Catholique.org - Questions essentielles
Quelle est la position de fond de l’Eglise sur l’avortement ?
Pourquoi l’église est contre l’avortement ? En cas de viol, pourquoi
imposer de garder l’enfant ? Pourquoi donner la vie à un enfant
handicapé, sachant qu’il va souffrir ?
L’enfant encore à naître, dès l’instant de sa conception, alors
qu’il n’est encore qu’un tout petit embryon a droit à la même dignité
(qui commence par le droit à la vie) que toutes les personnes
humaines. Si l’on ne peut pas définir l’instant à partir duquel
l’ovule fécondé est pleinement un personne humaine, il n’y a pas
d’autre solution acceptable que de lui donner dès l’instant de la
fécondation tous les droits d’un personne humaine.
Ce n’est que depuis octobre 2003 que le sénat américain a interdit
la barbarie qui autorisait à tuer l’enfant jusqu’à la fin de
l’accouchement.
L’Eglise est contre l’avortement car elle est toujours pour la vie
et la protège inconditionnellement, surtout là où elle est la plus
faible, fragile et vulnérable. C’est ce qu’elle fait tout au long de
l’existence (malades, personnes handicapées, vieillards...).
L’Eglise est donc contre l’avortement car c’est un meurtre. Et plus
la personne assassinée est faible, plus le meurtre et coupable. Or,
nul n’est plus faible qu’un embryon.
Lors du drame d’un viol, on ne répare pas les souffrances en tuant
un innocent. Personne n’a demandé à ce qu’il vienne, pas même lui
(aucun enfant ne le fait), mais cela ne saurait justifié qu’on s’en
débarrasse parce qu’il dérange.
Il est utopique de chercher à avoir un monde sans guerre, injustice,
violence, exclusion, torture, tant qu’on laissera se dérouler cette
première des guerres, violence, injustice, exclusion, torture. Surtout
qu’elle touche ici à ceux qui n’ont pas même leurs cris pour se
défendre La femme qui a déjà subi le traumatisme du viol n’a pas
besoin qu’on y ajoute celui de l’avortement. C’est toujours une
blessure d’une incroyable profondeur (contrairement à ce que
prétendent beaucoup qui ont intérêt dans la question), car elle touche
à la faculté de transmettre la vie qui est dans l’essence même de
l’identité de la femme. On peut comprendre que la femme après avoir
accouché ne puisse pas élever cet enfant qui lui rappelle son
traumatisme. Cependant de nombreuses associations proposent de trouver
des famille d’accueil qui vont l’accompagner pendant sa grossesse et
qui sont prêtes à garder l’enfant si, une fois le premier choc passé,
elle ne se sent toujours pas capable de le garder.
Mère Térésa rappelait courageusement devant le Sénat Américain :
"Quand l’enfant devient l’ennemi no 1, alors tout homme est
susceptible d’être mon ennemi à abattre. Que tous ceux qui ne peuvent
garder leur enfant me le confient"
L’enfant qui viendra après celui qui aura été avorté risque d’être
marqué par cet avortement précédent, car le lieu de sa croissance, qui
aurait toujours du être le berceau de la vie, aura été marqué par la
mort. De plus, à un niveau parfaitement inconscient, il saura que sa
mère en aura rejeté un autre, avec tous les traumatismes que ça
implique (ce point : à ne jamais dire en mission devant une classe par
respect pour celles qui dans la classes auraient connu ce drame. Pas
de cette manière).
Il est faux de prétendre qu’un enfant handicapé est forcément
malheureux. Ils sont souvent très joyeux. Et si il est vrai qu’il va
souffrir, ça ne justifie aucunement qu’on le tue. Car nous passons
tous par la souffrance à des degrés divers, sans que ça nous ôte le
droit de vivre. La dignité de la personne handicapée, qui n’est
aucunement atteinte par son handicap, interdit qu’on s’en débarrasse.
Il est à noter que les personnes qui prétextent le bien de la personne
handicapée pour justifier sa suppression sont rarement honnêtes : il
s’agit de leur propre bien être, qui exige de ne pas avoir à s’occuper
d’un plus faible, d’un "non-productif".
On ne peut pas dire que l’Eglise considère l’avortement comme un
péché extrêmement grave sans également rappeler que rien n’est au delà
de la miséricorde de Dieu, que tout peut être pardonné si ce pardon et
demandé d’un cœur sincère. Redisons aussi que nous savons bien que la
plupart des femmes qui ont avorté ne l’ont pas fait de gaieté de cœur,
mais ne sachant que faire d’autre, parfois avec des pressions immenses
de la part de leurs familles et du corps médical.
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