Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Catherine Bréchignac
(Académie des sciences)
De la philosophie de la « Raison » : Descartes et Galilée
En dialogue avec
Francisco Gordillo
(Université Catholique de Lille/Académie de Créteil),
Pierre-François Moreau
(ENS Lyon)
et
Patrice Vermeren
(Université Paris 8)
Lien ZOOM pour suivre la séance à distance :
https://u-picardie-fr.zoom.us/j/97164825161
Mardi 11 mars 2025, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine,
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
Bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés, Descartes et Galilée, deux philosophes majeurs du XVIIe siècle, se connaissent à travers leurs écrits, qui mettent à nu leurs méthodes de pensée, leur raisonnement, leur logique, ainsi que leur faculté de douter : d’un doute méthodique pour l’un, d’un doute plus intuitif pour l’autre. Descartes, l’introverti, muni de sa raison et de son doute méthodique, cherche en lui comment repousser l’incertain pour ne garder que le certain, tandis que Galilée, plus extraverti, attaque l’incertain pour sonder ce qui pourrait en être certain.
Tous deux, en quête de vérité, émettent des hypothèses, conscients que la valeur explicative de l’hypothèse n’est pas nécessairement valeur de vérité. S’ils doutent de la véracité de l’hypothèse, ce doute n’intervient pas au même niveau dans leur raisonnement. Le doute méthodique de Descartes intervient pour construire le savoir à partir d’hypothèses simples, basées sur l’intuition, qui, résistant au doute, sont vraies. Quant à Galilée, s’il doute de l’hypothèse, il la conservera tant qu’elle ne sera pas contredite par l’expérience. La valeur explicative de l’expérience progressera alors vers la vérité.
Dans une lettre véhémente que Descartes écrira en 1638 à Mersenne, qui, avec malice, lui avait demandé son avis sur le livre de Galilée Les Discorsi, il apparaît clairement comment naît la séparation entre la science et la philosophie, séparation que développera Kant dans La Critique de la raison pure.
Aujourd’hui, la science comme la philosophie sont devenues, pour bon nombre d’individus, de simples opinions subjectives. Face à la cacophonie générale, il est fondamental d’apprendre les bases de la philosophie et celles de la science afin de retrouver la capacité de penser avec raison.
Catherine Bréchignac est une physicienne de renommée internationale, pionnière en nanosciences, elle est membre de l’Académie des sciences, dont elle a été secrétaire perpétuelle. Elle a été PDG du CNRS, et pendant plus de 14 ans, Ambassadrice déléguée à la science la technologie et l’innovation. Elle préside aujourd’hui le Groupe Interacadémique pour le Développement. Depuis une dizaine d’années, s’appuyant sur les idées développées par les philosophes de la raison, elle revisite ce thème à l’aune des récents progrès de la science. Catherine Bréchignac est une auteure connue, notamment avec l’un de ses premiers livres L’irrésistible envie de savoir : Bâtisseurs de sciences (Ed. Cherche midi, 2018) et d’autres ouvrages qui ont suivis comme La sardine et le diamant - De l’utilité de l’ordre et du désordre (Ed. Cherche Midi, 2020), ou encore Retour vers l’obscurantisme : La manipulation des savoirs et des peurs orchestrée par un courant de pensée anti-progrès entraîne nos civilisations vers la catastrophe (Ed. Cherche midi, 2022), dans lesquels elle développe une véritable philosophie de la raison. Son prochain livre, qui paraîtra aux Editions du cerf dans une collection dédiée à la philosophie, traite des périls de la raison. Catherine Bréchignac – qui connait bien l’Amérique latine, où elle se rend régulièrement pour des conférences en philosophie –, est titulaire d’un doctorat honoris causa en sciences sociales de l’UDELAR en Uruguay et de multiples décorations dans d’autres pays latino-américains.
L’équipe du séminaire des Dialogues Philosophiques
Direction scientifique : Stéphane Douailler, Éric Lecerf, Georges Navet (†), Bertrand Ogilvie, Patrick Vauday et Patrice Vermeren (Université Paris 8) ; Marie Cuillerai, Martine Leibovici (Université Paris 7), Nelson Vallejo-Gomez (FMSH) ; Jean-René Garcia (Université paris 13) ; Louise Ferté (Université de Lille) et Guadalupe Deza (Université de Picardie).
Équipe de Recherche : Julie Alfonsi (Université Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Gisele Amaya Dal Bó (Université Paris 13), Marie Bardet (Université nationale de San Martin), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Université de Lille), Jean-Jacques Cadet (LADIREP), Gustavo Celedón (Universidad de Valparaiso), Filipe Ceppas (UFRJ, Rio de Janeiro), Gustavo Chataignier Gadelha (Universidad del Maule, Chile), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaíso), Guadalupe Deza (Université de Picardie), Elena Donato (UBA), María Soledad García (Universidad Nacional de Colombia), Obed Frausto Gatica (Ball University), Claudia Gutiérrez (Universidad de Chile), Luis Gonzalo Ferreyra (LLCP), Camille Louis (Kom-Post), Luz María Lozano Suarez (Universidad del Atlántico, Barranquilla), Martin Macías (Université Paris 8-UDELAR, Montevideo), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (ESSEC/LLCP-Université Paris 8), Carlos Pérez López (Institut universitaire italien de Rosario et Institut Gino Germani /UBA), Soledad Nívoli (Universidad de Rosario), Senda Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Université Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Université Paris 8).
Site d’information et abonnement aux nouvelles : http://groups.google.com/group/infos-dialoguesphilosophiques
Site de la Maison de l’Amérique Latine : http://www.mal217.org/
ResponderResponder a todosReenviar No puedes reaccionar con un emoji a este mensaje |