Troisième séance du séminaire général Les catégories de la vie en commun. Edition annuelle sur le droit.

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Johan Giry

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Apr 24, 2024, 3:02:40 AMApr 24
to sociologuesdelens...@googlegroups.com, rt13...@googlegroups.com, diff...@listes.ancmsp.com, Sébastien Urbanski, francesco callegaro, gildas renou

Chères, chers collègues,

Nous avons le plaisir de vous inviter à la troisième séance du séminaire général Les catégories de la vie en commun. Pour la solidarité des sciences humaines et sociales, organisé dans le cadre de l’axe Solidarité du futur de Nantes Université, transversal à tous ses laboratoires de SHS. Elle se tiendra le vendredi 26 avril de 13h à 16h, en salle T214 du bâtiment Tertre, tout en demeurant accessible à distance via le lien de connexion disponible sur le site du séminaire. Pour rappel, vous trouverez notamment sur ce dernier la présentation pluriannuelle (2024-2030) du séminaire, la présentation de cette édition annuelle consacrée à la catégorie du droit, ainsi que son programme détaillé.

La première séance du séminaire, le 23 février passé, a permis d'introduire la nécessité de reposer le problème du sens social du droit sitôt que l’on se distancie du sens commun libéral et des mythologies juridiques modernes qu’il charrie. La discussion croisée d’une sélection de textes du juriste et historien du droit italien Paolo Grossi nous a permis de mesurer combien ces mythologies, parce qu’elles réduisent le droit à la loi et à un instrument du pouvoir symbolique de l’État, le coupe de la société et lui dénie tant son historicité que la pluralité de ses sources.

De là, nous avons formulé une hypothèse de travail cardinale, tenant à considérer que les débordements de l’ordre juridique moderne par le droit social, survenus dès la fin du XIXe siècle, avec l’entrée en crise du libéralisme, trouvent un analogue dans notre présent critique, marqué cette fois par la crise du néolibéralisme. Cet analogue se signale au travers de nouveaux débordements du droit officiel, tantôt en-deçà de l’État tantôt au-delà, par une juridicité qui, parce qu’elle caractérise nos sociétés, les tendances communes et les aspirations contrariées des groupes qui en sont membres, ne peut pas être la même que par le passé.

Cette hypothèse a été éprouvée lors de la deuxième séance, du 29 mars dernier, à même la discussion de textes contemporains et de trois interventions portant tour à tour sur la reconnaissance d’utilité publique des associations à la fin du XIXe siècle (Chloé Gaboriaux), les droits convoqués dans les débats autour du ré-usage des colonies de vacances (Amélie Nicolas) et l’influence des ONG dans l’adoption du constitutionnalisme global par l’Union Européenne (Gaëtan Cliquennois). Il a ainsi été possible de préciser les termes de notre hypothèse, en filigrane d’un diagnostic sur la difficulté du droit social émergeant de la crise au niveau infra-étatique à s’établir aux niveaux supérieurs, c’est-à-dire sur un défaut de communication démocratique entre groupes réels, État et Union européenne, ayant partie liée avec les trois grandes idéologies de la modernité (conservatisme, libéralisme et socialisme).

A l’occasion de notre troisième séance, nous recevons Garance Navarro-Ugé (CESPRA/EHESS), docteure en droit public, dont la thèse a tout entière porté sur l’idée de droit social chez Georges Gurvitch. Elle a aimablement accepté d’introduire le temps d’historicisation qui nous occupera les trois prochains mois, et dont l’enjeu tiendra à éprouver notre hypothèse directrice et le diagnostic afférent, issus du temps de problématisation, au contact de trois figures intellectuelles (le sociologue russo-français G. Gurvitch, donc, le constitutionnaliste italien Costantino Mortati puis le juriste allemand Otto von Gierke) qui, à l’échelle de l’Europe et dans la crise du libéralisme, ont été amenés à poser et à tenter d’élucider le problème du sens social du droit.

N’hésitez pas à convier celles et ceux de vos collègues que le travail collectif réalisé dans le cadre de ce séminaire pourrait intéresser, à un titre ou à un autre. L’essentiel des informations, textes d’appui, plans des séances et transcriptions des présentations ainsi que des échanges sont disponibles sur la page internet de l’édition annuelle du séminaire.  

Au plaisir, donc, de vous retrouver et d’échanger ce vendredi,

Francesco Callegaro, Johan Giry, Gildas Renou et Sébastien Urbanski.


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