# 6 / "Syrien" ou "Levantin"?

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CHJ Gomez

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Aug 8, 2012, 3:39:39 PM8/8/12
to HaitiCo...@yahoogroups.com, koze-ma...@googlegroups.com, forumc...@googlegroups.com, grandsdebats, haiti Nation, Haiti Think Tank, dja_...@yahoo.fr, JACQUES MALI

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Introduisons une culture d’excellence.
Let us do it right!

Mr. Jacques Mali.

 

Cher Mr. Mali,

 

Nous restons toujours ébahis d’admiration  par votre approche du sujet aussi épineux que le complexe d’infériorité de l’Haïtien en face d’un étranger, dans ce cas-ci nos cousins « arabes ». Cependant, nous nous posons souvent la question, est-ce que vos interlocuteurs ont compris et digéré vos mises au point?

 

Le danger logistique de votre approche est la perception par les lecteurs ciblés que leur démarche est fondée sur des principes scientifiques : la preuve et  la répétabilité de la preuve. C’est la raison pour laquelle, une revue des pairs est coriace, soit l’étude en question est acceptée pour fin de publication, soit qu’elle est retournée à l’auteur illico. Il n’y a aucune preuve que Mr. Trouillot a décrit dans son texte une réalité historique au sujet du dit complot arabe.

 

Nous avons fait des études en compagnie d’ Haïtiens d’origine familiale étrangère. En particulier L.M. Boulos et J. Steiker. Le premier d’origine arabe et le second d’origine allemande. Ils étaient tous les deux bien intégrés dans la société Haïtienne. Néanmoins, quand on jouait au football dans la cour de récréation, certains petits primaires agressifs ne manquaient pas de taxer notre fair-play par « ou mangé pomme de terre, nou mangé banann ». Apparemment c’était leur façon à eux de trouver un équilibre pour satisfaire leur complexe d’infériorité. Toutefois, nous allions tous chez nous , on n’avait que 8 ans lors, pour demander à nos mamans de nous donner à manger des bananes (plantain). Les arabes sont très compétitifs. Ils feront des sacrifices importants pour atteindre leur but. Quel Haïtien (huppé) que vous connaissez « mettra sa boite sur le dos pour vendre son produit dans les coins reculés du pays?». Les communautés étrangères ont bien servi notre pays, depuis la guerre de l’indépendance (approvisionnement en armes et en munitions, Haïti ne fabriquait pas d’armement) jusqu’à nos jours (support de l’économie de marché).

 

Le racisme de l’Haïtien n’est pas du racisme idéologique mais plutôt une expression de son complexe d’infériorité. Dans cet état d’esprit, tout ce qu’il rencontre sur son parcours est teinté de racisme. Vous le regardez et vous recevez le familier : »Qui sa ouap gadé la-a ? ». Vous ne le regardez pas et vous recevez « Qui sa ou pensé qué ou ier ? ». Le malaise est important car il donne aux malins démagogues une emprise sur leur psychè, ce qui crée tant d’incompréhension et tant de mal à notre société.

Lorsque quelqu’un rentre dans un magasin et qu’on lui demande de laisser son sac à la porte, c’est du racisme. Si le magasin ne souscrit pas à cette politique, en 5-4-2 toute la population aurait eu vent de ce manquement et inviterait au pillage systématique. « Sotte qui baille, imbécile qui pas prend ».

 

La façon subtile d’éveiller des émotions racistes dans le cœur de la population a toujours été le cheval de Troie des noiristes. Nous connaissons tous l’histoire de la tentative de prise de pouvoir par les communistes en 1946, en prenant comme prétexte le présumé mulatrisme  d’Elie Lescot. Papa Doc, qui était de la partie, a du mener une lutte acharnée contre les communistes qui étaient devenus la seule opposition dont il avait vraiment peur.

 

Nous vous remercions d’avoir mis en perspective les accusations arabophobes qui n’ont aucune base dans la réalité. Nous saluons notre bon ami L. M. Boulos..

 

Bien à vous,

Jedi (miroir d’Haïti)

 

 

 

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From: HaitiCo...@yahoogroups.com [mailto:HaitiCo...@yahoogroups.com] On Behalf Of JACQUES MALI
Sent: Wednesday,
August 08, 2012 6:28 AM
To: tout-...@googlegroups.com; koze-ma...@googlegroups.com; forumc...@googlegroups.com; con...@haitination.org; publi...@touthaiti.com; haitico...@yahoogroups.com; ycaj...@infohaiti.net; "Hug...@aol.com"
Subject: [HaitiConnexion] Dja Paul [Tout-Haiti] Réplique à M. Jacques Mali

 

 

Merci pour les precisions, Dja Paul.

Je ne suis pas expert linguiste, je ne saurais dire quoi est judicieux et exact de dire.

Je suis confus maintenant, cependant.

Pour moi, en utilisant le terme"arabe", on excluait automatiquement anglais, italiens ou europeens tout court,

Je suppose aussi grecs et turcs qui font partie aujourd'hui de la communaute europeenne des nations.

Mais, en affirmant que pour vous que tel n'etait pas le cas, j'avoue que je m'y perds un peu.

Ceci dit, le terme" diaspora mediterraneo-haitienne" me convient aussi.

Et je suppose qu'il faudra appeller les gens de cette diaspora: Mediterraneens.

Bon......ok.

Ne m'en voulez pas cependant, Dja, si de temps a autres, je continue a les denommer Arabes.

Je ne suis pas encore habitue, et c'est plus facile.

Merci.

Cordialement.

Jacques Mali.

 

Principalement à HSF

Voici à quoi l'on aboutit quand on persiste et signe à vouloir utiliser des termes qui de nos jours ne sont pas justes, et surtout pas politiquement corrects!
On doit passer son temps à se justifier, à susciter des discussions, des débats, ...
On pinaille sur des détails. Cela consomme et tue le temps. Mais on ne traite pas l'essentiel.
Pour éviter ces pertes inutiles de temps, d'énergie, ..., utiliser des expressions et des mots politiquement corrects.



Principalement à M. J. MALI

Définition: 
B.− LOG., usuel. Formuler de manière brève et précise le contenu d'un concept, le sens d'un mot.

Définir une chose, c'est littéralement la délimiter du fait du cadre aux éléments permanents ou fugaces où elle est encastrée. Toute chose donc est définie et définissante; elle est définie sur tous ses points, elle définit par un seul. Elle connaît par ce qu'elle exclut, de fait ou de nature. Elle est cernée du rayonnement de ses indices. Définir, c'est isoler, c'est exclure : c'est dire pourquoi une chose n'est pas toutes les autres. Claudel, Art poétique,1907, p. 157.

Je suis d'accord avec vous que dans le contexte haïtien passé à contemporain on utilise les appellations suivantes: "arabes", "syriens", "libanais". D'ailleurs si vous avez visionné les quatre (4) vidéos diffusées par TOUT HAÏTI et transférés par moi vers les fora haïtiens du Net vous avez constaté que certains membres de ces gentilés se définissent eux-mêmes comme une communauté libano-syrienne ou syro-libanaise (bonnet blanc ou blanc bonnet). 

Mais cependant que faire si la "définition ainsi de cette communauté ne définit pas toute la communauté et exclusivement cette communauté". Doit-on accepter et s'accommoder de ces lacunes? Doit-on mettre en exergue les manquements et essayer de les combler? Mes réponses sont NON pour la première question et OUI pour la seconde. Pourquoi? Par désir de faire montre d'érudition? Certainement pas. Par souci de formuler des termes avérés, justes, pour communiquer le savoir exact, véridique, fiable à autrui? OUI.

Utiliser que "Syriens", on ne prend en compte que ces gentilés. On laisse à l'écart les Libanais, et tous les autres gentilés.

Utiliser que "Libanais", on ne prend en compte qu'eux et on oublie les Syriens et tous les autres.

Formuler "communauté libano-syrienne" ou "communauté syro-libanaise" on n'englobe que les Libanais et les Syriens et pas tous les autres, Palestiniens, Grecs, Turcs, Corses, Italiens, Français, Espagnols, Portugais, ... Il y a eu l'arrivée de tous ces autres gentilés à quasi la même époque que celle des Syriens et des Libanais. Il y a eu aussi des Allemands, des Américains, et j'en passe (cf. les 4 vidéos).

Utiliser "Arabes" ne convient pas car ils n'étaient pas tous originaires du Proche et Moyen-orient contemporains. En outre, ils ne parlaient pas tous la langue "arabe". On parlait grec, turc, français, italien, ...

