Méditer, un «sport» qui prend soin du cerveau

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Méditer, un «sport» qui prend soin du cerveau


Le neurologue Steven Laurey a été invité à Genève pour évoquer les effets de cette pratique sur la santé physique et mentale. Il a notamment étudié le cerveau de moines bouddhistes.

Aurélie Toninato

Sciences et santé

Publié: 09.01.2023, 10h01

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Comme d’autres sportifs d’élite, Lionel Messi est un adepte de la méditation, notamment pour sa capacité à réduire le stress.
AFP

L’apnéiste Guillaume Nery, l’ex-basketteur Michael Jordan, le footballeur Lionel Messi et le moine français Matthieu Ricard partagent au moins un point commun: tous sont des adeptes de la méditation. Loin d’être un simple passe-temps, cette pratique stimulerait le fonctionnement cérébral et apporterait de nombreux bénéfices tant sur des aspects psychologiques – anxiété, stress – que biologiques.

Le neurologue belge Steven Laureys, qui dirige notamment le Centre du cerveau au CHU de Liège, a justement étudié les effets de la méditation sous l’angle des neurosciences en plongeant dans le cerveau de méditants – des moines bouddhistes notamment.

En fin d’année, il a été invité par la Fondation Louis-Jeantet dans le cadre de ses cycles de conférences à destination du grand public pour s’exprimer sur les résultats de ses expériences, vulgarisés dans le livre «La méditation, c’est bon pour le cerveau».

Scepticisme

Avant d’explorer cet univers, le neurologue confie qu’il considérait la méditation avec un certain scepticisme; il l’avait même taxée de phénomène de mode. Mais après des aléas personnels en 2012, alors qu’il se retrouve seul avec ses trois jeunes enfants, il découvre qu’elle peut lui apporter une «plus-value».

«Elle peut tout à fait se pratiquer indépendamment de toute croyance ou conviction religieuse. Je considère la méditation comme un ensemble de techniques qui aident à prendre davantage conscience de ses pensées, de ses émotions, de ses sensations et qui peuvent aiguiser les sens. C’est un sport du cerveau.»

Et comme l’activité physique, la méditation regroupe une palette de disciplines, qui auront différents effets, «comme si on choisit de pratiquer la natation, la course ou le vélo», illustre-t-il.

L’un des types les plus répandus est la méditation de pleine conscience, qui consiste à entraîner son esprit à se concentrer sur le moment présent, en se focalisant sur ses sensations, sa respiration, le poids de son corps ou encore ses émotions de façon bienveillante.

Changements structurels

Après une rencontre avec Matthieu Ricard, le neurologue commence à s’intéresser à la méditation sous l’angle scientifique. Avec son équipe, il va alors étudier le cerveau du moine, au moyen d’IRM et d’un électroencéphalogramme entre autres, ainsi que celui d’autres méditants.

Ses résultats montrent que ces derniers ont certaines zones cérébrales plus développées que chez des personnes de leur âge. Des changements, tant sur la structure que le fonctionnement, sont visibles dans le cortex cingulaire et préfrontal – des zones liées à l’attention et à la prise de décision –, le cortex insulaire et l’amygdale – des zones de la régulation interne comme la douleur et les émotions –, l’hippocampe lié à la mémoire.

Gestion du stress

«Plusieurs autres recherches attestent en effet de modifications dans ces zones chez les méditants, entraînant en particulier une meilleure gestion du stress et de la régulation des émotions ainsi qu’une amélioration des troubles anxieux», note Camille Nemitz-Piguet, médecin adjointe agrégée à l’Université de Genève et aux HUG.

Elle-même a mené une étude sur les effets de la méditation de pleine conscience chez les adolescents – les résultats sont en cours d’analyse   et en supervise une autre sur les étudiants.

La méditation n’est toutefois pas la seule à pouvoir modifier la structure cérébrale, ajoute-t-elle, certaines zones et connexions évoluent en fonction des situations et des stimulations – jouer du violon par exemple; c’est ce qu’on appelle la neuroplasticité.«La matière blanche des méditants – les connexions cérébrales – est plus dense.»

Steven Laureys ajoute d’autres «bienfaits» attestés par ses recherches: la matière blanche des méditants – les connexions cérébrales – est plus dense, or la vitesse de transmission des informations dépend de cette masse. Il soutient également avoir constaté un changement sur les télomères, embouts situés aux extrémités des chromosomes qui protègent l’ADN. Ceux-ci se raccourcissent avec le temps et le stress pourrait accentuer ce phénomène.

«Comme le risque d’erreurs dans l’ADN des cellules s’accroît lorsqu’elles se multiplient, cela peut notamment entraîner des cancers, souligne-t-il. Or, nous avons constaté que les télomères des méditants expérimentés sont plus longs que ceux des non pratiquants et qu’ils présentent davantage de télomérases (ndlr: enzyme qui protège la longueur des télomères)

Camille Nemitz-Piguet relève que ce lien de cause à effet paraît «tout à fait plausible», tout en précisant que la méditation n’est pas le seul facteur qui influence la relation entre stress et longueur des télomères.

Effet préventif

Si la méditation ne va pas jusqu’à protéger le cerveau des maladies neurodégénératives comme Alzheimer, elle pourrait en revanche avoir un effet préventif. «Cela fait sens, et se pratique, de la prescrire à ceux qui présentent des risques héréditaires», rapporte le neurologue.

Pour la psychiatre, c’est un moyen de prévention intéressant qui reste toutefois assez complexe car de nombreux facteurs entrent en jeu. «Plusieurs études, dont la recherche européenne MEDIT-AGEING, montrent qu’il y a globalement un effet positif. Mais ce n’est pas la panacée.»

Dernier bienfait: une pratique régulière de la méditation permet d’agir sur la douleur. «Ces effets sont bien documentés, confirme la médecin. La douleur a une composante physique et une autre subjective. Si on améliore le contrôle de ses émotions, on arrivera à prendre de la distance avec la sensation désagréable. La méditation peut donc être utilisée en complément des traitements pour aider à gérer les douleurs chroniques ou des effets secondaires, ce que les HUG pratiquent d’ailleurs déjà.»

Pas un remède miracle

La liste de ces bénéfices ne peut qu’encourager à se lancer dans cette activité. Mais à partir de quel degré de pratique la structure du cerveau change-t-elle? Si Steven Laureys soutient qu’on observe des changements cérébraux dès huit semaines avec une pratique de vingt minutes, Camille Nemitz-Piguet se veut plus nuancée: «Une récente étude n’a pas montré de changements structuraux significatifs après ce laps de temps. Il faut probablement une pratique sur du plus long terme. On essaie justement de mieux comprendre comment elle agit au niveau fonctionnel déjà après huit semaines.»

Les deux spécialistes s’accordent en tout cas sur un point: la méditation, toute bénéfique qu’elle soit, n’est pas un remède miracle. «Elle ne remplace pas la médecine conventionnelle si on est malade mais peut être pratiquée en complémentarité d’une bonne hygiène de vie ou d’un traitement», soutient Sabine Nemitz-Piguet. Et Steven Laureys d’espérer qu’un jour la méditation soit enseignée à tous les enfants à l’école «au même titre qu’un cours d’éducation physique».





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