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unread,Feb 10, 2011, 1:14:20 PM2/10/11Sign in to reply to author
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to infos : administration, production et politique culturelle
Olivia Bozzoni-Frin- gant renonce à son poste de déléguée à la
préfiguration d’un pôle cho- régraphique d’excellence au Théâtre
national de Chaillot. Propulsée par l’Elysée, via le ministère de
la Culture où elle exerçait la fonction de conseillère du spectacle
vivant, elle devait prendre ses fonctions lundi 7 février. Aucun
contrat n’avait été signé par l’administration de Chaillot, mais
son poste (6 000 euros net) devait être pris en charge par une
«subvention spécifique» de l’Etat.
On peut comprendre qu’elle ne se soit pas rendue dans ses nouveaux
bureaux : elle n’était pas attendue. Ni par le directeur à venir,
Didier Deschamps, nommé mais toujours directeur du Ballet de Lorraine
(à Nancy), ni par la directrice en partance (en juillet) pour la
Maison de la danse et la Biennale de Lyon, Dominique Hervieu.
Pressions. Elle n’était pas non plus bienvenue au Cen- tre national
de la danse (CND) de Pantin, dirigé par Monique Barbaroux. Censée
étudier le rapprochement, voire la fusion, entre Chaillot et le CND,
Olivia Bozzoni- Fringant ne pouvait être cré- dible. Cette étude a
en effet déjà été menée en premier lieu par l’ancien directeur du
CND Michel Sala et pour- suivie jusqu’à présent. Té- moin, une
exposition sur le bal, visible en ce moment et concoctée par les deux
structures.
Ce qui ne signifie pas pour autant que tout soit mer- veilleux au CND,
premier établissement public pour la danse, créé en 1997. Claire
Rousier, directrice du dépar- tement mémoire et recher- che, a été
poussée vers la sortie. Rupture à l’amiable. Jean-Marc Granet-
Bouffarti- gue, directeur de la création et des spectacles, doit,
lui, faire face à un licenciement économique selon lui «injus-
tifié». Il voyait hier matin son avocat pour porter l’af- faire aux
prud’hommes. Rien d’enchanteur non plus à Chaillot. Le «Front
Chaillot», réunissant syndi- calistes et certains person- nels non
syndiqués, parle de pressions internes et de dé- parts «incités».
Alors que les syndicats planchent sur le protocole d’accords de révi-
sion de la convention collec- tive (présentation fin fé- vrier),
voulue par la présente et la future directions, ils constatent
«qu’une dizaine de personnes sont en rupture conventionnelle, et
qu’une autre démissionne». Qu’aurait pu faire une Olivia Bozzoni-
Fringant dans cette galère ? Peut-être étudier non la fusion mais
la dispari- tion d’une des structures dé- volues à la danse (en
partie seulement pour Chaillot)... Trop de danse nuit, surtout que ce
secteur artistique de- vient un terrain d’expéri- mentation pour
toute nou- velle politique. «Tout est permis, ce ne sont après tout
que des danseuses de peu de poids, dit Jean-Marc Granet- Bouffartigue.
Mais si cela se passait dans le monde du ci-néma ou du théâtre,
cela ferait scandale.» Effectivement, on imagine mal le précédent
di- recteur de Chaillot jusqu’en 2008, Ariel Goldenberg, en- durer une
telle pression. Télécommandée. Si cette histoire malheureuse de no-
mination télécommandée passionne le milieu, c’est qu’elle est
symbolique du peu de considération dans laquelle sont tenus les
artis- tes chorégra- phiques.
Pour rappel, Dominique Hervieu, non- candidate a Lyon, y fut nommée,
alors même que Didier Deschamps y postulant ne le fut pas mais obtint
Chaillot. Quelques jours avant sa nomination au Centre chorégraphique
na- tional de Créteil, Mourad Merzouki apprend qu’il de- vra partager
la demeure avec Blanca Li (histoire non réso- lue). Au Théâtre
National de Chaillot, il n’y aura pas d’emploi fictif. Les deux
directeurs s’en réjouissent.
MARIE-CHRISTINE VERNAY
Libération
12 fev 2011