Fw: Le canal sur la rivière Massacre peut enclencher une vraie révolution agricole dans le pays Par : Serge Junior FECU

109 views
Skip to first unread message

Joel Lorquet

unread,
Dec 1, 2023, 2:11:12 AM12/1/23
to


L’article suivant rédigé par : Serge Junior FECU

figurera dans la publication prochaine de l’ouvrage du Dr. Joël Lorquet intitulé « Le canal de la rivière Massacre, une opportunité pour renforcer la production nationale et entamer le développement endogène ».

Ce livre comportera trois parties :

1-Une analyse de la situation actuelle par l’auteur,

2-La publication des différentes opinions recueillies de la part des spécialistes de la question et

3-Les résultats d’un travail scientifique réalisé à partir d’une enquête autour de la position des Haïtiens sur la construction de ce canal.

Cet ouvrage de plus de 350 pages servira de guide et de repères aux chercheurs et investisseurs intéressés à faire de la production nationale une réalité en Haïti.

 

Bonne lecture :

 

Le canal sur la rivière Massacre

peut enclencher une vraie révolution agricole dans le pays

 

Par : Serge Junior FECU

 

D'abord, il faut s’accorder que le conflit en soi n'est profitable à personne, dans ce monde de plus en plus globalisé, on a besoin d’entretenir des relations et surtout d'être en paix. C'est encore plus évident quand il s’agit de deux pays sur une même île. Haïti et la République dominicaine, au-delà de tout contentieux historique qui puisse garder l'un l'autre en suspicion, la constante quête de convivialité est de mise.

 

Je me permets de faire une petite historicité pour mieux contextualiser le conflit du canal par rapport à l’idéal de paix qui doit prédominer. Depuis l'époque des nomades, des barbares, de guerres incessantes, les organisateurs de ces sociétés en avaient marre, et essayèrent de trouver des moyens de stopper les bagarres, littéralement fatigantes. Ils commencèrent à envoyer des commissions négocier des protocoles de paix, d’où l’existence des traités en diplomatie. C'est le cas pour la République d'Haïti et la République dominicaine aussi. Après divers conflits à l'origine de la terre, qui opposaient les colonisateurs espagnols et français sur l'île, ils ont signé plusieurs traités, essentiellement sur la délimitation de la terre jusqu’à la signature de plusieurs autres traités sur la délimitation des frontières, parmi lesquels le traité de 1929 qui aborde, entre autres, l’utilisation des rivières des traversent les deux pays. Ce traité signé entre les deux pays, comme boussole, devrait permettre d'éviter tout dérapage qui tend vers le conflit. L'article 10 est clair, sans équivoque. Le gouvernement haïtien devait tout simplement entrer la construction de notre première prise dans un agenda étatique par le biais du ministère de l’Agriculture et de l'Environnement, présenter un document technique de la construction d'une ou plusieurs prises à la table bilatérale, comme le veut le droit international public, montrer que cette construction tient compte des normes en vigueur dont les deux états ont l'obligation de respecter.

 

Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas seuls dans le monde, il faut prendre en considération les aspects du droit international même à travers nos dévouements les plus légitimes telle la canalisation d’une prise d’eau pour arroser nos fertiles et vastes plaines cultivables. C’est de nos droits les plus fondamentaux l’utilisation de la rivière Massacre, tout comme nos voisins dominicains, mais il faut prendre le soin de contourner des brèches diplomatiques. La brèche ici, c’est le fait que l’état haïtien n’a pas tenu d’informer le gouvernement dominicain sur la construction ou la reprise de la construction de notre canal, et pire, les démarches actuelles se font par des particuliers et non par l’état lui-même, d’où une faille juridique dont Luis Abinader a si bien profité pour en faire une cause diplomatique authentique. Le traité de 1929 oblige la consultation entre les deux états sur quel que soit le travail sur les rivières que partagent les deux pays. Du coup l’expression officieuse, subtile, des désavantages de l’Etat dominicain par rapport à l’utilisation équitable de la rivière par nos planteurs devient légitime. L’élite politique dominicain ne pouvait rester inamovible face à la menace de la production agricole en Haïti (perte de main d’œuvre) et à l’autosuffisance alimentaire (perte d’argent). Donc il fallait donner le ton. Au moins, ont-ils essayé. Bref.

