Ce qui
s'est passé au campus de l'Université d'Antananarivo le mardi 31 juillet est vraiment très grave.
La
franchise universitaire a été bafouée : les forces répressives du pouvoir
autoritaire actuel ont envahi l'Université d'Antananarivo.
Peu
après midi, les forces armées ont étalé leur brutalité dans l'enceinte
pédagogique de l'université, démontrant une fois de plus leur mission
définitivement répressive.
Les
bombes lacrymogènes ont éclaté de partout, et chacun sait combien leur gaz est
cancérigène. Le plus étonnant a été l’entrée de force de ces forces répressives
dans l’enceinte du campus universitaire.
Elles ne
sont pas venues à bout du chef des dahalo Remenabila ; serait-ce pour cela
qu’elles s’en prennent à des étudiants qui manifestent les mains nues ?
Les
étudiants, qui contestaient une année blanche, se sont ainsi retranchés dans
les zones pédagogiques où les militaires les ont poursuivis sans trêve.
Certains
ont été blessés dans leur fuite, mais le pire est ce qui est arrivé à
Herimanda. Il n’a pas suivi ses camarades mais s’est arrêté sur l’esplanade,
près du Département de Physiques. Et c’est là, dans une zone de cours, qu’il a
reçu une balle au front. Le sang a coulé, le front de Herimanda est
complètement déchiqueté ; s’il avait été touché au cou, il en aurait perdu
la vie !
La
franchise universitaire n’est plus du tout respectée. Les forces répressives
pénètrent jusque dans les zones de cours !
Où sont
les associations de défense des Droits de l’homme ? Ce qui se passe ici
n’est plus tolérable !
A leur
revendication contre une année blanche, le pouvoir a répondu par des bombes
lacrymogènes. A leur exigence pour que le pouvoir respecte la parole donnée
quant aux revendications du SECES, le pouvoir a rétorqué par des brutalités. Mais
quels intérêts défend donc ce pouvoir qui, à l’évidence, ne protège ni les
citoyens, ni leurs droits, ni leurs biens ?
Si l’on comptait les morts
et les blessés qu’il y a eu depuis le coup d’état, ce pouvoir ne mérite-t-il
pas amplement de rejoindre ceux qui exécutent leur propre peuple ?