Hôpital : Bachelot tente d'éteindre la polémique sur le manque de moyens

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cobalt

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Jan 4, 2009, 7:35:31 AM1/4/09
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Après la mort d'un homme ce week-end, faute d'avoir été admis à temps en réanimation, les syndicats et l'opposition dénoncent le manque de moyens des hôpitaux. Selon la ministre de la Santé, des lits étaient disponibles.

Une visite dans un service pédiatrique le jeudi, des interventions à la radio le vendredi, une interview le samedi, un point presse le dimanche et un autre hier. Roselyne Bachelot n'a pas ménagé sa peine pour afficher la mobilisation du gouvernement à la suite les drames intervenus, pendant les fêtes, dans plusieurs hôpitaux franciliens. Après la mort d'un enfant en raison d'une surdose de chlorure de magnésium, puis celle d'une octogénaire, étouffée en prenant son repas, un homme est décédé ce week-end, faute - selon le Samu - d'avoir été accueilli à temps dans un service de réanimation après un malaise cardiaque. Hier, son épouse a porté plainte contre X pour « non-assistance à personne en danger ». Après avoir lancé une enquête, la ministre de la Santé a affirmé qu'il y avait, cette nuit-là, un nombre suffisant de lits de réanimation. « Nous avions onze lits disponibles à moins de 20 minutes du malade », a-t-elle assuré, niant tout « dysfonctionnement structurel ».

Roselyne Bachelot a ainsi tenté de répondre aux réactions politiques et syndicales, qui ont lié ce décès à un manque de moyens des hôpitaux. « Jusqu'où s'est dégradée notre offre de soins sous la pression des contraintes budgétaires ? », a interrogé le socialiste Jean-Marie Le Guen, président suppléant du conseil d'administration de l'AP-HP (hôpitaux de Paris). Selon l'Association des médecins urgentistes de France, de nombreux lits de réanimation ont été fermés pendant les fêtes « puisque les hôpitaux n'ont plus les moyens de prendre des remplaçants » des personnels en congés. « Les malades ne prennent pas de vacances. Il n'y a bien que les pouvoirs publics qui ne le savent pas », a raillé sur France Inter son président, Patrick Pelloux, qui avait demandé, la semaine dernière, la démission de la ministre de la Santé. Sur Europe 1, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO a aussi insisté sur « les problèmes de moyens » des hôpitaux publics, aggravés par « les conditions de mise en place des 35 heures ».

Situations de flux tendu

Dans les faits, les fermetures de lits restent classiques : durant les vacances, il y a moins d'opérations programmées, et donc un fonctionnement allégé. Mais au risque de jouer avec le feu, explique la Société de réanimation de langue française (qui regroupe des experts médicaux et praticiens). « L'hiver, on constate des situations de flux tendu, note le docteur Bertrand Guidet, son président. Les hôpitaux n'ont aucune réserve de sécurité, l'ensemble des filières sont grippées », alors qu'il est « indispensable de libérer des places de réanimation, et donc de pouvoir transférer les patients vers des services classiques ».

Avant Roselyne Bachelot, l'UMP était monté au créneau, jugeant « malhonnête » d'attribuer ces drames à un « manque de moyens ». Entre 2003 et 2007, 7.500 lits et 5.200 postes ont été créés et les moyens des hôpitaux ont augmenté plus vite que l'inflation. Selon le parti, le problème résulte d'une mauvaise organisation. « L'hôpital manque cruellement de pilote. Personne ne centralise les fermetures de lits pendant les vacances. Chaque hôpital décide dans son coin », a souligné Philippe Juvin, secrétaire national de l'UMP et chef du service des urgences de l'hôpital Beaujon de Clichy.

Le Parlement doit examiner fin janvier un projet de loi « hôpital, patients, santé, territoires » qui prévoit la création d'« agences régionales de santé » chargées d'assurer un pilotage unique des permanences de soin. « Cela permettra de décloisonner l'information pour gagner en réactivité et en fluidité », assure le ministère de la Santé. La gauche, elle, craint que l'hôpital ne soit désormais « géré comme une entreprise ». Le débat s'annonce houleux.

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