Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Francisco Naishtat
(UBA – CONICET / LLCP Paris 8)
Les plis de l’idée d’histoire naturelle
chez Walter Benjamin
En dialogue avec
Michèle Cohen-Halimi
(Université Paris 8),
Tomás Baquero Cano
(UBA - CONICET)
et
Andrés Goldberg
(Université Paris 8)
Mardi 3 décembre 2024, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine,
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
Lien ZOOM pour suivre la séance à distance :
https://u-picardie-fr.zoom.us/j/97164825161
Si les notions de périssement [Vergängnis) et de mortalité [Vergänglichkeit) sous-tendent le cœur de la théorie benjaminienne de l’allégorie au sein de laquelle est présentée l’idée d’histoire naturelle [Naturgeschichte) comme figure clé de l’Origine du Drame baroque allemand, il nous intéresse ici de relier ce pli allégorique au pli « épistémo-critique » du même traité, où une notion préliminaire d’histoire naturelle surgit dans une séquence très serrée autour de l’œuvre d’art comme monade : d’abord sous le nom de « natürliche Geschichte », mais ensuite sous le nom de « natürliche Historie », au sein d’une
constellation hérétique, où s’invitent Platon et Leibniz ainsi que les notions d’Origine [Ursprung], Idée [Idee], Œuvre [Werk] et Monade [Monade] [GS I/1, p. 227]. Peu remarquée par les exégètes de l’idée benjaminienne d’histoire naturelle, cette constellation apparaît pour la première fois en amont de l’Origine du drame baroque allemand, toutefois sans la mention explicite du terme d’histoire naturelle, dans la lettre de Benjamin au théologien chrétien Florens Christian Rang du 9/12/1923, dans laquelle Benjamin esquissait les traits de son futur essai sur le drame baroque. Or paradoxalement, ce n’est pas l’idée de périssement et de mortalité qui préside ici, dans l’échafaudage benjaminien de cette « natürliche Historie », comme pourrait le laisser penser le texte du baroque, si on le lisait pour ainsi dire à rebours, d’aval en amont ; mais bien l’idée d’éternité [Ewigkeit] et de sauvetage [Rettung], relié au sozein grec. Alors, comment rendre consistants ces deux plis de l’idée d’histoire naturelle à l’intérieur de l’essai sur le drame baroque allemand et quels sont les enjeux et les projections de cette possible (des)articulation au-delà de ce texte spécifique, dans l’ensemble du corpus benjaminien voire dans l’histoire de sa réception. C’est autour de cette question, que rien n’empêche de poser, qu’on essaiera in fine de conclure notre présentation.
Francisco Naishtat est Docteur en Philosophie (UBA), Docteur Habilité en Philosophie (Paris 8) et MA en Logique Formelle (Paris V), Chercheur du CONICET à l’Instituto Gino Germani de l’UBA et Attaché Principal au LLCP de Paris 8. Director du projet PIP- CONICET 2023-2024 : Walter Benjamin : Materialismo antropológico a la luz de la teoría de lo no-humano [Unmensch].
Dernières publications : « La escritura autobiográfica en Walter Benjamin y la “astucia” del “yo” en los dispositivos benjaminianos de primera persona. Continuidades y dislocaciones del sujeto », in Omar Acha, Daniel Brauer et al., Autobiografia e Historia. La narrativa en primera persona y el acontecer vivido, Buenos Aires, Ediciones sb, 2024.
« Zur Kritik der Gewalt et Tractatus Logico-Philosophicus. Critique de la violence, philosophie du langage et histoire naturelle du droit », Cahiers critiques de la Philosophie, Université Paris 8, 2023.
Walter Benjamin y la crítica de la violencia . Constelaciones actuales e inactuales, Buenos Aires, Ediciones del Instituto Gino Germani, 2023 (junto a Natalia Taccetta, Lucila Svampa y Daniela Losiggio). « Masa, aura y materialismo onírico », Anthropology & Materialism, Paris, 2022.
L’équipe du séminaire des Dialogues Philosophiques
Direction scientifique : Stéphane Douailler, Éric Lecerf, Georges Navet (†), Bertrand Ogilvie, Patrick Vauday et Patrice Vermeren (Université Paris 8) ; Marie Cuillerai, Martine Leibovici (Université Paris 7), Nelson Vallejo-Gomez (FMSH) ; Jean-René Garcia (Université paris 13) ; Louise Ferté (Université de Lille) et Guadalupe Deza (Université de Picardie).
Équipe de Recherche : Julie Alfonsi (Université Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Gisele Amaya Dal Bó (Université Paris 13), Marie Bardet (Université nationale de San Martin), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Université de Lille), Jean-Jacques Cadet (LADIREP), Gustavo Celedon (Universidad de Valparaiso), Filipe Ceppas (UFRJ, Rio de Janeiro), Gustavo Chataignier Gadelha (Puc-Rio de Janeiro), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaiso), Guadalupe Deza (Université de Picardie), Elena Donato (UBA), Maria Soledad Garcia (Universidad Nacional de Colombia), Obed Frausto Gattica (Ball University), Claudia Guitérrez (Universidad de Chile), Luis Gonzalo Ferreyra (LLCP), Camille Louis (Kom-Post), Luz Maria Lozano Suarez (Universidad del Atlantico, Barranquilla), Martin Macias (Université Paris 8-UDELAR, Montevideo), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (ESSEC/LLCP-Université Paris 8), Carlos Pérez López (Institut universitaire italien de Rosario et Institut Gino Germani /UBA), Soledad Nivoli (Universidad de Rosario), Senda Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Université Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Université Paris 8).
Site d’information et abonnement aux nouvelles : http://groups.google.com/group/infos-dialoguesphilosophiques
Site de la Maison de l’Amérique Latine : http://www.mal217.org/