Alors voilà les raisons pour lesquelles il serait judicieux et exact d'appeler cette communauté d'origine du bassin méditerranéen. On définit ainsi tout le monde du bassin méditerranéen, mais on exclut expressément les Allemands, les Angle-américains et d'autres. Et en outre, on de définit que cette communauté. On n'y inclut pas la communaté chinoise. On n'inclut pas l'actuelle communauté philippine.

Enfin, de nos jours, en parlant de population immigrée on utilise couramment le terme de "diaspora".

En conclusion, il appert judicieux de formuler "diaspora méditerranéo-haïtienne". Ce terme a sa justesse et sa légitimé. C'est à nous de le diffuser. Nous ne devons pas être des "moutons panurgistes" suiveurs (surtout d'erreurs par la force d'habitude, des us et coutumes) mais des guides qui aident autrui à atteindre la justesse, l'exactitude, la véracité, la fiabilité, ...

On ne doit adopter des notions, des concepts, que s'ils sont justes, exacts, fiables et peut-être uniquement tant que personne ou soi-même n'arrive pas à démontrer la fausseté de la formulation, de la définition.

On accepte le concept "il n'y a pas la vie après la mort"? On n'arrive pas jusqu'à présent à démontrer le contraire. 

Cependant on ne peut pas être complètement affirmatif dans la négation de la vie après la mort:

. Il y a des personnes qui ont pâti de l'expérience de "vie après la mort" qui nous laissent entrevoir qu'il y a quelque chose de merveilleux dans le tunnel lumineux et surtout à son extrémité qui tend à prouver qu'il y a quelque chose après la mort. Quoi? une brillante et douce lumière blanche et un environnement de paix, de plénitude, de bonheur, ...;

. il y a des bonzes et autres qui croient à la réincarnation. Et il semblerait que ce concept de réincarnation est "exact" car les Tibétains reconnaissent pas des signes évidents significatifs discriminatoires, des critères bien concrets et significatifs, les prochains et futurs Dalaï-lamas.



               Réplique à M. Jacques Mali (7 août 2012) : « Syriens ou Levantins ? »

                                                Hugues Saint-Fort

Cher M. Mali,

Comme je l’ai signifié à Mme Anne-Marie Issa en réponse à un courriel  qu’elle m’a adressé hier, 6 août 2012, courriel disponible sur Forum culturel et Tout Haïti, je crois, mon article intitulé « Syrien » ou « Levantin » ? De l’usage des dénominations « Levantin » et « Syrien » dans les communautés linguistiques haïtiennes. » est d’abord une recherche universitaire, scientifique, nullement tournée vers la polémique ou cherchant à attaquer un groupe ethnique immigré. Linguiste de formation, ma recherche porte fondamentalement sur l’usage sociolinguistique de deux termes, « Syrien » et « Levantin » pour désigner la communauté syro-libanaise, telle qu’elle est perçue diachroniquement et synchroniquement par les communautés linguistiques haïtiennes. Je n’ai pas du tout l’intention de m’engager dans un débat politico-idéologique où il s’agirait d’attaquer ou de prendre la défense « de la classe politique venant d’une souche sociale entre ‘guillemets’ des classes moyennes, qui pourtant avait elle aussi accumulé fortune en dominant la scène politique de ces 40 dernières années »

Vous poursuivez en écrivant ceci : « Ces politiciens ‘dòmi pòv, leve rich’ » de la politique haïtienne ont rarement investi leur fortune accumulée en Haïti, préférant la placer ailleurs, contrairement encore une fois aux Arabes haïtiens. A ce titre, ne devrait-on pas se demander qui de ces deux groupes cités auparavant, avaient été les Haïtiens les plus productifs ? »

Sachez, cher M. Mali, que je ne m’occupe pas de ces histoires. Quand, pour les besoins de ma recherche universitaire, il m’arrive d’y toucher, je le fais en scientifique, dans un esprit systématique, avec les armes de la recherche universitaire et de la neutralité la plus réfléchie.

Avec tout le respect que je vous dois, M. Mali, il me semble que vous avez mal lu mon texte ou que vous l’avez lu distraitement. Je n’ai pas lancé des calomnies sur la communauté syro-libanaise d’Haïti. J’ai fait appel à l’histoire et à des historiens érudits, profonds, chevronnés (comme le superbe « savant » Michel-Rolph Trouillot  qu’Haïti et le monde des sciences sociales viennent de perdre il y a un mois environ).

Laissez-moi vous rappeler, M. Mali, que j’ai bien dit et dans mon premier texte et dans ma dernière longue recherche, que  je considère la communauté syro-libanaise, après plusieurs générations solidement établies dans la société haïtienne, comme faisant partie intégrante de la population nationale. Mes interrogations lors de mon premier texte portaient avant tout sur un nouveau groupe d’immigrants « arabes » qui monopolisaient le secteur des supermarchés et des hôtels (vous aviez précisé alors que ces groupes avaient aussi investi dans l’immobilier, dans la quincaillerie…). Je questionnais alors la nouvelle direction que ces personnes relativement fraichement immigrées en Haïti (entre 12 et 15 années) tentaient de donner à l’économie haïtienne car c’était du profit vite fait et un investissement qui ne bénéficiait pas aux masses défavorisées du pays.  (Je crois que les élites de toutes les sociétés du monde ont aussi des responsabilités  morales, sociales : on ne peut pas  accumuler des milliards  dans une société et laisser crever de faim et de misère  80% des habitants  de ce pays). Mes questionnements alors étaient : Est-ce que le secteur des services (secteur tertiaire) peut faire démarrer l’économie haïtienne ? Que fait-on du secteur primaire ? ou du secteur secondaire ? L’Etat va-t-il laisser tout un pan de l’économie haïtienne entièrement aux mains du secteur privé ? Où est passé le partenariat public-privé ? Dans la mesure où je n’ai pas une formation d’économiste, j’en appelais aux économistes haïtiens pour faire la lumière sur ce problème mais, bien sûr, personne n’est intervenu.

Vous insistez sur la dénomination « Arabes » au lieu de « Syriens »  ou « Levantins » ou « Libanais » pour identifier ces immigrés ethniques dont nous parlons. Justement, c’était le but de ma longue recherche. S’il vous plait, relisez mon texte. Ma recherche fait état de trois dénominations « Syriens » , « Levantins » et  « Syro-Libanais » utilisées dans les communautés linguistiques haïtiennes, avec parfois la désignation « Arabes » que j’ai mentionnée au tout début de mon étude. J’ai aussi précisé que la dénomination « Syriens » était un terme générique et que « Levantins », contrairement à la connotation péjorative qu’elle acquiert parfois en Europe, en France surtout, (relire mon texte) ne recouvrait pas du tout une telle image. Par contre, pour des raisons multiples dues surtout à l’histoire mouvementée entre les premiers immigrants syriens (il y a une abondante littérature sur cette question !) et différentes couches sociales haïtiennes, la désignation « Syriens » n’a pas toujours été bien vue dans la population haïtienne. J’ai fait état de cette situation dans ma recherche et je vous serais reconnaissant de bien vouloir la relire.

