NI ZIZEK NI BADIOU par JACQUES DANTON

[Frans Tassigny]

quels sont les nouveaux paradigmes ? Pensez vous que ZIZEK par exemple
ou BADIOU prendrons la relève de SARTRE ?
Judith BUTLER semble ralier la gent féminine, au nom de quoi ?
A qui donc se vouer ? Partout il existe un malaise, l'occident cheche
des maîtres, ceux de jadis ont déjà enfoncés tellement de porte qu'il
ne semble plus rien rester à leur suivants, ou alors Internet va
changer la donne, nous apporter l'oxygène à notre renouveau...

JACQUES DANTON

Ni Zizek, ni Badiou ne sont de taille à prendre la relève de Sartre et
de tous ceux qui l'ont précédé. Ce n'est pas la qualité de leur
réflexion qui est en cause. C'est qu'ils ne proposent pas de système
de pensée adapté aux attentes sourdes et cependant très fortes d'un
monde occidental à bout de souffle. Il en va de Zizek, de Badiou, et
même de Derrida, comme de Baudrillard: déconstruire par la critique
est chose salvatrice. Mais la déconstruction critique ne conduit à
rien si elle ne pose pas les pierres nécessaires à une reconstruction.
C'est de reconstruction dont tout le monde a besoin maintenant. A
titre personnel, je suis gavé comme l'oie de ne plus entendre parler
que de tolérance, de respect des différences, de respect de
l'environnement, de réinterprétations du lacanisme réinterprétant le
freudisme, des derniers scandales politico-financiers en date, de la
gentillesse des célébrités s'engageant à défendre des causes
humanitaires en tout genre, de la dénonciation des profits
astronomiques réalisés par les grandes banques, etc, etc.
Je me suis sans doute assez mal fait comprendre à vouloir taire, par
pudeur, modestie, doute aussi, mes propres idées. Mais je crois que le
temps est venu de les exposer. L'alternative à la démocratie a pour
nom l'"épistémocratie" - j'ai écrit un livre portant ce titre, un
livre qui propose un système politique entièrement nouveau. Au
prétendu respect des différences, j'oppose les notions de distances,
de "réseaux de distances", de "réseaux de faisceaux de distances".
J'ai écrit un livre développant ces idées; livre dont le titre est: "
Le jazz, l'imaginaire et le politique". C'est un livre qui fait suite
à " l'épistémocratie". J'ai également rédigé un ouvrage qui est une
critique des conséquences philosophiques, culturelles, sociales,
humaines, existentielles de la prise du pouvoir par les bourgeois, les
marchands, les financiers. Là encore, des concepts sont agencés, des
propositions sont faites, des ponts sont construits pour que l'on
puisse passer d'un monde à l'agonie à un monde renouvelé. La liste de
mes essais de philosophie politique n'est pas close. Au risque de me
montrer un peu trop présomptueux, je ne vois pas quelle pensée
actuelle peut proposer autant de concepts neufs que celle dont je suis
porteur. N.B. Je dis bien "porteur". Je ne suis en effet pas
responsable de tout. Un inconscient, qui ne dépend pas de moi, me
pousse à exécuter, mettre en forme, ses travaux préparatoires. Pour en
revenir aux concepts, ils sont fondamentaux. Si Marx a eu un tel écho,
s'il a pu modifier la face du monde, la modifiera sans doute de
nouveau, c'est parce qu'il a forgé ( ce n'est qu'un exemple ) la
notion de "lutte des classes". De même concernant la critique de la
démocratie. Elle se fonde, chez moi, sur des concepts très précisément
définis. Il ne suffit pas, je le redis, de s'opposer à l'injustice,
d'aller à contre-courant, il s'agit d'ouvrir des voies de navigation
que tout le monde peut, après réflexion, emprunter sans craindre le
naufrage. C'est pourquoi des Zizek, des Badiou éclairent sans doute
quelques chemins, mais ne sont pas des bergers. C'est pourquoi aussi,
il est important de d'abord publier, d'une façon ou d'une autre. Mes
différents ouvrages constituent une épine dorsale à tout futur
mouvement, qu'il soit politique, économique, artistique, social et
pourquoi pas psychanalytique....

[Vítor Oliveira Jorge]

Bonjour
Zizek, Badiou, Stiegler sont certainement de grands penseurs. Ils ouvrent des chemins.
Je suis en train de les étudier, parmi d’ autres, comme Agamben, qui est crucial.
La pensée française est toujours vivante.
Zizek, slovénien,  est quelqu’un de très dense, malgré l’ image qui en donnent les medias.
Bien cordialement
Vitor O. Jorge