dans les annees 50,au contact de producteurs et musiciens arabophones (le
Tunisien influent Mohamed Jamoussi et l'Algerien
Mohamed El kamel)et sous l'influence des commedies musicales fabriquer au
Caire,les chanteurs kabyles immigres ,de plus en plus present sur le marche
du disque,optent pour une orchestration luxuriante,telle qu'elle est montrer
dans laes melos a la gloire de Farid El Arache,ou Abdel Halim Hafez,stars de
la musique Egyptienne ou dans les cabarets vrais faux palais des mille et
une nuit avec leurs
danseuses du ventre qui fleurissent un peut partout a Paris.
Slimane Azem qui sera le premier chanteur engage de
l'apres-independance,Allaoua Zerrouki,Ahcen Mezzani,Ourida (primee dans un
concour de beaute en Italie),Hannifa,Cherifa,Farida,Bahia Farah,Mohamed
Hilmi,Kamel Hamadi ou Amouche Mohamed s'entourent de formations a l'aise
dans la technique Egyptienne
tout les enregistrement s'impregnent de cette atmosphere etrangement
doucereuse obtenue,dans les conditions du direct (une seule prise en
generale en studio) par l'adition d'instrument divers:
accordeon,derbouka,luth,quanoun(cithare),clarinette....
la chanteuse Hanifa,dans cet elan jubilatoire,entonne meme "ayafrokhiw"(mon
oiseau) fredonnee avec succes par la libannaise Sabah. d'autres Saadaoui
Sallah et Akli Yahiaten notament,feront une double carriere,en arabe et en
kabyle.il faut souligner que numeriquement majoritaire,la communaute kabyle
a encourager de nombreux chanteurs arabophones comme Mazouni et Dahmane El
Harrachi
jusqu'au millieu des annees 60,le shema orchestral(sublimé par Chrif
Kheddam,partisan d'une ligne orientaliste temperee par quelques portees
puisees dans le classique europeen) gardera senssiblement
les memes configurations exeption faite des themes abordes et de
l'architecture d'une grosse poignees de melodies demeurees fideles
au cachet villageois kabyle.on devra tout de meme a bon nombres
de ces artistes les chansons les plus poignontes sur ce que"immigre"
veut dire(en particulier l'emovant "atas isevragh" ,j'ai longtemps
attendu,de Slimane Azem).
apres l'independance,en Algerie meme,ce model,exalte par la tele et la
chaine 1(arabophone) ainssi que par le flot de films en provenance
d'ou?je vous laisse devinner
alors que le pouvoire tente de decreter l'arabo-andalou comme musique
officielle. la kabylie n'est pas plus epargnee que les autres regions et se
rue sur les disques des grands tenors egyptiens ainsi
que sur ceux des clones locaux.
la mode est au luth,instrument de base de toutes les cuisines musicales,et
plus il y'a de musiciens autour d'un chanteur,plus sa cote grimpe.releguee
en arriere plan, en panne de chef de file d'une tradition qui reste a
revollutionner et se morfondant dans les fetes de mariages et de
circoncisions,la musique du pays reel souverainement ignoree par les
medias,attendait son sauveur.
retour au sources:
le sursaut d'orgeuil initial est attribue historiquement au veteran Taleb
Rabah qui,arme d'une guitare et acompagner d'une derbouka et d'une
tar(tambourin porvu de cyimballetes), marque une rupture importante avec les
figures du passe,sa chanson "Dalila",sur le mode traditionnel
montagnard,remue les foules kabyles et opere comme une douche froide.reveil
brutal sur un jeune homme appele a un destin legendaire.