Encore une fois, je me repose sur ce que beaucoup d’historiens haïtiens et non-haïtiens ont rapporté. Si vous voulez que je vous cite d’autres chercheurs en plus de ceux que je mentionne dans mon étude, je me ferai un plaisir de vous les citer. Pour couvrir tous les tableaux, je vous serais reconnaissant de lire le politologue haïtien, Vernet Larose, un fin érudit, qui publie souvent sur nos forums bien-aimés et a publié le mois dernier sur nos forums un texte de 12 pages sur la migration syrienne en Haïti et que je cite abondamment dans ma dernière étude. Voici ce que dit le professeur Larose :

« La loi d’exclusion, appelée aussi loi anti-syrienne ayant pour objectif d’accorder le monopole du commerce de détail aux Haïtiens, n’exerça aucun effet réel sur le terrain. La communauté syrienne s’était déjà solidement implantée en Haïti et avait pu aisément asseoir leur hégémonie commerciale. Sous l’occupation américaine, en juillet 1916, l’interdiction du commerce de détail et de l’entrée du territoire aux Syriens est réitérée vainement dans un communiqué du ministère de l’intérieur, Constant Vieux. Et, finalement, la question syrienne est définitivement classée par un communiqué du 29 janvier 1920 du quartier général de la Gendarmerie au sujet de rumeurs « tendant à faire accroire que les Syriens et d’autres étrangers seraient expulsés du territoire haïtien. Ces rumeurs contre les étrangers amis du pays ont été certainement lancées par des individus sans scrupules, dans le but de faire une propagande à leurs affaires ou à d’autres combinaisons. » En guise de reconnaissance au soutien américain, une pétition fut signée en janvier 1921 par 46 commerçants syriens, sollicitant la prolongation de l’occupation »

Voici quelques noms des signataires de cette pétition rapportés dans le texte du professeur Larose :     M.J. Kour John Stambouly, Pierre Sada, Maurice Gebara, Albech Kayen, M.J. Souckar, Joseph Fadoul, Antoine Gebara, Boulos Gebara, Adih Hawly, Nageb Sada, John Boulos, A.B. Bacha, Antoine Abraham Freres, Motes Saieh, S.H. Talamas, John Bross, Ch. Fara, Joseph Jacob, Elis Georges, Abraham Douran, Victor Bigio, Jean Marsouka, Narcis Antoine, Joseph Kassar, E.F. Karpan, Michel Zuraich, Esper Bacah, Habb Joseph, J. Niconla, Joseph Marsouka, Alfred Nicolas, Ch. Marsouka, N.J. Kouri et Joseph Kouri.

Encore une fois, je n’ai pas inventé ces noms. Ils sont tous cités dans le texte du professeur Vernet Larose qui a paru  sous le titre « La réussite commerciale de la diaspora syro-libanaise, notes de recherche » dans 2 forums haïtiens Haiti Nation et Haiti Connexion le 21 juillet 2012 à 3 : 32 : 35 PM, Eastern Daylight Time.

Pour terminer, je répète ce que j’ai dit au début : je n’ai rien contre la communauté syro-libanaise établie en Haïti depuis au moins quatre générations et qui est maintenant intégrée dans la démographie nationale. J’ai eu des camarades de Fac parmi cette communauté quand j’étais étudiant en France et il ne me viendrait pas à l’esprit de les dénigrer.

Cordialement,

Hugues Saint-Fort

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Dr Saint Fort,
Des recherches, il y en a dans votre texte. Un travail bien fait. Mais......
En toute sincerite, je ne retrouve pas dans le texte Docteur la realite, avec l'evolution du temps, de la situation "arabe" dans notre pays, aujourd'hui.
L'impression, et c'est toujours l'impression avec vous.......
Il avait fallu mes remarques une premiere fois pour vous faire comprendre que leur fortune accumulee au fil des ans avait ete reinvesti dans notre pays, contrairement malheureusement a celle de la classe politique venant d'une souche sociale entre guimmets des classes moyennes, qui pourtant avait elle aussi accumule fortune en dominant la scene politique de ces 40 dernieres annees.
Ces politiciens "dômi pov, leve riche" de la politique haitienne ont rarement reinvesti leur fortune accumulee en Haiti, preferant la placer ailleurs, contrairement encore une fois aux Arabes haitiens. A ce titre, ne devrait t'on pas se demander qui de ces deux groupes cites auparavant avaient ete les Haitiens les plus productifs?
Une these interessante en perspective.........n'est-ce pas?
A cote de tout cela, comme je le disais aussi dans notre dernier echange, cette nouvelle generation d'Arabes
haitiens s'est tout a fait assimile a la maniere, a la facon et a la culture haitienne.
Contrairement a ses aines, elle parle creole et francais avec accent haitien, a frequente ecole haitienne et
souvent ne parle pas la langue arabe et parfois n'a meme pas visite le pays d'origine de leurs parents.
C'est ca, Docteur, la realite de la situation arabe en Haiti. Elle a evolue. Vous devriez en tenir compte.
Vous avez du remarquer aussi, Docteur, que je n'ai pas utilise les termes, levantins, syriens ou libanais
dans mon texte. J'ai utilise le terme Arabe. C'est que le terme Arabe est plus courant en Haiti aujourd'ui.
Les Haitiens ont commence a comprendre que les Arabes n'etaient pas seulement des Syriens.
C'est ca aussi la realite d'aujourd'hui. Il y a eu une evolution. Il faut en tenir compte.
Pour terminer, Docteur, vous pretez a M R Trouillot cette phrase dans son livre:
" .....c'etait demeure tout aussi vrai en 1903, quand les commercants levantins menacerent de faire intervenir
la puissance militaire de la France et des Etats Unis pour regler leurs disputes avec le gouvernement."
Qui etaient ces Levantins, Dr Saint Fort?
Je mets quiquonque en defi de me citer les noms de ces Levantins?
Oui, il y avait eu des etrangers allemands et francais impliques dans le scandale de la CONSOLIDATION
proferant des menaces avec l'appui de leurs gouvernements au cas ou ils seraient traines devant la justice haitienne. Mais, comprennez bien, il n'avait jamais ete question de Levantins, Syriens, ou Arabes avec
passeport americain ou francais dans cette histoire.
C'est dire donc, qu'en ecrivant ainsi l'Histoire, on l'a falsifie tout en salissant a tort une communaute arabe.
J'avais ainsi voulu faire la rectification pour vous, Docteur, meme si je comprends bien que vous ayez tire cette phrase de Mr Trouillot.
Alors.....
D'une fausse premisse par rapport a une soit-disant action commise par la communaute arabe d'Haiti, vous aurez compris, Docteur, qu'on arrivera obligatoirement a une fausse conclusion qui ne pourrait que salir l'image que malheureusement certains Haitiens ont des Arabes haitiens de ce pays.
Ne pas corriger tout de suite, ce serait leur faire un tort inutile, Docteur.
Vous comprendrez..

Je vous remercie donc.
Cordialement.
Jacques Mali.



From: "Hug...@aol.com" <Hug...@aol.com>
To: koze-mande- ch...@googlegroups.com; forumc...@googlegroups.com; tout-...@googlegroups.com; con...@haitination.org; publi...@touthaiti.com; haitico...@yahoogroups.com; ycaj...@infohaiti.net
Sent: Sunday, August 5, 2012 1:34 PM
Subject: [KozeMandeChez] "Syrien" ou "Levantin"? "



