive
jamais montre que la politique anti-bretonne appliquée
en Bretagne est seulement le fait de l'administration
française. La société se montre incapable de résister
à la débretonnisation, mais ce mouvement ne vient pas d'elle.
> > > est-ce que ça arrive souvent qu'on "vandalise" ou qu'on peint
> > > sur des panneaux bilingues breton-français à l'entrée des
> > > communes ou ailleurs dans la rue pour des raisons linguistiques
> > > ou nationalistes (comme chez nous en Flandre)?
>
> C'est extrêmement rare.
mon experience est qu'un certain nombre d'evenements qui attirent un
public plus politise que la majorite des evenements (fest noz)
occassionne des dommages collateraux sur le pays.
par ex, en 98 pour la fete de la langue bretonne a langonnet, il y eut
plein de panneaux barbouilles alors qu'en temps normal on n'en voit
jamais.
Indépendamment du fait qu'on ait parlé (ou bien même qu'on parle encore
breton à Nantes), le nom breton de cette ville est une réalité (c'est
ainsi qu'on la nomme en Basse-Bretagne, Nanned en Vannetais). L'histoire
de Nantes impliquée et imbriquée dans celle de la Bretagne toute entière
légitime un minimum le rappel de ce nom à l'entrée de la ville.
Là où j'éprouve une certaine gène, c'est lorsqu'on tente de réinventer
une histoire bretonnante au nom d'une ville. A l'aide d'un petit jeu
linguistique, on recrée l'évolution du nom d'une ville comme si on y
avait parlé breton depuis l'immigration des bretons insulaires, on
réinvente l'histoire. Je pense, bien entendu, aux Saozon-Sevigneg
(Cesson-Sévigné) ou aux Lanvezhon (un monastère attesté à Betton sert
ici à bretonniser le nom au point de le rendre méconnaissable mais
pourtant si breton). Bref, il y a falsification et ceci est malhonnête.
Cette attitude ne sert sans doute pas la langue bretonne.
DhM
> réinvente l'histoire. Je pense, bien entendu, aux Saozon-Sevigneg
> (Cesson-Sévigné) ou aux Lanvezhon (un monastère attesté à Betton sert
> ici à bretonniser le nom au point de le rendre méconnaissable mais
> pourtant si breton). Bref, il y a falsification et ceci est malhonnête.
> Cette attitude ne sert sans doute pas la langue bretonne.
D'autant plus que le nom de Betton vient du nom d'un chef franc
nommé Bet(t)o.
P.G
> L'histoire
> de Nantes impliquée et imbriquée dans celle de la Bretagne toute entière
> légitime un minimum le rappel de ce nom à l'entrée de la ville.
> Là où j'éprouve une certaine gène, c'est lorsqu'on tente de réinventer
> une histoire bretonnante au nom d'une ville. A l'aide d'un petit jeu
> linguistique, on recrée l'évolution du nom d'une ville comme si on y
> avait parlé breton depuis l'immigration des bretons insulaires, on
> réinvente l'histoire. Je pense, bien entendu, aux Saozon-Sevigneg
> (Cesson-Sévigné) ou aux Lanvezhon (un monastère attesté à Betton sert
> ici à bretonniser le nom au point de le rendre méconnaissable mais
> pourtant si breton). Bref, il y a falsification et ceci est malhonnête.
> Cette attitude ne sert sans doute pas la langue bretonne.
Au risque de me répéter, la mise en place de panneaux
indicatifs et directionnels en langue bretonne, notamment
ceux qui portent la forme bretonne des toponymes (mais aussi
ceux qui fournissent des indications banales comme "Centre
ville", "Zone industrielle", "Déchetterie" etc.") n'est (ou
ne devrait pas être) pas une opération à visée décorative
relevant d'une démarche touristique axée vers la
valorisation de l'histoire ou du patrimoine. Elle n'a de
sens que dans la mesure où AUJOURD'HUI et ICI (dans chacun
des lieux concernés) vivent des brittophones ; apposer ces
panneaux dans leur langue revient à montrer concrètement que
leur langue n'est pas étrangère dans leur propre pays.
Sur le cas précis de Cesson-Sévigné, je suis
particulièrement autorisé à parler puisque j'y travaille.
J'atteste que chaque fois que je parle ou j'entends parler
de cette commune en breton, j'employe et entends employer
depuis plus de dix ans la forme "Saozon-Sevigneg", sauf
parfois dans le cas d'interlocuteurs fraîchement arrivés
dans le pays de Rennes. Que cette forme ne soit pas attestée
avant une époque récente ne change rien au fond : elle est
en usage de nos jours dans le milieu brittophone du pays
environnant, et c'est le critère déterminant. Pour le nom de
Betton, je l'ai (pour la raison anectotique que je n'habite
ni ne travaille à proximité immédiate) beaucoup moins
entendu évoquer mais à nouveau les formes "Bezhon" ou
"Lanvezhon" semblent largement connues alors même qu'il
n'existe encore à ce jour aucune signalétique en langue
bretonne dans cette commune.
