Des scientifiques ont découvert une super-Terre vraisemblablement recouverte d’eau
Une
étude révèle qu’une exoplanète récemment découverte en orbite autour
d’une étoile naine située à près de 100 années-lumière de la Terre
pourrait être un monde aquatique.
Espace
Dernière mise à jour: 16 Septembre 2022
Progrès scientifiques

Une équipe internationale de chercheurs soutenue en partie par les
projets NewWorlds et SACCRED, financés par l’UE, a découvert une planète
située en dehors de notre système solaire qui pourrait être une planète
océanique. Baptisée TOI-1452 b, l’exoplanète est légèrement plus grande
en taille et en masse que la Terre. La recherche est détaillée dans «The Astronomical Journal».
La super-Terre, un nom donné aux exoplanètes dont la masse est
supérieure à celle de la Terre mais inférieure à celle des géantes de
glace comme Neptune, orbite autour d’une naine M à quelque
99,5 années-lumière de la Terre. Beaucoup plus petite que notre Soleil,
l’étoile naine baptisée TOI-1452, est l’une des deux petites étoiles
d’un système binaire situé dans la constellation du Dragon.
TOI-1452 b orbite autour de la naine M en seulement 11 jours. De plus,
elle est exposée à deux fois plus de rayonnement que la Terre, ce qui
signifie que sa température est de 52,85 ℃. La distance entre
l’exoplanète et son étoile implique que sa température n’est ni trop
chaude ni trop froide pour empêcher la présence d’eau liquide à sa
surface. Cela suggère que la super-Terre pourrait très bien être une
planète océanique entièrement recouverte d’eau.
La
candidate au titre de planète aquatique a d’abord été détectée par le
satellite Transiting Exoplanet Survey de la NASA. Elle a ensuite été
caractérisée par des mesures de vitesse radiale de haute précision à
l’aide du spectropolarimètre SPIRou
installé sur le télescope Canada-France-Hawaï à Hawaï. «Je suis
extrêmement fier de cette découverte, car elle témoigne du haut niveau
de nos chercheurs et de nos instruments», déclare le co-auteur de
l’étude, le professeur René Doyon de l’Université de Montréal au Canada,
dans un article publié sur le site web de l’université, qui décrit TOI-1452 b comme une «exoplanète unique en son genre».Plus aquatique que la Terre
Contrairement
à ce que suggère son surnom de planète bleue, moins de 1 % de la masse
de la Terre est constituée d’eau. En revanche, la densité de certaines
exoplanètes indique qu’un grand pourcentage de leur masse est constitué
de matériaux plus légers que ceux que l’on retrouve dans la structure
interne de la Terre, ce qui signifie qu’elles renferment très
probablement une plus grande quantité d’eau. «TOI-1452 b est l’une des
meilleures candidates au titre de planète océanique que nous ayons
trouvées à ce jour», fait remarquer dans le même article Charles
Cadieux, auteur principal de l’étude. «Son rayon et sa masse suggèrent
une densité beaucoup plus faible que ce à quoi l’on pourrait s’attendre
pour une planète essentiellement composée de métal et de roche, comme la
Terre», poursuit Charles Cadieux, qui est doctorant à l’Université de
Montréal. Une analyse réalisée par d’autres membres de l’équipe a révélé
que l’eau pourrait représenter jusqu’à 30 % de la masse de
l’exoplanète.
TOI-1452 b est considérée comme une candidate de choix pour de futures
observations avec le télescope spatial James Webb. En effet, elle est
non seulement suffisamment proche de la Terre pour faciliter l’étude de
son atmosphère, mais elle est également située dans une partie du ciel
que le télescope est en mesure d’observer la plus grande partie de
l’année. «Nos observations avec le télescope Webb seront essentielles à
une meilleure compréhension de TOI-1452 b», souligne René Doyon. «Dès
que nous le pourrons, nous réserverons une plage horaire sur le
télescope Webb pour observer ce monde étrange et merveilleux.»
NewWorlds (Magnetic Fields and the Formation of New Worlds) est hébergé
par le Centre national français de la recherche scientifique et SACCRED
(Structured ACCREtion Disks: initial conditions for planet formation in
the time domain) par le Centre de recherche en astronomie et sciences de
la Terre en Hongrie. Les deux projets prennent fin en 2023.
Article en anglais : Scientists discover super-Earth likely covered in water