Les vacances sont terminées depuis deux semaines maintenant. Lorsque j’étais enfant, cette période paraissait se prélasser au soleil d’un été chaud et ludique. Je me souviens du village qui résonnait encore des bruits du maréchal ferrant tapant sur son enclume, et cette l’odeur âcre et opaque de la corne lorsqu’il posait le fer rouge sur le sabot du cheval. Le boulanger aussi, bedonnant en « marcel » tout blanchi de farine, traversant la rue pour aller boire un vermouth au café. Le temps était donné par l’église qui sonnait heures, demi-heures et même les quarts d’heure ! Parfois, sur le parvis, le garde champêtre annonçait des nouvelles officielles des alentours…etc… J’ai l’impression d’avoir 120 ans et pourtant je revis chacune de ces émotions comme si c’était hier. Je partais dans les bois, le long de la rivière rejoindre les enfants qui s’y baignaient. La vie semblait s’écouler comme la rivière, calmement, tranquillement… J’oubliais les cabanes dans les arbres. Après leurs constructions hasardeuses faites de bric et de broc, nous nous y donnions rendez-vous munis de victuailles chapardées dans les placards de nos parents. Nous passions des après-midis entières à espérer pouvoir y dormir ou à nous faire peur. Notre enfance s’est nourrie d’histoires pleines de fées, de sorcières, de farfadets et de feux follet. La peur et la magie, le rêve et les chimères ont fait le reste et nous, nous avons fait notre livre d’histoires. Sensible et riche, ce livre d’histoires fait d’imaginaire et de vécu, je l’ai transmis à mon fils, de façon inconsciente bien sûr. Vive les vacances au soleil d’été, vive les cabanes dans les arbres et vive les farfadets (et les autres aussi…) Portez-vous bien. p