Au lieu de crier à la falsification et à la malhonèteté, il
suffit d'admettre que les brittophones (comme toute
communauté humaine) tendent à s'approprier l'espace dans
lequel ils vivent, et notamment à en désigner les lieux dans
des formes propres à leur langue. En témoigne sur la seule
ville de Rennes l'apparition rapide de versions bretonnes de
micro-toponymes comme des quartiers ou des lieux-dit : outre
le célèbre "Kêryann", doublon de "Villejean" (quartier sorti
de terre au cours des annés 1960 et qui héberge notamment
l'Université de Haute-Bretagne et son département de
breton), on peut mentionner "al Lisoù" pour "les Lices",
"Kluneg" pour "Cleunay", "Ar c'houldri" pour "Le colombier",
"Malrapaz" pour "Maurepas", "Ar poderezh" pour "La poterie"
(quartier créé à partir des années 1980), etc. Invention il
y a certes (et non pas réinvention), mais ce n'est sûrement
pas l'invention d'un passé, c'est (au présent) le mouvement
naturel de création de la vie en générale, de la vie
culturelle en particulier (et très spécifiquement de la vie
linguistique). Peut-être le filtre de l'histoire ne
retiendra-t-il qu'une petite partie de ces créations. En
attendant, elles témoignent que la langue bretonne ne
saurait, dans un certains nombre de lieux, être traitée
comme une chose morte. Pas encore... :-(
A galon,
Jañ-Mai
Skouerioů dedennus : Avank(ed) Castor. Alan Al Louarn a lavare din e oa bet
merket "a-vank" war ar varjenn gant ar Gonideg dre ma vanke ar ger dezhań.
Bremań eo anavezet mat ar ger se gant BT-oů Keit vimp bev (unan a zoug an
talbenn : "yakari e bro an Avanked" !!!!).
Sioc'hanerezh : Si + moc'h + bihan. Un anv den eo (Avorton e Gg). Alese
Avortement. D'am sońj n'eo ket ur ger savet mat e meur a geńver met implijet
stak e vez e-kichen Diforc'hań bugale en deus un arster Divezoniel, ha
dre-se n'eo ket peurvat kenneubeut.
Derc'hel da vont : sed ar pezh a gont, ha teurel evezh ouzh un dra hepken :
argarzh ar galleg diouzh ar brezhoneg.
Med n'eo ket ur gudenn evidon moned bemdez da Cesson-Sévigné ha plijed a
rafe din ma veze skrivet lec'hioù evel "kreizker" pe "lisé" e brezhoneg.
Med kap on ivez da houzout un tamming eus istor al lec'h : istor ur vro
Galloueg, ha marteze possubl eo d'ur brezhoneger lavaret gêriou gallo...
Sur oc'h oll brezhonegerien eus Roazhon a ouz penaoz a oa bet ijinet ar
seurt geriou-se ? Kompren a rint n'eo ket graet evel e breizh-izel,
lec'h anvioù brezhoneg a zo anvioù kêr poblek ?
DhM
Après lecture de ce fil, on ne sait toujours pas si Cesson vient
ou pas du mot Saozon.
J'aimerais bien savoir comment les locaux prononçaient le nom
de leur ville avant que Cesson-Sévigné ne soit avalé par Rennes.
Est-ce qu'ils disaient par exemple Cesson-Sévigneu, ou bien
est-ce qu'ils disaient Cesson tout court en boycottant le Sévigné ?
Et aussi, si vraiment Saozon-Sevigneg est une falsification,
j'aimerais savoir combien de falsifications similaires ont été
recensées en tout : 8 ? 10 ? peut-être même 15 ?
En tout cas, on ne doit pas mettre ça sur le même plan que
le massacre systématique des noms de lieux dans l'Ouest de
la Bretagne. Quand on ajoute Saozon-Sevigneg sur la pancarte,
il n'y a aucune volonté de destruction.
C'est vrai que c'est gênant d'inventer de fausses étymologies.
Si on veut afficher sa bretonnité, ça serait peut-être suffisant,
dans certains cas de rajouter quelques hermines autour du nom.
Mais mettre un nom de lieu à la sauce bretonne, ça n'est pas
forcément un travail de faussaire. C'est un peu ce qu'explique
Jañ-Mai dans son post.
Dans le coin où j'habite, j'ai toujours profondément détesté
les pancartes "Bellevue" et "Bel-Air", qui poussent un peu partout
au bord des routes. Récemment, je suis tombé sur une pancarte
de cette espèce, mais en version bilingue: Bellevue / Gwell-kaer !
Je sais pas si c'est de la falsification, mais c'est ce qu'il faut
faire: ne pas avoir de complexes. On a le droit d'exister.
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En fait, on a le même problème avec les noms de pays. Par
exemple, comment nommer la Chine quand on parle breton ?
