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unread,Feb 5, 2011, 10:25:07 AM2/5/11Sign in to reply to author
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to infos : administration, production et politique culturelle
Les syndicats du spectacle vivant avaient promis de perturber la
journée de débats consacrée au nouveau slogan du ministère de la
culture : "La culture pour chacun". Vendredi 4 février, le Forum
culture 2011 organisé à la Grande Halle de La Villette a été bloqué
jusque vers 11 heures, à l'appel de la CGT-Spectacle, du Syndeac
(directeurs de scènes nationales, de centres dramatiques nationaux,
etc.), de la Coordination des intermittents et précaires, etc. Avec
Frédéric Mitterrand, il n'est plus question de "culture pour tous",
mais de "culture pour chacun", formule officialisée dans une note
signée par un conseiller du ministre de la culture, à l'automne 2010.
Quelques lignes avaient choqué : "Une certaine idée de la culture,
répandue dans les composantes les plus diverses de la société,
conduit, sous couvert d'exigence et d'excellence, à un processus
d'intimidation sociale." La colère est toujours là : "On a réussi la
démocratisation culturelle dans la mesure des moyens qui nous ont été
donnés !", riposte François Le Pillouër, président du Syndeac. Pour
arrondir les angles, la Rue de Valois a délayé son slogan : "Culture
pour tous, pour chacun, partagée", lit-on sur la banderole du Forum.
Après les tables rondes, M. Mitterrand s'est exprimé. Des annonces ? A-
t-il expliqué "la culture pour chacun" ? Rien de cela. Ce furent
quarante minutes plutôt laborieuses. "J'ai retenu la volonté de
débattre, s'écouter, parler (...), avant de prendre des décisions.
Nous avons appris à mieux nous rencontrer, à mieux nous connaître.
Nous garderons le souvenir d'une véritable chance pour parler et
rencontrer l'autre", etc.
Mais encore ? Le ministre veut "présenter les pratiques amateurs dans
les lieux professionnels". Il a suggéré d'offrir "un livre aux jeunes
mariés", comme Les Fables de la Fontaine, ou Les Misérables, de Victor
Hugo. C'est "un peu décousu", a-t-il admis. Et puis cela a déjà été
mis en oeuvre par Valéry Giscard d'Estaing quand il était président de
la République (1974-1981), sans convaincre, et l'expérience avait
tourné court...
Clarisse Fabre
Article paru dans l'édition du Monde 06.02.11