« Syrien » ou « Levantin » ? De l’usage des dénominations « Levantin » et « Syrien » dans les communautés linguistiques haïtiennes
Par Hugues Saint-Fort
Résumé : L’usage français de la dénomination « Levantin » appliquée aux personnes originaires du Levant (côte est de la Méditerranée, Moyen Orient, Proche Orient…) prend parfois une connotation péjorative que ne semble pas véhiculer l’usage du même terme utilisé dans les communautés linguistiques haïtiennes. En fait, dans ces communautés, c’est l’usage du terme générique « Syrien » qui prédomine. Pourquoi les locuteurs haïtiens préfèrent-ils la dénomination « Syrien » ? Quand ont-ils commencé à l’utiliser ? Quel usage en font-ils ? Cette étude remonte aux origines de l’introduction de cette dénomination ethnique et explore tout un pan de l’histoire d’Haïti pour expliquer la place, le rôle et le maintien de cette désignation dans les communautés linguistiques haïtiennes.
Mots clés : Levantin, Syrien, communauté linguistique, intervention étrangère, commerce de détail, usage de la langue.
Introduction :
Le terme « Levantin » est entré dans l’usage sociolinguistique haïtien vraisemblablement avec l’arrivée en Haïti d’un groupe d’immigrants syro-libanais que les locuteurs haïtiens, en général, désignent par le terme générique créole de « Siryen » (Syrien, en orthographe française) ou « Arab » (Arabe, en orthographe française). Selon des historiens et érudits haïtiens et étrangers (Dash 2001 ; Giafferi-Dombre 2007 ; Paquin 1983 ; Larose 2012), ces immigrants syro-libanais commencèrent à arriver en Haïti vers 1880-1890). Que ce soit dans la mémoire collective haïtienne, ou par le truchement de l’histoire, les témoignages s’accordent à véhiculer les circonstances de l’arrivée de ces « Siryen » à travers des images dégradantes : « On les rencontre dans les campagnes, sales, trop petits, avec des traits fins, suivis d’un garçon portant leurs boites de marchandises. » (Prichard 1900 : 245, cité par Giafferi-Dombre 2007 : 172-173). Après des générations de présence sur la scène socio-économique haïtienne, force est de constater que les « Levantins » font incontestablement partie de la démographie nationale malgré une histoire mouvementée, singulière et souvent réductrice. Récemment, à la faveur d’un incident qui a eu lieu à Pétionville (Haïti) et qui a fait beaucoup de bruit dans la presse haïtienne et les forums de discussion haïtiens[i], la question des « Levantins », leur mode d’implantation ainsi que leur place dans la société haïtienne, sans oublier le terme même de leur désignation ethno-géographique, sont revenus sur le tapis. C’est le but de cet article de revisiter cette question.
Mon texte est articulé autour de trois axes principaux : dans une première partie, j’examinerai les interprétations et définitions contradictoires de la dénomination « Levantin » dans la langue et la culture françaises en général ; dans une deuxième partie, j’analyserai l’usage que les locuteurs haïtiens ont fait de ce terme dans leurs communications écrites et orales ; enfin, dans une troisième et dernière partie, je tacherai de comprendre comment le groupe ethnique connu sous le nom de « Levantins » s’est implanté dans la société haïtienne malgré la part d’ombre dont il s’est couvert.
1. D’après la populaire encyclopédie Wikipédia disponible sur la Toile et consultée par des millions de lecteurs, cf. : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Levant_(Proche-Orient) « Le Levant désignait traditionnellement en français les pays bordant la côte orientale de la mer Méditerranée : en premier lieu le Liban et la Syrie (les Etats du Levant au sens français) ; mais la région du Levant inclut également la Palestine, la Jordanie, voire l’Egypte. » Le Levant est aujourd’hui plus souvent désigné sous le nom de « Proche-Orient » ou « Moyen-Orient », par alignement sur l’anglais Middle East. »
Toujours selon l’encyclopédie libre Wikipédia, « Levant » est à l’origine un mot issu du français médiéval signifiant « orient ». Il désignait à l’origine tous les territoires méditerranéens à l’est de l’Italie, c’est-à-dire non seulement le Levant actuel, mais aussi les régions de l’Empire byzantin. Ce sens se conserva pour désigner les régions qui dépendaient de l’Empire ottoman. » Cependant, sur le site istanbulguide.net, il est dit que « Le terme « levantin » est souvent obscur et ne désigne pas partout la même population. En Europe occidentale, on l’attribue aux populations originaires de l’empire ottoman, du Proche et du Moyen Orient, non musulmanes, y compris les Juifs.
En Turquie, en Grèce et dans la plupart des pays d’Europe orientale, du Proche et du Moyen Orient, « Levantin » désigne uniquement les Occidentaux nés dans l’ancien Empire ottoman, de confession catholique ou protestante, et sans distinction de nationalité, tout en excluant les Juifs considérés comme autochtones. »
La culture occidentale a toujours eu une influence remarquable dans le Levant et a contribué à imposer une certaine manière de regarder cette partie du monde. Rappelons par exemple le livre célèbre d’Edward Saïd « Orientalism » paru au début des années 1980 qui a dénoncé cette vision occidentale. Le site istanbulguide.net signale que jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, l’italien était la langue la plus parlée par les Occidentaux d’Orient, mais par la suite, le français le supplanta. Selon le professeur Cyril Aslanov de l’Université hébraïque de Jérusalem (l’Harmattan 2004 : 264), il existe un français levantin, langue collatérale à l’arabe, caractérisé « par un certain nombre d’emprunts lexicaux qui ne se sont pas frayé un passage jusqu’au français moderne, ni même jusqu’à l’ancien français d’en-deçà de la mer. » Selon le professeur Aslanov, le français levantin (français parlé en Terre Sainte), a subi une forte pression des divers vulgaires italiens. Mais, alors que le français était la langue, voire même le sociolecte de l’aristocratie du royaume, les vulgaires italiens étaient en usage chez des marchands et des bourgeois qui n’habitaient pas les mêmes quartiers selon qu’ils étaient génois, vénitiens, pisans ou amalfitains.
La première guerre mondiale (1914-1918) vit la fin de l’empire ottoman qui s’était allié à l’Autriche-Hongrie et à l’Allemagne. Aujourd’hui, dit ce même site, les Levantins sont encore une poignée au Proche Orient, dans les villes d’Alep, Damas, Beyrouth, Tyr, Alexandrie, Saint-Jean d’Acre, Le Caire. A travers les siècles, les Levantins ont su préserver leur langue d’origine, tout en s’exprimant parfaitement dans les langues locales, et ils sont restés pour la plupart, fidèles au christianisme occidental. Fortement imprégnés de culture orientale, ils ont la faculté, toujours selon le site cité, de s’adapter à leur environnement occidental quand ils émigrent. En Europe de l’Ouest, c’est la France qui a bénéficié le plus de l’apport de la communauté levantine immigrée, surtout dans le milieu des arts et de la politique. Ainsi, deux présidents de la République, un Premier Ministre et plusieurs ministres sont ou étaient d’origine ottomane : Adolphe Thiers et Nicolas Sarkozy (par leur mère) respectivement de Constantinople et Salonique, Françoise Giroud née Gourdji à Genève de parents constantinopolitains, Edouard Balladur né à Izmir. Dans le domaine des Arts, on peut citer : l’écrivain Antonin Artaud, le poète André Chénier de Constantinople, les chanteurs Claude François et Dalida, d’Egypte, Henri Langlois, co-fondateur de la Cinémathèque française, d’Izmir, Stéphane Collaro d’Istanbul.
Ce long développement sur les profondes relations entre la France et les Levantins nous permet d’avoir une idée des relations caricaturales teintées même d’une certaine péjoration attachée à la dénomination « levantin ». Selon le site http://www.cercledulevant.net/levantin.html « Beaucoup en Europe ont utilisé le terme « Levantin » avec un ton de mépris cachant mal un certain racisme, pour désigner un individu cupide, peu fiable voire déloyal, certes polyglotte mais à la culture superficielle, ayant une identité ‘floue’ – à l’aise partout mais nulle part chez soi, en bref un individu auquel on reproche de n’appartenir à aucun pays, à aucune culture bien déterminée. »
Si nous consultons les dictionnaires français pour nous enquérir des définitions du terme « Levantin », une certaine confusion nous attend, dans la mesure où nous pouvons trouver des mentions du type ‘péjoratif’ ou ‘raciste’ qui ne figuraient pas dans des époques précédentes. C’est que les définitions lexicographiques évoluent. Elles enregistrent l’usage de la langue vivante et ne consignent pas les emplois ou les formes qui ont disparu, même si parfois elles les signalent comme vx, pop., littér. fam. etc. Cependant, la troisième édition, millésimée 1991, du dictionnaire Hachette donne cette définition de l’entrée : levantin, ine adj. et n. Vieilli Des pays du Levant. Les peuples levantins. Subst. (souvent péjor. à connotation raciste). Un Levantin. Mais, l’édition de 1982 du Petit Robert de la langue française dit ceci à propos de l’entrée LEVANTIN, INE adj. (1575 ; de levant). Qui est originaire des côtes de la Méditerranée orientale. Les peuples levantins. Subst. Un Levantin, les Levantins.
Il n’y a nulle trace du caractère péjoratif qui serait attaché au substantif « Levantin ». Même chose en ce qui concerne la définition qui figure dans l’édition 2011 du Petit Robert.
2. Comment les locuteurs haïtiens ont-ils utilisé le terme « Levantin » dans leurs communications orales et écrites ? Qui emploie la dénomination « Levantin » en Haïti ? Dans quelles circonstances cette dénomination est-elle employée ? Curieusement, l’usage du terme « Levantin » en Haïti est très réduit. On le trouve le plus souvent dans la presse haïtienne écrite, et dans certains textes de non-fiction, à caractère sociopolitique. Voici par exemple, un passage tiré d’un texte écrit par l’historien haïtien Charles Dupuy, intitulé « Elie Lescot et les Mulâtres » et paru sur le forum haïtien de discussion « Haïti Nation » du 4 novembre 2010 : « …A la tête des nouveaux organismes créés pour la distribution des produits stratégiques, Lescot favorisait les Mulâtres, bien sûr, mais aussi les Blancs, les Levantins surtout, les Syro-Libanais, à qui, par son décret du 11 janvier 1943, il ouvrit le commerce de détail en Haïti. Rappelons que les familles Bouez, Silvera, Abitbol, Baboun ont fait fortune sous sa présidence. »
Voici un autre passage, très bref cette fois-ci. Il est intitulé « L’occupation silencieuse d’Haïti par la République dominicaine » et est écrit par Joel Léon. On peut le trouver sur le site suivant http://www.anarkismo.net
« …Eux aussi, ces Levantins venus au pays avec « 2 bich en main » complotent contre ce peuple, pourtant leur bienfaiteur. »
Voici finalement un dernier, lui aussi très bref. Il est tiré de « Forum Haïti » sur La Toile. Le sujet de discussion était « Comprendre la candidature de Michel Martelly ». L’auteur de l’article s’appelle Billy Nelson et l’article a été écrit le jeudi 3 février 2011 à 22 : 36 :
« Si les Duvalier s’alignaient avec les Levantins, avec Préval, la sucette est dans la bouche des Vorbe, Canez… »
La plupart du temps, les locuteurs haïtiens préfèrent utiliser le terme générique « Siryen » (Syrien, en orthographe française) par lequel ils désignent l’ensemble de la communauté syro-libanaise. Or, nous venons de voir dans la première partie de cette étude que les Syro-libanais peuvent être inclus dans le groupe des « Levantins » mais que cette dénomination peut désigner aussi, en Europe occidentale, des populations originaires de l’empire ottoman, du Proche et du Moyen Orient, non musulmanes, y compris les Juifs. Le terme « Siryen » est largement utilisé chez un grand nombre d’écrivains haïtiens de fiction, par exemple, Emile Ollivier (1983), Marie Chauvet (1968), chez des critiques littéraires haïtiens, comme Marie-Denise Shelton (1993), chez des ethnologues non-haïtiens qui étudient la question de couleur à Port-au-Prince, comme Natacha Giafferi-Dombre (2007). Voici comment le grand écrivain haïtien Emile Ollivier décrit cette communauté dans son magnifique roman « Mère-Solitude » (1983 :81-82) :
Comme pour parachever leur vengeance, les hommes au pouvoir favorisèrent l’intégration de nouveaux métèques débarqués à Trou-Bordet sous le gouvernement précédent, baluchon sur le dos. Ils ne parlaient, soulignait-on, aucune langue humaine, d’où le sobriquet dont on les affubla : Hari-Chapacha-Boite-Nan-Dos.
En fait, c’étaient des Syriens, des Libanais qui fuyaient les persécutions turques dans les provinces arméniennes. Emu de leur sort, on leur avait accordé asile et permis d’exercer le commerce de détail. Pour les habitants de Trou-Bordet, ce fut un spectacle bien curieux que celui de ces estampes exotiques. Pauvres épaves humaines, ils s’en allaient par les rues de la ville, chaussés de sandales, coiffés de turban, la boite de carton au dos et étalant leurs menues marchandises sur la place publique. De jeunes ours, des singes qu’ils faisaient danser au son de cymbales et de flûtes les accompagnaient pendant qu’ils se livraient au colportage jusque dans les bureaux publics. Ces nouveaux venus, usant d’artifices, débitaient de la pacotille pour de la marchandise de choix. »
Selon Joseph Justin (1915 : 61) cité par M-R Trouillot (1986 : 58), « c’est en 1890 que les Syriens « dépenaillés, miséreux, débarquent sur nos plages hospitalières »

