Lutte contre la corruption – Noëline Ramanantenasoa défend les magistrats
http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/lutte-contre-la-corruption-noeline-ramanantenasoa-defend-les-magistrats-49785/La ministre de la Justice a déclaré que les décisions des
juges sur la libération des personnes suspectées de corruption sont
irrévocables. Une réponse aux accusations du Bianco.
La Justice est souveraine. Les appels répétés du Bureau indépendant
anti-corruption sont vains. La Justice n’entend pas changer sa manière
de faire, concernant le traitement des dossiers relatifs à des
suspicions de corruption. À plusieurs reprises, le Bureau indépendant
anti-corruption a, en effet, lancé des appels qui s’apparentent à des
accusations concernant la libération quasi-systématique des suspects
déferés au Parquet de la chaîne pénale anti-corruption.
«
Les décisions des juges sont souveraines et irrévocables. Ils sont
parfaitement libres de leurs décisions par rapport aux dossiers », a
déclaré la garde des Sceaux en marge d’un événement à la Cour des
comptes hier.
En d’autres termes, aussi bien le pouvoir central que le Bianco et même
le président sont impuissants face à l’indépendance des juges.
À entendre la Garde des sceaux, voilà justement pourquoi une réforme de la stratégie de lutte est entamée.
«
Nous espérons que cette réforme va améliorer le système de lutte
contre la corruption ainsi que les résultats », a-t-elle défendu.
Nécessité
Mais si tout le monde est d’accord sur la nécessité la stratégie de
lutte contre la corruption, le contenu proprement dit de cette réforme
reste assez flou, à l’heure actuelle. Lancées en grande pompe il y a
quelques mois, les actions concrètes tardent à se ressentir sur le
terrain et le Bianco est plus que jamais isolé. Et la résolution des
problèmes au niveau de la Justice constitue justement un des points qui
dérange dans le dossier.
«
La réforme du système de lutte contre la corruption est nécessaire
pour qu’il n’y ait plus de décalage entre les différentes étapes »,
soutient Jean Louis Andriamifidy, directeur général du Bianco, en
annonçant que la nouvelle stratégie pour mener la guerre contre le fléau
est déjà effective depuis son adoption en conseil des ministres, en
juin.
Mais, si l’on se réfère au bilan du Bianco depuis l’arrivée de l’actuel
directeur général, l’ ampleur du problème risque d’être au delà d’un
simple décalage. Dix dossiers sensibles ont été bouclés par la branche
territoriale d’Antananarivo. Soixante-seize personnes ont été arrêtées
et déférées devant la chaîne pénale anti-corruption, dans le cadre de
ces dossiers, mais une seule a été placée sous mandat de dépôt. Un bilan
qui met à mal l’enthousiasme des enquêteurs qui n’hésitent pas à
pointer du doigt le mécanisme judiciaire en déclarant « l’indépendance
de la Justice est l’un des socles de la démocratie, mais cette
indépendance implique des responsabilités et une recevabilité ».
La déclaration faite par la Garde des sceaux, hier, constitue donc la
première réponse directe de la part d’un représentant de la Justice au
Bianco. Des mots qui pourraient soulever de nouvelles réactions du côté
d’Ambohibao.
Bonne réflexion.