 

Toutefois, le canal en soi est d’un fort symbolisme, symbole de production nationale, et par-dessus tout, d'union nationale. On peut comprendre l'engouement et la fierté que ce mouvement implique tant sur le territoire national que dans la diaspora. Nous allons encore mieux comprendre en faisant un coup d'œil sur l’époque coloniale, où nos hectares de terres fertiles exportaient des denrées un peu partout à travers le monde pour enrichir les colons. Nous avons encore ce même sol qui a produit des tonnes de cacaos, à la France, de la canne à sucre, de cotons, de cafés, des fruits et légumes etc. ; ce même sol qui nous a targués de "Perle des Antilles" autrefois.

 

Nous sommes connus pour nos produits de très bonne qualité, et bio si on le veut. La preuve en est bien grande, lorsque notre regretté défunt Jovenel Moïse a lancé Agritrans, nous avons commencé à exporter de la banane bio en Allemagne. Imaginez-vous des plaines de bananiers, des plaines de mangues francisques qui s'exportent surtout aux États-Unis, des plaines de riz... Nous avons parmi les meilleurs riz au monde, donc ce début d’irrigation peut enclencher une vraie révolution agricole dans le pays, et c’est là toute l’importance du canal. C’est un élément déclencheur !

 

Cependant, pour étonner le monde, c'est bien un enchaînement. Il faut d'abord la stabilité politique. Il faut des politiciens conscients, des Haïtiens conscients, à chercher Haïti en Haïti au lieu de vouloir le trouver ailleurs. L'agriculture peut nous convertir en Perle des Antilles une fois de plus, y ajoutant le tourisme. D'ailleurs nous avons des meilleures ressources au monde, ressources humaines, tant bien que naturelles. Nos jeunes ont d’innombrables aptitudes et peuvent travailler. Notre sous-sol, encore intact, de tonnes de matières premières à explorer et exploiter. Dès lors, l'enchaînement à travers la stabilité politique ; l'agriculture vers l'autosuffisance alimentaire et l'exportation, bien sûr, de produits bio, ce qui aurait un impact positif sur notre marque nation (notre nation-branding). Puis le tourisme, attirer le monde à venir profiter de notre beau soleil, nos belles plages, notre succulente cuisine avec des produits bio, nos fruits et légumes tout frais. L'impact irait du moindre marchand de fruit aux coins des rues, jusqu'à Royal Décaméron offrant de belles vacances en tout inclus, en 5 étoiles sur la plage. Et pourquoi pas la multiplication de ces chaînes d’hôtels de luxe tout au long de nos villes côtières, nos îlots ?!

 

L'enchaînement emboiterait vers nos ouvriers en situation irrégulière et d'indignité qui travaillent dans les champs, et les sentiers en république ici en République dominicaine, ils pourraient intégrer sur le marché du travail haïtien, y produire de la richesse. Si nous contemplons ce rythme pour au moins 10 ans, stable, ben des investisseurs vont certainement commencer par nous regarder et dans 20 ans de stabilité on peut commencer la construction du rêve haïtien, plus fort que jamais. Stabilité + Sécurité + Production nationale + Tourisme = économie forte et prospérité ; et c’est la formule miracle pour les pays de la caraïbe. Car notre richesse, c’est notre climat ! Le rêve de Toussaint et Dessalines n'était pas de chercher Haïti ailleurs, mais de construire une société où d'autres nations viennent chercher des opportunités, nos ancêtres ont prouvé leur générosité à travers des gestes de solidarité à l’égard d’autres nations après notre indépendance et nous devons retrouver notre dignité de grand peuple. Leur rêve n'était pas d'aller quémander partout pour accepter nos frères et sœurs haïtiens, mais de faire de la Première République Noire du monde une forteresse où l'on parle du vrai droit de l'homme, de prospérité, de dignité pour l'être humain, un joyau dont on devrait visiter juste pour le sentiment de se sentir humain peu importe sa couleur de peau ou son origine, venir puiser un peu à bastion de la dignité humaine.

 

Ainsi, au-delà de tout conflit, de nuance diplomatique, de surplus de patriotisme peu nécessaire, il a un pays à refaire. Il y a un Haïti qui doit renaître de ses cendres. Et nous avons les ressources qu'il faut, naturelle, humaine, des ressources qu'il faut explorer, et exploiter en notre faveur, sans supercherie, sans sensationnalisme. Ensemble, vers le rêve haïtien !

 

Serge Junior Fécu,

Entrepreneur haïtien,

Résident en République dominicaine,

sfec...@uottawa.ca

Le 5 octobre 2023

 

 


Reply all
Reply to author
Forward
0 new messages