Dans « Amour » de Marie Chauvet, on trouve cette réplique d’un personnage : « Arrangez-vous pour faire venir mon trousseau d’une autre ville. Même les magasins des Syriens sont en faillite, ici, et on n’y trouve que de la camelote, ajouta-t-elle »
Plus loin, toujours chez Marie Chauvet, on trouve cette autre réplique : « … C’est un véritable gang dont les Syriens font aussi partie. J’en ai eu la preuve dernièrement… » (pg.92).
Pour Marie-Denise Shelton, « c’est dans la catégorie des mauvais blancs que figure presque toujours « le Syrien ». Le Syrien est de tous les Blancs celui qui a rarement bénéficié de l’enthousiasme xénophile des Haïtiens. » (1993 : 109).
Donc, tous les érudits haïtiens s’accordent sur la dénomination « Syrien » attribuée aux communautés immigrantes levantines apparues en Haïti vers la fin du dix-neuvième siècle. M-R Trouillot, une autorité dans le monde des sciences sociales en général et des sciences sociales haïtiennes en particulier, le confirme : « Le terme « syrien », en Haïti recouvre une variété d’immigrants levantins d’origines nationales, ethniques et religieuses très diverses. Ils firent d’abord du colportage, trainant leur camelote du port au village, d’un village à l’autre, d’un coin à l’autre de la ville, desservant la paysannerie et les classes pauvres des villes. Mais peu après, ils s’infiltrèrent dans l’arène soigneusement gardée du marché des importations. Grâce à une immigration continue, grâce aux crédits qu’ils obtenaient des Etats-Unis, grâce à leurs contacts à New York et à Chicago, en 1895 ils étaient déjà 2.000 environ (Plummer 1981 ; 1984 ; Gaillard 1984 : 278). »
Il n’y a pas que les Haïtiens qui clouent au pilori le groupe ethnique des « Syriens ». Les étrangers le font aussi. Natacha Giafferi-Dombre (2007 : 172-173) signale que « Léon-François Hoffmann semble d’accord avec cette observation [que le Syrien est à placer dans la catégorie des mauvais Blancs] ajoutant que « la communauté haïtienne leur refuse (…) le prestige dont, d’une façon ou d’une autre, elle auréole les autres « Blancs », remarquant qu’ « un peu comme les ‘panyol’, ils sont rarement individualisés et n’ont point d’état civil que leur qualité de Syriens »
Si à une certaine époque en France, l’appellation « Levantin » semblait un mot chargé, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il en était de même en Haïti. Actuellement (2012), en France, l’usage du mot « rigueur » semble être déconseillé quand on est un homme politique à cause des connotations d’injustice, d’austérité, ou de méchanceté gestionnaire qu’il véhicule, mais cette charge de négativité autour de ce mot ne se retrouve pas dans toutes les communautés francophones. Ce qui est péjoratif en France ne l’est pas forcément en Haïti. Il est important de distinguer soigneusement entre la langue et l’usage de la langue. La langue désigne ce système linguistique intériorisé par les locuteurs et fonctionnant grâce à des composantes phonologiques (sons distinctifs), morphologiques (ces sons se combinent entre eux pour former des mots), syntaxiques (l’agencement de ces mots entre eux pour former des phrases), sémantiques (ces phrases forment un sens). L’usage de la langue réfère aux différents emplois dont le locuteur se sert dans des situations diverses dépendant des particularités de la société où il vit. Le terme « Levantin » a pu désigner un certain état des relations humaines et sociales entre des Français de l’Hexagone et des immigrés issus du Levant à un certain moment de leur histoire. Ces relations ne se retrouvent pas en Haïti en ce qui concerne le terme « Levantin » tel qu’il est pratiqué en France.
En fait, dans les relations humaines et sociales entre les Haïtiens et les immigrés de la communauté ethnique dont nous discutons, il existe un terme dans l’usage sociolinguistique haïtien pour désigner un certain état des relations humaines et sociales entre les Haïtiens et ces immigrés. C’est le terme « Siryen » (Syrien en français) en usage dans toutes les communautés linguistiques haïtiennes.
A la suite du sociolinguiste Gérard Van Herk (2012), nous désignons par communauté linguistique (speech community): « A group of people who are in habitual contact with one another, who share a language variety and social conventions, or sociolinguistic norms, about language use. » (Un groupe de gens qui sont en contact habituel les uns avec les autres, qui ont en commun dans leur usage de la langue une variété linguistique, des conventions sociales, ou des normes sociolinguistiques) [ma traduction]. Le terme « Siryen » est bien connu de tous les locuteurs des communautés linguistiques haïtiennes. Nous venons de voir qu’il supplante le terme « Levantin » dans l’expression des relations humaines et sociales impliquant les Haïtiens et les immigrants syro-libanais. L’usage du mot « Siryen » dans les communautés linguistiques haïtiennes projette une charge négative et nous tenterons de comprendre pourquoi dans la troisième et dernière partie de ce travail.
3. Dans une société marquée par une traditionnelle xénophilie, il est assez curieux de constater le ressentiment général de la majeure partie des classes sociales haïtiennes envers le groupe ethnique communément désigné sous le nom de « Siryen ». En effet, que ce soit chez les « Noirs », ou les « Mulâtres », les « Siryen », dès leur entrée en scène sur l’échiquier social haïtien, ont été mis à l’index. Comment expliquer cette mise en parenthèse unique dans l’espace ethnique et racial haïtien alors que d’autres « Blancs » tels les Français, les Canadiens, les Allemands, les Américains, les Italiens, ont été accueillis à bras ouverts dans la société haïtienne ?
Bien que les conditions de leur entrée en scène dans le corps social haïtien soient uniques dans l’histoire haïtienne, il est difficile de croire que cela seulement peut expliquer les relations malaisées entre une bonne partie de la population haïtienne et le groupe ethnique des « Syriens ». Il convient donc de rechercher les réelles causes de cette exclusion. J’ai déjà parlé de la description désagréable et humiliante rapportée par la mémoire populaire haïtienne et par la majorité des écrivains haïtiens qui ont écrit sur l’arrivée des « Syriens » en Haïti entre la fin du dix-neuvième siècle et le début du vingtième. Une telle image contraste fortement avec celle des autres « Blancs » en Haïti, mais il est difficile de croire que cela seulement peut expliquer les relations malaisées entre presque toutes les classes sociales haïtiennes et le groupe ethnique des « Syriens ». Pour comprendre la charge de négativité connotée par le terme générique « Syrien » chez un grand nombre de locuteurs haïtiens, il faut relire l’histoire haïtienne et évaluer le rôle joué par les membres de cette communauté dans le contrôle du commerce d’import-export en Haïti et les menaces qu’ils ont fait peser sur différents gouvernements haïtiens par le risque constant d’intervention militaire des gouvernements dont ils étaient ressortissants.
Selon le regretté M-R Trouillot (1986 : 57), « l’année 1890-1891 marque le second tournant de la main mise américaine sur le marché des importations, d’abord à cause de la crise de l’économie locale dont les Américains sauront profiter (Justin 1915), ensuite à cause de l’immigration syrienne qui leur fournira leurs intermédiaires favoris. »
Ce qu’on a appelé « l’invasion syrienne » en Haïti doit se comprendre en réalité comme la confirmation définitive de « l’emprise américaine sur le bord-de-mer » (M-R Trouillot 1986 :58). Le Département d’Etat se servit de l’exode forcé des « Syriens » fuyant la chute de l’empire ottoman pour « se créer une clientèle économique et politique qui favoriserait leurs intérêts commerciaux. » (M-R Trouillot 1986 : 59). … « L’invasion syrienne fut, dans ses résultats, une offensive américaine. Selon Plummer (1981 : 532) ; 1984), entre 1903 et 1911, la consommation haïtienne des produits nord-américains doubla grâce à la présence syrienne ».
Rappelons que vers la fin du dix-neuvième siècle, avant l’entrée en scène des « Syriens », c’était les Européens qui contrôlaient l’essentiel de l’économie haïtienne. Les Allemands contrôlaient le commerce import-export ; les Français contrôlaient le secteur bancaire (Paquin 1983). C’est dans ce contexte qu’il faut placer « l’invasion syrienne ».
Cependant, les commerçants haïtiens étaient furieux contre les nouveaux immigrants. Selon l’économiste haïtien Alain Turnier, cité par Paquin (1983), « Around 1880, Port-au-Prince did not have one single important Haitian merchant ; around 1903, retail trade was also no longer Haitian.” (vers 1880, il n’y avait à Port-au-Prince aucun commerçant haïtien important ; vers 1903, le commerce de détail n’était plus dans les mains des Haïtiens.) [ma traduction]. Le politologue haïtien Vernet Larose (2012) écrit à ce sujet que « les commerçants tant haïtiens qu’étrangers s’en plaignirent auprès des autorités. Ces nouveaux commerçants furent convoqués par la Police, et condamnés à verser une amende de trois cents dollars avec ordre de quitter le pays sans délai, sous peine de confiscation des marchandises et d’emprisonnement. »
La presse haïtienne défendait farouchement les commerçants haïtiens contre « l’invasion syrienne » dont le nombre augmentait constamment. Le journal Le Devoir, qui accolait à son nom de presse, l’Anti-Syrien, estima qu’ils étaient plus de 20.000 dans tout le pays, en janvier 1903 (Larose 2012). Des lois très nationalistes furent adoptées, en particulier celle du 2 août 1897 « considérant qu’il importe de protéger la nationalité contre l’introduction dans son sein d’éléments hétérogènes viciés qui la corrompent et finiraient si l’on n’y mettait ordre, par effacer en elle tout ce qu’elle a reçu de sève généreuse des fondateurs de notre indépendance. » (Larose 2012). Sous le président Nord Alexis, une loi fut votée le 13 août 1903 qui prohibait l’immigration arabe, un certain nombre d’appartements appartenant aux « Syriens » dans des villes de province furent attaqués. Ce n’est que le 8 janvier 1904 que cette loi fut promulguée (Larose 2012).
La loi du 24 octobre 1876 interdisait aux étrangers toute vente au-dessus de cent piastres. Cependant, nous dit Larose, « en février 1907, à la suite d’inspection de police , des Syriens-Américains furent cités à comparaitre en justice. Le corps diplomatique, à l’instigation du ministre américain Furniss, menaça le gouvernement de la fermeture de toutes les maisons étrangères si la loi de 1876 était mise en application. Le gouvernement plis en ne prenant aucune sanction à l’encontre des commerçants étrangers qui violaient la loi. Et sous la présidence d’Antoine Simon, nombre de Syriens expulsés d’Haïti revinrent s’y installer comme détaillants. »

