Vraiment, quel idiot cet Epicure !

7 views
Skip to first unread message

Bracarius

unread,
May 16, 2001, 9:47:26 AM5/16/01
to
Cicéron 70-72. Bienvenue aux critiques !

Attention, certains passages peuvent choquer les âmes (épicuriennes)
sensibles ! -:oD))

[70] Hoc dicere turpius est quam illud, quod vult non posse defendere. Idem
facit contra dialecticos; a quibus cum traditum sit in omnibus
diiunctionibus, in quibus "aut etiam aut non" poneretur, alterum utrum esse
verum, pertimuit, ne, si concessum esset huius modi aliquid "aut vivet cras
aut non vivet Epicurus", alterutrum fieret necessarium: totum hoc "aut etiam
aut non" negavit esse necessarium; quo quid dici potuit obtusius? Urguebat
Arcesilas Zenonem, cum ipse falsa omnia diceret, quae sensibus viderentur,
Zenon autem non nulla visa esse falsa, non omnia; timuit Epicurus, ne, si
unum visum esset falsum, nullum esset verum: omnes sensus veri nuntios dixit
esse. Nihil horum nisi +valde; graviorem enim plagam accipiebat, ut leviorem
repelleret.
[71] Idem facit in natura deorum: dum individuorum corporum concretionem
fugit, ne interitus et dissipatio consequatur, negat esse corpus deorum, sed
tamquam corpus, nec sanguinem, sed tamquam sanguinem. Mirabile videtur quod
non rideat haruspex, cum haruspicem viderit; hoc mirabilius, quam vos inter
vos risum tenere possitis? "Non est corpus, sed quasi corpus": hoc
intellegerem, quale esset, si in cereis fingeretur aut fictilibus figuris;
in deo quid sit quasi corpus aut quid sit quasi sanguis, intellegere non
possum. Ne tu quidem Vellei, sed non vis fateri.
[72] Ista enim a vobis quasi dictata redduntur, quae Epicurus oscitans
halucinatus est, cum quidem gloriaretur, ut videmus in scriptis, se
magistrum habuisse nullum. Quod et non praedicanti tamen facile equidem
crederem, sicut mali aedificii domino glorianti se architectum non habuisse;
nihil enim olet ex Academia, nihil [ne] ex Lycio, nihil ne e puerilibus
quidem disciplinis.


Il s'agit d'Epicure, et c'est toujours Cotta qui parle.

[70] (.) Il fait de même contre les dialecticiens ; comme ils enseignèrent
que dans toutes les disjonctions, dans lesquelles on admet « soit le oui,
soit le non », l'une des deux parties était vraie, il trembla de crainte
que, si l'on avait avancé quelque chose du genre : « soit Epicure sera en
vie demain, soit il ne le sera pas », l'une des deux propositions ne s'
imposât :

* (Cotta insinuerait-il qu'Epicure craignait la mort ?)

il nia que s'imposât l'alternative « soit oui soit non » toute entière ; qu
'aurait-on pu dire de plus stupide que cela ? Arcésilas pressait Zénon, en
disant que, pour lui, tout ce qui était perçu par les sens était faux, alors
que Zénon soutenait que si une part avait paru fausse, tout ne l'était pas ;
Epicure craignit que, si une seule chose avait paru fausse, plus rien ne fût
vrai :

* (.ce qui ferait bien l'affaire de Cotta l'Académicien)

il dit que tous les sens étaient les messagers du vrai. Il ne soutenait
aucune position si ce n'est la plus absurde,

* (en supposant une lacune dans le texte)

et avec vigueur ; il recevait en effet une plus grave blessure, pour en
repousser une plus légère.
[71] Il fait de même au sujet de la nature des dieux : en s'éloignant de l'
idée de corps insécables - afin de ne pas conclure à leur mort et à leur
anéantissement - il dit qu'il n'y a pas de corps divin, mais une sorte de
corps, ni du sang, mais une sorte de sang. Il serait étonnant

* Je suis obligé d'inférer ce conditionnel de la suite de la phrase (litt :
il est étonnant qu'un haruspice ne rirait pas).

qu'un haruspice ne rie pas, s'il voyait un haruspice ; est-ce que ceci est
plus étonnant que le fait que vous puissiez vous retenir de rire entre vous
? « Ce n'est pas un corps, mais un quasi-corps » : je comprendrais quelle
est sa nature, s'il était représenté en figures de cire ou d'argile ; dans
un dieu, ce qui est presque un corps ou ce ce qui est presque du sang, cela,
je n'arrive pas à le comprendre. Et pas même toi, Velleius ! Mais tu ne veux
pas le reconnaître.
[72] Vous répétez, comme sous la dictée, les rêves qu'Epicure a faits la
bouche ouverte. puisqu'il se glorifiait, assurément, comme nous le voyons
dans ses écrits, de n'avoir eu aucun maître. Et, même s'il ne s'en vantait
pas, je le croirais néanmoins, j'en suis sûr, sans difficulté, de même que
je croirais le propriétaire d'une maison mal faite, qui se vanterait de ne
pas avoir eu d'architecte ; on n'y sent, en effet, aucun parfum Académique,
aucune senteur de Lycée, aucune odeur même d'études d'enfants.

Reply all
Reply to author
Forward
0 new messages