2118 21 avril 2025
L’homme, capable de tout,
du meilleur et du pire et même de construire un enfer avec plus de facilité qu’un paradis
Si j’en juge par certaines publications, deux fantastiques découvertes sur la nature et l’origine de l’homme sont en passe de révolutionner ce que nous savons sur nous-même, l’espèce humaine et son origine.
A ce jour, mille questions se posent encore : Faut-il remonter à plus de 20 millions d’années en arrière pour dessiner notre arbre généalogique comme le prétend Serge Moscovici (La sté contre nature – Union générale d’édition) ? La plupart des scientifiques semblent bloqués sur une durée plus courte qui tourne autour de 7 ou 8 millions d’années. Le problème serait qu’on n’a pas encore découvert le squelette de l’ancêtre commun des lignées humaine et simiesque. Qu’à cela ne tienne, le nouvel Atlas 2025 « Origines de l’homme » Edition du Sens – Paris 11, nous explique :
« Les homininés (une famille cousine des chimpanzés et à laquelle nous appartenons) sont apparus en Afrique à la suite de bouleversements climatiques (et géologiques).
Entre 10 et 9 millions d’années les lignées des chimpanzés et des homininés vont se séparer. Tandis que les premiers vont rester dans la forêt tropicale dense, les seconds vont affronter la raréfaction des arbres et devoir apprendre à en descendre pour se nourrir ».
En réalité, on nage en plein brouillard tant l’histoire est ancienne. Il serait d’ailleurs bon que les anthropologues et les géologues coopèrent. La formation de la Rift vallée avec son relief mouvementé aurait débuté il y a entre 20 et 30 millions d’années, ce qui est un temps largement suffisant pour expliquer la présence de Toumaï à plus de 2000 km du lieu de naissance de notre espèce. Autre question non encore résolue : étions-nous dans les arbres avant de devenir bipède ? Selon deux scientifiques de renom (Pascal Picq et Yvette Deloison), tous les autres se sont complètement plantés. Selon leurs travaux publiés en 1999 dans la revue « Biométrie humaine et anthropologie » notre lointain ancêtre serait bipède dès l’origine (15 millions d’années) et ne descendrait donc pas d’un primate arboricole ! Pour échapper aux prédateurs il aurait longtemps vécu dans l’eau ce qui expliquerait nos performances en matière de natation et la forme bizarre de notre pied, à mi-chemin d’une patte palmée !
Enfin, n’oublions pas de citer le livre très documenté de Boris Cyrulnik : « 40 voleurs en carence affective » aux éditions Odile Jacob, dans lequel il nous raconte les relations manquées entre l’homme, le animaux et la nature.
Mais, venons-en aux faits et aux conclusions logiques que l’on peut faire :
1 – L’homme est un animal marcheur depuis plusieurs millions d’années mais il n’en fut pas ainsi depuis toujours. Comme la plupart des mammifères, c’est un quadrupède qui par les hasards de l’évolution est devenu bipède.
2 – Animal faible et désarmé, à la merci des prédateurs, il y a longtemps qu’il aurait dû disparaitre de la surface de la Terre
3 – Mais cette faiblesse s’est empirée avec la station debout qui finit par rétrécir notre bassin, à tel point que nos femelles sont mortes en masse avec un enfant incapable de sortir.
4 - Si nous sommes là aujourd’hui, c’est qu’il s’est passé quelque chose : Quelques femelles ont tout de même pu mettre au Monde de tous petits bébés. Nous les appellerions aujourd’hui des prématurés
5 – Conclusion de cette histoire : Nous sommes tous les descendants de ces petits prématurés, ce qui explique beaucoup de choses : l’absence de fourrure, la faiblesse de nos petits à la naissance, la durée de la croissance pour devenir adulte, etc.
6 – Après ces deux miracles de survie, il en a fallu tout de même un troisième car, face aux prédateurs, nous étions toujours désarmés. Et ce nouveau miracle c’est la conjonction du feu et de la cuisson des aliments. N’oublions pas que notre berceau la (Rift vallée) est une chaine de plusieurs milliers de Km de volcans. Nous avons donc cohabité longtemps avec le feu et celui-ci nous a sauvé deux fois : en effrayant les prédateurs et en cuisant nos aliments. En effet, seule la consommation d’aliments cuits, digérés plus facilement, nous ont permis d’alimenter un cerveau gros consommateur d’énergie, mais aussi instrument de supériorité par rapport à l’animal.
7 – Reste à savoir ce que nous ferons de cette supériorité : Construire l’enfer ou le paradis ?
François-Michel MAUGIS