Micmac à Rillieux-la-Pape

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Feb 17, 2011, 12:30:16 PM2/17/11
to infos : administration, production et politique culturelle
Mais que se passe-t-il au Centre chorégraphique national de Rillieux-
la-Pape (69) ? Un jury officiel a choisi un nouveau directeur, Yuval
Pick, mais le ministre Mitterrand tente encore d’imposer son candidat,
Mourad Merzouki. Choquant.

Comme on pouvait le redouter, la succession de Maguy Marin à la tête
du Centre chorégraphique national (CCN) de Rillieux-la-Pape donne lieu
actuellement en coulisses à des manœuvres choquantes. Résumons : le
vendredi 11 février, le jury (deux représentants de l'Etat, un de la
région Rhône-Alpes, un de la ville de Rillieux-la-Pape et un
représentant de l'association en charge du CCN) se réunit pour le
choix final. Quatre des cinq candidats encore en lice sont réellement
en compétition : le circassien Mathurin Bolze, les chorégraphes Mourad
Merzouki, Yuval Pick et Rachid Ouramdane.

Tout le monde ou presque sait depuis pas mal de temps que Mourad
Merzouki, pourtant patron depuis peu du CCN de Créteil, bénéficie dans
la région de soutiens politico-artistiques assez considérables qui se
multiplient en sa faveur : Jean-Jack Queyranne (président de la
région), Guy Darmet (patron de la Maison de la danse en fin de mandat)
et Dominique Hervieu (successeure désignée de Guy Darmet) La chose
est tellement notoire, et ces réseaux apparemment si puissants, que
beaucoup imaginent que les jeux sont faits. Seulement, tout se passe
autrement. Au terme de délibérations dominées par le projet et la
personnalité de Yuval Pick, la décision du jury est sans appel. Par
quatre voix contre une – celle du représentant de la région –, il
choisit Yuval Pick. Ce qui signifie – et le détail n'est pas anodin –
que les deux représentants de l'Etat, auxquels n'avait été donnée
aucune consigne de vote, ont eux aussi choisi ce dernier.

A partir de quoi, tout s'embrouille. Ce que l'on sait en tout cas,
c'est que le ministre – poussé par on ne sait quelles forces –, auquel
revient la responsabilité d'acter la décision du jury, se met en tête
d'imposer envers et contre tout Mourad Merzouki. Contre son
administration (la DGCA), contre une partie de son cabinet, contre la
profession, il s'obstine. Il s'en faut même d'un cheveu pour qu'il ne
l'annonce publiquement, en dépit des multiples signaux que lui adresse
une profession infiniment plus légitimiste qu'on ne le croit. De son
côté, le président de région, Queyranne, affirme avoir fait savoir à
Frédéric Mitterrand qu'en dépit de ses préférences il respectait la
décision du jury. Nous en sommes là. A défaut d'un mot ou d'un geste
de Frédéric Mitterrand qui tarde à venir, le mieux serait que Mourad
Merzouki annonce sans la moindre ambiguïté qu'il se retire de cette
affaire.
.
Daniel Conrod
Télérama
Le 17 février 2011
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