Les Nord-Africains ont de la difficulté à trouver un emploi

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Musulmans du Québec

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Mar 6, 2008, 2:06:02 PM3/6/08
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La Presse 
Politique, jeudi, 14 février 2008, p. A15 
 
Les Nord-Africains ont de la difficulté à trouver un emploi 
Le taux de chômage chez ces immigrants est le plus élevé de la province 
 
Perreault, Laura-Julie

L'automne dernier, la commission Bouchard-Taylor a entendu leurs doléances à répétition. Hier, Statistique Canada a mis des chiffres sur le malaise qu'éprouvent plusieurs immigrés maghrébins: ils ont plus de difficulté que tous les autres à trouver un emploi au Québec.

En 2006, alors que le taux de chômage au Québec était à peine de 6,3% parmi les 25-54 ans, il atteignait 27,9% pour les immigrants nés dans un pays de l'Afrique du Nord et installés au Québec entre 2001 et 2006.

Ceux qui sont arrivés au cours des cinq années précédentes, soit de 1996 à 2001, s'en tirent un peu mieux. Mais avec un taux de chômage de 18,7%, ils ne rattrapent ni la population québécoise en général, ni l'ensemble des immigrants récents, qui ont un taux de chômage de 13,4%.

Mais les immigrés d'Afrique du Nord ne sont pas les seuls mal en point sur le plan de l'emploi. Dans le triste palmarès du chômage au Québec, ils sont suivis de près par les autres nouveaux arrivants d'Afrique (27,1%), puis par ceux d'Amérique latine (15,4%), d'Asie (13,3%) et d'Europe (13,2%).

Seuls les immigrés européens de longue date, établis depuis plus de 10 ans, sont à égalité avec les travailleurs québécois nés au Canada.

Écart remarqué

À Statistique Canada, le sort des nouveaux arrivants nés en Afrique du Nord n'est pas passé inaperçu. Aucun groupe au Canada n'a une situation aussi peu enviable, note Christel Le Petit, responsable à Statistique Canada des analyses tirées de l'Enquête sur la population active. "Ces statistiques peuvent s'expliquer en partie par le fait que plus de 20% des immigrants nés en Afrique sont des réfugiés. Ces derniers arrivent avec moins de documents, alors le délai pour entrer sur le marché du travail peut être plus long", a noté l'analyste en chef.

Des études antérieures lui permettent aussi d'avancer que la non-reconnaissance des diplômes et de l'expérience acquise à l'étranger ainsi que le manque de connaissance des deux langues officielles justifient aussi, en partie, le taux de chômage plus élevé.

Un retard pancanadien

Le Québec, notait Mme Le Petit hier, est aussi dans une situation peu enviable par rapport à d'autres provinces canadiennes quant à l'intégration économique des immigrés. "La situation économique y est pour quelque chose. Il y a moins d'occasions d'emploi au Québec que dans une province comme l'Alberta" qui vit un boom économique, affirme-t-elle.

Dans une première analyse statistique sur la place des immigrés sur le marché du travail en 2006, Statistique Canada avait dévoilé l'été dernier que si, dans l'ensemble du Canada, 11,1% des immigrants très récents sont incapables de trouver du travail, au Québec, ils sont 17,8% dans la même situation. Même les immigrés de longue date (plus de 10 ans au pays) s'en sortent moins bien au Québec, avec un taux de chômage plus élevé (9,2%) que dans le reste du pays (5,5%).

L'étude rendue publique hier s'attarde aussi au taux de chômage parmi les femmes immigrées. Au pays, elles ont deux fois plus de difficulté à décrocher un boulot que la population en général.

Nouvel outil statistique

Les données dévoilées hier ne peuvent être comparées à des statistiques plus anciennes. Ce n'est que depuis 2006 que Statistique Canada, dans le cadre de son Enquête sur la population active, tient compte du lieu de naissance des répondants. "Mais à l'avenir, nous allons suivre les changements de près. S'il y a des politiques ou des programmes mis en place par le gouvernement, nous pourrons en voir les effets", note Christel Le Petit.

Encadré(s) :

Le chômage des immigrés

Chez les 25-54 ans en général Canada 4,9%; Québec: 6,3%

Immigrants très récents (établis entre 2001 et 2006) Canada: 11,1%; Québec: 17,8%

Immigrants récents (établis entre 1996 et 2001) Canada: 7,3%; Québec: 13,4%

Immigrés de longue date (établis avant 1996) Canada: 5,5%; Québec 9,2%

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