autoue de Foucault et de Lacan par R.Abibon et J.F Foncin

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Frans Tassigny

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Nov 15, 2010, 8:50:25 AM11/15/10
to la libraire de germinalyse
Pr FONCIN


J'étais au courant, car c'était "universellement connu dans les
milieux intellectuels de la Rive Gauche" (Paul Reboux et Germain
Muller, A la manière de ... Marcelle Tinayre), en ce qui concerne le
masochisme de Michel Foucault, mais je l'avais tû, parce que ce
n'était pas important dans la dialectique homosexualité - pédophilie.
Mais je ne confonds pas "rejet de toute règle" (rejet du reste
impossible, en particulier pour quelqu'un qui, comme M.F., crée une
oeuvre) et négation d'un interdit. La difficulté avec les règles est
du domaine de la personalité psychopathique (souvent dite à tort
Borderline), la difficulté avec l'interdit du domaine de la névrose.
Les Mots et les Choses, malgré son style parfois difficilement
supportable (mais celui de Hegel est pire, à en croire Taine) est une
étape importante, avatar du nominalisme, de la querelle des
Universaux, et dont le titre annonce bien la couleur. Bien sûr il est
des gens pour qui l'épistémologie est sans intérêt ni importance ; je
crois au contraire que les difficultés actuelles de la psychiatrie en
tant que science et pratique indissolublement liées sont dues à la
domination explicite ou (cas du DSM) implicite d'une épistémologie
nominaliste, souvent dans son avatar positiviste.
Je n'ai pas vraiement d'opinion sur mon défunt collègue à l'Ecole
Pratique des Hautes Etudes (avant que la sixième Section, des
Sciences
Sociales, ne quitte l'EPHE pour devenir l'EHESS - ils ont supprimé le
P de Pratique, peut-être pour dire que les sciences sociales n'ont
rien de pratique, peut-être pour éviter une prononciation vicieuse de
l'EPHESS) Lacan, sinon que je sais qu'il était intelligent, et donc
ne
commenterai pas le passage correspondant de la contribution ci-
dessous.


Cordialement,


JFF

Richard Abibon voilà ce que je peux répondre :
Je ne comprends pas bien ce que signifie pour la psychiatrie une
épistémologie nominaliste et souvent dans son avatar positiviste. Ces
notions épistémologiques me dépassent. Si ce n’est que pour moi, la
quest...ion n’est pas celle du diagnostic de Michel Foucault. Ni
d’aucun diagnostic, car c’est pour moi, c’est là le franchissement de
la barrière épistémologique entre psychanalyse et psychiatrie.
En ce qui concerne ce que je disais de Sartre, il n’agit pas non plus
de vie personnelle versus son œuvre, mais de son engagement politique
qui, à mon sens, fait partie de l’œuvre. Quoique, à son sujet on cite
souvent ce que disait Simone de Beauvoir : les amours nécessaires et
les amours contingentes. La référence implicite à Aristote, dans ce
propos, et bien que non tenu par Sartre (enfin, si mes souvenirs sont
bons) font maintenant référence comme si ça faisait partie de
l’œuvre : l’affirmation d’un nouvel ordre amoureux, … allant de pair
avec un nouvel ordre du monde ? C’est là où le bât blesse : autour de
20 millions de mort, Staline. C’est là où une vision intellectuelle de
la société entraîne des catastrophes sur lesquelles il n’est pas
possibles de ne pas s’interroger, au niveau d’un hiatus gigantesque
ente théorie et pratique.
Par chance, Foucault n’avait pas de « pratique » stricto sensu, mais
je me rappelle son soutien fervent à l’Ayatollah Khomeiny lors de la
révolution iranienne. Conséquence : un peuple iranien étouffé, une
guerre de huit millions de morts, si je me rappelle bien. Alors si
tout ce travail intellectuel n’amène pas à plus de clairvoyance,
quid ?
Pour Lacan, ça me touche encore beaucoup plus ; lui, il n’a pas pris
de position politique et il a bien fait. N’empêche, sa référence aux
seuls livres, c'est-à-dire au savoir, me pose problème pour quelqu'un
qui prétend travailler avec l’inconscient, c'est-à-dire ce qu’on ne
sait pas. La dérive intellectualiste de la psychanalyse qu’il a
engendrée est quand même un phénomène historique qui à mon sens n’est
pas pour rien dans le déclin historique de la psychanalyse à l’heure
actuelle.
Quelqu'un sort d’une séance de contrôle, à l’instant. Elle vient de me
dire, après m’avoir exposé une difficulté dans sa pratique : « si je
n’étais pas une brêle en théorie »… je l’ai arrêtée là-dessus. Je lui
ai demandé ce qu’elle ressentait dans la situation qu’elle m’exposait.
Eh bien elle m’en a sorti des choses, et pas mal de références à sa
propre histoire. Elle ressentait un déficit de « savoir » au sens
classique, mais elle disposait d’un savoir qu’elle ne savait pas et
sur lequel elle pouvait parfaitement s’appuyer pour se dépêtrer de la
situation.
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