Inactualités de l’utopie ? Hommage à Miguel Abensour, mardi 17 mai, Paris VIII

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Kévin EYBERT

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Apr 26, 2011, 7:31:54 AM4/26/11
to sociophilopom22010, p7socio2011, doctorant-e-scsprp, Aït Medjane Mohamed, Aviet Fabien, Bault Oriane, Calvet Tiffany, Carvalho Elsa, Coanga Apolline, Corcia Marine, Geslin Matthieu, Guerin Alexandre, Lamerand Morgane, Landriau Elyse, Li Sijie, Meskia Ghani, Monel Clémence, Moussodou Michaël, Nejatbakhshe Behdad, Oishi Aska, Oriol Nicolas, Peyratout Laura, Pulice Chloé, Rethore Emilie, Thomas Antoine, Tournier Stéphane, Veber Sanda, Wojciechowski Bozena, Caro ter, camille grin, alice quérel, Thomas Gwillim, M1, amaury, Tartine
Journée d’étude doctorale de l’ED « Pratiques et théories du sens »

préparée par

Marie Cuillerai et Patrice Vermeren le mardi 17 mai 2011, de 9h à 18h,
Paris 8 Amphi X.

Argument :

Nos contemporains savent-ils encore lire les utopies ? Autrefois
célébré pour sa capacité émancipatrice, l’écart utopique n’est-il pas
aujourd’hui donné comme paradigmatique de la domination totalitaire,
et soupçonné de véhiculer le mythe de la bonne société réconciliée et
devenue transparente a elle-même ? Et ceux qui s’opposent a cette
haine de l’utopie ne sombrent-ils pas souvent dans l’excès contraire :
une valorisation acritique, voire une exaltation naïve de l’utopie ?
Pour sortir de cette mise en scène agonistique qui conduirait
directement à l’annonce de la fin des utopies, n’y aurait-t-il pas
lieu, comme le propose Miguel Abensour, de relire la tradition
utopique sous condition de sa pluralité, pour mieux la penser
autrement ? La question deviendrait alors : « Qu’en est-il de
l’utopie, mouvement par lequel l’homme ou le collectif se détournent
de l’ordre existant pour se tourner vers un monde nouveau, vers
l’expression imaginative d’un monde nouveau, selon les termes de Marx
quand il exprimait son admiration pour Charles Fourier et Robert Owen
» ? Quel statut donner à cet autre savoir, à cette pensée en vue
d’atteindre « la possibilité de possibilités autres, de découvrir un
devenir autre, le non-identique ou le tout autre social », sortir de
l’être en tant qu’être vers l’autrement qu’être (Emmanuel Levinas) ?
Ou bien, avec Walter Benjamin, l’utopiste comme guetteur de rêves
est-il saisi par l’ambiguïté de l’utopie, entre le sommeil et le
réveil, l’ancien et le nouveau, transformant l’image de rêve en image
dialectique, sous condition de l’énoncé énigmatique : « l’arrêt est
utopie » ? Cette journée d’études doctorales s’attachera a interroger
les conditions d’une lecture des textes des utopistes et / ou la
nécessité d’une doctrine du discours utopique. En portant l’accent sur
la lecture de l’utopie nous souhaitons susciter un dialogue entre
différentes traditions historiques et culturelles, mais aussi entre
les différentes grammaires « insurgeantes » des utopies, utopies
républicaines, utopies féministes, utopies monstrueuses etc….Elle sera
l’occasion de confronter différentes hypothèses de lecture sur les
formes de l’utopie socialiste-communiste. Celle de Miguel Abensour
qui, depuis ses premiers écrits, soumet obstinément les textes des
auteurs qu’il lit - (Pierre Leroux, Blanqui ou Walter Benjamin, La
Boètie et Pierre Clastres, Saint-Just, Marx, Arendt, Levinas, etc.) -
à un processus de libération qui viserait a les sauver, fut-ce contre
eux-mêmes, faisant appel a leurs lignes de fuite et a leurs noyaux
sans cesse irrésolus, preuves « en acte » d’un sentiment utopique
jusqu’à y voir, avec Horacio Gonzalez, un geste de défi qui emprunte
quelque chose du sentiment général de la conspiration ? Celle de
Arturo Andres Roig, lequel, quant à lui, assume dans l’utopie, la
violence du langage : le décentrement du sujet articulé au possible de
la convivence humaine. Celle de Jacques Rancière, considérant que
l’utopie n’est pas une négation simple, mais une double négation : «
ce n’est pas seulement le non-lieu d’un lieu, c’est le non-lieu d’un
non-lieu, l’utopiste n’est pas celui qui dit : « fuyons la réalité »,
mais plutôt « assez d’utopies, consacrons-nous aux choses réelles » ».
Et énonçant aussi qu’il ne faut pas nécessairement de l’utopie pour
enclencher l’action démocratique, mais qu’à l’inverse c’est l’action
démocratique qui crée son propre horizon utopique.

Programme :

* 9h30 - 12 h 30 : Introduction :
- Patrice Vermeren et Lucie Rey (Université Paris 8) : Les
apôtres de l’égalité
- Yves Dorestal (Ecole Normale Supérieure de Port au Prince,
Haïti) : La théorie critique, l’utopie et la question de
l’émancipation
- Susana Villavicencio (Université de Buenos Aires) : Argyropolis
- Claudia Guttierez (Université du Chili/ Conycet,
postdoctorante) : Lévinas et l’utopie des livres
- Miguel Abensour (Université Paris 7) : La conversion utopique

* 14 h - 16 h
- Arturo Andrès Roig (Université Nationale de Cuyo) : Le
décentrement du sujet au possible de la convivence humaine (entretien
par visio-conférence depuis Mendoza, Argentine)
- René Schérer (Université Paris 8) : Etre fouriériste aujourd’hui ?
- Alberto Bejarano (Université Javeriana de Colombie/ Paris 8,
doctorant) : Le roman comme laboratoire de l’utopie chez Roberto
Bolano
- Michèle Riot-Sarcey (Université Paris 8) : Le réel de l’utopie

* 16h15 - 18h
- Sophie Wahnich (CNRS/LAIOS-EHESS) : La Révolution française
comme foi en l’impossible
- Stéphane Douailler (Université Paris 8) : Blanqui et Benjamin

* Conclusions : Emmanuel Péhau et Bruno Meziane (Université Paris
8, doctorants),
- Georges Navet (Université Paris 8) »

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