AGENDA
Mobilisation à Niort contre la loi Duplomb dimanche 29/06 à 10h
Une ritournelle de Mouloudji me tourne dans la tête… « Comme un p’tit coqu’licot »… Lorsque je me promène par les chemins de notre jolie région, je m’arrête fréquemment pour admirer ces océans de blé et d’orge qui ondulent sous le soleil des moissons d’été. Mais plus un seul coquelicot. Ces derniers disparaissent en silence comme les grandes causes. C’est juste triste. D’ailleurs, qui aurait l’idée saugrenue de protester. Ces papaver rhoeas enquiquinent les agriculteurs tout en enrichissant les Bayer et consorts. Il n’y a pas encore si longtemps, ces fleurs si communes parsemaient nos campagnes, nos bords de chemins. Et puis…pfff !! plus rien ou si peu... Que seraient les palettes de Caillebotte, Van Gogh, Renoir et le plus emblématique de tous, Claude Monet et les Coquelicots à Argenteuil peint en 1873. Quelle beauté pleine de sérénité, de paix…dans les hautes herbes, cette femme à l’ombrelle accompagnée d’une fillette et entourée d’une myriade de taches d’un rouge saturé au milieu d’un paysage bucolique. Magnifique mais improbable aujourd’hui.
Ces
fleurs éphémères habillées de rouge brasillant savent charmer nos
étés. Elles sont si gracieuses, si frêles, si fragiles et
légères…qu’on dirait des gouttes de sang parsemant les blés de
la St Jean. Gare à celles ou ceux qui tenteraient de se les
accaparer car cueillir un coquelicot c’est arracher un cœur vivant
qui bat au rythme de notre été. Elles semblent être les âmes
flamboyantes de nos souvenirs amoureux lorsqu’on se faisait des
promesses main dans la main. A peine cueilli, le coquelicot dépérit,
alors laissons-le, là où il essaye de prospérer tant bien que mal.
Ce matin encore, je me suis mis à rêvasser à l‘entrée d’un
champ d’où se distinguait un modeste toupet de coquelicots. Assis
sur un tronc d’arbre couché, j’admirais cette sublime humilité
de braise au milieu des blés dorés dressant leurs épis
orgueilleux... et là, j’ai de nouveau entendu la
ritournelle…
Comme un p’tit coqu’licot, mon âme… Un
tout p’tit coqu’licot… Portez vous bien. p