Lounis Ait Menguellet,c'est lui,est né en 1950 a Ighil Bwamas
un endroit couve par la chaine montagneuse de Djurdjura
tout petit il ecoutait Slimane Azem(interdit d'antenne en Algerie mais
diffuse sur la tranche horaire en kabyle de radio paris), Cheikh El Hasnoui
et Taleb Rabah et il est fascine par les recit autour de la vie
Parisienne contes par des immigres en vacance au pays. en 1967,guitare en
bondouliere,il se presente a l'emission "chanteur de demain"chaine 2,pou
y'interpreter un morceau de sa composition
"ma trud" (si tu pleure) les auditeurs, ebahis,decouvrent qu'on pouvait
effectuer une prestation de qualite sans avoir recours a un aeropage
de musiciens autour de soi.d'autant que Lounis,textuellement,renoue avec la
poesie chere a Si Mohand en y'incluant un langage d'aujourd'hui,propice a
une reflexion sur l'existence et ses aleas et les blocages(puritanistes?) de
la societe kabyle.des son premier 45t
realiser a Oran,le berceau geographique du rai,il annonce la couleur:
(mon coeur oppresse/a besoin de se raconter ) et se fait l'echo du malaise
grandissant parmi les jeunes
un monde s'affaisse,un autre ne demande qu'a renaitre
dans le sillage de Lounis apparaissent de nouvelles tetes:
Atmani et Slimani,chapperonnees par Kamel Hamadi,le seul ancien
a ne pas perdre de vue l'evolution du chant kabyle du cout cette "ecole
Ait Menguellet" reaprend aux kabyles a aimer leurs traditions musicales meme
si pour l'instant,elle ne depassent pas les limites regionales que seule
Taos Amrouche avait tente de rehabiliter lors d'un concert exeptionnelle au
theatre de la ville a Paris
ailleurs, le chaabi impulse par El Hanka passe tranquillement sa route
le "asri"(ye ye a la sauce Algerinne) attire le badaud ,le
"gharbi"(Oranais)se metamorphose et le "charqui"(oriental)
est plus que jamais mediatise dans les complexes touristiques
ayant pignon sur plages dorees,des groupes Algeriens,au nom americanises et
reproduisant des standards pop ou rock
ditraient les touristes en goguette.ces musiciens a l'esprit"flower
power",rompus aux exercices de style anglo saxon(et de la variete
francaise),vont jouer un role important dans la montee d'une musique
novatrice,en train de germer dans les cerveaux de kabyles urbanises
(Alger est la premiere grande ville kabyles devant Paris,Bedjaia et Tizi
Ouzou) et senssibles aux discours du "protest-song"de Bob Dylan,Pete Seeger
ou Joan Baez.
arthaswith
suite prochaine
Merci beaucoup Momoal pour ton post c'est un plaisir de lire ce
genre de chose dans SCA.
J'ai enormement appris sur notre culture dans ce que tu dis !
La genese n'est pas encore trés claire dans ma tete comme elle
apparait chez toi et pour cela je vais gardé tes deux posts
en attedant une
>
> suite prochaine
Qui ferait plaisir !
Au fait j'aurais deux chose à te demander :
(je precise tout d'abord que je suis nul en musique, quelle
quelle soit !)
1/ Pourais tu nous donner des références (Livres?) sur la genese
de la chanssons contemporaine algerienne si ca existe ?
2/ Ne comprenant aucun mot d'amazigh, tu serait gentil
de m'indiquer ou c'est que je pourrait trouver la traduction
des poemes et textes de certains chanteurs que t'a cité. Aussi
bien les anciens que les nouveaux, en fait je suis interessé par
l'image que renvoi le chanteur sur sa societé et son évolution
avec le temps !
Merci encore et persiste dans ton initiative, que je trouve
exellente. A force de post de ce genre SCA pourrait finir par
etre digne du peuple qu'il est sensé representé. Ce serait
dommage pour Youva qui pourrait perdre son commerce ;-) mais
tant pis !
Allez tchao
Bonjour Khaled,
Plaisanterie mise à part, je pense que le but recherché par Youva n'est pas
de se servir de la mauvaise ambiance qui existait (du passé) pour
intervenir sur sca, mais de tenter de dedramatiser la situation et de nous
permettre ainsi de reflechir autrement.
mes sincères salutations.
Boujour Salah,
je te rassure (et Youva par la meme occasion) que je ne me suis
jamais leurré sur les intentions de Youva !
Allez salut !