Conclusion :
J’ai voulu montrer dans cet article que la dénomination « Levantin », si elle apparait dans l’usage linguistique hexagonal marquée par une certaine connotation péjorative à l’égard des personnes originaires du Levant en général (côte est de la Méditerranée, Moyen et Proche Orient…), ne véhicule pas ce type de connotation dans l’usage linguistique des locuteurs haïtiens établis dans diverses communautés linguistiques haïtiennes. Pour la majorité des locuteurs haïtiens, l’usage de la dénomination « Syrien » semble rendre compte d’une certaine négativité perçue chez les locuteurs haïtiens dans leur traitement de la communauté syro-libanaise établie en Haïti. Cependant, les causes sont à rechercher strictement dans l’histoire des relations commerciales entre ces immigrés et les populations haïtiennes. Elles n’ont rien à voir avec les traditionnelles perceptions des personnes originaires du Levant en général chez les Européens.
Laissons le dernier mot à M-R Trouillot (1990: 67): « The moral of the story is clear: the foreign trader has always operated in Haiti with the assurance that he can call in a foreign power if necessary. When the protection of one power has appeared doubtful or insufficient, he has not hesitated to seek the aid of another. This was true en 1823; it remained true in 1903, when the Levantine merchants threatened to use the military power of France and the United States to settle their disputes with the government. And it was true throughout the intervening period. Some merchants rejoiced at Haiti’s many insurrections because they gave them many opportunities to claim exorbitant damages from the state. Others committed arson, burning their own stores and then claiming indemnities, and they were usually backed by their consulates.” (La morale de l’histoire est claire: le commerçant étranger a toujours fonctionné en Haïti avec l’assurance qu’il peut faire appel à une puissance étrangère si c’est nécessaire. Quand la protection d’une seule puissance semblait douteuse ou insuffisante, il n’a pas hésité à chercher l’aide d’une autre. C’était vrai en 1823 ; c’est demeuré tout aussi vrai en 1903, quand les commerçants levantins menacèrent de faire intervenir la puissance militaire de la France et des Etats-Unis pour régler leurs disputes avec le gouvernement. Et c’était aussi vrai pendant toute la période de l’intervention. Certains commerçants se réjouirent des nombreuses insurrections qui se produisirent en Haïti parce qu’elles leur donnaient beaucoup d’opportunités de réclamer des dommages exorbitants au gouvernement. D’autres commirent des incendies volontaires, brulant leurs propres magasins pour réclamer ensuite des indemnités. Généralement, dans ces cas-là, ils étaient soutenus par leur corps diplomatique.) [ma traduction].
Dans la célèbre « lodyans » de Justin Lhérisson intitulée « La Famille des Pitite-Caille » (1905), M. Voum, un ami étranger d’Eliézer Pitite-Caille qui est le personnage principal de cette « lodyans » et qui venait d’être passé à tabac par la police haïtienne, lui conseilla de se naturaliser : « Faites-vous français, allemand ou américain. C’est le seul moyen d’être respecté et protégé sur le sol d’Haïti. Vous pourrez circuler librement, à toutes les heures du jour et de la nuit ; vous pourrez avoir votre franc-parler sur les affaires du pays… » (pp. 74-75). C’est cela que les « Syriens » ont compris au tournant du dix-neuvième siècle quand, « munis de passeports et de crédits américains », ils devinrent les relais de la présence physique des Etats-Unis d’Amérique. (M-R Trouillot 1986).
Hugues Saint-Fort Hug...@aol.com
Références citées :
Aslanov, Cyril (2004) Indices d’une couleur dialectale picarde, wallonne et lorraine dans le français du royaume de Jérusalem (XIIIe siècle) In : Des langues collatérales. Problèmes linguistiques, sociolinguistiques et glottopolitiques de la proximité linguistique. Paris : L’Harmattan
Chauvet, Marie (1968) Amour, colère et folie. Paris: Gallimard.
Dash, J. Michael (2001) Culture and Customs of Haiti. Connecticut: Greenwood Press.
Giafferi-Dombre, Natacha (2007) Une ethnologue à Port-au-Prince. Question de couleur et luttes pour le classement socio-racial dans la capitale haïtienne. Paris : L’Harmattan.
Larose, Vernet (2012) Notes de recherche. La migration syrienne. Une richesse dans la vulnérabilité.
Ollivier, Emile (1983) Mère Solitude. Paris : Albin Michel
Paquin, Lyonel (1983) The Haitians. Class and Color Politics. Brooklyn: Multi-Type.
Pritchard, Hesketh (1900) Where Black rules White. A Journey across and about Haiti. Westminster: Archibald Constable & Co.
Shelton, Marie-Denise (1993) Image de la Société dans le roman haïtien. Paris : L’Harmattan
Trouillot, Michel-Rolph (1986) Les racines historiques de l’Etat duvaliérien. Port-au-Prince : Editions Deschamps.
_____________________(1990) Haiti : State against Nation. The Origins and Legacy of Duvalierism. New York: Monthly Review Press.
Van Herk, Gérard (2012) what is Sociolinguistics? New York: Blackwell Publishing Ltd.

