Milchel Foucault en question par R.Abibon et J.F Foncin

4 views
Skip to first unread message

Frans Tassigny

unread,
Nov 15, 2010, 3:37:55 AM11/15/10
to la libraire de germinalyse
RICHARD ABIBON
Pour moi, cela interagit avec mon opinion concernant
l’intellectualisme : un voile et un écran de fumée entre soi et la
vie
dans la réalité. Cela amène de grands intellectuels à avoir une vie
en
totale contradiction avec ce qu’ils écrivent,... et pour moi, pose la
question de la validité de leurs écrits. Je pense à Sartre, qui, en
deçà d’une œuvre à peu près unanimement encensée, a passé sa vie à se
tromper : d’abord soutien des communistes français en pleine période
stalinienne, soutien de Staline lui-même, puis soutien d’une
ultragauche qui a disparu dans le fleuve de l’histoire (fort
heureusement d’ailleurs, sinon nous aurions eu un autre régime de
type
stalinien). A quoi lui servaient donc son grand esprit et son immense
culture ?
Je pose la même question pour Foucault et aussi pour Lacan.
Pour Foucault, de ce que j’en sais sa vie sexuelle fut assez
misérable
non seulement dans la pratique de la pédophilie avec transmission de
VIH mais encore par la pratique du masochisme. Effectivement, son
rejet de toutes règles a pu l’amener à rejeter la psychanalyse. Sauf
que, si la psychanalyse théorise le bien fondé des interdits
fondamentaux, dans la pratique, elle ne juge pas, sinon elle ne
serait
plus la psychanalyse. Il est vrai qu’a circulé et circule à notre
époque une version morale de la psychanalyse, du fait même de cette
position concernant les interdits. C’est une chose de construire une
théorie qui valide les interdits , c’en est une autre de s’y appuyer
pour une conduite moralisante.
L’interdit fondamental, au-delà de celui de l’inceste pourrait se
formuler ainsi : tu ne prendras pas les mots pour des choses. On se
souvient de la définition que Freud donnait de la psychose : prendre
les mots pour des choses. Souvenons-nous alors, aussi, du premier
grand ouvrage qui fit connaître Michel Foucault : « les mots et les
choses ». Livre d’une érudition et d’une complexité telle qu’il m’est
tombé des mains au bout de 3 ou 4 chapitres. J epourrais faire mon
mea
culpa : j’ai pas assez bien étudié, je n’ai pas assez lu pour
comprendre ce monument de la pensée. Avec le recul, je me dis que ma
perte d’intérêt en cours de route avait peut-être raison, et je pose
cette hypothèse en forme de question : à quoi a servi ce savant
Travail, pour Michel Foucault, sachant qu’il me venait des formules,
en le lisant, telle que, passez moi l’expression, « c’est de
l’enculage de mouches ».
En ce qui concerne Lacan, tout ce qu’il nous dit, disait-il, se fonde
sur sa pratique ; or, en disant cela, il faisait appel à notre
croyance, et non à notre esprit critique. Car de sa pratique, il n’a
jamais rien dit. Ce qu’il nous laisse apercevoir, c’est sa pratique
livresque : ça, des auteurs, il en a lus ! Or, si la pratique des
livres peut se comprendre pour un philosophe et n’est pas exclue pour
un psychanalyste, ce qui distingue le philosophe du psychanalyste,
c’est qu’il a une pratique qui est autre que livresques. Ce sont des
préoccupations pratiques qui ont amené Freud à inventer la
psychanalyse. Or, à partir des témoignages de ses analysants (c’est
tout ce que nous avons) il me semble que Lacan a eu essentiellement
une pratique de shaman, à recevoir ainsi les gens seulement une
minute. Quel rapport entre cette pratique et les incroyables
complexités des développements de sa théorie ? là aussi, je crois
qu’il y a maldonne.j'ajoute que j'ai connu le nom connu auquel vous
faites allusion à propos de cette institution du sud de la France. et
que j'ai eu aussi sur mon divan qqn qui qui, ado, avait été placé
dans
cette institution. ce qu'il m'a décrit ressemblait plus à du viol
qu'à
une aimbale transgression à but ludique. il en avait assez gros sur
la
patate.




la réponse du Pr FONCIN

J'étais au courant, car c'était "universellement connu dans les
milieux intellectuels de la Rive Gauche" (Paul Reboux et Germain
Muller, A la manière de ... Marcelle Tinayre), en ce qui concerne le
masochisme de Michel Foucault, mais je l'avais tû, parce que ce
n'était pas important dans la dialectique homosexualité - pédophilie.
Mais je ne confonds pas "rejet de toute règle" (rejet du reste
impossible, en particulier pour quelqu'un qui, comme M.F., crée une
oeuvre) et négation d'un interdit. La difficulté avec les règles est
du domaine de la personalité psychopathique (souvent dite à tort
Borderline), la difficulté avec l'interdit du domaine de la névrose.
Les Mots et les Choses, malgré son style parfois difficilement
supportable (mais celui de Hegel est pire, à en croire Taine) est une
étape importante, avatar du nominalisme, de la querelle des
Universaux, et dont le titre annonce bien la couleur. Bien sûr il est
des gens pour qui l'épistémologie est sans intérêt ni importance ; je
crois au contraire que les difficultés actuelles de la psychiatrie en
tant que science et pratique indissolublement liées sont dues à la
domination explicite ou (cas du DSM) implicite d'une épistémologie
nominaliste, souvent dans son avatar positiviste.
Je n'ai pas vraiement d'opinion sur mon défunt collègue à l'Ecole
Pratique des Hautes Etudes (avant que la sixième Section, des Sciences
Sociales, ne quitte l'EPHE pour devenir l'EHESS - ils ont supprimé le
P de Pratique, peut-être pour dire que les sciences sociales n'ont
rien de pratique, peut-être pour éviter une prononciation vicieuse de
l'EPHESS) Lacan, sinon que je sais qu'il était intelligent, et donc ne
commenterai pas le passage correspondant de la contribution ci-
dessous.

Cordialement,

JFF
Reply all
Reply to author
Forward
0 new messages