Ça ne me choque pas que les dictionnaires disent Bro-Sina,
même si je me doute bien qu'au 20e siècle, la plupart des
gens auraient dit bro-Chine. Mais on a un peu l'air d'un con
en disant bro-Chine, alors autant bretonniser un peu en
ajoutant un 'a' à la fin. Et c'est sans doute comme ça
qu'on disait avant.
> Med n'eo ket ur gudenn evidon moned bemdez da Cesson-Sévigné
Aze emań an diforc'h etrezomp : "moi aussi je vais ŕ cesson
tous les jours" a lâran ha "moned a ran bemdez da Saozon"
diouzh tro.
> ha plijed a
> rafe din ma veze skrivet lec'hioů evel "kreizker" pe "lisé" e brezhoneg.
Neuze reishoc'h e vefe skrivań "lise" : diezhomm eo an tired
lemm en hor yezh :-)
> Med kap on ivez da houzout un tamming eus istor al lec'h : istor ur vro
> Galloueg, ha marteze possubl eo d'ur brezhoneger lavaret gęriou gallo...
Tennań a ra an anvioů-lec'h deus istor ur vro, anat eo,
a-hend-all n'eo ket echu an istor-se : derc'hel a ra da
vont, gant ur boblańs ha n'eo ket heńvel-rik ouzh ar pezh a
oa kant vloaz 'zo. Deuet eo ar vrezhonegerien (a orin
breizhizelat pe get) da vezań ul lodenn ha n'eo ket dister
eus an dud e Bro-Roazhon, alese ar merk (munut) a laoskont
war al lec'hanvadurezh.
> Sur oc'h oll brezhonegerien eus Roazhon a ouz penaoz a oa bet ijinet ar
> seurt geriou-se ?
Kement-mań n'am eus ket lâret. Met ar skouerioů am eus
meneget ne oa ket gerioů luziet ar bras anezho : un toullad
mat a dud desket ganto lenn ha skrivań a oar un tamm penaos
e vez deveret ar gerioů. Ha ral a wezh am eus gwelet
brezhonegerien lakaet diaes gant ar stummoů-se.
> Kompren a rint n'eo ket graet evel e breizh-izel,
> lec'h anvioů brezhoneg a zo anvioů kęr poblek ?
Reizh e kavit e vije stummoů gallek eus anvioů-lec'h a
vreizh-izel, o vezań ma oa un dregantad bennak a
c'hallegerien o chom eno, abaoe pell 'zo a-wezhioů, neketa ?
Perak 'ta, bremań ma 'z eus brezhonegerien stank a-walc'h o
chom e Bro-Roazhon abaoe un toullad a zekvloavezhioů, ne
vije ket ken reizh all degemer stummoů brezhonek eus
anvioů-lec'h eno, e-kichen ar stummoů gallek ? Kenvevań a
rae "Morlaix" ha "Montroulez", heńvel e ray "Cesson" ha
"Saozon", ha ne varvo den rak-se, a gav din...
A galon,
Jań-Mai
>Skouerioů dedennus : Avank(ed) Castor. Alan Al Louarn a lavare din e oa bet
>merket "a-vank" war ar varjenn gant ar Gonideg dre ma vanke ar ger dezhań.
>Bremań eo anavezet mat ar ger se gant BT-oů Keit vimp bev (unan a zoug an
>talbenn : "yakari e bro an Avanked" !!!!).
Me sońj din ez eus bet c'hoariet un dro gamm dit gant al louarn.
Dont a ra ar ger "avank" eus an henvrezhoneg "abac". Gerioů kar a zo er yezhoů
keltiek :
"Afanc" e kembraeg hag "abac" en iwerzhoneg.
Setu e c'hellfe dont eus un anv-gwan keltiek "*abon-ako-" = "a vev en aven pe
er ster" ("avenek" e vefe lavaret bremań).
N'eus mank ebet er geriadur brezhoneg war ar poent-mań. Iskis eo gwelout pegen
techet eo ar vretoned d'ar mojennoů a seurt-se. Kaer hon eus ober, e chom atav
roudoů eus ar brezel a vez graet ingal abaoe bloavezhioů ha bloavezhioů ouzh ar
brezhoneg : ne servij da netra, ur yezh evit ar blouked eo, ur yezh chimik eo,
n'eo ket ur yezh, hag all hag all.
Ur yezh eo peogwir e reomp ganti : ober a reomp ur c'hazh eus ur c'hazh hag un
avank eus un avank !
a galon
Alan
a-du a grenn ivez ganit ha dedennus tre eo da ziplegadenn.
Me ne ran ket kalz a forzh penaos eo deuet ur ger er yezh : avank a zo mat
din zoken ma teu diwar ur fazi treuzskrivań evel ma lavare din Al Louarn
kozh pe diwar un amprestadenn a-berzh ar gonideg diwar ar c'hembraeg pe an
iwerzhoneg. Gwelloc'h kalz e vo atav eget "Kastor", diwar ar galleg ,
evidon-me diantao.
>
> a galon
> Alan
>