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CHJ Gomez

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to koze-ma...@googlegroups.com, forumc...@googlegroups.com, HaitiCo...@yahoogroups.com, grandsdebats, haiti Nation, Haiti Think Tank, Willy Pompilus

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Introduisons une culture d’excellence.
Let us do it right!

 

Mr. Willy Pompilus.

 

Mr. Pompilus,

Nous prenons aujourd’hui le temps pour répondre  à votre mèl. Recevez nos compliments ! Vous avez appris à maitriser vos émotions qui pourtant demeurent à la fleur de l’écriture.

 

There's a logistical danger in giving employees access to accounting link as well.
One has to cross her arms and nod, with all the possible logistical danger that implies

During the English civil wars an extensive fleet of privateers operated out of Wexford; hence, the town posed a significant logistical danger

 

1.     C'est possible même si la lucidité oblige à dire que la crise politique en Cote d'Ivoire présent un sérieux danger logistique pour la sous région.
Transport Routier de Marchandises en danger Logistique

Restriction budgétaire en décrescendo depuis plus de vingt ans en limite d'épave du danger logistique de matériel

 

Bref pour le « danger logistique » !

 

Celui qui exhibe un complexe d’infériorité ne le sait pas. « Comme la chèvre de Mr. Seguin qui faisait des vers sans le savoir ».

Un enfant de la rue à Port-au-Prince nous demanda, il y a quelques années, « mait la, map veyé machine ou pou rou ». Nous lui avons répondu, non ce n’est pas nécessaire car nous avons stationné notre voiture proprement, en plein midi et dans une rue achalandée. Mon ami qui m’accompagnait a tout de suite ajouté que nous devrions dire Oui, car ce petit bonhomme va voler les enjoliveurs des roues ou le bouchon du réservoir à essence. Combien cela va vous coutez quand vous remettrez la voiture de location ? A bien réfléchir dit-il, vous payez pour le parking dans les rues de New York, alors considérer que vous payez le parking dans les rues de Port-au-Prince.

Nous avons du céder à cette forme de corruption, ce petit bonhomme d’à peine 9 ans savait bien ce qu’il faisait. Et nous avons payer à notre retour.

 

Nos co-équipiers de football savaient très bien ce qu’ils faisaient parce qu’ils n’étaient pas aussi agressifs avec leurs camarades. Tandis que nous portions des bleus à la cheville et nos orteils subissaient des piétinements incongrus par les  bottes bossales faites par le boss du coin.

Nous jouons lors au football, ce que vous appelez « demoiselle » était justement un jeu de compétence, d’intelligence et par des dilettantes (style Brésilien de nos jours). En assistant un match de football à Port-de-Paix, nous écoutions le langage de nos ainés invectivant : »cassé pieds salopri-a ».

 

L’année suivante, notre mère avec son catalogue de Sears à la main , nous demanda le genre de chaussure que nous voulions porter pendant la nouvelle année scolaire. Cette fois-ci, nous avons choisi la botte la plus grossière, avec de l’acier en avant et de l’acier en arrière. La première partie de football fut tout à fait différente. Nous avons montré une agressivité nouvelle et sur le coup, nous faisions partie de l’équipe: nommé illico « arrière central » par excellence.

 

Tout cela n’était pas nécessaire !

 

Mr. Pompilus, nous ne pouvons pas comme nation porter en nous les séquelles de la guerre de l’Indépendance 200 ans après. Nous devons évoluer. Nous sommes des hommes libres et nous devons nous comporter comme des hommes libres. Les réactions émotionnelles contre une perception erronée de la réalité, nous rabaissent tous. Notre feu Grand-père, nous a dit un jour, Carl-Henri, il faut toujours être poli, mais vous êtes l’égal de tous. Quand vous vous sentiriez impressionner par quelqu’un, imaginez le assis sur son trône et sa culotte au pied. Jusqu’à présent, j’utilise cette petite technique qui me redonne instantanément ma confiance en face des premiers ministres et chefs d’état.

 

Mr. Pompilus, Les africains sont aussi des étrangers en Haïti, comme les Européens, etc. Peut-être Haïti devrait appartenir unique ment aux métissés car ils n’ont aucune place ou aller. Hors d’Haïti, ils sont nègres, en Haïti, ils sont blancs et sont partout « Rejeté ».

 

Si nous accommodons toutes les races en Haïti, c’est parce qu’il y a de la vigueur dans les croisements. Regardez la mule ! Elle est plus costaud que le cheval et plus résistante que l’âne. (Souriez pour la caméra). C’est une manière de diluer les atavismes de part et d’autre.

 

Nous avons eu cette fois beaucoup de plaisir à échanger nos points de vue avec vous aujourd’hui.

 

Bien à vous,

Jedi (miroir d’Haïti)

 

From: koze-ma...@googlegroups.com [mailto:koze-ma...@googlegroups.com] On Behalf Of Willy Pompilus
Sent: Thursday, A
ugust 09, 2012 3:37 PM
To: forumc...@googlegroups.com; HaitiCo...@yahoogroups.com; koze-ma...@googlegroups.com
Subject: [KozeMandeChez] Re: [Forum culturel] # 6 / "Syrien" ou "Levantin"?

 

Mr Gomez

Depuis quand le "danger" etait "logistique" ?

 

Que peut savoir un enfant de 8 , 9 , 10 ans des complexes d'inferiorite  de l'Haitien" quand un vieux routier d'origine inconnue  n'arrive meme pas a apprehender les substilites Haitiennes?

 

          Mr Gomez,

Nous avons une societe  dont les composantes sont de souches distinctes.Les reactions  doivent necessairement etre differentes parce que nous n'avons pas les memes experiences sociales et xhistoriques.Par exemple, Les nouveaux libres et les anciens libres n'ont pas la meme histoire et n'ont pas les memes niveaux d'apprehension de l'histoire.S'ils ont vecu certains faits ensemble, ils different cependant quand a la facon de les apprehender.

          Quelqu'un qui est venu d'une ligne qui a ete victime de cruaute et de traitements inhumains  pendant 350 ans  va reagir differemment quand il voit quelqu'un qui ressemble a ses  bourreaux.L'haitien n'invente pas la colonisation, il a ete victime d'elle.S'il ne se sent pas a l'aise  face a un francais blanc, un allemand, un canadien blanc, ce n'est pas parce qu'il est inferieur ou se sent inferieur.

          Un enfant de souche noire ou sang-mele  n'a pas la capacite conceptuelle  pour interioriser les elements de differenciation ,il va reagir  de facon inconciente face a un potentiel expression de danger, dans ce cas l'element blanc.Il ne se sent ni superieur , ni inferieur a personne.Seulement  les nuances epidermiques indiquent qu'on peut etre  soit en face d'une menace .On peut etre en presence  des etres de souche differente  en terme de culture c'est a dire qui ont des choix linguistiques differents, des choix alimentaires differents et une vision du monde different.

          Si l'enfant dit que tu manges  des "pomme de terre " et lui de la "banane" c'est parce qu'il a constate qu'on est different mais il ne sait pas a quel niveau.

          En te "taclant" de facon robuste et en exprimant  que le nourrisson de la banane est plus fort que celui des pommes de terre, a mon avis , est une expression de superiorite constatee et testee.Mais qu'est ce qui te fait croire qu'il s'agit  de complexe d'inferiorite?c'est peut etre quelque chose que tu ne peux meme pas repondre en public.

          Le  fait que Joseph ou ti Jean  a frequente les memes etablissements scolaires que les boulos, les steiker, les gomez laisse comprendre que ses parents ont fait un choix .Ce choix n'est pas le resultat de complexe de superiorite ou d'inferiorite mais une simple question d'excellence academique.Tout le monde veut le meilleur pour leurs enfants.Les enfants ont la mauvaise habitude de dire des verites "crues" .

 

          Maintenant, le fait que tu arrives chaque jour avec un sandwitch( pain tranche, fromage au boeuf qui rit, janbon de dinde ou salami) et lui, il arrive  avec un pain-boite, manba, ou un royal accompagne d'un jus citron ou d'orange; cela peut creer une certaine perception  et du cote du salami-ste et du cote du royali-ste.D'un cote , on peut croire , Ti jean ou Joe ne serait pas en mesure de s'alimenter au jabon et au salami donc il se sent inferieur.D'un autre cote , ce dernier peut croire que le fait de se nourrir des produits importes chaque jour peut etre une expression de fortune.Ceci dit , l'etre complexe n'est pas celui qui a prouve qu'il soit le plus robuste sur le champs de jeu , mais celui au cheveux cire, "bouffu" qui court comme une demoiselle avec un balon au pied.

          Selon ton argument , si  l'haitien( je suis certain en ce moment precis, tu te deconnectes de ton 'Haitiennite)  ne souffrait pas de complexe d'inferiorite,il devrait  tolerer les etrangers sans se poser des questions sur les motifs de leur  presence! Suis je complexe quand la presence etrangere  et l'ingerence blanche dans les affaires internes de mon pays me revoltent?

           Comment expliquer que l'absence de ces genres de complexes a Cazale  pourtant nous savons qu'ils sont tous d'origine polonaise?.A cazale  et a l'Asile , peau claire et negre cohabite sans ces histoires de complexe.Est ce une question de classe , d'integration  ou d'environnement? Ils doivent tous travailler pour se nourrir.Le petit a peau claire et les autres ont les memes choix alimentaires et le meme tambour  les fait vibrer. 

          Finalement   je le repete :Les descendants ou heritiers des contrebandiers juifs (marchands d'armes )ne seront jamais de vrais Haitiens.Cette tendance Haitienne de vouloir mettre les etrangers trop  a l'aise   envoit le signal de que nous sommes incapables d'etre nous meme et que nous avons besoin d'eux.C'est le seul pays ou des ambassadeurs et des etrangers de bas  niveaux se croient autoriser a donner des lecons de bonne conduite , de management aux dirrigeant. Ray Chen di dan l blan , Se sel Aritisde ak  Francois Duvalier  ki pa janm rate yon okazyon pou  pou fe zot konpran ke chak moun gran moun lakay yo. 

 

Willy Pompilus
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Jewish American Gold Medalist Honors Munich Athletes While the World Forgets



natania etienne

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De: CHJ Gomez <chjg...@hotmail.com>
Date: Jeudi, 9 Août 2012, 5:17 pm
Objet: [KozeMandeChez] # 7 / "Syrien" ou "Levantin"?
À: koze-ma...@googlegroups.com, forumc...@googlegroups.com, HaitiCo...@yahoogroups.com, grandsdebats  <grands...@yahoogroups.com>, haiti Nation  <haiti-...@googlegroups.com>, Haiti Think Tank  <haitiant...@yahoogroups.com>
Cc: 'Willy Pompilus' <wpom...@yahoo.com>

CHJ Gomez

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Merci Mme. Etienne,

We are blessed, resilient and we carry the light!

 

We are Invincible,

Jedi

Jewish American Gold Medalist Honors Munich Athletes While the World Forgets

By Rabbi Steven Burg| Aug 9th, 2012 |0 Comments

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Aly Raisman honors munich athletesIt was a proud moment for world Jewry when the American Jewish gymnast Aly Raisman honored the memory of the 11 Israeli athletes murdered by Palestinian terrorists at the 1972 Olympics in Munich.

After winning a gold medal in floor exercise, Ms. Raisman demonstrated true strength of character when she told reporters, “The fact it was on the 40th anniversary is special,” and, “If there had been a moment’s silence, I would have supported it and respected it.”

Ms. Raisman is referring to the reprehensible decision by the International Olympic Committee (IOC) to reject proposals from the Israeli government and US representatives for a moment of silence during the Olympic Opening Ceremony in memory of theses slain Olympic athletes. The Orthodox Union in partnership with the Rabbinical Council of America also joined the loud chorus of voices that urged the IOC to commemorate the tragedy with a moment of silence. The request was declined from a fear that the moment of silence would politicize the London games and antagonize nations already antagonistic to Israel. While it is generally advisable to avoid unnecessary, inflammatory behavior, a moment of silence hardly qualifies as provocation.

It is also imperative to realize that what occurred in Munich in 1972 was not an Israeli tragedy alone. The Olympic games are meant to be a global event, promoting international unity through a spirit of sportsmanship. An attack on any participating nation should be seen as an affront to that ideal by all, regardless of their relationship with Israel outside the arena. The moment of silence would have been an international sign of unity and a united condemnation of terrorism.

While the refusal for a moment of silence is a grave affront to Israel and a shameful insult to the memory of the murdered athletes and their families, the greater tragedy is the short-sightedness of those who see the moment of silence as Israeli in nature. Although Ms. Raisman was not even born at the time of this tragedy, I admire her strength and courage to never forget and recognize what is right.

--
Notre site internet haitination.org (ou haiti-nation.com) où vos articles répertoriés sur le "forum" haiti-...@googlegroups.com sont régulièrement publiés a été remis a neuf ! Le projet Haiti-Nation a muri. Nous procédons désormais à quelques améliorations afin de le pérenniser tout en vous offrant un meilleur confort d'utilisation.
Nous vous remercions de nous envoyer directement vos articles (à con...@haitination.org) afin de vous assurer d'une publication sur le site internet au lieu de les poster uniquement sur le forum googlegroups. Cela garantira non seulement une publication certaine de votre texte mais aussi allégera notre charge de travail dans la mise à jour du site en nous évitant la lourde tâche d'aller repêcher parmi des centaines de courriers un article intéressant qui mériterait d'être publié.
 
 

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natania...@videotron.ca

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Aug 9, 2012, 10:42:08 PM8/9/12
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yes they dont understand we survive and stand up ....the more they hate the more we stand.......auschwitz drancy gurs convoi 72 convoi 73 montluc reseau combat hagannah exodus intifada 1 intifada 2 cap haitien magloire duvalier aristide ...................
willy m a crache au visage......................hugues ne connaissait pas bien mon amoureux ...............................debout et honneur aux athletes de 1972 leur femmes et leurs enfants n ont pas oublie et nous refusons d oublier mais au contraire d eux nous sommes une memoire sans haine
shabat shalom

natania etienne

----- Message d'origine -----
De: CHJ Gomez <chjg...@hotmail.com>
Date: Jeudi, 9 Août 2012, 10:29 pm
Objet: [Forum culturel] # 8 / "Syrien" ou "Levantin"?
À: haiti-...@googlegroups.com, koze-ma...@googlegroups.com, natania...@videotron.ca
Cc: forumc...@googlegroups.com, HaitiCo...@yahoogroups.com, 'grandsdebats' <grands...@yahoogroups.com>, 'Haiti Think Tank' <haitiant...@yahoogroups.com>, 'Willy Pompilus' <wpom...@yahoo.com>
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